29/11/2009 Vue remontée

les embruns sur la gueule - le narguilé - là le soleil pleine face - un avion passe lentement qui atterrit plus au sud - le soleil pleine face à l'ouest - la mer les embruns sur la gueule - ça ne vient pas et ce qui reste - les deux chars d'assauts derrière - tu restes allongé sur la plage.

29/11/2009 Vue présente

attaques et planches mots ressac et raz immenses tous - tous grandes bouches les nuits des mots - des mots - des mots - ça te coule et tu étouffes noies.

26/11/2009 Vue remontée

en plein la capitale les panneaux publicitaires tous alignés sur les toits les taxis jaunes les taxis bleus tu marches marches épuisé dans la ville - longue avenue fontaines et climatiseurs au firmament des immeubles - une bande de gamins défroque tous à la déchire de leur tee-shirt tu n'oses même pas quoi parler comment le dire - il a mis sa main dans une poche il dit money money il a les cheveux noir les yeux foncés peau bronzé peux pas te dire ce que ça te fait de lâcher une bouteille de coca à une bande de gamin sur l'avenue là-bas la Casa Populi après - tu montes dans la tire et tu files plus à l'Est encore.

26/11/2009 Vue du jour

matin m'attend nul café puisque plus - non rien vide et pourtant pourtant - béat complet tu sirotes un thé auprès de la cheminée encore allumée en lisant béat béat je te dis béat - reality sandwiches pendant que le soleil tout à son affaire opère - quelques temps plus tard tu roules 130 sur le bitume bleu bleu soleil en plein dans l'œil béat je te dis béat - pendant que she don't lie she don't lie - cocaine - béat mon vieux béat on te dira bien un jour trop béat devant le réel éclabousse - d'accord. 

25/11/2009 Vue remontée

rien – trop – les bus tous qui crachent noir dans le bleu les 45°C – l'asphalte chaud tes pieds – la sueur – les mobylettes toutes en troupeau les taxis meutes – ton sac dans un coffre – entassé sur les boulevards les yeux – ça te reste dans l'œil – nuage gasoil.

25/11/2009 Vue remontée


déjà le bus avant d'Istanbul à Antakya avec les – combien – ça doit être vingt heures le bus et chaud dedans tu arrives à la gare routière à peine descendu le bitume chaud les mégots de clope tous les papiers ça souffle le vent chaud le sud – le sud et ta langue ta langue tu l'as oublié sur quel continent quand ici les biftons tous dollars dans sa main tu changes pour passer la frontière à peine déjà – un autre bus faudrait se mettre dans les oreilles quelque chose comme de la guitare rêche et rude un oud électrifié celui qu'on transporte depuis Paris jusque là-bas tu verras tu verras – déjà la poussière sur les sièges quand tu t'appuies dessus et tu sens sur les montagnes autour tous les gardes qui dans leurs guérites et barbelés – long convois de bagnoles épuisées les barbelés – poteaux qu'on aligne au soleil la pierre et les herbes sèches bab el hawa – bab el hawa combien de fois tu as entendus ce mot bab el hawa – tu ne sais pas et tu as peur – voilà c'est ça tu as peur – tu as terriblement peur on pourrait tout de même entendre une voix une voix qui s'élève un chant allez un chant – en arabe il chante c'est un vieillard et tu as la tête contre la vitre la fatigue tu n'as pas dormi un autre sur ton carnet il écrit au crayon noir des mots en arabe et les guitares se déchirent toutes immenses et violentes bab el hawa – avant la porte des vents un coup de tampon combien de temps tu l'as attendu avec ceux qu'ici tous tiennent debout au soleil pour un coup de tampon sur un passeport – identité pendant qu'une voix toujours la même une voix de vieillard il vit il te l'a dit il te le dira il vit dans les montagnes les montagnes de l'antéliban bab el hawa – la porte des vents avec mais tu n'y croiras pas avec la poussière en nuage sur le bitume le bitume il n'est plus bleu le bitume il est gris beige tellement la poussère et d'autres bureaux – d'autres uniformes encore identité tu te souviendras – rappelle toi la Toine rappelle toi chéri l'Emile tu te souviendras longtemps – ce qu'ils ont pu dire devant des guichets fermés ce qu'ils ont pu dire et que ça avance – la poignée de dollars et le vent le soleil les 45°C de Bab el Hawa – ton carnet que tu tiens sans même écrire à Bab el Hawa les fusils mitrailleurs le bus rouillés et les plaines immenses les plaines immenses qu'on imagine à peine qu'on imagine pas – et ta langue ta langue toute langue toute langue chute ici – toute langue merde toute langue qui rien toute langue tu ne dis pas – tu ne dis jamais l'essentiel comment on fait qui ça qui connaît et le bus à nouveau – plein sud – sud sud sud de l'eau en gobelet une station essence – les fuites noires sur la terre et les clopes qu'il jette dedans la salle de prière les chiottes immondes magnifiques – reprend ton souffle – respire – 45°C les premiers 45°C c'est 45°C dans ton corps à chauffe et blinde – tu peux chut – chut chut petit allez petit avance tu ne sais plus il y a quelque chose c'est comme de la folie – celle d'un sarwell mais pas comme on dit ici tu ne sais pas – d'un petit vieillard qui prie sur un siège de bus – des autoroutes longues langues toutes qui balayées par le vent la poussière – des villes qu'on doublent de loin en droit vers Damas – syrian dance sur nos routes sur leurs routes – les notes désaccordées à la terrasse d'un restau sans nom – la buée chaude sur les verre de thé bouillant – la fumée des clopes poussée les bourrasques chaudes – droit vers Damas.

