02/05/2009 Vue remontée

les vieilles pierres et les souks tous là fermés peu les bruits dans la ville sinon dans les oreilles encore quelques notes - le oud de Nori el Nori et whisky on the rocks c'est le dernier soir là et trois nous allons c'est quelque chose - de noir et d'orange aussi les larmes qu'il a lui ça reste - dans l'oeil comme un fantôme.

02/05/2009 Vue remontée

à travers la les montagnes enfin c'est un col Bab el Hawa et le vent puisque c'est ça - Bab el Hawa et le bus c'est une épave avec un réservoir qu'ils remplissent et ça coule le pétrole bon marché sur le bitumebitume les univers qu'on traverse comme ça - sur le bitume chaud quelques douaniers vont dans une vieille jeep rouillée cartouche de clopes.

02/05/2009 Vue du jour

les bars mastroquets et des pompes à bières dans le sombre puisque tout est fermé encore de la fumée de clope - avec sa voix comme ça il articule peu et puis un accent l'accent déjà - c'est partir loin l'entendre c'est marcher marcher dans les larges plaines on est là comme ça assis à une table sirotant causant - et puis Nina Simone - ça prend des tours.

01/05/2009 Vue présente

alors le motif la forme non au final ce n'est pas une question puisque ce qui vient est là sorti ainsi moulé de l'énergie première - il n'empêche - ça peut s'épuiser.

01/05/2009 Vue remontée

terrasse de l'hôtel Al Rabie - Alep - souk des pneus et dizaines d'échoppes couleurs des grandes marques - pneus et autres outils vieillards passant son chariot chargé de pain - gueulant toujours le même mot billets et pièces qu'il enfourne dans sa poche - taxis venant changer leurs roues sur le trottoir - camion embarquant deux ou trois pneus tracteur - invariablement tu penses au père dans son atelier - sur les toits réservoirs de flotte et autres plastiques conteneurs - un hôtel palace brille là-bas - à quelques rues le Baron ou Lawrence d'Arabie Agatha Christie aussi - un vieillard tousse qui tire encore sur son clope - sirènes et klaxons - coups de marteau sur le métal - poussière noire gomme pneumatique - dix heures sur Alep - chaud.


29/04/2009 Vue remontée

lent le train s'ébranle - vieux rails entassés dans les débris - minaret de mosquée s'échappant d'un tas de maisons - dépotoir improvisé le long de la voix fermée - vache attachée à un mur près d'une cabane en bois - citerne rouillée sur laquelle sont assis trois gamins - vieilles carcasses de bus devenues maisons - toujours sacs plastiques le long de la rue - montagne au loin sur lesquelles poussent des antennes de paraboles géantes - long convoi de fer stationné sur des rails abandonnés - longue bande de bitume s'étalant jusque vers l'horizon oui c'est ça - une longue bande de bitume noire dans le jaune poussière éclaté de soleil - deux mobylettes s'échappent au loin keffieh.

29/04/2009 Vue présente

les carnets ceux qu'on tient dans la poche toujours et puis les bords sont écorchés comme le corps - et on trouve toujours un crayon pour noter c'est quoi quelques mots ou bien parfois une page entière comme ça - rapidement devant un verre de thé un café quelque chose - après relire c'est repartir on est là marchant avec nos fantômes et beaucoup viennent qui s'étalent et sont là bitume.

29/04/2009 Vue remontée

la ville lentement comme un brouillard total et l'immeuble là - c'est un fantôme un monstre béton troué dans la tempête elle est là qui monte - lentement et puis au loin toujours un camtard passe qui klaxonne - troupeau de taxis là tous à filer sur le bitumebitume bientôt un déluge à quarante- cinq degré celsus - le muezzin tout à l'heure chantait lascif - le mont Qassioun a disparu dans le jaune poussière.

29/04/2009 Vue remontée

sur la terrasse de l'hôtel Al Rabie sirotant le thé très sucré - calme sur la ville et léger coups de vent sous la toile - les ventilateurs soufflent l'air chaud et au loin des voix s'élèvent qui vont poussées - un peu plus fort celles des Ommeyades et brouhaha planant sur la ville non ce sont bien des mots - c'est la prière du soir et certaines voix s'estompent déjà au loin les néons vers de la mosquée du Souk Sarouja s'allument - la voix du muezzin se met alors à souffler dans les hauts-parleurs - silence autour des verres de thé - une clope s'éteint qu'on a laissée là.

