23/12/2010

bitumebitume est en mode veille
déménagement en cours vers nouvelle plateforme et nouvelle adresse

les textes présents sur ce site resteront en ligne quelques temps 
certains d'entre eux seront intégrés progressivement à diafragm 

16/12/2010 Vue présente

pendant qu'à travers la pluie la bagnole roule tu sais bien que ça arrive parfois on n'a plus le temps "entre-temps" -  à l'intérieur tu construis des plaines immenses immenses et de nouvelles routes nos yeux comme diaphragme.

24/11/2010 Vue présente

ce qu'on fait entre temps dans le grand flux et comme on tient tu te réveilles le matin ça te revient dans la tête comme un bout de truc tu sais plus vraiment quoi faire avec ça c'est comme quoi.

15/11/2010 Vue présente

et nos heures - nos heures elles sont à peine dans le jour d'hiver qu'approche à grand pas - et on s'imagine dingue dingue et on se réveille fou on se dit fait pas chaud hein nos routes on les trace à coup de Google Earth - le soir on met du rock dans les baffles et on danse et la bière - et nos heures nos heures elles s'étirent dans la nuit.


12/11/2010 Vue présente


là voilà c'est dans la page web finalement qu'le plus souvent ça s'passe - et pas savoir pourquoi pourtant c'est pas bien beau - mais de cette façon c'est ok - fixer la respiration des mots.

11/11/2010 Vue présente

avec la pluie sur la vitre et le ciel bien gris les routes se tracent bien bitume.

07/11/2010 Vue présente

et donc nos corps comme des bêtes à s'en serrer suaves ça n'a pas de nom et pourtant il existe ce moment il existe ce moment.

05/11/2010 Vue présente

les routes aussi celles qu'on imagine et la texture du bitume l'odeur du vent qu'on se prend dans la gueule c'est comme la mobylette de nos poèmes on aime bien ça parce que ça sent l'essence et l'huile chaude nos corps.

02/11/2010 Vue présente

à s'demander comment qu'ça marche avec la lumière rouge et les odeurs d'liquides nos corps dans la pièce noire rouge et c'qui passe du réel d'un bac à l'autre - comme on utilise la boite en appuyant d'ssus et comment ça s'monte dans la tête doucement tout doux à revoir l'bitume là comme ça de près mise au point.

02/11/2010 Vue remontée

avec des trous dans l'objectif et deux femmes en noir elles marchent le long d'un mur tu passes devant tous les jours c'est écrit dessus les lettres arabes en bleu bombe sur le jaune le bitume est usé il fait chaud Ramallah 2010 tu appuies sur le déclencheur au soleil.

18/10/2010 Vue du jour

avec un semblant de soleil dans l'rétroviseur t'as le pied droit qui vibre parce que ça fait bien quinze ans qu'elle crache ses poussières d'échappement celle-là - les nuages s'écartent un peu l'air frais s'engouffre en haut la vitre à peine ouverte et tu es au volant d'un pick up - tu es au volant d'un pick up sur une route dans la campagne roumaine - c'est l'automne et tu as la machine pleine de bois - l'hiver c'est pour bientôt la nuit la nuit - sur ton clavier tu files files dans un grand n'importe quoi donc de rêves - et le corps tremble encore - l'haleine un peu café.

14/10/2010 Vue du jour

avec le soleil et un doigt sur l'obturateur à vitesse de croisière un premier coup d'oeil pour la mesure de lumière et l'envie que ça floute un peu le bitume - on descend la vitesse d'obturation et ça fait une bruit claclac on sait même pas d'où ça vient et le moteur c'est comme un flux de langue quand c'est le temps de l'appuiement sur l'accélérateur on crache des nuages de fumée noire.

13/10/2010 Vue remontée

les gouttes sur la vitre - on voit que ça les gouttes sur la vitre c'est une bagnole et un autre monde le ciel est gris soleil un coucher de juin derrière la pluie tu te souviens c'était y'a quelques mois tu l'emmenais c'était pour l'avion - sur la photo le papier photo tu l'as dans la main et cette sensation tu te rappelles comme le volant dans la main et son œil concentré le bruit du déclencheur tout ça - le temps que t'as pris pour te taire entier - les tas d'mots là qui demandent plus qu'à.

01/09/2010 Vue présente

la route les virages les secousses dans le camion les poubelles à travers la vitre un feu dans le conteneur la nuit déjà les accélérations – les coups de volant le bitume les tas de pastèques et nos carlingues comme carcasses toutes bringuebalées – les files de bagnoles jaunes les phares rouges dans la nuit les haut-parleurs tous dingues ça nous klaxonne le corps.

01/09/2010 Vue présente

avec un pistolet à la ceinture et comme on s'habitue à ça.

29/08/2010 Vue présente

les charrettes en bois toutes alignées les portes en fer rabattues les bagnoles encore quelques unes dans la boulangerie le pain de plus en plus froid – les gyrophares bleus à l'arrêt les types marchent vite avec leur sacs plastiques les clopes sont prêtes et le repas aussi le soleil se couche.

28/08/2010 Vue présente

on ne sait plus qui était triste ou quoi dans sa tête monde qu'on s'avale en langue tous – dans les rues de la ville avec leurs clopes au bec et les bagnoles à l'arrêt contre les trottoirs de ces vies qui toutes s'emballent ou s'assoient les mecs ils passaient – il était triste le vendeur de thé assis sur sa chaise en plastique et sa machine fumante – il était triste le gosse un ado avec ses ballons dans la nuit qui dit ballons ballons ballons – il était triste le chauffeur de taxi appuyé sur sa bagnole au coin d'un carrefour – il était triste le carrefour le bitume et les coups de peintures rouge blanc rouge blanc rouge blanc – il était triste le tas de viande à griller qui tourne tourne et les frites elles étaient tristes le type devant sa caisse il était triste qui donnait les biftons – il était triste le policier son gilet jaune et ses coups de sifflet – elles étaient tristes les bagnoles dans la nuit elles accélèrent et ça sent l'essence – il était triste le chat dans le conteneur elle était triste la viande sur le barbecue elle était triste la lune jaune jaune qui montait lentement vers la colline – elle était triste la rue tu marchais seul les lampadaires tous éteints – il était triste ce soir le bruit de la ville et ta tête monde elle était triste.

26/08/2010 Vue présente

les phares dans la nuit les trous dans le bitume les jeeps devant le béton les types avec des casques les fusils mitrailleurs sous les projecteurs – le vent frais de la montagne et la poussière le long des trottoirs ton pied droit appuie sur la pédale et l'air s'engouffre dans la bagnole – dans les baffles c'est quoi les types alentours klaxonnent tu passes à droite les conteneurs rouillés les chats courent qui filent à travers les baraques.

25/08/2010 Vue présente

le béton les bouts de ferraille les sacs de sable et la poussière sur le bitume les immeubles tous vides et le ciel à travers les fenêtres absentes.

24/08/2010 Vue présente

le soleil pleine gueule dans le bus et les suspensions bien raides à déclencher l'appareil photo dans les virages le bitume et la fin de journée – les sacs plastiques tous à travers les pierres la tête bien suée sur le siège à se faire secouer et les routes qu'on prend épuisé dans la nuit.

21/08/2010 Vue présente

dans la chaleur de cuir à s'en dur dur la vie loin de l'un de l'autre – on serait comme cow-boys là dans l'attente que nos horizons à nouveau dans une même plaine et tu te rappelles le cuir la fumée de clopes et tu te rappelles juste quoi des cheveux aussi ce que les mots.

20/08/2010 Vue présente

tu entends le son d'une guitare tu es plein de sueur tu tapes sur ton ordinateur et tu n'achoppes à rien mon pauvre vieux dans le soir la lumière blanche d'une ampoule – les souvenirs comme le fond d'une bière Scott H. Biram dans les baffles – tu voudrais gueuler dans un micro à harmonica tu pourrais faire ça – gueuler dans un micro à harmonica – ah oui c'est ça – il faut savoir gueuler comme un sale dans nos sueur de poètes gueuler sans jamais perdre la tendresse.

17/08/2010 Vue présente

une bagnole de l'armée dans un nuage de poussière les phares jaunes et le bruit d'un moteur qui file – le type à côté il braille en accélérant.

17/08/2010 Vue présente

il vend de la nourriture de huit heures à six heures pour quatre-vingt shekels par jour – il mange à six heures trente et de sept heures trente à une heure trente il vend des produits ménagers – il prend deux shekels sur chaque produit vendu.

17/08/2010 Vue présente

ce qu'il veut c'est apprendre le français pour pouvoir voyager et dire qu'il va où il veut.

15/08/2010 Vue présente

il fait chaud pas d'air et tu es allongé sur le lit – le drap colle un peu – ça sent la fumée de clope – tu as relu une bonne dizaine de fois le même message électronique – tu attends – tu t'imagines des routes immenses on les avalerait comme fous.

15/08/2010 Vue présente

le balai sur le bitume le soleil la gueule brune à faire des petits tas de poussières dans une salopette orange.