24/11/2009 Vue remontée


imagine je sais pas on prendrait une voiture une voiture par exemple un bon gros diesel pour pas trop consommer non plus – et puis on filerait on partirait angers on prendrait l'autoroute paris direction paris t'arrive le ciel néons tu vois pas les étoiles tu roules – tu roules sur l'autoroute tu n'arrêtes pas le pied droit c'est le temps voilà le temps de l'appuiement sur l'accélérateur on y va on file on roule on roule tu continues plus à l'Est là direction Strasbourg – à Strasbourg faut couper un peu avant tu remontes en longeant la frontière tu passes le fleuve y'a plein de bagnoles c'est la route pour là-bas c'est ça tu connais cette route là – je sais pas moi je l'ai déjà faite plusieurs fois c'est la route pour l'Est pour l'Europe on file toujours par là plus au Nord parce que sinon l'autoroute faut payer à partir de l'Allemagne tu payes pas en Autriche y'a la vignette en Slovénie aussi mais si tu payes pas ça passe c'est pas comme ici alors tu vois tu passes une enseigne frontière y'a peut-être une ou deux bagnoles des douaniers là encore je sais pas – puis tu continues après tu suis München tu connais München t'étais où toi en Allemagne – ouais pas München les autoroutes en Allemagne ça file tu peux y'aller ça roule les grosses berlines elles te doublent à toute tu regardes ton compteur t'es déjà à 150 160 peut-être et puis parfois moins et ça continue après l'Autriche c'est que des tunnels – et certains vachement long genre 7 ou 8 kilomètres – l'effet que ça fait un tunnel déjà – noir noir noir jaunes les lampes toutes les unes après les autres et tu fonces plus au Sud maintenant direction la Slovénie les montagnes rappelle-toi les montagnes de l'Autriche le ciel gris un couvercle la frontière là aussi – et la route large c'est comme filer dans une vallée immense tu roules tu roules il fait nuit est-ce qu'on s'arrête on pourrait bien faire une pause on devrait allez allez on continue plein Est – droit devant l'horizon flou et alentour le maïs des champs de maïs à perte de vue du maïs nous on est là – dans la bagnole poussières tu vois c'est ça dust – dust generation – tout droit c'est la Croatie c'est écrit Zagreb c'est écrit Belgrade tout droit tu files files on pourrait couper tiens si on coupait on bifurque à Slavonski Brod – on descend plein sud Sarajevo les routes défoncées de Bosnie les vieux camtards les Yugos les panneaux publicitaires Zenica la ferraille et la rouille et Sarajevo on ne s'arrête jamais on file on file je veux voir le Kosovo maintenant qu'est-ce qu'elle a fait l'Europe ici hein – qu'est-ce que c'est l'Europe les immeubles éventrés tu les vois bien hein les immeubles les trous de balles tout partout tout sur les murs tu vois les baraques abandonnées crevées les toits brûlés ah c'est beau l'Europe dis-moi c'est beau – et qu'on file encore à Sarajevo plein Est direction vers la Serbie les montagnes le fleuve qu'on suit pendant des bornes – les caillous qu'on évite sur le bitume les frontières et les coups de tampon sur les passeports faut pas faire chier que ça roule je n'ai jamais non je n'ai jamais été plus loin je n'ai jamais vu le Kosovo jamais.