27/04/2009 Vue remontée

boule de béton géante à demi défoncée détruite centre ville de Beyrouth – mosquée flambante neuve minaret bleu pierre jaune – ferrarri rouge lâchant son cri rauque sur le bitume chaud – femmes à demi nues talons hauts dans la rue – vieillards piquant des bouts de papiers gonflant son sac – kefta fumant sur une table de restaurant sac en papier – grand taxi mercédès rouillé allant placide entre les 4x4 les bagnoles de luxe – bande de jeunes libanais tapant la balle beach soccer sur une plage populaire et gratuite – drapeau rouge et blanc flottant au vent soleil couchant cèdre – grande tour de verre et de béton dressée droite contre le vent rivage – carrefour sans cesse souillés par les accélérations benzines et autres moteurs criards – grandes marques de luxe enseignes brillant dans la nuit – vieux bus tracteur haletant – fusil mitrailleur dans les bras d'un homme en tenu militaire – taxi service bondé larguant un lourd nuage de poussières noires innombrables morceaux de plastique sable de plage populaire -
Bank Saudi Arabi Bank Bank França Gucci Viaray Gauloise Royal Hotel Movenpick Grand Café Le Corléone Porsche BMW Mercédès – Toyota Lamborghini Marlboro William Grant's Aigle Versace Mac Donald's KFC Continental Le Méridien Chevrolet chut
Sony Viao Dell Pikasso Festina Watches comme coups de freins choses métalliques dans le noir accélération conséquente et fuite – scooter passant furtif entre deux grosses tires – jeune femme tirant sur sa clope passant qui va blonde – cinquantenaire tirant la chicha dans le sable chaud – traces de balles en série sur façades vieillies – encoches dans le béton parpaings vue sur le périphérique autoroute – citernes rouges sur les toits entre paraboles et détritus – vieille baraques écroulées jamais reconstruites – chars d'assauts garés sur le front de mer militaires aux aguets – avions passant lents sur la mer plongeant vers l'aéroport – sacs de sables en tas angles de rues sombres – immeubles occupées par des hommes en treillis camions garés en vrac – terrain vague entre deux hôtels de luxe et sacs plastiques – fusils mitrailleurs en horde dans les rues du centre ville – bars bondés lâchant des bouffées d'air chaud quelques soubresauts à basses fréquences – chien crevé poussé contre un trottoir grouillant de vers dans la gueule – grues portuaires allant dans le ciel – frégates miltaires étendard français claquant méditerranée – poteaux de béton détritus et bus usés entre les couloirs de la gare routière – appel à la prière étouffé dans le lointain – points de contrôle blindés militaires dans les montagnes – vieillards égrénant son chapelet assis sur un trottoir – jeune gars coupé classe sifflant au feu rouge accélérateur sous le pied tu peux bien kodak observer tes planches contacts ce ne sera jamais un tri tes cahiers se remplissent et tu espères approcher du réel le monde va – et toi là.

26/04/2009 Vue remontée

corbeilles de fruits et légumes en montagnes - vieux camtards puant adossés à un trottoir défoncé - le soùl des métaux les forgerons à l'œuvre - sciant soudant découpant martelant sur le trottoir - enclume posée sur un bout de béton là - arc de soudure bleu hurlant sur les bords - ça sent comme dans l'atelier du père une poussière de métal et le soleil en raie à travers les auvents du souks - fumée bleue s'échappant d'une maison et tu erres seul entre les morceaux de viandes entre les tubes métalliques - un gamin passe qui porte de nombreux sacs chargés de légumes - un vieillard en robe est assis qui rit - un poste crache une télénovas minable devant une bande de gamins - tu rentres avec un sac d'olives heureux béat.



26/04/2009 Vue remontée

grandes artères où crachent les taxis - dizaine de bus aux couleurs folles et nuage de fumée noir - alentour les signaux des motards police - haut-parleurs branchés informations trafic en arabe dans le grésillement - casque blanc et moustache uniforme brun - grand geste bâton blanc à la main - on file à travers les passant - vieillards sirotant son thé à l'ombre d'un étal sans nom - magasin affichant chemises et mocassins montres en Swatch Festina - chacun file qui va vers quel monde rêvé.

25/04/2009 Vue remontée

la nuit elle est déjà là et après le taxi on marche un peu plus encore et des canettes en métal dans la poussière avec les millions en dessous - la ville étendue large et vert à chaque fois vert les minarets les mosquées jaunes les flux de bagnoles aux carrefours toutes lentement - et puis elles parlent elles parlent bien le français avec un petit accent quelque chose sur la bouche aussi - le vent pousse quelques sacs plastiques - la nuit elle est là douce.

25/04/2009 Vue remontée

weapons weapons weapons no weapons et la peur la vraie peur dans une vraie ville sur un vrai bitume et tu marches tu marches - et tu es seul et loin loin loin et le bitume chaud et la soif tu as soif aussi absolument peur - des fusils mitrailleurs vont qui pointent le vide.

