14/06/2009 Vue remontée

rien rien rien tu ne savais rien tu ne pensais à rien sur les routes de Bosnie tu traversais le Nord du pays dans un flux gris dingue et dans les baffles un groupe de rock français poussait la machine comme on pousse un corps usé - alors alors il reste quoi c'est quoi c'est la brique rouge des maisons égarées dans la campagne c'est les impacts de balles dans les murs les crépis défoncés les engins militaires abandonnés à travers les arbres la route sinueuse le bitume trempé le ciel infime particule sous la grande voûte - la route vers Zenica la rivière Bosna les rails la M17 la E73 les mosquées pointues les toits rouges briques la route la route le bitume au détour d'une colline l'usine Mittal de Zenica Mittal Steel et la carcasse énorme rouille d'une usine tentacule à Zenica au bord de la rivière Bosna et dans le centre ville - les armes sont interdites aux abords des banques les vieilles Volskwagen agonisent le long des trottoirs les chars stationnent aux carrefours les tours filent vers le gris les cheminées rouges blanches Mittal Steel un train siffle qui file vers sa nuit - le Van erre entre les tours grises ponctuées de blanc - les paraboles des banlieues de Zenica.

14/06/2009 Vue remontée

et filer après la frontière le brouillard il est partout jusque dans nos corps en silence ses grosses mains sur le volant il a une de ces poignes et il serre fort - il tire sur son clope et on avale les bornes on traverse le pays vers l'Est Sarajevo faudra bien rouler - villages à demi endormis une ou deux silhouettes humaines traversent au bout d'une rue qui portent un seau une fourche - rue principale pleine de Yugos rouillées flaques de boues larges et profondes un camion file qui crache un nuage noir un chargement sur le dos c'est où - c'est où on file c'est où on va dans le Van avec un silence immense et gris les baraques sur le bord de route - abandonnées vides et trouées - éventrées parfois toutes là mangées par la nature à nouveau là - tags sur les murs comme dessins le plus souvent tu ne comprends rien - tu n'as rien compris sur les routes de Bosnie tu n'as rien compris et tu filais toujours tu ne t'arrêtais pas tu roulais - autour du bitume des fils rouges tous tirés bien quadrillant alignent les zones minées et le Van file dans le silence de ses quatre cylindres.

14/06/2009 Vue remontée

dans le Van oui Jack Kerouac ça parlait Jack Kerouac et là dans le flot de route je voulais seulement les dernières pages les meilleures pages de Sur la route ce sont peut-être les dernières - la dernière phrase même de Sur la route - on arrive à la frontière Gradiska oui c'est à Gradiska finalement on prend Gradiska on tourne plus tôt on ne va pas filer sur l'autoroute jusque Slavonski le temps c'est gris - filer vers la Bosnie ça monte ça monte c'est quelque chose ça ne se dit pas quand on trace qu'on arrache le bitume on disait ça le Van avec son gros moteur diesel il arrache le bitume et la moteur ça fait un bruit ça crache - et le corps énervé d'aller filer sur l'horizon la longue file de tires au poste de douane quelques coups de tampon entre les immeubles tous là troués de balles - éventrés la pluie quelques gouttes d'abord puis de plus en plus sur les routes du Nord de la Bosnie Herzégovine.

11/06/2009 Vue remontée

après Zagreb la route c'est la quatre voies pour Belgrade oui alors large on file dans une vallée - ça remonte que deux ans avant déjà avec la vieille tire on filait là fenêtres ouvertes faisait chaud et puis la vallée faut dire - collines de chaque côté et puis le maïs tout alentour au loin toujours un quelque chose de brouillard c'est comme filer vers un flou d'horizon voilà et les baraques jamais terminées toutes en travaux immenses et rouges rouges rouges toutes en briques - qui conduit le Van non plus vraiment savoir sur la quatre voies les souvenirs flous aussi dans un drôle de brouillard aussi - et puis avides les corps on sort à Gradiska pour la frontière la frontière oui on avant le pont sur la Sava les bagnoles dans un cul à cul tranquille on sort on joue au foot sur le bitumebitume et les gyrophares bleus tranquilles au loin les baraques toutes éventrées trouées de balles on avance on avance il lit du Jack Kerouac à voix haute.

11/06/2009 Vue présente

comment ça fait comment ça fonctionne un jour un instant plutôt on a la langue ad hoc tout à fait on va où on veut on va où on veut - et le lendemain dans une masse de fatigue on est comme aphone là devant ce qui a lieu.

10/06/2009 Vue présente 6

le lendemain il faisait grand beau le soleil sur Visegrad et tu ne conduisais plus tu ne voulais plus conduire - tu allais errer dans la ville pendant que d'autres s'occupaient de quelques paperasses tu allais t'accouder au pont sur la Drina oui tu ne savais rien - tu ne te doutais de rien et Visegrad t'as paru une ville douce et paisible terriblement douce et paisible tu ne te doutais de rien - assis sur le rebord du pont sur la Drina - tu écoutais l'eau couler en bas tu entendais une voiture s'éloigner sur la route pour Sarejevo - il faisait chaud et tu serrais une femme dans tes bras.

