31/10/2008

avec caisses éparpillées et quelques légumes – étals espacés de loin quelques guirlandes deux ou trois ampoules grillées froid et pluie les feuilles mortes – marchands rassemblés sous les paravents entre eux serrés cafés et journaux tous identiques gros titres la crise.

30/10/2008

Réalisme. Comment dire ce qui a lieu, le réel, le monde tel qu'il est. 8h-10h, D24 bâtiment Dugas, Site des Quais, Littérature Générale et Théories Littéraires.

30/10/2008

trolley trolley sifflement léger rien de plus comme – motrice et les cables la buée sur les vitres une bulle d'hommes en déplacement – comment dire ce que ça fait tenir la barre de fer dans la main et la gueule en face cliquetis des tiquets qu'on valide – de temps à autre l'un s'effondre sur son voisin coup de frein.

30/10/2008

c'est froid et la pierre le pavé avec le vent dessus son corps il va pas tenir comme ça heureusement gyrophares bleus – enfin pour lui c'est bon mais plus aucun mouvement et pas même la bouche reste que tous les autres – le plus souvent on ne les voit pas.

27/10/2008

Pluie ça n'en finit pas pavé après pavé même reflet jaune orange quel monde étrange – ruelles dans lesquelles ça pleut et caniveau central moyen-âge non renaissance un torrent – en miniature et pas une seule étoile ni même guide sinon lampadaire.


27/10/2008

Le soir la pluie tombe fine sur les tuiles fine la pluie et divine shadows Dhafer Youssef dans les baffles, quelques accords lents si ça peut aider lancinants tu ne sais pas pourquoi mais larmes.

27/10/2008

gris – buée sur les vitres et gouttes parapluies sautant les flaques – gerbe de flottes et feuilles collées – la chaleur d'un bistrot c'est comme un coin d'une vieille bâtisse à la campagne – tu rêves t'échaffaudes des plans et ici on dirait qu'il y a une grande cheminée et on ferait chut! - sur les murs béton des affiches se décollent bitume – Jennifer 08690... Sabrina et Lola te font l'amour au téléphone.

25/10/2008

soleil sur les quais de saone – large fleuve boue et les péniches – bouquinistes étalages feuilles mortes sur les couvertures on va – poussé par quoi – feuille morte puis assis avec elle sur les marches pas un seul bouquin prix bitume.


Et le soir télécharger ebooks gratuit bitume bitume, on radote un peu Duvel.

25/10/2008

des sacs – complets – pleins – gros sacs papiers cartonné enfin bien dur mais si jamais la pluie – et pleins gonflés gerbant un peu – feuilles mortes entassées bien mortes mortes bitume bitume – tu parles tout seul et tu te répètes.

24/10/2008

silence silence anonyme sans un mot tu marches – clac clac si jamais tes semelles et seulement le bitume bitume les bagnoles marteaux-piqueurs c'est un silence insupportable – parois d'immeuble béton non rien – alors quand un l'ouvre tu sais même plus – comment c'est fait déjà une langue un corps comment ça marche.

24/10/2008

gyrophares sirènes – venus de loin mais ça s'approche – y'a comme une angoisse y'a pas de raison – traversent le pont deux motos trois quatre deux bagnoles tout feux bleus dans l'air et – grosse berline – on dirait une buick – avec drapeaux US c'est comme un rêve – ensuite les sirènes s'éloignent et les feuilles mortes.

Et pourtant ça dit bien quelque chose, petit bout du réel, du réel oui. Ai pas dit du vrai.

23/10/2008

C'est pas que c'est bien rond paufiné qu'on a rongé toute la coque les peaux mortes. Non. C'est brut alors parfois un certain goût amer, et les mots, c'est de la terre.