25/04/2009 Vue présente

longtemps comme au feu rouge et rien parce qu'après tout - on peut griller un feu rouge et puis filer dans un crissement de pneus dans la nuit et on pousserait un petit cri c'est fort - longtemps comme au feu rouge de vivre.

23/04/2009 Vue présente

avoir parlé vrai une bonne fois avant de filer à toutes blindes sur la route ordinaires - non rien n'est là banal tout est réel et après souffle file - et comme c'est lui et qu'il dit la crise la fin peut-être de quelque chose et qu'il t'a déjà dit tellement à travers tout le silence - les possibles et les plaines immenses qu'il met à jour.

23/04/2009 Vue présente

comme tu le dis bitumebitume là c'est comme un carnet tu vois tu passes des textes des notes - plutôt des notes alors parfois non ça ne tient pas - rien de grave on est là dans ce qui reste - tu vois la vie le réel les citésCitésCITES elles te passent là tout contre - le bitume des longues nationales aussi pareil - tous aussi les coeurs là yeux et corps un à un - ce qui traverse en quelque sorte ce qui traverse - mais pourquoi.

23/04/2009 Vue remontée

le tramway même pas encore parce qu'avec les travaux tu vois - fallait marcher longtemps et puis après c'est là c'est entre les tours et puis c'est gris blanc bien droit tu vois - on a dormi là - on pourrait faire une liste certains font ça lieux où j'ai dormi mais ce soir avec les larmes - c'est un peu toujours pareil - on explose ou bien on tait.

22/04/2009 Vue remontée

ultra tee wattax xxl LG flatron hotel - chute de panneaux publicitaires au premier plan la vigne vierge - vieille plante d'un demi siècle surplombant le patio - tours d'une dizaine d'étages s'élevant à demi achevées à travers la ville - l'horizon barré de béton - plate-forme montées patientant là depuis combien de temps - trous noirs béants dans le béton sec.

22/04/2009 Vue présente

pourquoi tu fais ça c'est une question finalement on peut se battre tard la nuit parlant parlant dans les univers cité les zincs aussi - non quoi c'est du vent de l'air et oui oui oui on communique mais là sur une zone de partage - horizontale - après ça restera toujours toujours quand il avait dit arrête ça sert à rien - faux faux faux tenir c'est continuer le bitume et le mur aussi là se fissure ça ne veut pas dire que tu es toujours clair.

22/04/2009 Vue présente

faudra pas entrer dans le silence tu vois je dirais c'est plutôt comme une de ces routes à l'américaine - ou bien ailleurs aussi ce qui relie Damas à Amman c'est large et loin ça ne finit pas vraiment tu ne peux pas dire - si ça file ou pas c'est un peu pareil tu vois ça file c'est ça le mot ça file.

22/04/2009 Vue du jour

la vitre est grande ouverte et vite sur le bitume on ne peut pas vraiment dire chaud parce que non pas encore ce n'est pas vraiment ça - mais déjà le soleil et le bleu bleu bleu tous là bleus au final de ne jamais rien savoir sinon que ça file à trois milles là-haut comme le compte-tours - la vie l'aiguille dans le rouge.

20/04/2009 Vue présente

t'en dis quoi d'être là sur un mur non une corniche une falaise même une falaise et c'est bon d'être là - sur une falaise mais avancer plus impossible et t'entends les vagues en bas et tu vois l'écume c'est blanc et le soleil reflète sur l'eau oui c'est beau - le vent sur la peau les cheveux tu ne peux plus avancer tu n'as pas du tout envie d'avancer plus tu ne vas pas sauter c'est certain mais tu ne reculeras pas.

20/04/2009 Vue remontée

le soleil sur le détroit et un mois dans les jambes et la gueule qu'on a bien écorchée comme les muscles c'est un peu pareil pour la peinture - la musique aussi le théâtre je veux dire l'écriture t'en penses quoi toi c'est vrai tout est dans le corps - on est là dans ce qui tient de nerfs et le souffle aussi - y'a rien sinon un corps un corps et parfois t'en rêve cauchemars les vagues frappent contre le remblais d'Istanbul.

19/04/2009 Vue présente

le vide c'est ça alors le vide un vertige dingue bien arrimé au fauteuil et la peur - vraiment la peur - on va où un corps.

19/04/2009 Vue du jour

les derniers mots oui quelque chose comme prendre soin de soi ou non plutôt à bientôt à très bientôt oui il faut que tu viennes et le quai de gare non - les quais de gare plus jamais aussi deux corps serrés l'un contre l'autre et la pluie.

19/04/2009 Vue présente

fallait pas grand chose et marcher ensemble à travers le bitume suffit le béton les bouges ce qui vit la nuit le jour - se sentir là comme dans un tunnel immense et noir et courir et courir et courir.