10/06/2009 Vue présente 5

la nuit tombait sur le poste serbe et tu ne passeras pas la frontière cette nuit-là tu iras seul dans le bureau du chef il te sortira des cartes il t'indiquera d'autres villes pour y dormir il te dira non non non - et tu bouillais tu bouillais dingue sur la chaise du bureau du chef du poste de frontière et il tendait les passeports il disait pas aujourd'hui il manque des papiers il manque quoi tu montais déjà dans le Van et tu appuyais sur l'accélérateur tu roulais toujours tu fonçais vers Visegrad tu ne savais rien - tu allais dormir à Visegrad et il pleuvait toujours il pleuvait toujours.

10/06/2009 Vue présente 4

et tu roulais toujours tu voulais voir la frontière les dernières montagnes tu voulais rouler rouler c'était comme frénétique il fallait rouler que voulais-tu oublier dis-moi tu ne sais pas - tu longeais la Drina tu filais toujours plus vite sur les bords de la Drina parfois tu prenais une photo en conduisant et tu tirais sur un clope ça ne coutait rien - les montagnes toutes pleines de leurs sapins tombaient doucement vers la Drina et parfois une falaise et puis au détour d'un virage c'était Visegrad - tu voyais au loin la ville tu as traversé Visegrad tu as filé plus loin encore dans la montagne la route plus petite encore toujours plus petite vers l'Est vers la frontière le jour tombait et tu roulais toujours les maisons de moins en moins et puis souvent éventrées détruites et puis la frontière les bosniaques et cette zone c'était quelque chose comme quoi un no man's land - tu rêves mon vieux aventurieux peuh non non non les dernières lueurs du jour au poste de frontière bosniaque.

10/06/2009 Vue présente 3

aujourd'hui c'est gris encore c'est le même vent dis peut-être que c'est le même vent qui souffle sur tes vieux mondes et tes fantômes - ils filent filent à chaque jour ils s'amènent plus encore - tu sens encore la texture du volant sous tes mains et tu parcours à nouveau la route bleue sur des cartes numériques - tu regardes chaque photo comme pour vérifier et tu reconnais certains virages certaines montagnes ce tunnel - ça reste dans l'oeil longtemps certaine fois la vie ça reste à toujours et le réel ça colle aux doigts ça te reste le volant les poèmes que tu n'as jamais écrit - et tu filais vers Visegrad vers l'Est et la Drina - tu n'as jamais lu Un Pont sur la Drina tu as roulé jusque Visegrad tu as traversé les tunnels les nombreux les tunnels et tu accélérais toujours plus fort à chaque sortie de virage tu entendais les crissements le moteur certains ils disaient c'est pas la peine de rouler si vite.

10/06/2009 Vue présente 2

tu roulais mon vieux tu roulais et tu filais vers les montagnes Romanija ça s'étendait loin - au volant de ton Van tu t'imaginais dans une steppe une large steppe aride - les grands plateaux de Romanija et les baraques défoncées la pluie la route bleue c'est la E761 - tu roulais sur le E761 et tu tirais sur un clope les virages tous et plein - sinueuses la E761 tu n'y connais rien tu ne veux rien savoir tu ne te doutais pas qu'il y a dix ans non tu ne pensais à rien - tu roulais et tu parlais peu tu ne disais pas grande chose sur la E761 tu faisais le plein dans une vieille station essence et on passait trois fois ta carte bleue dans un vieux sabot rouillé mais tu roulais toujours - tu voulais être en Serbie le soir tu voulais filer filer - tu ne te doutais pas absolument pas.

10/06/2009 Vue présente 1

mon pauvre vieux tu n'as rien vu sur la route bleue tu n'as rien vu tu es sorti de Sarajevo il faisait gris il pleuvait - mon pauvre vieux tu venais d'errer dans la vieille ville et tu avais quelque chose là comme une boule de nerf et tu roulais tu roulais au volant du Van tu avais un Van un vrai Van Volskwagen pas trop vieux - avec un gros moteur TDI qui crachait sur la route vers l'Est tu appuyais sur la pédale de droite et tu sortais de la ville - derrière toi les gyrophares bleus verts tu ne sais plus bleus verts il disait de s'arrêter mais tu n'as rien payé - tu roulais tu voulais rouler et tu ne savais rien tu ne voulais rien savoir tu filais vers le brouillard un fog épais et une chape de pluie s'écoulait sur ta gueule la veille la nuit on t'avait volé ton réflex on t'avait volé tes papiers mais tu roulais tu roulais.

08/06/2009 Vue présente

deux photos tu as vu deux photos et c'est comme un coup de pelle sur la gueule.