23/10/2008

un corps – enfin c'est une forme et puis tu approches – un corps sur le béton fringues en loque et tâche sur le manteau les feuilles mortes s'accrochent – une petite boite pièces à l'intérieur grosse berline allemande accélerant sur le bitume – bitume c'est dur c'est froid et la tête dans son bonnet - un corps.

22/10/2008

Tu marches tu avances il y a plein de monde mais tu es absolument seul. Parfois ça ne pose aucun problème et c'est plutôt bien. D'autres fois non.

22/10/2008

tout à fait seuls revenant marchant dans les rues – c'était un soir d'octobre – longue suite de pavés seulement jaunes oranges – je ne me souviens plus vraiment – trois gars dorment sacs roulés contre le marbre de Saint Jean – monde étrange les lampadaires sur le pavé personne dans la rue et toi aussi - où étais-tu ?

Tu commences c'est une idée elle te vient en tête, et puis rien.

21/10/2008

le bar plein nombreuses têtes et les bières – toutes tournées têtes et pintes vers le même écran – plat contre le mur et les baffles qui diffusent commentaires à chaque frappes erreurs de jeu – souffles qu'on retient la rue s'arrête le temps du match les clochards eux aussi – une chaise un peu en retrait au fond du bar – près de la sortie.


Le temps d'écrire ils ont marqué deux buts.

21/10/2008

terre éventrée bitume défoncé le tas de terre posé là par l'engin – grosse machine jaune orange et les entrailles comme viscères – un corps de ville un intérieur – sale.

20/10/2008

Les mots c'est comme les images. Parfois ça reste. "L'au jour le jour/tel quel/pas vivable/pour bien trop d'hommes" -Antoine Emaz.

Et tu peux marcher dans la ville parcourir bitume, sans que cela ne cesse.

20/10/2008

il est tard et c'est la nuit – lampadaire phares dans la nuit bouges ouverts groupes d'hommes fumant sur le trottoir – nombreuses bagnoles basses gonflées à travers les vitres carosseries parfaites lignes galbes et jantes alu – dans l'alignement du feu rouge un corps est allongé là qui ne bouge pas dans son duvet – un grand sac vert sur le bitume.

19/10/2008

fin de marché caisses entassées diesel démarrant sur le bitume tâché – le soleil écrase les derniers fromages vieille femme mendiant assise contre un lampadaire – la ville est ce bruit incessant une caisse de tomates et quelques victuailles assemblées dans la patience – une expérience de l'attente les glaneurs et les glaneuses toujours les mêmes films repassent dans nos intérieurs colonne sèche.


J'ai – très patiemment – ramassés quelques légumes on dit : “faire les récups'" et l'après-midi tu cuisines tranquillement trésors.

19/10/2008

dimanche sur la ville et calme pourtant des sirènes au loin gyrophares très certainement – d'ici tu vois toute la ville façades que le soleil souffle dans son coucher – nuage rauque qui pourtant sans voix bouche l'horizon la tour Part-Dieu comme massive marron – petits appareils numériques bip bip sur l'esplanade et la joie d'être là – simplement avec elle.

19/10/2008

alors le soir dans des salles noires qu'on appelle théâtre les sièges rouges brillent sous les spots et c'est du cuir – chacun va qui parle rien n'empêche de penser aux câbles du trolleybus claquant dans le noir – vin rouge trop jeune contient des sulfites rien n'empêche – le monde tourne – non rien n'empêche une bande de jeune coups de poing dans la nuit la tête tape sur la vitre d'une citroën berlingot – os qui s'entrechoquent dans le noir un lampadaire faiblard.

J'ai de plus en plus de mal à supporter violence la nuit.

17/10/2008

sacs plastiques et panneaux publicitaires c'est toute une histoire – mais qui tient dans le grand bruit et toujours plus rouge orange avec des rimes en ,99 – le bip d'une caisse enregistreuse spasmodique electrocardiochose – ces mots compliqués qui tiennent à peine en bouche c'est comme un poème que tu ne pourrais retenir – le marbre parfait des rues commerçantes – et la foule tapecoda sa CB jusque tard dans la soirée repartit courant dans la nuit bras chargés.