19/04/2009 Vue remontée

avec le jaune orange des nuits cité cité le corps là tout est dans le corps qu'on serre avec quelle force ça ne se dit pas - ni même un verre de vin qu'on laisse tomber là les larmes aussi puisque c'est impossible pourquoi et le rouge rouge d'écorché.

19/04/2009 Vue du jour

sur la deux voies et plutôt rapidement le son tellement fort qu'à peine le moteur les mouvements c'est comme un générique de film - et les images défilent encore envahies de basses et guitares - là le pied droit comme lourd et loin loin loin tout à l'intérieur loin loin loin - tu ne penses plus ou pas ça bat dans un mouvement d'écorchement voilà - un générique oui - et ça ne finirait jamais.

18/04/2009 Vue remontée

le soleil dans l'oeil et un bras contre la vitre la main bien appuyée dessus pour tenir comme une odeur - air climatisé poussière toujours ce mot - poussière - le soleil se couche vers l'Ouest de la Syrie et entre Damas et Alep - ça file le train - y'a quelque chose comme un chant nostalgique dans l'oreille - et tout le reste - comme sourd.

18/04/2009 Vue présente

on va on est là sur le bitume on vit on avance on trace des lignes comme ça sur les cartes le soir tard la nuit - on boit du vin on fume on prend des notes on met des textes en ligne on erre sur le bitume on marche seul dans la nuit - un lampadaire jaune orange est là qui nous tombe sur les épaules - on s'imagine plus loin - au sud - Alger.

18/04/2009 Vue du jour

ils reviennent ils sont là et c'est comme quoi un monde et le bitume même pas elle aussi lui - pas la même histoire mais les morceaux de langues solos de guitare et d'autres remontées.

16/04/2009 Vue du jour

dans le son c'est quoi on ne dit pas toujours et sur l'étendue bleue - la pluie c'est un tapis avec les gouttes là toutes on ne dit rien et le moteur.

15/04/2009 Vue présente

il dit lui il comprend pas écrire tout ça pleurer aussi il comprend pas lui les larmes même pas c'est une langue – il dit lui il sait pas que c'est une langue que ça communique que parler écrire être là tenir dans ce qu'il y a de réel c'est vivre et debout dans la poussière la vie carlingue – c'est seulement trouver un moyen faire sortir ce qui est là.

15/04/2009 Vue remontée

et on avance petit on avance sur les boulevards le fer qu'on coupe à même le bitume des trottoirs étincelles alentour – des robes blanches des keffiehs – venir là les nombreuses les bornes les kilomètres loin la carcasse et tenir.

15/04/2009 Vue présente

quant à toi tu sais bien ce que j'en pense seulement en ce moment non parce qu'il n'y a pas de vraie parole.

15/04/2009 Vue présente

aussi justifier que le souffle ce qui vient dès le début – c'est où l'énergie – et seulement sentir qu'on est là dans une sorte de vent tous ensemble et là on avance on va vit et ça dit mieux parce que là – plusieurs.

14/04/2009 Vue présente

la nuit elle file la voiture c'est un ronronnement avec le jaune rouge des phares sur les deux voies – tout se passe dans une autre langue et c'est comme un mur tu es resté longtemps là face au mur pas sûr d'ailleurs que quelque chose eut lieu – une fissure – douane.

14/04/2009 Vue remontée

le soleil dans la gueule et puis la tête contre la vitre elle te cogne un peu y'a comme une odeur la sueur tu vois là dans un vieux bus – et le soleil se couche sur une tornade du sable t'en as jusque dans les poches et pas grand chose de plus un sac à dos un carnet un crayon ta gueule – deux fois.

13/04/2009 Vue remontée

il dit l'essentiel c'est pas grand chose l'essentiel avec un peu d'amour aussi il est là comme Dean tiens Dean Moriarty - arrête arrête c'est pas ton histoire - et il file file comme Dean et d'autres plus encore mais ça arrive parfois c'est ça - il dit l'essentiel et tu l'aimes tu l'aimes quelques minutes avant c'était une ordure - il est bien clair que c'est toi - l'ordure.

13/04/2009 Vue remontée

il est là il dit comme ça non à ce moment très précis la vie non - et on est là on marche on va sur un boulevard à l'Ouest de Damas le soleil c'est quelque chose comme dans les 45°C peut-etre 50 et il est là il me dit je comprends il dit ça je comprends et ça seulement ça - déjà toi aussi t'es pareil tu comprends on est là ensemble et on marche et on se passe une bouteille d'eau.

13/04/2009 Vue présente

puisque ce qui tient là dans le numérique c'est pas l'évident et surtout comme dans le réel alors oui - on peut redire - trouver comment dire.