13/08/2010 Vue présente

alors le soleil déjà – et puis les sept heures du mat' – la bagnole qui file sur le bitume le béton les baraques les types au jeûn la file de bagnoles les tags tout partout sur le béton les types debout sur les cahutes – les fusils mitrailleurs dans le matin tu as déjà vu des fusils mitrailleurs dans le matin les panneaux ils disent les femmes de ce côté – les hommes par là-bas – les parasols police police les ambulances les caméras des télés la poussière le vent la soulève les bouts'd'bétons et tu dis ça comme un sale – et tous comme des lapins à marcher le long des bus le long des tires le bitume bitume les casques les gilets pare-balles – ce qui ne se dit pas dans un poème – les voiles dans le soleil du matin les types qui marchent vers quel monde les tours de contrôle et nos pas comme des gamins.

11/08/2010 Vue présente

quand il arrive sur la terrasse il s'assoit il pose un café il sort une cigarette il dit c'est pas possible là c'est ramadan alors on fume pas – il sort un briquet il dit au camp on peut pas si on fume si on mange si on boit on peut aller en prison alors il vient là dans la petite cour il allume sa cigarette – le bruit du briquet – le vent chaud qui pousse les sacs plastiques les papiers les gobelets vides – le bruit du souffle au sortir de sa bouche – ses mains sales le taf.

10/08/2010 Vue présente

les rues toutes vides ou encore des types mais combien la lumière d'un lampadaire jaune sur le bitume la photo que tu'n'fais comme ça chlingue – les poubelles à côté un type qui là assis sur le trottoir tire sur son clope les lumières des baraques toutes les mêmes sur la colline en face – le vent du soir ta peau chaude brûlée de soleil les jambes bien raides – les galettes sur les plaques le gaz le courant d'air chaud les types dans la nuit ils marchent des sacs plastiques à la main.

10/08/2010 Vue présente

dans la rue du matin les vieilles tires accélèrent au soleil et ce type il est là contre un mur qui attend le cul sur'l'bitume.

09/08/2010 Vue présente

c'était un été il faisait chaud – une maison s'écroulait et tas de pierre tu creusais un tunnel sous une montagne – c'était un été et des plaines immenses s'ouvraient dingues.

08/08/2010 Vue présente

dans la nuit chaude le corps plein d'sueur tu te réveilles et tu cours seuls dans ton lit – tu essuies ton front plein de gouttes et tu cherches tu cherches mais le lit est vide – tu as sous ta tête un livre de Jack Kerouac tu le pousses un peu plus loin le muezzin dans le micro tu t'allonges bien droit tu étends tes bras et tu attends – tu as dans la tête un corps un corps des yeux une voix qui te reste et te colle cale tes mondes – tu as envie de pleurer tu as envie de rire tu te dis c'est bon c'est bon c'est la vie c'est ça.

08/08/2010 Vue présente

la poubelle en feu au bord de la route les types qui te disent combien de fois ils sont allés en prison le bitume chaud de la journée le vent de la nuit – les guirlandes sur les baraques et les types qui vont dans le noir qui portent des sacs plastiques qui marchent en chemise qui tapent dans les cailloux.

07/08/2010 Vue présente

les lettres en bleu en rouge sur les murs les affiches arrachées les bouts de papiers lambeaux à peine encore collés le soleil il est là il mange toutes les couleurs – la chaleur elle sèche tout le feu a pris là dans le jardin des types ils sont là qui versent des seaux d'eau des pelles de sable.

06/08/2010 Vue présente

les rues déglingues toutes en travers de béton en bout de bitume la lambada d'un feu de recul un camion chargé de pastèques les types au café – tous avec leurs cartes les verres le liquide bien noir la fumée de clopes les gosses avec des bidons jaunes accrochés autour de la taille ils tapent tapent dessus ils marchent en file avance et braillent en rythme – ramadan arrive ramadan c'est pour bientôt tous à l'attendre ici.

04/08/2010 Vue présente

le cerf-volant toujours les cerf-volants les pétards dans la nuit dans le plein jour d'artifice les drapeaux dans le ciel les drapeaux sur les bagnoles – les bagnoles blindées les olives de plus en plus grosse les baraques en tas les traits rouges sur les cartes – les panneaux « armes à feu interdites » les fusils mitrailleurs un lézard jaune sur le mur un lézard vert dans le jardin les draps sèchent au vent et les gamins jouent à la guerre.

04/08/2010 Vue présente

le vent trop froid à travers la vitre le minibus jaune sur les routes virelots les phares dans la nuit les panneaux publicitaires – les néons verts d'une mosquée au loin la maison au coin du virage cent ans de liberté c'est écrit en grand – un type est là qui vend des pastèques son camion sur le gravier.

04/08/2010 Vue présente

les types sur le trottoir les chichas toutes plein régime alentour les bagnoles klaxonnent dans la nuit alentour les chiens – les chiens errants – rappelle-toi les mille chiens errants les chiens errants de Bucarest les chiens errants de Belgrade les chiens errants du Monténégro les chiens errants de Sarajevo les chiens errants des montagnes des Carpates ils hurlent nos chiens ils hurlent la nuit ils hurlent le jour – ils courent dans les poubelles dans les sacs plastiques ils sont là comme fantômes dans le jardin ils tournent tournent autour des oliviers ils viennent comme bêtes assoiffés contre la pierre chaude de la terrasse – alors alors les chiens errants s'essoufflent dans le grand soleil alors alors les chiens errants nos bêtes elles accourent.

04/08/2010 Vue présente

y'en a un qu'a tiré depuis la ville vers les soldats y'en a un qu'a été touché la sirène a retentit ils ont mis d'autres soldats ils ont fermé les barrières – ils ont évacué le blessé et puis deux heures après ils ont levé les barrières .

03/08/2010 Vue présente

la fumée dans le conteneur rouillé les sacs plastiques les pastèques en feu le type à côté son manche à balai sa brouette – les papiers tous flammes l'odeur la chlingue de tous en fumée grise blanche et 35 degrés  alentour – les bagnoles passent qui traversent entière les nuages les types sont assis à l'ombre qui attendent dingues dingues dingues à tirer sur leur chicha à tirer sur leurs clopes à siroter le café noir noir – tout autour bouge comme les flammes comme les bagnoles.

03/08/2010 Vue présente

le jour se lève sur ce pays et tu as les yeux ouverts – la nuit chaude les draps pleins de sueurs et les odeurs qu'elle y a laissée – tu as le corps un peu raide c'est une grande solitude pleine d'une sagesse toute orientale – tu attends calme que le vent viennent rafraîchir un peu ta peau – tu te repasses en boucle le film des exploits de la vie – tu te repasses en boucle le film noir noir des ombres et des pluies des maisons qui se sont effondrées il y en a plein ici – on ne sait jamais parfois par exemple lui il dit celle-ci elle est là c'est un tas de pierre et on y touchera pas puisqu'ils ne veulent pas – comme eux tu te sens absolument vide de toute haine – tu ne fais rien tu es allongé dans le grand lit et tu te sens vivant – tu regardes un tas de photographies instantanées et tu te sens vivant – tu traces tranquilles dans le chaud de la nuit les routes les bitumes que tu boufferas plus tard – tu t'imagines au volant d'un camion et vous êtes quatre yeux fonçant dans l'aube – tu vois très bien les bandes blanches à la peinture sur le bleu du bitume – tu vois les nids de poule les virelots les vieilles tires les camtards rouillés – les doigts qu'on met sur la carte routière les panneaux indicateurs dans le matin – le soleil dans l'angle du pare-brise.

03/08/2010 Vue présente

la fumée dans le conteneur rouillé les sacs plastiques les pastèques en feu le type à côté son manche à balai sa brouette – les papiers tous flammes l'odeur la chlingue de tous en fumée grise blanche et 35 degré alentour – les bagnoles passent qui traversent entière les nuages les types sont assis à l'ombre qui attendent dingues dingues dingues à tirer sur leur chicha à tirer sur leurs clopes à siroter le café noir noir – tout autour bouge comme les flammes comme les bagnoles.

02/08/2010 Vue présente

ce qui est là : un pantalon blanc – une boite avec un savon dedans – un flacon de citronnelle – un flacon d'huiles essentielles – un livre d'Antonio Saura Klee, point final – des paquets de cigarettes vides – des photographies instantanées - un foulard vert blanc dans le sac à dos.

02/08/2010 Vue présente

le bitume les bandes rouges blanches sur les trottoirs les mots liberté liberté taggés sur un mur le béton oui – ce qu'on a de sueur dans le dos les bagnoles aussi ce qu'on ne voit pas du ciel trop de soleil tes pieds glissent sur un sac plastique et tu parles seul – tu marches dans la rue et tu parles seul.

02/08/2010 Vue présente

le bitume les bandes rouges blanches sur les trottoirs les mots liberté liberté taggés sur un mur le béton oui – c'qu'on a'd'sueur dans'l'dos les bagnoles aussi c'qu'on ne voit pas du ciel trop'd'soleil tes pieds glissent sur un sac plastique et tu parles seul – tu marches dans la rue et tu parles seul.