24/11/2009 Vue présente

entre les files de bagnoles entre les mondes entre les trains entre les tours entre les corps - à hurler là tous comme des chiens à brailler sous le grand ciel à courir - à courir et dire on peut bien parler on peut bien parler - tout c'qu'on a ramener que ça vienne - que ça vienne et qu'on trouve creuse - attaque à coup de pioche même la terre de nos grands airs - entre les champs entre les vents debout sur les pluies dans les déserts à repousser les murs nos carcasses elles se cognent aux parois - elles se cognent aux parois.

20/11/2009 Vue du jour

bleus tous bleus nuits avec les lettres blanches dans leur dos matraques et gyrophares bleus une bagnole blanche en travers - bleus les corps tous en cercle autour d'un qui tu ne sais pas tu ne sais rien tu sais seulement ce que ça te bing bing à l'intérieur - après il tend un papier il dit dans une autre langue ce qu'ils n'écoutent pas les corps en bleu pourtant tous corps.

20/11/2009 Vue présente

nuit tout autour c'est pour l'ambiance nuit avec des voix enregistrées qu'on balance à travers les couloirs béton béton les nuits immenses et les trains - au loin deux feux rouges annoncent quels territoires sans suite les grilles et les papiers qu'on demande au détour d'un escalier - matraque sous les néons les écrans géants les destinations qu'on atteint jamais les portes qu'ils ouvrent en toi les trains - appuyez sur le bouton publier le message avant coupure des connexions.

20/11/2009 Vue du jour

n'oublions pas que l'asile est un droit international garanti par la convention de Genève - tu vois ces mots-là ce ne sont pas les miens je ne les ai jamais dit je ne me - enfin le droit sais pas je connais non je ne connais pas vraiment je sais - qui a dit ça et ça me réjouit plus que de coutume comme c'est marrant plus que de coutume mais bordel de merde on parle de quoi de quoi de quoi on cause quand on dit ça - il fait nuit sur la ville Angers et d'autres dorment devant l'hôtel de ville qui ne savent pas comment dire.

20/11/2009 Vue présente

comment ça se passe un jour tu te lèves non - un jour tu marches non non - un jour tu conduis souvent la route combien l'ont déjà et pas n'importe un jour tu conduis ça doit se passer comme ça - l'essentiel c'est la croûte rien que la croûte ce qu'on fait de la croûte - et les plaines immenses qu'on se construit autour d'une herbe sèche un jour de novembre.

18/11/2009 Vue du jour

puisqu'en fait il n'y a pas vraiment de sens à - on n'a pas à se chercher de raison prenez-nous pour des fous ça peut bien être ça aussi la fenêtre grande ouverte dans la cuisine tu regardes seul quelques instants une tasse de café fumée - aussi dehors sur les champs la brume comme un corps embrumé brame tu ne t'arrêteras donc jamais de parler - tu lances des projets sur des sites de ventes aux enchères puisqu'il faut bien que le corps exulte le livre posthume de jack jackee kerouac - dharma - seulement parce que dharma dharma dharma bing bing - ça clingue les murs bing bing - ça craque parois on s'endort tous contre des parois on n'a pas à se chercher de raison - la nuit sur des morceaux de feuille on n'écrit illisible.

16/11/2009 Vue présente

ça y'est voilà tu as compris – ici tu peux crash tester cash tout ce qui tremble – ça ne tient pas toujours.