13/04/2009 Vue présente

si jamais tu recommences - non - tout doit tenir dans l'énergie première - tout est là.

12/04/2009 Vue du jour

la carlingue est là qui reste posée au feu rouge - une clarinette d'Europe de l'Est et des choeurs d'hommes c'est comme pleurer tous dans l'oreille - un semi-remorque passe qui file dans le noir orange - feu vert.

12/04/2009 Vue du jour

et le corps qu'on a comme soufflé tu pourrais dire l'amour total alors que le soleil se lève c'est son heure mais comme dans un flot acide - reste clair - parle avec ta langue - aridité c'est ça aussi le plus souvent et de temps à autre - oui.

11/04/2009 Vue remontée

dans un cube d'inconnu et ses mots une énergie fluide on peut les pousser jusque sur le bitume d'une autoroute - le soleil dans les 45°C et la poussière dans la gueule de temps à autre une gorgée d'eau après on part - rien comprendre - et savoir que même avec les mots - ça ne vient pas - femme laissée seule sur le trottoir de la route de Beyrouth - Damas.

11/04/2009 Vue remontée

même avec un bord de mer et quelques pâtisseries turques ça reste quelque chose comme une ville - les bâteaux tous allant dans le vent et le détroit et l'eau comme une vague sur tes pieds la ville elle - grimpe les collines et t'es poussière ce n'est pas fascination plutôt comme le sentiment d'être traversé.

11/04/2009 Vue remontée

ton corps là dans les couloirs immense et gris brun - brun comme une nouvelle couleur à ta palette puisqu'à discuter tu veux bien - laisser passer un peu plus - et puis le souffle chaud tiède d'un ventilateur géant le corps traversé de vent de métro de poussière de chewing-gum - exactement - on n'est pas là marchant - traversés plutôt.

11/04/2009 Vue présente

carlingue + carosse + carcasse + crasse non non non - n'abuse pas des mêmes images ou bien si et les mots à la fin comme usés d'avoir trop dit - une chose et son contraire.

11/04/2009 Vue remontée

gris c'est gris et sous les roues la flotte en flaque sur l'enrobé bien frais d'une cité à une autre on est là - transporté dans le réel comme en un carrosse non carlingue - et des trous dans l'acier et de la poussière et la crasse alentour comme nos carcasse à nous qu'on a soufflante - et pas un mot entre nous deux.

10/04/2009 Vue présente

c'est un peu pareil avec beaucoup mais la question de l'énergie est là toujours – le premier geste – la première jetée de langue – c'est celle-ci.

10/04/2009 Vue du jour

quitter le bitume c'est comme lâcher un peu de mou quand on est là prêt à s'arrimer aux bastingages – laisse tomber ces images sans cesse toujours les mêmes – et dévale plutôt les pentes inconnues et souffle dans la machine à souffler et laisse venir laisse venir – tout est là.

09/04/2009 Vue remontée

sous le grand jaune avec environ 45°C et ta carcasse tu la ranges sous une tôle ondulée - les bus passent et rauques râclent - tu joues avec tes ombres et les robes des vieux barbus là - fumée de clope prise dans le vent - Amman.

09/04/2009 Vue présente

on a des chantiers là qui restent bitume éventré à ne jamais passer l'enrobé final - et les entrailles en grand larges sous la poussière les gravats - le reste c'est quoi la vie caillasse la plupart du temps et parle.

08/04/2009 Vue du jour

avec le gris du jour comme ça une pluie immense et dingue et dans le loin - des têtes de grues se battent en duel pendant que le diesel tranquillement et carcasse.

08/04/2009 Vue du jour

c'est comme se réveiller entier nu dans la nuit non c'est pas comme c'est ça très exactement et on se bat dans le noir et on a quoi on est quoi - à ce moment très précis rien comme poussière et peut-être toujours poussière - et puis ensuite à nouveau s'endormir.

08/04/2009 Vue remontée

on pourra aussi jouer comme ça et se rassurer jusqu'à ce que quoi ça devienne un grand vide - quand on est jeune on file un peu dans tous les sens on sait pas où on va on sait pas pourquoi on est des morceaux comme ça et puis ensuite à quoi ça sert de dire - il dit souvent ça lui à quoi ça sert de dire comme ça des mots - même pas la question des livres les livres on s'en carre les livres c'est quoi les livres on n'est pas là pour ça - on lui dit toujours pareil c'est juste un peu parler et puis on est tous un peu fêlé - t'es pas le premier à le dire ça - de temps à autre dans le fatras quelque chose une poussée de langue.