Si ce n'est qu'aucun job pour ton compte en banque comment tenir c'est la crise, le grand incendie, CAC 40 Dow Jones merci papa merci maman.

16/10/2008

tu pourras sans cesse questions te demander pourquoi l'écrire - rien ne bougera - reste qu'on peut - alors profiter.

16/10/2008

le ciel gris un toit sur le crâne comment dire sans le ciel bas et lourd – si tu pouvais seulement tous les oublier oui – entre sirènes cars CRS et autres gyrophares bleus – sur le pont là-bas voitures camtards tramway train régional – tout se superpose et tu penses à quoi dire le réel ne changera rien – absolument rien à tout ce qui a lieu.


Mais tout de même tenir et c'est comme de l'air.

16/10/2008

nombreuses les silhouettes entre bitume et câbles électriques – toute une vie écrasée entre les tours panneaux publicitaires sur la gueule d'un clochard assis là – bleu Pepsi ou bien non surtout pas Klein et la nuit pour toile de fond – à peine si on voit le ciel entre les derniers bureaux d'une tour néons dans l'encadrement d'une fenêtre – bus de ville filant dans un souffle chaud des bagnoles des tramways les gyrophares d'un camion de police.

Rien, tu ne te sens absolument rien ici ce soir. Et c'est très exactement ce que tu es. Un corps. Voilà ce que tu es, un corps. Rien de plus. Un corps. Un corps dans la nuit.

15/10/2008

dans la nuit lampadaire et nul chien errant dans les rues bitume – le souffle léger d'un trolleybus et le claquement des cables électriques – quelques phares de bagnoles dans la nuit – un bus est là qui clignote épuisé contre un arrêt deux bancs vides – la bouche de métro et vertes trois flêches indiquent la route à suivre – deux panneaux publicitaires éclairent le trottoir.

Cette vision comme très clair dans ta tête ce soir :

la porte arrière d'un semi-remorque dans la nuit – la rambarde de sécurité tu es sur une autoroute et, les bandes blanches défilent accélèrent tes sensations – la lune éclaire fortement le paysage petites montagnes qui se découpent au loin l'horizon – et les quatres feux rouges dans le noir filent faiblards –
et dans la nuit calme et tranquille, tu conduis vers d'autres réels.

Tu dis quelques mots, puis revient ce souvenir. Faut-il chercher les traces de toutes nos existences dans les frictions quotidiennes ? Bitume, bitume, ou encore, bouche de métro, enfin qu'importe, lampadaire dans la nuit, et ça souffle là haut.

14/10/2008

le long souffle d'un marteau piqueur dans le bitume bitume qu'on défonce sur les quais – et la chaleur pour ce milieu d'octobre les feuilles mortes pourtant en tas sur les trottoirs les escaliers – je ne compte plus les mendiants les mains tendues et la tranquillité du marché Saint-Antoine – c'est comme énumérer les marques des bagnoles fusant sur l'enrobé - ça ne change rien.


Si jamais il y avait une solution elle serait en toi. Alors le bitume.

13/10/2008

coups de pelles coups vociférations le grondement rauque des engins – brouille jaune sur le bitume rouge la poussière de la place et les chasubles vont viennent casqués gyrophares dans le matin – les barrières de métal ganivelles regroupées comme bêtes à l'abois usées les ganivelles – rouilles tâches rouges et quelques coups fluorescents les ganivelles par petits groupes de cinq ou six épars sur la place bucolique non ni même – olfactif si ce n'est poussière noire le bitume chaud bitume bitume qu'on pose là dans le grand fratras – et dans le matin un homme est assis là – qui calme passe le temps – à caresser son chien.