01/08/2010 Vue présente

voilà – la vie continue et tu es seul dans ce pays dans cette ville dans cette baraque dans cette chambre dans le grand lit tu es seul – tu entends la route au loin il fait chaud combien aujourd'hui t'en sais rien – pas d'air et tu transpires seul allongé sur le grand lit – tu tapes sur le clavier de ton ordinateur et tu rêves doucement – tu es triste – tu es triste et heureux à la fois – le lit grince un peu et tu entends des voix au loin – tu es rentré seul tu as pris le bus et tu transpirais la tête contre la vitre tu as pleuré ça n'a pas duré longtemps il y avait beaucoup de monde le bus était plein – tu transpirais et tu pleurais – dans l'armoire ne restent que tes vêtements sur le carrelage plus rien tout est rangé tu as une photo tu la regardes tu es triste – tu es triste et heureux à la fois – tu te passes un peu d'huiles essentielles sur le visage tu écoutes la ville les bruits dans la nuit les pétards – la sirène d'une bagnole de flics au loin.

01/08/2010 Vue présente

la bête à l'accrochée par une patte sur le bord de la route la tête c'est une vache blanche noire sur le trottoir – le soleil et la peau à l'éventrée immense le corps de la bête un gosse à côté un type il met sa main dedans un taxi il s'arrête là tout près deux gars – ils sont assis derrière ils regardent comme on dépèce comme on découpe le sang – rouge rouge sur le trottoir dans le grand ciel jaune.

01/08/2010 Vue présente

les pieds sur le bitume les appareils photos les bagnoles le calme du vendredi les rues les immeubles tous la pub partout partout ce qu'on se dit tout bas tout haut – la chaleur les trottoirs qu'on monte les pastèques la viande accrochée là au soleil nos pas dans la ville.

26/07/2010 Vue présente

les bagnoles toutes cul à cul'd'bagnoles le béton les immeubles les écoles united nations les coups de klaxon les pastèques les types sur les chaises à l'ombre – la fin d'journée le soleil couchant sur les blocs de béton la tour de surveillance les tags autour le terrain défoncé monticules les chiens les pelleteuses – peur comme tu as peur dans l'ombre du mur peur comme ça't'prend et qu'tu voudrais pas comme tu mets l'œil dans le viseur et qu'c'est plus simple comme tu aimes aussi la prendre en photo.

26/07/2010 Vue présente

les chiens errants tu as vu les chiens errants de Bucarest tu as vu les chiens errants de Belgrade rappelle-toi les chiens errants de Belgrade les chiens errants dans les banlieues chaudes les chiens errants de Sarajevo le ciel gris les chiens errants au large de Timisoara – les chiens errants dans les montagnes du Monténégro les chiens errants du Delta le Danube les chiens errants au bord d'une route dans les Carpates les chiens errants sous les sapins la Pologne – les chiens errants du Grizzli de Slovénie les chiens errants sur le bitume de la Turquie rappelle-toi vieux les chiens errants du Maroc quand le soleil et la poussière – les chiens errants de tes poèmes tous vieux dingues les chiens errants des supporters de la poussière les chiens errants les chiens errants – les chiens errants ils aboient dans le soleil couchant le long du mur – à Ramallah tes pieds dans le sable et le béton.

26/07/2010 Vue présente

la lumière sur la montagne au loin un chapiteau les guirlandes le soleil déjà couché la musique dans le camion jaune orange – une jambe tout contre là près le ciel noir violet bleu rouge orange jaune comme ça dégradé doux doux – les coups d'volant nos jambes c'qu'on entend dans la nuit elle tombe.

23/07/2010 Vue présente

la route quasi vide dans la nuit les lampadaires jaunes les barbelés tout à coup là surgit d'où une barrière des panneaux dans le noir – le mur de béton nos silences c'qu'on a d'peur et d'folie là ta main tout contre les fusils devant la barrière – la route immense droite là les minarets les baraques dans la nuit les collines les bagnoles armées les gyrophares dans le loin – les drapeaux blancs bleus l'accélération d'une grosse tire ma main sur le levier d'vitesse les tours de garde au virage – les bagnoles qu'on ouvre dans la nuit d'un poste de contrôle – les crèves pneus sur le bitume – les tags sur le béton.

23/07/2010 Vue présente

les immeubles blancs tous en ligne l'autoroute plein nord le moteur plein régime le bitume quatre voies – le volant dans les mains à côté elle est là qui ses yeux – direction Haïfa les champs'd'bananes les montagnes à droite le ciel brun jaune parfois la poussière les grosses bagnoles elles tracent à droite à gauche – les panneaux en trois langues d'la musique classiques crache un peu dans les baffles ça ne marche pas vraiment la fumée d'nos clopes – les vitres grandes ouvertes l'air chaud dans la gueule nos ch'veux les poteaux électriques c'qui nous tremble un peu d'être là sans trop savoir cette sensation quand on file vers l'inconnu comme c'est bon comme c'est raide – comme on a l'corps plein'd'sueur et qu'on s'enfonce c'est une montagne – le vert du Monténégro la mer toujours là-bas le soleil en plein'd'dans ça fait comme flou tellement les virelots le bitume abrupte des routes grimpant dingues – la chaleur qui nous quoi quand on pose la bagnole qu'on met un pied sur'l'bitume d'un pays inconnu.

23/07/2010 Vue présente

le soir le vent soulève le rideau l'air est frais dans la petite chambre allongés sur le carrelage plein'd'sueurs nos odeurs – nos pieds sales – nos fringues tâchées poussières.

23/07/2010 Vue présente

les villages à l'ouest la route serpent'd'bitume le plein soleil du midi les décharges les bagnoles rouillées à travers les collines toutes collines collines – les types dans la rue tous debout dans le même sens le minaret là les bagnoles poussières les vallées toutes sèches jaunes grises les trous dans'l'bitume le bruit du moteur un chien sur les g'nous – les tours de garde le béton les blocs posés là les barrières la barrière toute droite dans le bleu du ciel les fusils mitrailleurs les bidons posés sur'l'bitume – les jeeps vertes – les barbelés – le soleil.

21/07/2010 Vue présente

tous à jouer tiu-tiu-tiu-tiu krrr-krrr-krrr-krrr – les fusils en bois dans leur main les bouts de plastiques au bout une petite corde pour se le mettre sur'l'dos la poussière sur leurs pieds leurs mains – les tee-shirts troués le soleil il se couche derrière ils jouent à la guerre.

21/07/2010 Vue présente

les résultats du bac le soleil sur toute la ville grand chaud les avions dans le ciel les pétards tous pétards sans cesse – les bagnoles les coups de klaxons les jeunes tous en bandes dans la rue les jus d'fruits les cris les coups d'téléphone les pétards les pétards les pétards.

21/07/2010 Vue présente

dans la fumée'd'clope avec la poussière sur le bureau les cahiers tous en vracs les classeurs les chiffres indiens y dessus – la voix des types dans la rue les gosses tous à brailler tous sales leurs tee-shirts la fatigue les cicatrices qu'ils ont là sous l'oeil lui – sur la place du village les barbecues les bagnoles les chaises en plastiques les cartes qu'on abat dans la lumière blanche le vent frais les sacs plastiques puisqu'ici bordel – puisqu'ici on tue les enfants puisqu'ici d'un coup de fusil chtomp il est mort et la vie la vie c'est quoi.

19/07/2010 Vue présente

c'qu'on a d'rêve à marcher les pieds sales dans la rue le soleil plein nos gueules et la sueur quand on appuie sur'l'déclencheur d'nos vies ça't'fait quoi à l'intérieur – les camions d'bananes les gaz d'échappements les pierres d'achoppes-achoppements qu'on's'trimballe spassieren – dans la poussière qu'd'temps à autre nos mains toutes proches alors alors – le soir on dort sur le carrelage et les moustiques ya basta'd'nos corps à corps encore – nos sueurs.

19/07/2010 Vue présente


à l'attendre au soleil les palmiers Damascus Gate rien'qu'le nom d'jà ça't'retourne un homme même à peine vraiment homme – les camions les bus les taxis tous à gueuler al-khalil les clopes les verres de thé la chaleur putain c'est quelque chose c'est pas rien – les trottoirs dégueus ton téléphone dans une main pas un bouquin pas une ligne nul carnet sinon le vent chaud des villes de l'orient – les drapeaux sur les toits des maisons dans les rues ils disent tous c'qu'il y a d'dingue ici – les fusils mitrailleurs parfois.

17/07/2010 VUe présente

c'est comme impossible bloqué d'écrire sinon à prendre des notes pour quels poèmes rock alors alors.

17/07/2010 VUe présente

c'que les murs disent – dans leur silence à eux d'murs bien droits dans'l'béton avec un coeur rouge à l'aérosol c'que les murs disent s'enfouit dans nos accélérations gazolines.

17/07/2010 VUe présente

ça vient comme une poussée drôle qu'on ne contient pas.