08/06/2009 Vue du jour

ça pleut ça peut plus le corps non plus ça n'a pas de solution les quatre voies qu'on affonne sous le grand gris - un corps ça s'étire un corps ça s'énerve un corps ça se cravache - longues suites les feux stops rouges des bagnoles au loin en passant la cinquième tu rêves d'une langue véritable langue.

07/06/2009 Vue remontée

avec une tête de chameau pendue comme ça dans la rue et derrière la vitre d'autres têtes c'est du mouton tu marches ça te fait penser - à une grosse carcasse de viande accrochée volée de mouche dans un souk au Maroc mais tu es a des milliers de kilomètres du Maroc et tu marches encore - avec ton carnet dans ta poche tu marches et tu penses à nouveau à la jambe pourrie de cet homme devant la mosquée dis-moi tu es où - tu vas où tu vis comment à travers tes milliers de fantômes non non non - c'est toi le fantôme.

07/06/2009 Vue remontée

en retrouvant de vieux tirages passés mal fixés avec aussi le brun gris des vieilles photos ça vient deux fois de suite d'abord : ils sont là qui font boire leur âne dans une tombe - et puis juste ensuite : son corps il l'avait posé sur le sable de la plage de Tanger - en attendant qu'elle vienne - avoir attendu une journée pour être là vraiment et à nouveau - depuis combien de temps - prendre plaisir à chercher sur les étagères un poème j'ai d'abord cru Ungaretti mais c'était Cavafis quand elles surgissent (...) la nuit ou dans le plein éclat de midi.

07/06/2009 Vue remontée

ça pourrait être la fin d'un film une bande originale ou bien un roman fou fou fou et les pages filent l'une après l'autre oui oui et dans les oreilles - tu as un guitare ou bien non - un saxophone tiens et il rejoue sans cesse la même mélodie mélancolique et tu regardes l'horizon le soleil est sur sa fin de course - toi aussi tu es là dans quelque chose de fatigue et tu repasses en boucle tout ce que tu viens de voir - tu tires sur un clope assez tranquillement et tu es bien - terriblement bien - étonnement bien - ici - maintenant.

07/06/2009 Vue du jour

encore quasi dans le gris de la nuit déjà sur la route à vitesse constante sur la départementale tu te dis c'est très simple il suffirait de pousser la machine comme ça - dans cette direction ou dans une autre c'est peu importe - tiens par là c'est quoi - les Suds et loin loin loin y'a juste à glisser la carte bleue dans des stations essences et puis roule raide demain tu te réveilles où.

06/06/2009 Vue remontée

tu marches seul tu connais la route tu marches seul entre l'hôtel et le vendeur de sandwichs y'a pas long la 4 voies à traverser tu marches seul tu passes sur le pont en métal tu vois c'est facile - ici il y a le mendiant il est souvent là une fois tu lui a donné un fruit il a dit merci dans sa langue tu descends le pont en métal il y a le grand bâtiment en construction il est là comme un fantôme tu marches seul tu files - il y a le carrefour là c'est toujours le grand bazar gasoil et tâche d'huile tu traverses tu files vers le marchand de sandwichs tu achètes un sandwichs en attendant tu bois un jus tu paies tu files files seul - tu traverses le carrefour tu passes derrière l'immeuble en construction il y a des rats tu marches seul à travers les rats tu passes le grand parcs ils sont tous là qui allongés discutent tu t'assoies cinq minutes pour croquer dans ton bout de pain et puis tu te lèves tu passes un autre pont de métal il n'y a pas de mendiant en bas la télé toujours à fond et des vendeurs de clopes tu arrives à l'hôtel tu as fini ton sandwich tu ne montes pas sur la terrasse tu files errer dans la ville.

06/06/2009 Vue remontée

je zone zarma zinzin de là-haut de là-bas ou ici l'histoire c'est toujours la même mon coco seul solide of course - dans les grandes plaines arides et vivre mon coco vivre tu zones entre les tours entre les fusils mitrailleurs zone chaude il disait chante ça te revient en tête ça te zone zombie là-haut dans ta cervelle ze suis fatigué avec une sorte d'accent germain mal imité - al Mezzeh ze suis perdu et je me couche épuisé sur un banc public avec le sourire de cuikébien paskilacho.

06/06/2009 Vue présente

j'accumule accule et le cul bordé de quoi j'avance à peine dans le fog total quel bordel de vivre non mais de cette manière j'avons j'ai j'étais raconter des histoires tu sais faire - mais quand il s'agit grande gueule d'arpenter le bitume ah quoi je ne t'ai pas vu depuis longtemps moi je ne me suis pas croisé depuis longtemps et j'achoppe comme une vieille carcasse usée dans un champs un ravin - raide ma poule d'accent mal sonné le bitume crie ce cri et toi tu brailles silencieux gesticule.