12/10/2008

le soleil doux reflets sur la Saône tu construis le projet d'ouvrir un blog et les bouquinistes - étals nombreux bouquins - et des remontées de mots parfois dits le soir dans des cuisines de villages en fête - "c'est un poids les bouquin, je rigole pas c'est un poids- qu'importe encore trois dans ta poche et c'est pour étude - à quelques euros à peine car neuf pas possible ni même numérique - entre les paquets de pâtes et la baguette tu fais comment ?

un mendiant va qui tend la main pièces jaunes à l'intérieur avec sourire meilleur qu'antidépresseurs

le soleil doux reflets sur la Saône tu te répètes mais le fleuve aussi incessant charriant les bouquins le Vieux Lyon - sur les quais grosses berlines aux fenêtres ouvertes basses dans l'air - Rayban et rivet à sa Rollex les feuilles mortes - rien de plus - les feuilles mortes.






11/12/2008

“c'est la vie de clan – le monde est pourri de clans – une vie de clans c'est une vie de guerre – et la guerre ça fait mal – tu vois – la vie ça fait mal” résonnent les maux gueule éthylique sur la place Saint Jean de Lyon – badaux dizaines peut-être la bonne centaine avec Canon Nikon et autres numériques flashs sur les statues de marbre de la cathédrale Saint Jean – “c'est la vie de clan – le monde est pourri de clans” et ça résonne spasmodique entre les pavés s'infiltre, il braille les bras levés comme prophète ou poète récitant dans quelque interzone son mantra – peut-être dans quelques minutes heures années le nirvana détachement total à moins que cela ne passe par la nécessité absolue de finir cette bouteille de mauvais vin – liquide rouge sur le pavé gris “une vie de clan c'est une vie de guerre” - c'est Dimanche aujourd'hui, les familles vont viennent sur le pavé du Vieux Lyon, certains s'arrêtent sur une terrasse et boivent un thé ou mangent une crêpe.


Les clochards à leur habitude boivent du vin et squattent la grand'place.


Alors l'incapacité des mots pour dire. Je dis “clochard”, je dis Saint-Jean. Une partie de la planète sait de quoi je cause. Pour le reste la nécessité de parfaire. Ces quelques mots disent pourtant l'essentiel : une vie de clans c'est une vie de guerre.

10/10/2008

avec leur gyrophares bleus éteints - places de parking bitume noirs vieux de quelques mois tout au plus lignes blanches encore propres - une suite de bagnoles blanches bleus rouges avec lettres majuscules très expressives et carosseries rayées. Police police police police police répète chaque portière comme hurlante sifflante mais immobile - et l'agression violente d'un pare-buffle en métal grillage sur les phares protection lampadaire faiblards ce matin, le soleil lent son premier souffle sur les vitres du commissariat de Vénissieux - camtards et autres berlines parfois équipées d'une caméra de surveillance toit espion Renault Peugeot Renault Renault Renault Peugeot Peugeot poubelle défoncée branlante au vent - les pare-terres encore en mottes, les paysagistes débordés quelques mégots de clopes fumées à l'entrée du bâtiment longue dalle de béton drapeaux qui claquent aux vents.

9/10/2008

un tramway passe crisse vers une fin de rail innommé et surtout - invisible d'un point donné, ce feu rouge avec son petit personnage raide comme un I - le sol tremble - la lourde machine souffle un vent de fer sur le trottoir puis conduit à travers la nuit disparaissant - deux petits feux rouges s'estompent au loin, de temps à autre l'intensité change, coups de freins - et les feuilles mortes s'élèvent qui restent mortes et retombent mortes sèches jusque sur la page.


Je dis tramway. Je dis ce qui passe. Ce qui a lieu. Rien de plus. Et je tape furie sur le clavier défoncé de mon vieux portable plastique comme une carcasse usée d'avoir trop vécu. Je dis tramway. Mais ce pourrait être, semi-remorque Willy Betz tremblant sur l'autoroute du soleil.

Que celui qui fut témoin parle.