17/07/2010 VUe présente

en descendant l'escalier les notes tu reconnais très bien ce morceau tu marches dans la rue vide un gars là qui pousse sa charrette – les cartons les sacs plastiques son balai dans la main ce que tu as là dans la tête comme tu respires l'air frais du soir – tes pas rapides et comme tu voudrais courir courir sans cesse – les immeubles montent en foule là dessus ça s'échappe des fenêtres les notes les notes tu n'y comprend rien et ça te tremble à l'intérieur comme un vieux fou tu pleures un peu dans la nuit – comme un vieux fou tu ries un peu dans la nuit et ta sueur et les étoiles et l'odeur de tes pieds et la lune.

16/07/2010 Vue présente

la rue le large bitume les trottoirs les bandes rouges blanches la peinture sur les murs les tags le soleil sur le bitume il est là qui pousse sa charrette les fruits – tous en montagne dessus un quelque chose de viande grillée dans l'air une fumée une voix elle crie quelque chose dans une autre langue n'y comprend rien.

16/07/2010 Vue présente

ce qu'ils disent dans le micro on n'y comprend quoi les haut-parleurs ça crache un peu dans le loin c'est là-bas vers quel quartier – le soleil écrase dingue même le bleu du ciel à peine bleu le vent porte un peu la voix elle arrive jusque là – le vent soulève le rideau.

15/07/2010 Vue présente

la tôle bien belle bien mise à plat qu'à la chaleur d'une flamme toute bleue tordue la tôle et le bruit un marteau un marteau un marteau dans sa main – la sueur sur son front pendant qu'le vieux sur une chaise à l'ombre un camion jaune plein d'ses voyageurs un nuage noir'd'gasoil presqu'une décharge – les sacs plastiques les choses les trucs tous en vrac un canapé au milieu sur'l'mur des croix à la bombe les bouteilles papiers tous dans le vent après après – le soleil comme il écrase tout les ombres à peine là.

15/07/2010 Vue présente

le béton bien raide droit un mur voilà c'est c'qu'on dit d'ça un mur – le hangar les types là pour vendre quoi les entonnoirs de fer les tourniquets les feux rouges les feux verts les pas'qu't'avance un à un jusqu'là – la machine à rayon c'que t'enlève de toi le passeport et le soleil en plein – les fusils mitrailleurs – les fusils mitrailleurs – les fusils mitrailleurs.

15/07/2010 Vue présente

ta langue ta langue qui'n'dit rien dans c't'e langue c'que ça't'bloque et comme frustre à peine à parler dans'l'silence d'une langue langue qui dit quoi.

14/07/2010 Vue présente

dans la nuit une maison la porte un néon blanc dans la pièce tous là du grand-père au petit dans les bras d'une qui porte une théière – les ombres dans la nuit sur le balcon – l'accélération d'un taxi sur le bitumebitume – tes pas dans la poussière.

14/07/2010 Vue présente

le vent chaud sur les feuilles des oliviers le drapeau sur le toit là-bas le linge au soleil les fils tendus une vigne sur la terrasse les bidons noirs l'eau chaude – le ciel grand bleu toujours bleu depuis quand les nuages les antennes dans le bleu les sacs plastiques bleus là dans la terre – les bruits des bagnoles des camions au loin une sirène gyrophares bleus oui – le fond de ton écran bleu tes notes de voyages.

14/07/2010 Vue présente

la table toute en cocktail rouge jaune les fruits bananes pommes raisins les assiettes en pile les verres de vin tous rouge sur le bar – les jus le brouhaha de parlage en blabla la musique un rock californien à la fin merde la fumée de clope les cendres – sur le carrelage les baffles noires dans le fond les types qui bien mis les types qui là tee-shirts troués le videur à l'entrée kulchi tamam ce que tu écris pour mieux se souvenir.

13/07/2010 Vue présente

l'entrée un portique en fer à côté une colonie la maison de dieu puis la route vers le bas deux écoles O.N.U. le bitume comme un corps usé – les pastèques en montagne le camion chargé dingue d'la musique dans les baffles les baraques des types devant les gosses – ils courent dans la rue un ballon le bruit d'un moteur ah oui avant la route comme un serpent d'asphalte à travers la terre sèche – la poussière sur le tableau d'bord la trentaine de degrés les vieux camions citernes à l'ombre les femmes sur les chaises là la vigne – ton sac – sur le dos.

12/07/2010 Vue présente

la rue vide les magasins tous échoppes fermées les bagnoles au loin des cris deux hommes passent qui courent le café dans la main – les drapeaux dans le vent les sacs plastiques tous poussés le bitume la crasse les affiches aux murs un homme un fusil mitrailleur dans sa main – les couleurs sont un peu passées – le néon blanc dans le café les hommes tous au calme les taxis à l'arrêt sur le côté tes pas sur le bitumebitume – l'odeur de ta sueur – les cris d'une foule là devant.

11/07/2010 Vue présente

il est là la peau sale et son jean son tee-shirt au bord de la route au carrefour c'est la route de Jérusalem tu marches sur le trottoir tu n'as pas ton appareil photo – une bagnole Mercédès classe S la tire ses feux stops rouge devant lui qui là vend ses figues de barbarie – la petite caisse qu'il passe par la vitre – les quelques pièces qui tombent dans sa main – ce qu'il met dans sa poche – l'accélération gazole – le soleil comme il écrase tout – cette photo que tu n'as jamais faite.

10/07/2010 Vue présente

seul à repasser en boucle le film acide et sucré tu ne comprends pas tu ne comprends rien tu n'as jamais rien compris et seul tu n'tiens plus tu n'as jamais tenu – seul au soleil d'une ville dans le grand chaud du jour à marcher sur le bitumebitume tu pourrais pleurer même rire – la vie la vie c'est une planète immense floue c'que tes pas ils affonnent de vivre ça te fait trembler là dedans et tu marches tu marches – seul dans ta chambre là-bas tu fais le constat suivant – il y a quelque chose en toi de cassé il y a quelque chose en toi de réparé – ce qui est là réparé – permet largement d'oublier ce qui est là cassé.

10/07/2010 Vue présente

la nuit chaude l'appel à la prière le souffle du haut-parleur dans le jaune orange des trois ou quatre heures du mat' – le vent frais très lent contre le rideau quelques bagnoles au loin la chaleur des draps c'est une solitude.

10/07/2010 Vue présente

ah donc shamout en grand jaune sur fond rouge aux carrefours tous zarmes aux bras dans leurs noir de fringues à s'balancer aux trottoirs – kulchi tamam pour tous ici bas qu'à marcher marcher à fond'd'bitume passe passe nos jours tous jours entiers sans là tout près de toi chut mon vieux – marche encore la ville clac l'appareil que tu n'oses à peine dans l'oeil un vieillard il frotte un quelque chose d'archet ça fait un bruit mais les bagnoles – toute en rumeur d'ville qui s'apprivoise ta vie mon vieux entière là dans tes yeux ce qui t'reste dans l'oeil comme un sourire un regard qu'on a là qui t'fait rire mon vieux c'qui't'tient allez petit avance allez petit avance avance – oui c'est ça comme z'oiseaux et on ouvrirait la cage ils s'envolent tient regarde dans le ciel c'est quoi un cerf-volant et tu marches tu marches – sans cesse tu parcours tes vieilles plaines sans cesse tu t'imagines d'immenses bitumes.

09/07/2010 Vue présente

le vieux théâtre les miroirs tous aux murs les bobines inversées le film à l'envers un homme et son micro un oud des haut-parleurs – un verre de bière la fumée de clope la ville dans la nuit le vin rouge le vent frais dans le noir – les bagnoles de flics les fusils mitrailleurs les hommes tous kakis au carrefour les poubelles dans la nuit – les conteneurs rouillés les types sur le bitume les néons blancs d'une épicerie le son puissant du moteur au ralenti les immeubles tous zombres noires dans le ciel.

09/07/2010 Vue présente

quatre ans de prison de 16 à 20 ans les armes à feu savoir reconnaître à l'oreille un pétard un feu d'artifice une Kalachnikov et un M16 – savoir qui tient la machine tiu tiu tiu tiu en fonction du bruit qu'elle fait bordel de merde – dans la nuit vers 21h – les téléphones implacables sonnent sonnent qu'les pt'its rentrent à la maison – allez allez – on s'endormira bien – quand nos langues langues inertes seront là silencieuses immenses – plus rien ne tiendra.

09/07/2010 Vue présente

le rideau vole un peu d'air dans la pièce au loin dans le haut-parleur des mots des mots tous en une langue quoi – les voitures sont revenues tu entends les moteurs les coups de freins l'ordinateur est posé sur le tabouret et tu tapes tapes tapes le monde – au loin les haut-parleurs crachent grignent la voix des hommes c'est où c'est quoi – tu aimes assez être là – n'y rien caguer sinon voir – tu sais qui t'as appris à regarder – tu sais avec qui tu veux voir le monde – être au monde ah oui voilà – tu sais très bien - à cet instant précis - avec qui tu veux être au monde.

08/07/2010 Vue présente

le paquet de cigarette le moins cher a pris deux shekels et demi en une journée – pénurie.