06/06/2009 Vue présente

quand le bitume lui même quasi absent ou bien rouge le bitume ça peut être rouge et s'agace ta vieille carcasse de trop tourner en dingue - on a nos peurs quotidiennes on les chasse à coup de gasoil à coup de compresseur turbo diesel tu dis vraiment n'importe quoi tu ferais mieux de quoi tu ferais mieux de quoi justement tient - à quoi ça sert tu as encore ces mots à lui ça résonne dans l'oreille on ne peut pas vivre dans un monde aussi sûr.

06/06/2009 Vue remontée

au dessus elles passent toutes les voitures on ne sait pas vraiment la marque jaunes le plus souvent taxis avec les coups de klaxons incessant - tu entends encore les accélérations les coups de freins l'odeur aussi ça sent l'essence jusque ici dans le tunnel piétons il y a une ouverture avec le ciel en loin plutôt gris nuage non brume - parce que la chaleur il doit bien faire dans les 40 degrés là en dessous et elle demande au vendeur une sorte de libraire un dictionnaire bilingue pour moi les autres ils vont ils viennent alentour.

04/06/2009 Vue du jour

la connexion live et permanente c'est comme effacer les kilomètres de bitume entre un bureau avec y dessus un terminal de saisie - et là tu files en numérique toute une histoire de gris bleu bitume bitume à vue dans le fog smog brouillard total keskya mon vieux - on est loin d'avoir perdu notre langue allez petit avance allez petit avance - et en rêve bleu puisque tout est bleu tu parcours les Carpates à pied.

04/06/2009 Vue remontée

un vieux tube un rien démodé avec de la nostalgie beaucoup - dans les baffles et la route qui colle imperturbable la route tu pleures tranquillement en serrant fort le volant dans ta main gauche - le moteur broute rapidement ça arrive assez souvent impossible savoir pourquoi et ça continue vivre - dingue dingue dingue parfois ça te résonne là-haut tu tomberais fou dans un vide immense.

04/06/2009 Vue remontée

avec toute la ville sous les yeux et une nuit de vacarme bitume - le corps encore mal mal d'avoir ainsi parcouru la piste entre Marrakech - et Fès plus au Nord tu marches sous le soleil de dix heures et tu transpires et tu respires profondément avec ton vieux copain - tu marches jusqu'aux ruines et tu pourrais marcher encore et aujourd'hui tu marches encore - la poussière a tâché tes vêtements ta vieille carcasse aussi - ton corps.

04/06/2009 Vue remontée

décamper c'est ça il disait l'autre jour faut toujours décamper filer filer filer je n'ose plus dire aujourd'hui filer doux - qu'est ce que ce serait filer doux et décamper tu pliais ta tente à Chaouen au Maroc tu pliais ta tente à Irun en Espagne et tu décampes chaque jour de tes mondes les plus incertains - tu décampais à Bucarest un matin chaud tu décampais dans le Mara Murès dans une forêt de Tchéquie en Pologne en Slovénie - tu décampes toujours tu files toujours tu files non c'est pas filer c'est fuir et au volant de ta Volskwagen tu as un sourire tristement heureux de sentir l'air souffler tes cheveux.

03/06/2009 Vue présente

tout le jour dans son entier suffit à peine pour que l'essentiel vienne - ce qui doit être dit ça doit c'est comme ça dans son entier de souffle - un tube à souffler ton corps et ta langue mon gars et si ça doit passer ça s'engouffre là ça s'engouffre ça souffle ça souffle et ton corps - il doit bien laisser une ou deux portes une fenêtre ouverte quelque chose - sinon quoi.

03/06/2009 Vue remontée

dormir sur une banquette de voiture là allongé usé d'un corps comme une vulgaire machine - posé sur le siège arrière - à l'arrière des berlines on pourrait chanter ça - et la tête vers le ciel tu vois le bleu bleu bleu rien que le bleu - et d'une giclée de souvenir tu es à l'arrière d'une Buick sur l'autoroute entre Damas et Amman - d'une giclée oui ou encore à demi endormi la tête contre la vitre d'un vieux bus plus au Sud - allongé sur la dernière rangée de siège un matin près d'Alep - tu files à 150 km/h un après-midi d'aout sur une autoroute tchéque et tu es là - à l'arrière d'une bagnole - endormi sur la place du Palais du Peuple à Bucarest - endormi immobile à la frontière bosniaque - malmené dans une benne de pick-up à Petra - calé dans une vieille tire sur l'autoroute de vivre.

02/06/2009 Vue remontée

soleil jaune jaune sur le bleu le bitume et le rouge sang des écorchés c'est de l'air sur les herbes sèches - un oud une guitare ça suffit pour donner un quelque chose de vent frais encore que - ça te remonte comme une brassée de battements et flou flou l'horizon.

02/06/2009 Vue présente

dans les ombres elles s'étirent le soir et c'est toi - tout entier tu appelles et ça tient à quoi - les centaines de kilomètres de bitume et les messages binaires - au creux du jour s'aperçevoir des retards.