16/11/2009 Vue remontée

le meilleur corned-beef du monde tu l'as mangé les guêpes autour elles allaient toutes et tu restais assis à l'ombre un chameau là – une chamelle peut-être tu n'y connais rien et dans leur langues à eux tu sais bien – ils ont quatre-vingt-dix mots pour dire une chamelle alors que toi et ton corned-beef tu dis – les chiens aboient et la caravane passe un corned-beef en réalité – tu n'avais jamais mangé de corned-beef avant ce jour-là épuisé de marcher depuis le matin sept heures et ce que tu ne peux pas dire de ce goulet immense et jaune – du vent chaud la poussière les statuts dans la pierre et le meilleur corned-beef du monde sur un bout de pain de l'eau de l'eau chaude d'avoir marché au soleil avant que de voir la vallée entière tu te dis – les tiens aboient la caravane casse.

15/11/2009 Vue remontée


lorsque le soleil – lentement debout avec le froid raide les muscles et l'odeur de mouton le mouton jusque dans les matelas le mouton – l'eau froide et des photos blanches bleues du dentifrice sur les vitres d'un hôtel du moyen-orient – le muezzin tu ne l'entends même plus et tu charges ta carcasse dans un pick up blanc – tu sens le vent sur ta gueule tu sens le froid le désert et Petra – tu amasses quelques boites et des légumes bouts de pain tu fumes des clopes au soleil il est à peine huit heures c'est un matin d'aout lorsque le soleil – tu marches vers un monde entier tu ripes raque dans la pierraille caillasse à l'ombre dans un goulet non – un ravin ravine de printemps lorsque les glaces tu chies tu allumes une allumette à côté du papier s'enflamme et fume dans les déjà quarante-cinq degrés – et grimpe dans la poussière file entier tu penses la caravane passe tu ouvres les yeux c'est une clairière de pierres grottes toutes habitées souvent – charbons usés les bûches épuisées ça sent le mouton un gosse il a sept huit ans il arrive les pieds nus dans la pierre les pieds nus dans la poussière il dit dans une langue – il n'a pas quoi blanc les dents l'a pas les dents la poussière et le soleil dans la vallée de Petra tu vas marches au soleil les muscles et corned-beef au soleil avant de s'endormir épuisé quel sommeil tu as tenu quel sommeil jamais tu n'avais dormi comme ça – dans la tente à l'ombre peau de bête et la tête – sur une selle de chameaux jamais tu n'avais dormi comme ça – puis tu grimpes marches tirent les muscles vers un sommet tout en haut sur la montagne une jeune femme elle a dix-sept ans elle crie elle crie en anglais elle crie en arabe et la pierre alentour répète tout ce qu'elle dit – et tu continues tu marches tu marches plus loin encore quand il souffle le vent tu penses imagines tu as toute la vie là s'étale depuis milliers nabatéens tintins – un cirque de roches raides et le soleil tout à l'ouest une avancée un roc dans le vide un temple et la vallée en dessous et l'infini en face qu'est-ce que tu vois une bagnole rien du tout un homme peut-être marche un troupeau de bêtes et le vent – tu n'écris rien – tu ne parles pas – tu as chaud – tu as chaud et froid à la fois – le vent – rien que le vent – même le vent – tu ne sais pas dire ça – le vent – ce vent-là.