08/07/2010 Vue présente

une vieille femme sa canne et ses lunettes immenses les rides cheveux le presse-agrume au coin d'la rue les types là – plein soleil avec leurs billets dans les mains les bagnoles le bitume les tâches d'huiles de quoi un tas de petits pains sur une charrette en bois quelque chose à l'angle là – un homme une canne blanche la main tendue les pièces une complainte dans l'air entre les haut-parleurs les types à l'ombre son ventre devant le café – très peu serré dans un verre brun les cartes dans leurs mains les chaussures toutes aux murs les papiers plastiques tous aux vents.

07/07/2010 Vue présente

comme ça te claque clingue la gueule en vrac d'savoir qu'là-bas – ah oui t'as voulu rouler rouler non même pas t'as marché t'as pris l'avion pendant qu'là-bas – ah c'est ça comme tu sens qu'ça t'vraque à l'intérieur qu'alors alors c'est qu't'as les mains qui'n'servent plus que t'as plus'd'jambes t'as plus rien sinon tout l'essentiel là ça tient dans quoi – ici les bagnoles toutes zà klaxons ou sirènes les gyros dans l'plein soleil la viande grille mon vieux la viande grille – les plaines immenses tu sais tu parles depuis des mois des années de plaines immenses dingues ça y'est – toutes simples z'herbes folles de leur tendresse dingue mais quand même – comme ça te claque clingue la gueule en vrac d'savoir qu'là-bas

07/07/2010 Vue présente

qu'alors une profonde oui profonde tristesse à fumer une clope assis sur le carrelage il faut bien être là comme ça – après avoir mangé du riz du maïs des olives comme on mange du riz sur les chemins de katmandou putain fallait v'nir là pour le sentir – et c'est une grande une très grande tristesse.

06/07/2010 Vue présente

à la terrasse à taper sur la machine pendant que les putains d'mosquitos tu penses à quoi sinon qu'en face les lumières se sont allumées sur la colline ok – un gamin est là en bas des marches qui joue la ville est là ouais d'accord allez allez – oh yes always on the road again man – on the road again man – ça te revient comme une chanson douce que te chantait qui mon vieux hin hin – ça te reprend comme une tige qu'on allume dans la nuit pour mieux dire quoi sinon qu'avec un volant dans les mains putain qu'est-ce que ça pue les diesels encrassés les routes les routes – ce qu'on affonne à coup d'carlingue et les putains d'mosquitos les routes les bitumes tous les bitumes de toutes les planètes – et comme tu n'avais jamais imaginé ça avec une femme allez vas-y dis-le bordel toi qui là tu parles tu parles tout le temps avec ton clavier avec tes mots tu parles sans cesse mais tu n'sais rien dire alors alors les putains d'mosquitos tu n'avais jamais imaginé ça avec une femme voilà et quoi – comme tu as eu peur ah oui c'est ça mais prend les choses dans l'ordre petit a) – tu voulais être un homme tu voulais les aventuriers de Jack Kerouac tu voulais partir avec quoi dans les poches tout juste pour tenir comme ça'd'quoi mettre dans l'assiette – petit b) tu voulais vérifier que tout ça c'est possible mais mon pauvre vieux t'es qu'un putain d'mosquitos toi aussi t'es là zzz zzz zzz dans le ciel et tu suces le sang'd'quel livres déjà écrits hein – petit c) y'a pas d'régles à la vie y'a pas besoin de 10 000 kilomètres pour comprendre ça encore que – avec ta gueule et ton jean puant poussière à Ramallah t'as'l'corps à cent mille oh yes – always – on the road again man.

05/07/2010 Vue présente

sur une charrette en bois la bouffe un cheval nul cri d'achoppement sur le bitume qu'une grosse américaine et V8 avec jantes alu – une sirène un magasin de miroirs ta gueule en dedans toutes places qu'ensemble bientôt – avec nos corps là là dans la chaleur là là sur une chaise en bois le vieil homme une robe beige et la poussière sciure les planches contre le mûr ta main dans ton dos – boulettes la crasse.

05/07/2010 Vue présente

d'écrire comme ailleurs ça peut venir comme ça à tout moment quand elles surgissent les bonnes rafales tactactac faut'qu'tu fonces mon vieux – et puis ça peut rester des jours et des jours comme ça dans le blanc rien que blanc – suffit d'y être et tous les jours suffit qu'ça n's'arrête jamais qu'ça't'sorte par le tube à air comme on tape tape tape un clavier comme on grigne rogne craque un crayon sur une feuille – alors on a les nerfs qu'explosent d'avoir dit juste là ce qu'il fallait dire juste là.

05/07/2010 Vue présente

à l'inconnu un grand vide là devant comme les pas tous l'un après l'autre à travers les rues – c'que ça rude raide comme un trottoir avec de la peinture blanc rouge des crevasses dans le béton – la nuit le vent les sacs plastiques un conteneur poubelle en feu – les néons blancs d'une superette coca cola rouge blanc la bouffe les paquets.

04/07/2010 Vue présente

aïe c'que ça te tactactac devant son atelier les oiseaux à côté tous pioupiou ouais c'est ça les murs là déglingues tous et tige en fer qui là dans'l'béton – la benne à ordure en feu ça pfff – sacs plastiques tous en fumée noire noire et blanche comme un serpent dans les toilettes et tu tires la chasses bordel de merde qu'à la fin font chier et tu pars en courant sur le bitumebitume bien chaud.

04/07/2010 Vue présente

dans la rue les pas tous l'un après l'autre une clope elle par terre et dans ta main oui quand ça là – une bagnole qui le moteur les freins crissements hop le trottoir et devant tes yeux – un mur c'est comme une ruine les parpaings crac crac – des tiges en fer des affiches à la bombe noir des mots de l'arabe et puis jaune noire – Mahmoud Darwich qui là contre le mûr – une bagnole qui la musique à fond – deux canettes en métal – à ses pieds.

04/07/2010 Vue présente

le cul sur les marches la fumée d'un clope – les oliviers le vent du soir – les cuve à eau sur le toit là-bas – sur la montagne en face les toits tous rouges briques – ce que ding ding ça te chut à l'intérieur.

04/07/2010 Vue présente

à marcher sur le bitumebitume chaud chaud chaud – comme vieille bête un âne à porter des sacs plastiques et sur le dos un barbecue comme ça – accroché au sac à dos un âne chaud chaud chaud d'une main l'appareil photo d'une main la clope – sur les murs les lettres en arabe bombe de peinture noire rouge quoi ces noms – qui là comme ça collés au mur le soleil en plein la gueule sèche à marcher sur le bitumebitume.

03/07/2010 Vue présente

le moteur à 3000 tours le vent de la nuit les vitres ouvertes la vitesse à peine – le petit bout rouge de la cigarette dans le noir l'orange – tout un monde étrange – le minaret d'une mosquée les bagnoles filant sur le bitume les trottoirs immenses nul chien errant nulle bête aux abois sinon quoi.

03/07/2010 Vue présente

les pieds à travers la poussière les poubelles les lumières jaunes au loin la montagne – le vent frais les mains dans la veste un fusil mitrailleur dans les mains d'une langue impossible – le cul sur le béton d'un trottoir perdu le vent dans les oreilles au loin un camion peut-être quoi – café non non security reasons.
après une période de mise en ligne de plus en plus lente - bitumebitume est en mode pause pour deux mois - parti fouler d'autres bitumes justement.

un site avec accès restreint existe à une autre adresse pour recueillir des notes différentes - projet particulier en cours - besoin de le faire à l'ombre.

prochainement - un lien vers une plateforme de travail - mémoire en cours oblige - pour l'été.

on trouvera certainement aussi un autre lieu numérique pour laisser venir quelques notes de voyages - à suivre...

23/06/2010 Vue présente

qu'est-ce que quoi la vie pour qu'à c't'allure là dans les rétroviseurs les gyrophares bleus - et tout ce qui s'arrête là parce que - ça n'a pas de mots pour s'dire et là où on va encore est-ce qu'on saura dire comment on tiendra alors que là déjà - on n'a plus vraiment d'quoi s'accrocher les bastingages et tout ça s'est barré loin - te reste quelques bouts d'routes des poussières ah oui dust generation c'est bien ça.

18/06/2010 Vue présente

quelle langue tu as perdu ta langue alors - tu as perdu ta langue mon vieux - et ça te revient remonte encore ramène assez ah chut à plat voilà tabula rasa - mais niet niet ça te colle caille au loin l'horizon ce qui déraille ce qui file vas-y vaille que quoi - que vaille quand les routes s'effondrent imagine les trous dans le bitume qu'importe - j'ai toujours aimé le bruit des roues sur la poussière j'ai toujours aimé les chemins là tous en terre.