08/04/2009 Vue remontée

et donc ça n'a aucune importance longtemps là - comme à errer sur le bitume tiens on peut dire ça - puisque oui c'est le cas et ça dure parfois plusieurs mois bien sûr bien sûr il y a comme une sorte d'angoisse - certains disent ça parfaitement - et puis ça continue la vie la route après elles viennent - les large plaines fertiles.

07/04/2009 Vue du jour

tard et qu'importe puisque sur les univers bleus nuits du bitume tu dis tu parles ça va vient la vie c'est comme ça - ça ne tient pas tout le temps - c'est quelque chose comme de l'intermittence mais là - aujourd'hui là dans la voiture filant droit oui tu es là - tout à fait là - et ses mots encore dans l'oreille résonance.

06/04/2009

alors où ça mène un carnet d'écrivain on est certain d'avoir des culs de sac voies sans issues et toujours à ressasser les mêmes mondes - quoi ça veut dire quelque chose sûr ça parle mais comment et puis jusqu'à quand tenir comme ça - on veut pas tout défoncer tout claquer les portes des étendues poussières et puis après la nuit elle vient et tu ne t'endors pas et tu ne t'endors plus et tu files files files doux.

06/04/2009

à l'entrée d'une grande ville avec les lumières rouges orange tu connais ça - le bitume des larges autoroutes avec quelques usines désaffectées immeubles éventrés bombardement - quelque chose dans le genre avec là au carrefour les chiens errants tous allant qui comme toi.

06/04/2009

c'est nuit la pluie aussi elle est là douce sur ta gueule et cheveux plaqués – certains mots sont là qui dérochent une fois dit – avec des larmes tu ne sais plus la pluie les larmes – certains restent qui tiennent ta carcasse debout dans le vent – quoi leur dire.

04/04/2009

tu dis faut pas tout casser je comprends je dis pareil et puis il sait ce que je pense nous les pronoms tout ça enfin - comment vous expliquer on est là dans le dire on s'échange on se pique des trucs tu veux bien eux aussi - ça reste entier tiens par exemple il avait écrit "jours entiers" - ça n'a pas trop comme ça la gueule et pourtant ça dit beaucoup et je me retrouve tout à fait - pourtant ces plaines intérieures où j'erre rêve.

04/04/2009

haute voltige dans l'errance - vouloir - non.

04/04/2009

une absence de bitume et la bulle tu vis tu continues t'es là - ça reste un réel et tu glisses en dedans poussière et ça te revient - un petit caillou blanc - un petit caillou blanc - ce que dit un petit caillou blanc dans ta main - entre les ciels entre les mondes.

03/04/2009

que le carnet soit là papier ou bien numérique un ordinateur c'est pareil – tu tapes tu écris c'est seulement l'idée avoir quelque chose sous la main et dire ce qui doit être dit non – pas tout à fait – garder ce qui a lieu.

03/04/2009

un odeur de cigarette dans l'habitacle et le soleil couchant là sur la gauche – on roule avale le bitume tranquille dans les baffles quelque chose c'est comme tranquille et le soleil et les femmes.

03/04/2009

avec un carnet à frange c'est comme rock c'est comme la vie la vie – quand elle te prends par quel bout qu'importe juste un fagot de nerfs – et qu'on brûle et qu'on crache comme un chien puisqu'on s'endort chaque soir on devrait bien pouvoir encore un peu s'envoyer allez savoir – et rock.

02/04/2009

oui oui oui parlons à la lune et qu'elle ne nous réponde pas non pas le problème parlons parlons que ça soit comme un jazz fou un jazz tigre - je n'ai jamais inventé ce mot jazz tigre - et pourtant ça sonne comme vrai comme tout à fait oui c'est ça jazz tigre - et tu tapes frénétique sur la machine tu tapes qu'est-ce qui te tient là.

02/04/2009

alors dans ce bleu nuit ça tient comme un compteur de bagnole ton corps ça veut dire dans les trois milles tours minutes - en quatrième c'est un gros régime mais bon rien ne tient sinon c'est comme parler toujours bagnole route et bitume - ça peut s'épuiser - et voilà pourquoi continuer à tout essouffler - à tout dire on devrait récupérer quelque chose et puis tout le reste l'autour c'est une matière comme un autre - ce soir tu le dis mal tu ne devrais pas parler de ça mais ça vient l'énergie est là alors quoi.

01/04/2009

la nuit on est quoi la nuit on vit on vit comment et toi aussi folk mec t'es folk non - sais pas et une voix on pourrait dire une voix de femme oui - c'est beau une voix de femme un peu cassée un peu cigarette et puis des guitares aussi ou bien - une seule ça peut suffire une seule et le bitume là il en dit quoi le bitume - est-ce qu'il tient encore pas sûr ça pourrait même tout foutre en l'air on pourrait même s'envoyer rouge écarlate tu dis pas souvent ça - rouge non t'es là t'es dans le gris le blanc tu n'as pas beaucoup de couleur : il faut choisir - tes textes - tu ponces tu vernis c'est beau il faut oui il faut - pas des notes toujours comme ça un grand vrac.