14/11/2009 Vue remontée


tu te lèves un matin terrasse de l'hôtel Al-Rabie Dimashq ach-cham dans les quarante degrés alentour la purée de pois chiche te sors cauchemars de quelle nuit chaude caldé quoi quoi quoi – et tu traînes encore comme un bout de tissus l'idée d'une phrase elle tient en elle tout un monde impossible sa langue elle n'existe pas – tu fais ton sac tu avales un thé tu sucres un bitume déjà au soleil mais vide – vendredi sur l'avenue Ath Tahwra les taxis vers les gares routières tu pousses avec tes mains tu pousses des sacs une guitare dans un coffre et tu tires sur un clope au soleil – imagine Fayrouz dans les baffles une chanson d'amour combien tu en comptes le bitume file à l'ouest c'est Beyrouth là-bas tu descends tu cherches un bus tu cherches des fruits tu cherches une bagnole pour Amman tu montes dans une grosse américaine – tu entends le bruit sourd v8 tu vois des billets tous en liasse dans une station essence à la sortie de Damas tu transpires au soleil la poussière sur les autoroutes du moyen-orient – les michtos pointus cuir du taxi chemise blanche ses lunettes de soleil quand il montre un doigt sur l'aiguille du compteur bloquée 140 miles les plaines immenses et jaunes – poussière toujours poussière tout alentour les postes frontières où tu peur – peur peur tu as toujours peur quand il s'agit de vivre un peu sur la route d'Amman les coups de tampon sur nos passeport identité – indentité ouh le milliard de poèmes qu'on pourrait avec l'identité tous au soleil – les fusils mitrailleurs dans leurs mains et la route encore vers Amman au loin tornade jaune dans le bleu du ciel une basse nerveuse et coeur à la fois battant battue résonne dans tes yeux jusque loin – tu descends d'une voiture tu charges dans une autre tu négocie la gare routière ta langue ta langue – elle ne dit plus rien dans cette quoi – blablabla pourtant tu ne te prives pas parle corps tu attends au soleil un parking immense et sale – les bus passent tous lâchent nuages noirs s'échappement mal mis sur un trottoir à tirer sur des clopes – à délencher un obturateur à noter des bouts dans un carnet on en oublie parfois de vivre autour un gamin tourne sur son vélo les roulettes dans le bitume fondu le chant d'un muezzin bouteilles et sacs plastique – tu charges dans un autre bus tu t'assieds sur d'autres chaises tu te serres dans la sueur tu roules plus au sud sur d'autres routes le bitume du moyen-orient tu pleures sans larmes quel rêve atteint quelle peur trop raide une boule une boule dans le ventre une pierre – une pierre un petit caillou blanc dans la main – l'odeur de l'essence à la station le soleil couchant sur les montagnes roses toutes roses le souffle des camions sur l'asphalte la pisse dans les chiottes une odeur acide tu te poses sur quelques marches tu as faim – tu n'as pas mangé tu ne manges pas tu montes à nouveau dans ce bus il fait nuit toujours plus au sud la nuit les phares jaunes rouges dans le noir tu t'endors la tête sur une vitre elle tactactac tressaute et tu trembles – tu te réveilles pâte langue qu'on malaxe il te dit deux mots ils valent cent mille tu descends devant un hôtel tu sors des billets tu manges un poulet tu t'endors sous la tôle le vent souffle dessus ça sent le mouton – un homme est là qui dans sa couverture ne parle pas ça sent le mouton ça sent la poussière tu es là – ici – et maintenant.

14/11/2009 Vue du jour

la campagne longue large au soleil les matins de novembre – quelle variation minime tu trimballes en deça de vivre pour que ça tienne – le vent souffle froid et tu cours corps encore là quelle variation même dans la foulée d'un pas puisqu'en deça un pas reste un pas merde faut pas nous – le vent souffle froid plie les herbes encore jaunes de l'été voilà – une steppe – tu cours dans une steppe – le ciel est bleu et il fait froid tu cours la sueur sous ton bonnet les herbes encore jaune les feuilles bientôt toutes tombées jaunes oranges – c'est une steppe – les pas que tu fais raide à l'intérieur dans cette boite crânienne quelle énergie dépasse le réel – imagine un peu – tu cours cours sur une route toute petite route de campagne – le vent souffle froid rogne de ton corps plie les herbes encore sèches de l'été – voilà – c'est une steppe.

13/11/2009 Vue du jour


tu as vu – tu peux pas testes mec – c'est du numérique – tu as vu – sur un téléphone portable – tu peux pas testes mec – c'est du numérique – une photo – et tu t'imagines – comme tu t'imagines souvent tout plein de choses – qu'il a écrit sur le mur sale d'un troquet de Berlin un neuf novembre deux-mille neuf – et ça te plaît bien – d'imaginer ça – puisqu'ici on est tous poussières.
 


13/11/2009 Vue remontée

dans la Dacia rouge une Dacia cab c'est écrit cab – pick up avec la benne à l'arrière et les suspensions on sent bien – quelque chose de dur raide et rack rack sur les pistes entre mereni – et le village abandonné on roule tranquille vers les plaines et le soleil entier dans la poussière la route bifurque à gauche et c'est un chemin c'est une piste vers l'infini – le vent souffle la poussière et tout alentour s'embrume là-haut là-haut – dans ce qui reste de cervelle la poussière la poussière tu te dis dust dust dust et réunion à la croisée de deux sentiers immobiles – pendant qu'il dit sans chaman charogne alentour et blanche la poussière nous tous ici dust – dust generation au loin un tracteur tire sa pleine charge de paille pendant qu'une vieille femme caresse assise – son chien – la Dacia rouge attend recouverte jaune au nord deux poteaux de bois tiennent immobiles une cloche absente tu entends encore les volées immenses le vent soulève entier la terre une tempête ocre et sèche aligne rèches les corps épuisés – il n'y a rien – cinq maisons et une ruine restent encore s'écrasent dans le jaune et les herbes sèches – tu caresses un cheval – tu prends quelques photos – tu sens la poussière entière dans tes yeux – au loin l'horizon – c'est une colline ocre et sèche – et le vent plaque ton tee-shirt contre ta peau sueur.