04/06/2010 Vue présente

dust dust dust qui n'y croient tous poussières et comme boue parfois à s'noyer dans l'grand torrent – dust dust dust qui tous sacrés à s'attendre qui n'y croient pas la poussière pourtant là dans l'oeil ça t'reste et ça colle ça pique ça caille – ça nous raque not'belle bande et dust dust dust à la fin merde – c'est de l'or la poussière qu'ça tienne qu'à quoi j'y comprends chlasse et ça passe tout lasse pendant qu'à grandes jambes – à coup d'accélérateur ça carbure affone le monde ça file sur les grandes routes on sait bien – qui dit ça souviens-toi coco – ça n'sera jamais une longue bande de bitume bien droite genre la Route Six des aventuriers de Jack Kerouac – ça non qu'il faudra monter dans des bus en cours de route ça m'étonne pas - dust dust dust tous béats tous poussières.

01/06/2010 Vue présente

comme le réel entier les routes s'ouvrent s'ouvrent et rugues rognent nos bitumes tous goudrons nos vies – collées comme plumes à jamais là dans les battements les bielles elles se souviennent les traces – et on roulera loin et on roulera longtemps et ça sent la sueur – et ça sent la poussière – et ça sent le corps le soir bête fourbue à matin – c'est comme si on avait traversé l'Europe à s'en faire caguer les moteurs et tout à coup voilà – ça me venait simple la vie.

21/05/2010 Vue présente

j'ai ouvert les yeux et le soleil était là déjà - le vent soufflait tiède frais à travers les vitres - et j'entendais l'herbe ça bruisse vert autour - j'ai pensé à un générique de film - la voiture s'enfonce lente régulière vers le loin - et le vent souffle la poussière à peine - la BO ça serait une espèce de rock tendre et dingue à la fois - au bout de quelques dizaines de secondes disons - la voiture tourne à un angle quelque chose - après on ne la voit plus - la musique elle continue.

20/05/2010 Vue présente

on avait le soleil en pleine gueule il faisait chaud dans ta tête ça résonne encore comme crac une branche qui tombe ça serait un citronnier allez - on est peut-être allé trop loin on n'était peut être pas prêt ou bien le vent souffle il est un peu frais - c'est mois de mai et pas très chaud encore les fenêtres de la grande maison sont grandes ouvertes la pelouse n'est pas tondu ça fait de grandes herbes tu les arraches les plus longues tu les coupes en petits morceaux - ça sent la fumée de clope il y a quelque chose là qui ne se comprend plus - si tu enlèves un seul des cailloux le petit tas s'effondre - il y a quelque chose là on ne comprend plus.

12/05/2010 Vue présente

comme on pourrait manger les bourrasques - comme on pourrait affoner les plaines comme on pourrait y'aller y'aller comme on pourrait courir - et ça dure des heures et tu as chaud et tu transpires et tu files files - comme on pourrait traverser la nuit comme on pourrait - ce qu'il y a d'mots qui restent bloqués là ça nous claque à la gueule.
parution ce jour du n°4 de la revue Chos'e



03/05/2010 Vue remontée

qui München Ljubljana Zagreb Belgrade égrènent – chapelet mantra nuitamment chanté essoufflés soufflant – fumée de clope entre champs de maïs et buildings avec horizon brume et notre langue d'autoroute bitume

03/05/2010 Vue remontée

qui cherchent cherchent les zerrants s'imaginent quel réel quelle eau fine l'essence – et rêvent rêvent mes zerrants libres pour quelques temps pour quelques temps

03/05/2010 Vue remontée

qui vont gyrophares bleus verts dans les rétroviseurs – et se rêvent cow-boys cow-boys sous une fine pluie les montagnes zautrichiennes gueulant qu'ils grinçants – mes fantômes – libres sous le grand ciel gris – libres sous le grand ciel gris

03/05/2010 Vue remontée

qui traversent les néons publicitaires bercés par quelles étoiles absentes et klanklanklang de bagnole usée – et se réveillent côte Est capot ouvert café fumant sur leurs entrailles tripes

01/05/2010 Vue présente

j'avais envie de pleurer - le ciel gris et une fine pluie oh vraiment pas beaucoup ça colle la poussière et puis voilà - j'avais envie de pleurer - les femmes - celles qui disparaissent apparaissent celles qui toutes femmes et tu trembles - j'avais envie de pleurer - le jour se levait lentement et tu sentais l'air frais du matin sur la gueule - corps - un corps à corps encore cale et dingue dingue ça te sonne et tu as envie de pleurer - le jour se lève et c'est tout un monde étrange - c'est toute une vie ça tremble.

26/04/2010 Vue présente

tu ne sais pas c'est un gouffre c'est un mûr quelque chose une montagne peut-être - tu ne sais pas les bras tendus - à l'horizontal sur la crête c'est ça c'est un mûr et tu danses dessus - à ma gauche des plaines immenses à ma droite - des plaines immenses - c'est un mûr et tu danses dessus.

26/04/2010 Vue remontée

qui quadrillent l'Europe et récitent La Traversée des Etats au volant le diesel – le raffut que ça fait entre les bielles entre nos corps tout une nuit se déchire au prix du gasoil et nous – on y verra – rien

26/04/2010 Vue remontée

qui affamés assoiffés affonés épuisés des trottoirs de l'Europe voyageurs éblouis béats – affamés assoiffés sur les rond-points les parkings bivouaquent

26/04/2010 Vue remontée

qui clefs de contacts ils enchaînent mes fantômes les milliers de kilomètres dans le brouillard brouillard – et les plaines immenses ça fait peur un continent d'Ouest en Est et vice versa poussières

26/04/2010 Vue remontée

qui Lindberghs dans le bleu nuit ou mécanos d'occasion passagers du diesel – fumée de clope dans l'habitacle – vieille tire des particules noires – en suspension – sur les routes de l'Est et bitume bitume

26/04/2010 Vue présente

reprendre l'ensemble et depuis le début - dire bien haut et dans les décibels en montée d'watts - faire le tri.

22/04/2010 Vue présente

like a sextoy dans les baffles et ça te claque à la gueule comme la vie la vie qu'on repousse à quel chut chut chut - écoute like a sextoy - like a sextoy tu n'as jamais inventé ça - tu n'as jamais rien inventé mon vieux et tu cours encore tu remues la tête devant ton clavier d'ordinateur - une crête en métal et ta gueule en acier dur une barre à mine - une barre à mine et des sons smart et country - tu as une main sur le volant du camion trois litres dix mercedes blanc une machine à propulsion propulsons à propulser dans les matins schnaps gypsy bébé - schnaps gypsy.

20/04/2010 Vue présente

nous tous là à champs à court au soleil écrasés et dans une immense solitude ensemble à s'en remettre à quel vent absent - dans ta tête il y a comme un quelque chose d'une petite musique immense et triste mon vieux qu'on ahane à cri à tape à tape - la terre motte poussière et dans nos vie'd'bêtes qu'on s'épuise beugle.

18/04/2010 Vue présente

à quand d'rock en roc nos corps entre chocs entre chiens comme loups nous tous là - dans un grand tremblé d'boyaux tous là tous écarlates il existe ce moment - il existe et tu n'as plus'd'mots à mot ça ne se dit pas d't'façons comme ça kaï kaï les chiens - poï poï la vie poï poï après les fleurs fanent après les corps tombent et on s'endort avec en bouche comme un gout d'sueur - d'la langue de bête pour les corps fous.

14/04/2010 Vue présente

c'est comme un tactac en plein la gueule uppercut ma vieille peau vieille charogne - alors quoi on pourrait bien tout foutre en l'air et se changer en quoi - nietniet ma langue entière inerte en douleur endolorie ne sait plus comment dire ça marche comment - un corps un pied devant l'autre et on recommence ça devrait le faire alors je marche allez je cours en rêve - les yeux fermés la nuit je cours je cours sans cesse et encore la sueur elle coule les draps ils puent on s'en fout on pourrait cracher encore - ça ne changerait - rien - la langue ma langue entière mur bétonné une chape à sa façon et tu parcours les plaines tu traverses des mondes c'est comme le vent sur la gueule à la pointe de quelle côte affamée - comme une bête ton corps qui dans son silence raide.

25/03/2010 Vue présente

je regardais la pluie tomber - il faisait bon l'odeur de l'herbe l'odeur du printemps se mêlaient à la poussière tout juste mouillée à la pluie - sur le toit les gouttes toutes comme une petite musique nostalgique les nuages étaient gris le soleil à travers - au loin un tracteur filait qui tremblait un peu - je regardais la pluie tomber et j'avais comme un sentiment incomplet - je me demandais pourquoi à chaque grand coup de poing dans la gueule je la fermais entière silencieuse - ma gueule - j'avais envie de dormir c'est chaque fois pareil un peu comme si la machine se mettait en veille ou plutôt sécurité surchauffe - quand le compte-tour reste calé zone rouge - je regardais la pluie tomber et la vérité apparaissait là clair comme l'arc-en-ciel qui dans le champ en face - la pluie le soleil le vent tout ça là ensemble - j'avais envie de fumer en regardant cet arc-en-ciel - la fin de l'hiver un printemps dérangé tout ça -j'avais envie de fumer et de cracher par terre - j'avais envie de fumer et de taper dans un caillou - oh pas très fort juste comme ça - après j'aurai marché un peu sous la pluie je sais pas - ah oui - à un moment je me souviens il y a eu quelques larmes - pas beaucoup tu sais des larmes bien chaudes et chargées qui te coulent sur la peau et font un trait ou deux très larges en glissant comme ça -après je ne sais plus je crois j'ai tombé.