29/05/2009 Vue remontée

sur un bord de route au sud d'Amman un soleil couchant mais tu regardes l'opposé à l'Est - la poussière se lève soufflée par le vent tu es assis sur un bloc de pierre le ciel jaune rose un ciel de soir et toi aussi - tu es là dans un soir de ton corps un camion passe qui rugit sur le bitume et tu appuies sur le déclencheur - à côté il fume une clope.

29/05/2009 Vue remontée

considère ton corps comme une vulgaire machine il dit et encore dans les oreilles la poitrine aussi les basses énormes d'un vieux rock - une vulgaire machine oui pourquoi pas et on la pousserait les matins les nuits on la pousserait jusqu'à la rupture pour mieux en connaitre les bords oui - et le matin l'impossible.

27/05/2009 Vue remontée

une texture de mur brune passée et aussi les petits morceaux la poussière elle s'en détache - morceau de réel et de vie là te reste là avec les fils électriques tous comme serpents comme lianes un panneau publicitaire - les lettres posent rouges sur le jaune dans une langue du Moyen-Orient et ça te reste une texture de mur sur l'écran les soldats vont dans leur engins - et toi lent dans ton attente longue longue avant de te lancer.

27/05/2009 Vue présente

au ciel et dans un rêve complétement rock - ta gueule ta gueule ta gueule tu vas la fermer ta gueule dis-moi ta langue ta langue c'est un fleuve - et on peut s'y jeter dans ta langue on peut s'y baigner dis-moi on peut s'y baigner oui ou non ou jamais ou dans un ciel - et blanche blanche elles s'envolent et ta langue tu l'avales tu t'étouffes et tu te couches te couches - et te lèves quand.

25/05/2009 Vue du jour

bas et lourd comme un couvercle les mêmes mots plus d'un siècle après rien ne change sinon que le bitume s'étale et taille taille sa route - comme ta carcasse pleine de son énergie - on peut dire rock un instant seulement ça ne dure jamais bien longtemps roc - et rauque le crissement des pneus sur le bitume au matin - au lundi matin - et roule vers tes tours et ton monde en béton on doit bien pouvoir respirer un petit peu non - à moins que - peut-être oui qu'ils nous mentent à jamais qu'elle nous ment la vie qu'elle nous ment - bitume bitume.

22/05/2009 Mode pause

reprendre un souffle

21/05/2009 Vue remontée

déluge de klaxons sur le bitume chaud des ponts autoroutiers bus Havas vers Taksim - et nous comme tunnel car parlant parlant comment il a fait depuis la maison pouce pour Istanbul et les villes - Clermont-Ferrand Lyon Chambéry Turin de nuit et le réveil tutto bene - puis Trieste Ljubljana Zagreb Belgrade Sofia la Turquie - noms des villes sur les routes de l'Est s'étalant comme le bitume long chaud entre les vallées embrumées ce soir - Taksim Meydan Stamboul et d'autres qui vont viennent chacun dans une bulle prête à éclater tu marches dans une rue d'Istanbul et tu parles - et ils parlent et ça ne s'arrête pas de parler une goutte de sueur coule d'un front.

20/05/2009 Vue remontée

d'étape en filon tu files et ce mot filer lui-même - ça ne vient pas de toi c'est comme un jazz tigre tu n'as jamais dis ça panneaux publicitaires géants et bidasses pistolets mitrailleurs attendant le Paris-Genève - incessant flot de bagnole taxi toutes les trois minutes un avion fonce le nez bien haut perçant les nuages relents de kérosène - des hauteurs tu vois Paris en petit tout petit et tu sens le poids de ton corps sur la ceinture les ailes de l'avion - se baissent larges nuages traversés à 900 km/h sur les écrans digitales l'avion parcourt l'Europe - et tu n'as jamais dit jazz tigre et tu n'as jamais dit file doux.


20/05/2009 Vue remontée

SNCF Angers Paris via l'ennui rame et l'oeil prend ce qui saute - succession d'arrêt alors qu'on contourne du côté de Marne-la-Vallée - cabane de bois adossée à des arbustes vieillards soufflant son tabac sur des salades - un bus de ville passe qui crache son soùl TGV filant vers quel terminus et sans bruit - les mots medleys couplets grattés sans souffle c'est comme une longue lune tournée vers un jour qu'elle n'a pas oublié - tu es seul et tu attends pendant deux ou trois heures à la gare SNCF du Roissy Charles de Gaule avec annonces trains et balayeurs au pas sécurité et pick-pockets les baffles grésillent - une excitation lente et fulgurante on sera là calme et tranquille au terminal 2F.


20/05/2009 Vue remontée

entre les tours le bitume le béton c'est blanc gris et le soleil vient taper sur un scooter qu'on démonte à coup de clé - une vieille mercédès est là épuisé qui perd son huile noire une voiture de police passe au ralenti un vieil homme fume son clope assis sur un banc - le vent pousse de vieux papiers deux bus attendent contre un mur - tu fais quoi - pourquoi.