01/04/2009

à peine déposé déjà il part le taxi - avec un reste de fumée noire là en suspension - pourquoi toujours dire ça - la fumée le diesel pourquoi les tires - c'était comme une grande américaine mais la marque non inconnue - simplement parce que c'est là souvent dans mon réel oui ça reste revient aussi et donc on allait errer down town on se cherchait un coin quelque chose dormir.

01/04/2009

alors quoi les horizons lointains c'est comme quoi - respirer un peu mieux et tenir vraiment oui d'accord alors tu rêves rêves le soir seul dans ta chambre - c'est comme prendre tous les trains c'est comme prendre toutes les routes c'est comme marcher sur un bout de bitume un bout de chemin perdu là-bas - mais la poussière non et sans la poussière.

01/04/2009

les pelles toutes là dans la place décroutage ils disent décroutage et c'est rire décroutage - reste que les hommes du chantier jaune jaune comme poètes eux aussi les mots qu'ils ont la langue - qu'on n'entend qu'à pleine labeur ou bien décroutage oui - technique tp.

30/03/2009

sur la voie d'accélération - un lâcher de gasoil - et fumée grise dans la lunette arrière - il parle j'écris après je parle aussi parfois seul je parle seul et alors - c'est pas quatrième grave ni vrai que ça tienne ainsi les pronoms - tu as un problème avec les pronoms - il dit très bien - et encore virgule ponctuation caleçon - avançons.

30/03/2009

c'était comme ça - un dimanche tous les deux sur le bitume jusque la mer - les roues dans la flotte - et j'écrivais des poèmes dans le sable - on fumait en regardant l'horizon - le mois de mai tout ça - et les vagues effaçaient tout baveuses.

30/03/2009

on prendrait - je prendrais - la bagnole ou la route qu'importe - et on filerait - je filerais - à travers quoi pas grave - sinon le réel - comme un tracé d'horizontale alors alors - on se mettrait d'accord - je me relirais - entier - et la langue avec.

30/03/2009

entier le jour entier oui corps entier aussi entier - comment t'expliquer - une chose et son contraire je suis fus serai - puisqu'ainsi dans l'écart dans l'écrit tout à fait moimoimoi ma gueule.

30/03/2009

après on irait cracher sur la nuit - le soleil se lèverait doux sur nos gueules et un gros diesel nous pousserait d'un bouge vers une plage - il ferait chaud et les corps usés tomberaient sur le sable.

30/03/2009

sans la véritable envie d'être là - maintenant - après mentir c'est comme s'enfoncer gris jusqu'à la prochaine bouffée d'air.

30/03/2009

pas vraiment dans le réveil et pourtant bleu tout autour - comme le bitume et les baffles elles crachent deux grosses guitares le pied droit - plus lourd.

30/03/2009

tu pourrais pourtant dire tout ça là - langues déliées quelque chose un vrai parler parler dans la nuit qui s'étire - et les corps sont là qui tiennent encore au petit matin - on peut faire les comptes - savoir comment ça tient ce n'est pas possible - un dernier verre un café - il arrive que ça tienne.

28/03/2009

dans la nuit il est là lui c'est un corps - un corps brut quelque chose c'est dur et marcher dans les rues un marteau à la main ça dit quoi ça dit comment Neal Cassady ou bien son fantôme - désormais grimpant les facades en chantier.

28/03/2009

être plus clair - filant sur le bitume noir 3200 tours en cinquième tu parles parles il lui aussi ne s'arrête pas - comme un long souffle d'humain deux corps là ils disent ce qui a lieu ce qui se vit oui c'est ça - plus clair concernant la poésie - ça ne tient pas dans le livre dans la page ça ne tient pas ça vit ailleurs la poésie parfois on peut trouver comme un aperçu de l'air - un courant d'air ce n'est rien de plus.

28/03/2009

les pas un à un sur le bitume ce peut-être ça aussi bitumebitume - avec une odeur quelque chose comme de l'herbe fraîche coupée et le frais mars dans le demi-bleu du ciel - après la poésie etc non bien sûr c'est catégorique une fois de plus - ça ne tient pas dans les mots.

27/03/2009

on filait à travers l'Europe et là les immeubles noirs bruns - le soleil à demi sur cette vallée et les camtards eufor etc. - ce qui est arrivé est là - dans les impacts de balles sur les murs - rien comprendre.