18/03/2010 Vue remontée

ce qu'on met dans nos carlingues - à s'en faire péter les turbines - on the road etc - nulle vision à la station essence du supermarché ce jour-là - plus d'un euro le litre ça te revient oui c'est ça - quel été quelles routes - ah oui voilà - on avait parcouru toute l'Europe - d'Atlantique à la Mer Noire - et le Danube le fleuve meule mâle - qu'avance fonce à travers l'Allemagne Willy Betz jaune bleu dans le ciel Willy Betz à doubler Munich et à filer plein Ouest - dans les corps le chemin vers l'Ouest n'a jamais le même tremblé rouge sang qu'importe - Diezel Gazole mon amour quand d'une main chaude mon pistolet dans le réservoir j'appuie sur la gâchette défilement les chiffres le rêve à plus d'un euro cinquante le litre ça reste moins cher que la vodka - Diezel Gazole en toutes les langues et pour toutes les routes - un jour tu seras grand vieux un jour d'un pistolet à essence tu comprendras l'essentiel.

17/03/2010 Vue remontée

le cul dans l'herbe et encore suant à tirer sur un clope - la pleine côte dans les jambes qu'on a raides un peu - le lac en bas gros comme rien et ta tête tourne tangue trace à l'abri l'orage en pleine gueule - comme on a tremblé - comme on a ri.

16/03/2010 Vue présente

faudra bien mettre des corps et qu'ils se mettent en branle tous.

14/03/2010 Vue du jour

quelque chose de la folk musique dans les baffles et rockeur à son heure - désert désert - la route entière - sous les yeux le bitumebitume n'en finit pas noir sous les phares - j'ai des visions il dit des coups de poignard dans le dos il dit.

12/03/2010 Vue remontée

qui tous fantômes alors donc au volant des carlingues qu'ils nous filent lointains - carina stop et ne se diront plus rien - alors ils tirent sur leurs clopes en silence.

12/03/2010 Vue remontée

qui là devant le Meded le Meded ont tous marché - épuisés matent affonés ivres des montagnes à côté le feu encore feu les ardents - ce qu'ils ont vu là-haut les corps chauds rappelle toi assis sur le col - la tempête.

11/03/2010 Vue remontée

l'aiguille du compteur 120 peut-être et le bitume parfois encore frais la station essence - liquide tout par terre le pistolet dans la main pour remplir - ras-la-gueule et l'odeur encore qu'on a mis de la sciure autour trois gars sont assis là qui discutent les fringues toutes tâchées un camion file qui résonne encore - le tas de biftons d'une main à l'autre et rouler quelle excitation d'appuyer sur la pédale - et pourquoi ça nous tremble avance avance vieille carlingue - hier soir tempête Camping International no place for you my friend - à Timisoara la danse des bagnoles au rond-point le gyrophares bleu mou d'une ambulance ne tirez pas - l'aiguille du compteur 120 peut-être et dans les baffles je taille ma route ça chante encore qu'une bagnole blanche bleue blanche verte sirènes hurlantes sa chemise blanche est blanche est belle - la machina plein le capot la machina l'aiguille du compteur 120 peut-être pour doubler tu te mets au milieu les autres ils s'écartent en face t'inquiètes - filant le vent chaud fouette nos gueules.

11/03/2010 Vue du jour

quand elle dit c'est pour un roman parce qu'elle aime l'écriture alors comme vos traits sont vraiment intéressants - elle pourrait prendre une photo et comme ça après elle écrirait et elle tremble un peu ça se voit la photo - elle sera floue.

10/03/2010 Vue du jour

c'est une ombre ta bagnole une ombre dans le soleil et la plaine - tu te fais des films magnifiques tu tires sur ton clope et tu es un cow-boys - elle s'étend loin là qu'un camion va bientôt te secouer Ripoche Transports ou quelque chose - avec du rouge rouge et le souffle remue un peu la carlingue d'une main tu déclenche la photo d'une main tu passes la cinquième d'une main ta cigarette là d'une main tu augmentes le volume d'une main tu écris ce poème.

09/03/2010 Vue du jour

à pleine bouche les mots tous dits là entre le feu entre les bières qui arrivèrent les mots - d'un autre continent et il parlait et il parlait - c'est comme si tu avais pris l'avion pour - c'est comme si tu n'avais pas bougé depuis - c'est comme si tu n'arrivais pas à dire l'essentiel.

08/03/2010 Vue remontée


à Istanbul déjà le froid t'imagines pas comme à 25 ou 30 degré il faisait froid sans doute aussi à l'intérieur ta tête toute poussière - sur le boulevard quel nom pouvait-il avoir les bus pour Téhéran à 25 dollars le trajet - tu traverses un marché tu files vers la mer et tu fumes des clopes en regardant l'horizon en regardant les bateaux tu fumes des clopes en discutant - ton vieux pote qui là sur les mêmes pierres regarde le même soleil combien de temps ça te restera là - les routes qu'on a usées dingue - le temps qu'a passé -le temps qu'a passé là - à cinq heures du matin quelque chose comme ça tu embarques et le soleil à travers les hublots tes oreilles se bouchent écrasées pression - le bruit sourd des réacteurs les réacteurs - ta gueule à l'escale dans les chiottes de l'aéroport Genève - ta gueule usée raide et tu ne sais plus - uppercut dans ta gueule jusque dans le RER en silence - assis à côté de ton vieux pote ton sac entre les jambes béton de Paris nos langues toutes éteintes - à la gare je me souviens on s'est serré dans les bras on s'est dit à bientôt quelque chose dans le genre on n'a pas pleuré parce que bon tu vois c'était pas comme ça on était ailleurs en fait on était ailleurs - après tu as erré deux heures devant des TGV et après ce qu'il s'est passé comment dire - ça ne se dit pas silence comme tes oreilles bouchées pendant plusieurs jours - dans la voiture celle qui rentrait à la maison tu aurais pu tout casser tu aurais pu parler pendant des heures tu aurais pu pleurer tu étais heureux - oh ce n'était pas le retour du guerrier aventurier nan nan nan - plus d'une fois tu as chié dans ton froc plus d'une fois après ça continue la vie la vie ça continue - la poussière il en reste encore dans ton sac à dos ce qui a remué là n'en finit pas de trembler ton corps.

06/03/2010 Vue présente

les mots faut faire gaffe ça te casse crache tacle et fer chaud un cuir ta peau marquée comme une bête - et ça ne s'échappe pas les mots ça ne s'efface pas les mots et tu peux souffler oui c'est ça - comme une bête tu n'oublieras pas comme une bête ce qu'on dit ce qu'on fait.

04/03/2010 Vue présente

"deux gars souls un soir" - nul doute aucun qu'à deux heures zéro quatre ce soir là quoi - ce qui tremblait dans leur corps ce que tac tac tac - on s'agrippe aux bastingages tac tac tac - on s'arroge on s'accroche on s'amoche mâche tes mots - la pointe du crayon bute un peu c'est du béton nos nuits c'est du bitume nos routes - tu penses à qui avec ces deux petits dessins sur ton écran d'ordinateur tu penses à qui - on s'agrippe aux bastingages tac tac tac on s'raccroche à nos murs des parois - on se cogne aux parois sans ce cesse aux parois. (photo : B. Hamon)

03/03/2010 Vue du jour

les phares blancs de la tire dans le noir du matin avec un peu de bleu là dans la nuit - ça te revient les phares blancs dans le bitumebitume autoroute - combien de nuits - combien de routes - cette sensation toujours la même très tôt le volant dans le noir le corps encore plein de fatigue tout à fait café.

04/03/2010 Vue présente

trois fois poussière plus que jamais poussière - et tu pourrais cracher même rance la vie - sur les carreaux d'un chiotte sur les murs le béton parpaings nos mots tous bien scellés - nos mots tous poussières.

02/03/2010 Vue présente

les mots faut faire gaffe

à lire dans le dernier numéro de la revue Chos'e

02/03/2010 Vue présente

à toute route son horizon le bitume noir noir de Robert Frank c'est comme un rêve sans fin l'odeur de l'huile chaude - et sous le bleu de l'hiver infime poussière tu t'épuises carcasse tu t'effondres carcasse - tellement mauvais tous mots rien que mots mal posés là tu pleures à peine - la main sur le volant.

21/02/2010 Vue présente


la page défile sur l'écran et tu lis et tu te dis c'est ça c'est exactement ça voilà - à pique de langue que ça tombe c't'e voix là - et tes routes elles se brouillent et tes routes elles filent claires.

21/02/2010 Vue présente

à matin qu'on s'échappe chaque matin qu'on s'échappe encore d'être là - à matin tu te lèves et tu constates l'étendue dingue ce qui devant toi là - et d'un coup d'pied dans un caillou dans un petit caillou tu te souviens dust machine à jamais dust life - à matin l'échappement libre et quelques gouttes de sueur.