20/05/2009 Vue présente

une note peut appeler le texte suivant ça peut fonctionner ainsi c'est possible - et larmes larmes tu dis larmes on dit toujours aux jeunes garçons arrête de pleurer on dit toujours aux jeunes filles pourquoi tu pleures - tout est là - ça peut dire parler pleurer - et rock rock rock balance ton riff tape souffle si c'est brûler - ravaler tes mondes perdus j'en connais ils pleurent enlacé à une cuvette à un chiote.

20/05/2009 Vue remontée

la vitre ouverte et la nuit sur le bitume - les feux rouges d'un semi-remorque quatre dans la nuit tu files files à 2500 tours minute le pied droit va sûr et l'air s'engouffre dans l'habitacle - les baffles poussent un souffle jazzy et tu tires sur un clope mal roulé t'as dans la tête - des autoroutes pour les néants - t'as pris des routes des pistes des chemins usés - t'as roulé là-bas dans la poussière dans la boue t'as roulé - et dans la voiture - un souffle chaud s'engouffre mai - mois de mai - larmes.

18/05/2009 Vue remontée

un concert de langues toutes réunies là autour les bières et sans arrêt les RER tu es là tu penses au jour d'hui tu as roulé roulé dans la tire - et le bitume c'était du flux sans fin tes mots là ce soir ne disent absolument pas l'essentiel ne disent pas la station essence carrefour - les gyrophares bleus les sirènes au loin les camtards willy betz le terminal 2F et un vol pour Beyrouth - tu n'as jamais pris l'avion pour Beyrouth ah oui c'est ça - tu étais là dans le terminal 2F tu ne prenais aucun avion - et tu allais dormir au bord d'une autoroute.

18/05/2009 Vue remontée

un jour dans le téléphone il dit il faut que tu viennes il faut que tu viennes - chaipaskejvaifairelàjvaimejetédupon - je n'avais jamais conduit aussi vite - après on a parlé sur le bitume dans la carlingue on a parlé.

18/05/2009 Vue remontée

roulis roue-libre aussi pour ta carcasse comme ta carlingue ta tire ta caisse ta bagnole elle s'échoue sur un parking de station essence - près la Courneuve et du pare-brise aux fenêtres en face tu comptes une autoroute une rangée d'arbre et le sommeil coule cale ta peau entre un siège auto un volant - un semi-remorque passe sur ta sieste roulis roue-libre.

18/05/2009 Vue présente

les mots toujours dans l'entre-temps ce qui reste là de vivre et de faire l'essentiel pour manger à temps - tenir avec l'ensemble à dire le réel comme une claque et tu saignes baignes dans le rouge sang aujourd'hui - tu pars au boulot avec le dictaphone à la main - puisque toujours les trajets sur le bitumebitume.

18/05/2009 Vue remontée

comme eux tu es là dans la vieille ville assis devant les verres - les chaises là les marches vers la grande mosquée tu es là dingue et soufflé d'un vide jaune poussière - tu mets dans ton verre du sucre à la petite cuillère.

17/05/2009 Vue du jour

il pleut sur ta carcasse d'acier et c'est le gris de banlieue tout là tout ici en bas devant - un train RER passe qui secoue le sol et les gouttes une à une sur le toit les vitres allongé ton corps dans une vague vague de fatigue - encore les mots aussi les ceux qui passent rapides dans la machine à souffler alors que dans la nuit - les phares d'un RER encore.

17/05/2009 Vue présente

le soleil sur la vitre ça chauffe l'ensemble et ton corps avec lentement après le tourbillon le grand vent c'est comme - reprendre ses esprits et sentir - ça monte.

15/05/2009 Vue présente

big big big big up au jazz tigre à l'envers à l'encontre et sur les routes - tiger jazz cinglé de dust generation et oui oui oui et jazz et tigre et poussière - voilà c'est une note de bitume aussi.

15/05/2009 Vue présente

au delà des bords entre l'horizon entre tes pieds ta poussière là levée on est là une chaire dans le vent - on court on court un corps on court une chaire ça dit pas mal une chaire et toute pleine de ses tripes trop tracée les tripes - transbitume transautobahn ta chaire est là perdue 2.0 et toutes directions pour la voiture du peuple les cadillacs dust generation.

15/05/2009 Vue présente

au bout keskilya à la source tu sais tout au bout à la fin du voyage au début au meilleur de respirer t'as les circuits tous en feu - file file vieille tire affonne cette nationale qu'on en fasse du bruit - longue suite de pointillés blancs longue attente dans la caisse longue longue nationale et ton cheval c'est de l'acier pour les héros télévisés - sirènes au loin crissements de pneus course-poursuite au loin braille braille et cague zap - keskilya - keskilya tout au bout tout au bout tu rêves rêves un bruit un caillou un caillou tout au bout - après tu le mets dans ta poche et souffler continue.