27/03/2009

finalement cette forme - de courts textes par intermittences - dans ce qui reste pour mieux dire ce qui tient - c'est devenu comme l'idéal - la seule forme possible en certaines périodes et qui est tout de même une façon de dire - au fil du temps ça grossit - on trouvera bien un interstice plus long pour y glisser road movie.

26/03/2009

tu ne forces pas trop remonter ça vient tout seul pour vraiment dire ça reste là - le bitume chaud d'Alep et tous là qui vont et viennent assis fument vivent - lâcher de taxis jaunes au feu rouge - reste quoi derrière comme un nuage grisâtre traversé de phares blancs jaunes - et tu marches tu marches tranquille jusqu'à quand.

26/03/2009

vue du jour blanche et rien dedans - c'est comme n'avoir pas vu - et trop vite dans le gris le soir corps usé mais encore l'envie d'aller soulever la nuit - puisqu'après on pourrait en crever de vivre alors.

25/03/2009

ça tient à quoi - un solo de guitare une basse une fatigue - un mot placé là comme un dur à mâcher - ça tient - c'est à pas grand chose - et puis non aussi.

25/03/2009

quelques coups de klaxons dans la nuit tu marches et le jour n'a pas commencé - un sac sur le dos l'appel s'élance et les cars sont là qui attendent dans un grondement répété - le bitume encore chaud et la poussière retombée - tu pourrais rester longtemps dans ce réel là - pourtant ça ne s'arrête pas.

25/03/2009

gueule à demi et sèche dans le matin après tout s'épuise dans le café pourtant un coup de téléphone suffit - elle revient et ça ne s'efface pas - rester silence ça ne change rien.

23/03/2009

allez allez on pourrait gueuler on pourrait crier et le bitume portera toujours nos corps usés nos corps tremblés - l'envie d'explose.

23/03/2009

un long couloir béton béton avec les lampes jaunes oranges dans la nuit tunnel - tu marches tu marches elle est encore là tu marches tu marches et les phares de bagnole de temps à autre ici c'est un corps un homme il dort allongé sur le bitume.

23/03/2009

c'est comme si depuis que depuis la nuit noire il y a peu depuis ça restais là - entre les doigts c'est là et dans une sorte d'immobile et tenace - le bitume du lundi matin n'y change rien on peut même dire aggrave.

23/03/2009

Finalement tu pourrais peut-être aussi prendre un peu plus de temps quand tu dis les choses plutôt que sans cesse te précipiter et puis quoi deux ou trois lignes c'est vraiment rien après ça dit quoi très exactement et donne toi de l'air un peu, respire mon grand t'es tout seul t'es tout seul et tu peux tenir, calme et tranquille mon grand, calme et tranquille. Et puis après tout non comment dire, est-ce que ça tiendra dans ce monde-là on peut aussi imaginer s'effondrer tout seul et nu au bout d'une piste poussiéreuse et le soleil tombe doucement sur l'horizon éclaté de jaune bleu. Finalement c'est vrai ça finira certainement comme ça tu es là mais pourtant comme une boule de chaleur et tu as les muscles ils sont comme de l'électrique.

22/03/2009

tu arpentais la ville et comment la peur au ventre c'est d'ailleurs pour cela que tu étais seul - car tu étais seul et le soleil donnait fort quelques hommes armés vont et viennent et tu es là à ce moment précis tu es là - sur les marches de la vieille ville.

22/03/2009

avec des larmes dans la nuit pourtant les étoiles toutes autour avec des larmes elles font un petit bruit sur le béton - c'est comme parler tu dis c'est comme parler sans les mots de toutes façons les mots on s'en fout la poésie tout ça blablabla.

22/03/2009

à bout de piste la route elle s'arrête contre une falaise un roc - non comment tenir sans tactile sans toucher là contre la peau - la poussière retombe lentement comme un nuage tendre.

22/03/2009

toi tu es là comme un corps comment une carcasse affreuse et raide - et dingue dingue quand les guitares suivies d'une grosse batterie tu t'agites tu gueules et tu brailles tu restes un corps une carcasse - et raide avec entre tes mains ses hanches c'est comment tellement fin tu fermes les yeux et puis tu tombes.

22/03/2009

le soleil de mars sur la carosserie et warnings sur le bitumebitume - quelques gouttes c'est de l'huile comme une tâche sous la caisse - capot levé et les mains du père dans la machine pendant qu'à côté tu approches les outils - après il faudra tirer câble et le moteur rugissement rauque dans la rue - dans la machine ça sent la lessive des bleus de travail.

21/03/2009

alors pour tenir certains c'était benzédrine enfin non quand même sont fous comment quand le corps on sent bien - c'est le corps et la carcasse tout entière qui finit par s'écrouler et finalement a raison de la gueule celle qu'on ouvre tout le temps.