13/11/2009 Vue présente


alors procédons par ordre – je n'ai aucune capacité (d'organisation) lorsqu'il s'agit d'écriture – de verablisation de processus rouges – de tripes – non aucune aucune et – très bien – seulement parfois – les grandes plaines vous savez sûrement les grandes plaines – et le vent y souffle dessus – les herbes sèches les herbes jaunes se couchent ensembles.

12/11/2009 Vue remontée

une petite chambre déjà la pension c'est un hôtel quatre ou cinq étage - le dernier aménagé dans le grenier un petite chambre et ça va vient dans tout l'immeuble souvenir en rude - comme une pierre et mal taillée crac arrachée rock - qui vont viennent tous et tu as marché - tu as marché sur les pavés l'a fallu qu'une main - et pas n'importe quelle vienne te dire imagine tout ce qu'elle a pu te dire en venant se poser là - sur l'épaule sous un lampadaire avec la chaleur d'un mois d'aout en capitale roumaine - une petite chambre au troisième et dans un petit lit tu transpires - tu transpires et tu serres un corps contre toi - tu transpires et sur tes joues tu sens encore quelle douleur improbable - chez Elvis à Bucarest tout tes rêves ont disparu - au matin tremblant tu t'imagines disparaître.

12/11/2009 Vue présente

un petit caillou blanc - un petit caillou blanc - au creux de la main.

10/11/2009 Vue du jour

aux états-unis au moyen-orient à chypre en espagne et d'autres encore - ça ne change pas.

10/11/2009 Vue présente




si jamais tu passes tu sais bien si jamais tu passes ce qui se trame chez toi je ne sais pas tu le sais bien je n'en sais rien on n'en sait rien mais n'oublie pas – faut revenir faut revenir tout raconter tout brailler gueuler on a déjà parlé de questions de style de voix tout ça blablabla tu as toutes tes tripes et ça vaut non en s'en cague blingue cringue – quand il fera jour tu tiendras à nouveau avec tout ton corps en entier.

10/11/2009 Vue remontée


fusent filent flou le monde imagine un peu – c'est une langue de bitume immense et grise parce que la pluie ça fuie même jusque dans la tire les fenêtres mal fermées dans cette – vieille et bleue – le moteur à toute raide alors imagine un peu – quand j'ai regardé l'aiguille du compteur – elle indiquait 160 – et la vitesse c'est quel monde rappelle-toi c'est quelle monde fuse et s'use entier ruse le pied droit sur la pédale pour avancer – la pluie s'abat claque plaque de toute sa fuite immense sous la grande voute et sur le pare-brise on voit quoi de nos rêves flous poussière poussière tous poussière dans la carlingue file à 160 sur l'autoroute entre Bucarest et Constanta tu ne vois qu'une chose tu vois mille choses – la pluie sur le pare-brise – les charrettes sur le bord – l'aiguille du compteur bloquée 160 – la grosse main poigne du conducteur tirant sur son clope infini – tu ne vois qu'une chose et tu vois mille choses – la plaine grise sous la pluie battue dans les baffles aux sombres héros et le silence de nos corps.