15/05/2009 Vue présente

un camion rouge dentressangle norbert sans contrat pour mes notes de respirer - et sous les lignes bleues noires les langues de bitume reste-t-il quelque chose un peu de l'intime - ta gueule ta gueule tu sais cracher gueuler sous le noir rouge aussi tu pourrais faire silence - silence dans les altentours et des gyrophares bleus bleus on pourrait dire rouge aussi plein de rouge la nuit le matin tu es rouge rouge toi poussière de bitume - on peut rester comme ça à parler sans cesse c'est comme des décharges marteau-piqueur.

14/05/2009 Vue remontée

il pleut les gouttes sur le pare-brise et puis l'orage un éclair là-bas elle dit ça ne marche pas - quand il n'y a pas le profit les gens non ils ne sont pas là et puis aussi huit années entières au soleil de l'Algérie la route est trempée - un tremblement dans sa langue les mots sont là qui butent un instant - puis le silence et tu te revois assis sur le trottoir le béton défoncé les tracteurs la grue et les mots qui filent filent.

14/05/2009 Vue du jour

le ciel s'écarte non les nuages et puis laissent entrevoir c'est comme de l'air de l'air voilà - et ton corps est quasi zone rouge vers les 5000 tours minutes il arrive comme un à-boute ou t'achoppes euh tombes grave comme une pierre ton corps - dans la zone rouge ta zone chaude il chantait tu ne chantes jamais ton corps ne chante pas tu gueules gueules cries - le ciel il s'écarte et tu restes braillard acculé sur les quais vides d'une usine en ruine.

14/05/2009 Vue présente

retourner à l'air.

13/05/2009 Vue remontée

les vagues de temps à autre jusque sur les pieds et manger des pâtisseries turques les mouettes et la poussière Istanbul - c'est quoi t'en sais rien tu es là assis au bord le Bosphore là les bateaux tous allant venant et la fumée de cigarette une bouteille d'eau quasi vide les mots les mots - ça parle sans cesse et là d'être trois dans ce bout de monde - un bitume à sa façon et crissements le tramway là-bas allez d'accord d'accord - une vague immense d'être là.

13/05/2009 Vue remontée

ton corps est là qui marche dans un gris de dimanche matin – épuisé déjanté aussi ton corps et tes jambes elles te cherchent encore quand tu grattes le bitume d'un coup de jean – ton corps est là qui marche et se vide tripes toutes – à la fin – folles – et toi aussi tu es tripes transi.

13/05/2009 Vue présente

avec maintenance en lettre numérique sur l'écran ta gueule tu la fermes et c'est comme avoir perdu son carnet de notes – un crayon aussi c'est comme retourner l'alentour pour retrouver un crayon et puis l'identité numérique c'est quoi c'est comment – faudrait s'y mettre vraiment oh rien de grave sinon que réel virtuel ça n'a pas de sens – ça va de l'un à l'autre rien de plus impossible de dire dans l'ici et maintenant sur la planète binaire – ça tombe en plein dans mon réel.

12/05/2009 Vue présente

la nuit tu marches tu cours encore tu arpentes tes vieilles plaines et le vent il souffle les brindilles et la poussière se lève - la nuit tu marches tu cours encore épuisé dans les tunnels de tes existences expire inspire dans un noir et l'orage ça te secoue à peine - la nuit tu marches tu cours encore comme un chien errant le béton c'est ta planète et tu l'achève des bâtons de dynamite plein les poches.

11/05/2009 Vue remontée

ça revient la nuit tu es là fantôme ou quoi une pierre un caillou et tu vas tu marches ça te pousse la vie - tu es là dans un couloir de métro il est tôt c'est le matin non ce n'est pas toi le caillou la pierre c'est là plutôt - dans ta main peut-être où bien là le ventre poitrine aussi peut-être et ça souffle - les couloirs de métro c'est plein de courant d'air ça revient la nuit ce genre de courant d'air et tu es seul absolu dingue - seul avec ton caillou.

11/05/2009 Vue remontée

c'est nuit là dans ton corps à corps toujours et bière t'en dis quoi pauvre corps et puis la machine tu l'as en rouge sang - carcasse poussée à toute et t'embraye encore tôt le matin quand on ouvre les portes de ta vieille gueule - il fait jour en dedans et tu marches tu roules grinces immonde d'avoir trop dit - aussi de ne pouvoir entendre tu ne sais pas et ça reste ça colle cale en toi tout un monde étrange.

09/05/2009 Vue remontée

tu prends le bus vers les cinq heures du matin à la gare routière d'Alep - suspension foutue carosserie défoncée le soleil tout juste et les marteaux sur le moteur - vieux moulin fuyant toussant et sur le bitume tracent les camtards Mack - le jour lentement sur les plaines villages traversés si vite maisons toutes en construction mosquée néon vert - dans les champs des gamins courent qui vont pieds nus - des tracteurs charrues remuent la terre et la colline de pierres dans le rouge orange du levant - ta tête est là contre la vitre et tu regardes silence silence et la carcasse comme un panier de sable.

09/05/2009 Vue du jour

une large plaine verte verte oui verte et sans la poussière ça pourrait surprendre que là dans l'immobile des plantes - et le vent souffle loin sur l'autour détonne pas s'il s'agit d'être dans ce drôle de vivre - ça pourrait être une bande-originale de film et tu roules roules fenêtre ouverte - vivre s'effile.

09/05/2009 Vue remontée

là les villes en transe et denses toutes immenses qui vont avide et reine reine de bitume - tu vois passion avec toute la haine parfois tu pourrais cracher crachons tiens on verra bien puisque demain - ça se lèvera encore et ça cogne là Damas et Bucarest dans une même violence elle n'a pas de nom.

08/05/2009 Vue présente

j'en suis pas revenu non - c'est une langue lande là longue et quoi - rugueuse ou raide on n'est pas encore revenu c'est étrange et alerte rouge - ta carcasse est encore là-bas errante aux carrefours des villes et chienne.

06/05/2009 Vue présente

on était là sous la grande voûte on est là sous le grand bleu céleste et on connait on a tout l'art du gris on a tout l'art du noir et de l'orange – on a tout l'art des particules innombrables petits pas tous un à un on a tout l'art – des moteurs diesels des cylindres à essence des accélérations des corps qu'on affone dans les plaines immenses et le souffle le souffle – dust generation ça tient à vivre.

06/05/2009 Vue du jour

jamais allé jusque là veux dire plus loin – un futur un autre réel et avec dedans des mots plein les mots là beaucoup jusqu'à la limite langue – et puis repasser outre passer dans un affolement d'accélérateur qu'on pousse à trop – chaude limite et puis la goutte elle sort de l'alambic brille au soleil – tu mélanges tout tu dis n'importe quoi.

06/05/2009 Vue présente

eux ils sont là ils vont vides et frais dans le monde à travers leurs tours de béton leurs rues c'est du bitume et la place du village - un centre commercial on veut bien tout puisque demain feu vert - le soleil à nouveau et ta carlingue une paroi blanche et sèche ils vont là je leur ai dit Basquiat s'imaginent pas j'ai un gros Samo tagué sur mes ruines intimes c'est du béton armé.

06/05/2009 Vue du jour

comment ça s'arrange un morceaux la musique d'un réveil d'oiseau – et des saxophones jazz et rock à la fois soufflant soufflant dans la carlingue qu'on a bien arrangée je tu gueules et cries – j'ai toujours aimé le noir orange des vieux troquets j'ai toujours aimé le jaune blanc des larges plaines du moyen-orient j'ai jamais su c'est quoi vivre c'est quoi la poésie rien à foutre – tout est là – dans le saxophone de la nationale 160.

06/05/2009 Vue du jour

un semi-remorque rouge avec en blanc dessus c'est écrit ou bien aussi les willy betz – j'en connais qui rêvent devant un camtard willy betz jaune la bâche est jaune et c'est écrit bleu dessus – à Strasbourg on se réveillait sueur fraîche et la gueule de n'avoir pas dormi toute la nuit sur les autoroutes filant dans le noir blanc jaune rouge une nuit bitume – et dans une mue moite il tire sur sa clope à six heures du matin – un semi-remorque rouge avec en blanc dessus c'est écrit la vie la vie.

05/05/2009 Vue du jour

dingue et chancelant frénétique j'étais dingue dans les rues de Prague dingue dans les rues de Sarajevo plus encore quoi - affoné fou dans les rues de Bucarest affaibli mou et dingue dingue dingue à Damas dingue dingue dingue frappé là-haut à Beyrouth à Tanger ignorant dingue à Belgrade épuisé saillie à Budapest à Alep à Amman - dingue dingue dingue elles sonnent et le muezzin aussi d'Istanbul à Ljubjana et mes poèmes disent je m'emportent ce n'est plus un souffle une tornade et rock.

04/05/2009 Vue présente

c'est comme torture oui torture certaines rues arpentées sont là comme immondes et sales pourtant pavés superbes - pas l'explication à peine si et des errances noires et seules qu'on ne veut plus non - et ça revient le temps d'une nuitée grincée de dents quand le corps là s'imagine encore arpentant raide - et la langue la voix tu l'as usée crampes.

04/05/2009 Vue remontée

les rues dans les villes c'est toujours pareil un bout de bitume de la poussière de la caillasse quelque chose comme un chemin pour aller - deux ou trois gars là qui sont corps eux aussi un bruit ce peut-être un club de jazz un camion essoufflé un bus un chien errant aussi - j'ai vu des rues pleines de chiens errants et d'autres un homme il y pleurait ça te reste comme un fantôme.

04/05/2009 Vue remontée

avec le ciel gris la fin de weekend ça veut dire quoi ranger les jours par ordre et certains plus fous allez petit avance allez petit avance - et la voiture est là qui sur le bord de Loire file roule pendant qu'endormis là de temps à autre un mot ça suffit pas trop - et fatigue le corps se pose dans une voix ça grésille les baffles - à quoi bon là des mots pas la peine - le bitume - les baffles corps de fatigue.