09/11/2009 Vue remontée

trompe la mort et puis quoi ça devient quoi vivre – au son d'une trompette imagine un peu c'est un stade de foot et but à tous les coins de bar – barbare leur langue à tous ici qui crient torse au soleil quand trois coups de canon cognent la montagne on n'y croit à peine being being – et la fumée s'échappe blanche dans le grand ciel bleu au son d'une trompette imagine un peu levée – et sa bouche y dessus et ses mains les joues gonflent soufflent l'air chaud d'un thorax un peu plus à l'Est encore – et claquent tous ensemble les mains levés being being les coups de canon résonnent encore et viennent tremblent tes pieds comme un mur de son les bières filent fusent dans l'air aussi – rakija rakija rakija boum boum boum babylone baby boum – boum boum boum babylone baby boum et j'entends encore on dirait on dirait une vision un cri d'ensemble tous ils disent chargez – et on attaque raque défroque toutes nos crasses immondes à coup de trompe la mort ça ne dure que quelques instants.

05/11/2009 Vue présente



qu'explose le corps il abstracte et dégueule vive langue paf paf paf enfonce engonce empoigne ce qu'il reste de lucidité – et glingue déglingue débranche démorche amoche aussi amok j'm'en vais t'en dire moi sweet sweet sweet comme c'est doux la vie – comme c'est raide le monde - et ça va s'étaler au grand jour sous les feux de la rampe dust generation ou la traversée des états du corps blablabla etc exactement ça – vas-y démembre atone bringueballe transbahute on peut se mettre d'accord allez disons qu'on se retrouvera – rouges immobiles – rouges immobiles et dust to dust on aura beau pousser les tripes déboutonner les gonades à s'en faire péter les moteurs ça n'a pas de solution la vie – falaises et murs les rocs auxquels on s'agrippe – et ça se dérobe de temps à autre la vie nul danger pour ces chute de pierres sweet sweet sweet comme c'est doux la vie – comme c'est raide le monde – et dans nos plaines immenses – les chiens errants s'essoufflent à hurler.

03/11/2009 Vue du jour

noir à travers la vitre du pare-brise et la buée un parking de supermarché un soir de novembre quasi vide – trois ou quatre bagnoles à l'arrêt parquées entre les lignes entre le blanc entre le noir les néons blancs bleus noient l'ensemble une lumière blanche surtout en face – la galerie marchande salon de coiffure pharmacie ce que tu fais là.

03/11/2009 Vue présente




ça te revient mille pluies des soirs lointains et pas tous heureux pas tous tristes – mille pluies sur le toits comme les gouttes toutes une à une dans ta nouvelle maison – ça te revient une pluie noire dans une autre ville sur d'autres bitumes et pavés même ça te revient comme une peur – peur – peur et tu courrais tu courrais dans la nuit et tu repassais sans cesse le pont sur la Saone et tu pleurais ça te revient mille pluies d'autres soirs – une pluie dingue et chaude Souk Sarouja à Damas ça te revient à verse comme on pleure des tristesses introuvables – ça te revient tu courrais tu cours souvent sous la pluie tu courrais sur la terrasse de l'hôtel Al-Rabie dans le Souk Sarouja à Damas – et les matelas et les sacs et les couvertures et tout était trempé d'une pluie chaude d'une pluie ocre ça te revient – le bruit des gouttes sur le verre dans une petite chambre et ce que tu as vu dans cette chambre les cris que tu as poussés dans cette chambre les oiseaux sans cesse alentour et le soleil du soir toujours par la fenêtre de cette chambre même quand la pluie surtout quand la pluie et le soleil ensemble par la fenêtre de cette chambre ça te revient – une pluie froide dans les montagnes et sans cesse toute une nuit de pluie au réveil tu notais dans un carnet en sirotant un café tu notais tu notais sans cesse et tu ne parlais pas surtout pas de cette pluie la pluie ce soir – sur le toit de la grande maison tu l'entends tu entends mille gouttes et ça te revient le monde enfin ça te revient – tu ne sais plus vraiment quoi tu ne sais comment on fait tu as oublié mille choses comme toutes les pluies essuient les poussières toujours ça s'écoule – et ça te revient le monde enfin – ça te revient.

02/11/2009 Vue présente


tu restes persuadé que ça n'est pas encore assez loin - deux ou trois choses à accélérer - le temps de l'appuiement sur l'accélérateur.

02/11/2009 Vue présente

sur la route entre la maison et la ville c'est une large bande de bitume quasi neuve et feutré - le bruit des roues sur l'asphalte calme et tranquille - calme et tranquille devant l'étendue les plaines immenses steppes fécondes devant là - ce qui s'ouvre devant l'oeil et le vent sur les herbes hautes.