21/02/2010 Vue du jour

déjà tu l'as croisé Berlin - tu n'es jamais allé à Berlin - tu filerai d'ici là-bas ça te prendrais quoi aller imagine on prendrait une grosse tire une allemande bien calé à l'avant - le volant dans la main tu roulerais dans la nuit dans le jour et tu serais à Berlin un jour tu seras à Berlin - ce soir - sur le mur blanc des chiottes - il était là il était passé à une heure cinquante un soir - dans quel monde il vivait cette nuit-là dans quelle monde - dans quel monde il va ce soir dans quel monde.

20/02/2010 Vue présente

ce qu'ils ont déjà dit tous et pourquoi ça te tape tape à l'intérieur - et nous gueulerions tant et nous gueulerions tant - et pourquoi on s'en cague macache ma gueule.

17/02/2010 Vue présente

15/02/2010 Vue remontée

photographies à la webcam avec le mac sur la tablette - TGV Angers/Lyon - 13/02/2010










15/02/2010 Vue présente

qu'on achoppe nos pleines vies sur quelles immensités blablabla - qu'on échappe à quoi qui caquète en nous de dire à trop parler parlage passe passe en nous couic - que blanche plate elle s'étale la plaine maculée n'attend que nos pas à pas pour aller à fond de cale à s'en faire péter les moteurs - parce qu'il l'avait dit déjà combien de fois c'est le moment - le temps de l'appuiement sur l'accélérateur.

13/02/2010 Vue présente

le temps qu'à matin se levant levé si tôt – chaque fois que tu fais cela chaque fois c'est la même chose – et qu'alentour la ville blanche flocons d'une moiteur comme c'est doux après le train démarre et traverse à peine file – on dirait que le temps s'est arrêté on dirait que plus rien ne bouge – et qu'alentour la plaine blanche couverte aussi le temps qu'à matin le soleil passe ça ne dure que quelques secondes entre l'horizon les nuages – orange feu.

13/02/2010 Vue présente

puisqu'ainsi dans ce qui déplace on tient toujours mieux la machine posée sur la petite table branchée au wagon pour mieux tenir le temps de – à la gare tu as parcouru rapidement quelques sites pour vols secs – le train accélère pour bientôt tenir sa pleine croisière à quelque chose comme deux cent kilomètres heure – tu repenses au Damas/Alep un jour d'été - tu files en rêve vers d'autres plaines - et page blanche.

13/02/2010 Vue présente

de ville zimmeubles gris grain dans le ciel neige pas vu non plus les clochers qui ding dong tous en coeur de quoi – au feu rouge elles sont toutes là qui attendent et teuf teuf aux échappements l'histoire de nos petites vies – le bitume repeint blanc pour l'occasion plan grand froid et gueule rumine comme une vache égarée oui – à qui moins mieux d'langue.

13/02/2010 Vue présente


Fred Griot, Visions, page 3 : 

"J’ai toujours voulu aller plus loin,
encore plus loin, malgré quelques
périodes d’avachissement.
Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être
pour aller trouver une paix en moi, un
dépassement, mais que je n’ai trouvé
jusqu’à aujourd’hui qu’en quelques
flashs et visions, qu’en quelques
moments de grâce, alors que j’en
voulais sans doute des kilos.
C’est pour moi une nécessité, une
évidence, d’avancer, de voyager,
d’écrire. D’aller chercher plus loin. De
continuer.
Je savais que la route était étroite
pour la trouver vaste ensuite."

09/02/2010 Vue présente

la télé - pas souvent allumé ici - avec le feu à côté et le mac sur les jambes

garde à vue critiquée sénat (paris) - QG de l'info en Afghanistan un soldat français a été tué au total quarante soldats - un catalogue de sanctions devrait être mis en place contre l'Iran Ikéa CFDT trois magasins de la région parisienne sont restés fermés - deux milliard deux cent quarante millions de chiffre d'affaire - la cour des comptes compte pointe les anomalies - quatre cent mille voitures dans le monde - troisième vague de rappel dans le monde PSG - je crois que c'est la première fois que je m'assois face à la mer pour la contempler - d'habitude je bronze - je fais ma pétasse - Algérie 1962 - essais nucléaires français.

Le POD

mad dogs mad dogs mad dogZ

09/02/2010 Vue présente

qu'allongent les jours ok pas trop non plus dans la pleine terre - là dans le vent ok à tirer sur une bâche en plastique pour qu'en dessous elles poussent toutes et le tracteur file qui tactactactac - avance encore et boue toute pleine colle au shoes les flocons en bourrasque et tête vide - pleine de quoi le plus souvent pleine et cale caille dans les ornières tout droit tout droit avançons avancez il faut il faut il faut - et ça te claque tous ces il faut les cartes immenses que tu déballes devant toi - ce qu'il faut sortir charrue pour arpenter nos terres - les mottes fertiles toutes retournées dans le froid.

08/02/2010 Vue remontée

Qui matin allongés usés les trompettes toute une nuit et dans le jour déjà levé – trois coups de canon la terre tremble les corps avec trois coups de canon puis les trompettes – qui les yeux demi-ouverts n'y croient plus pas trois coups de canon jelen pivo.

(travail en cours pour la revue chos'e)

07/02/2010 Vue présente

est-ce que ça craint raide raide mon vieux qu'entre les mots qu'entre le réel n'y ait rien - est-ce qu'on croit encore alors à ce qui est écrit à ce qui est là la vie - est-ce une question vraie question ou bien qu'importe s'en fout - le plus souvent - on ne sait pas ce que ment on ne sait pas - mais il arrive que - alors ça s'effondre.

03/02/2010 Vue remontée

la route tu n'y vois rien la nuit elle est tombée on devait arriver plus tôt et puis ils doivent attendre - et petites toutes les routes qu'on enfile affone et tu ne conduis rien - tu es assis à l'arrière la fenêtre ouverte parce que l'air et quand on roule sur les haricots - c'est comme ça ici - ça te secoue le bitume bien droit dans la nuit traverse les villages baraques toutes éteintes souvent l'air chaud - tu sais quand ça sent la poussière et que tu arrives la table est mise la charcut'rie cognac aux amandes - dans la nuit les chiens aboient les hommes parlent.

03/02/2010 Vue présente

tes doigts va falloir pour de bon les sortir de ton cul et comme ça on avance puisque ça peut pas quand ça reste là claque m'accroche meuh - et tu te dis ce que tu viens d'écrire là tout juste tu ne pourras jamais dire ça là dans ta bouche non - alors est-ce que quoi - quelles questions tu te poses et à quoi faire - dans tes oreilles une basse immense enveloppe silence.

02/03/2010 Vue remontée

ce qu'en pleine gueule t'as fallu combien de bornes pour t'écraser tout contre le bitume à 45°C suant puant - que ça te vienne enfin vrai de vrai tremblé de corps à corps avec le réel - que tu tiennes là dans ta main l'essentiel de vivre - que tu pleures dans un téléphone et personne au bout pour entendre et encore - tu n'as jamais rien à dire tu ne dis jamais rien tu ne dis jamais rien - du minaret le muezzin - de la rue les moteurs - allongé sur le lit le ventilateur.

30/01/2010 Vue remontée

après Slavonski Brod et la rouille et le pont de Sava les panneaux publicitaires dessus c'est a demi déchiré – les vélos sur le bitume les cuves à pétrole la raffinerie la rouille encore et les cheminés vers le ciel – shop win go les pubs et les baraques à travers les arbres – de la brique et du ciment parfois noirs là où le feu – des dalles de béton des impacts de balles aujourd'hui tout est là – un vieillard marche sur le bord de la route son costume marron son chapeau – qu'est-ce que ça te dit d'aller comme ça à travers d'autres mondes qui ont vibré fous – quelles histoires te racontes-tu quelles vérités là pour te faire aller plus loin dans ce que tu as de routes impraticables.

29/01/2010 Vue remontée

nul chien pas un tu as parcouru les plaines et poussières ça te vient de là poussière - et peut-être plus avant encore au bord d'une route au Nord de Fès - dans une plaine abandonnée à l'Est de Bucarest - ça te vient de loin toutes plaines et sans doute bien avant dans la bagnole que le père il conduisait - et nul chien - z'aboient pas à 45°C et toi tu marches seul dans la rue nous tous les errants on hurle à la mort nul chien z'aboient pas à 45°C pourtant tu pleures comme un chien maigre - tu longes les murs ivre chavire chien chancelant chaman brahman - du haut d'un immeuble - le vent dans la gueule tu brailles silencieux -

29/01/2010 Vue présente

c'est pour le souffle - qu'il soit là chaud froid sur l'objet vivre  alors j'irai marcher seul dans une plaine ensablée - pfiut pfiut et désirs justes - que ça tienne dans la main un petit caillou m'en fous chut - tout contre le vent chaque jour.

28/01/2010 Vue présente

quand à la langue mots tac tac que tu dis tous alors allons-y parlons un peu voir - ça quoi qu'a dire une langue et si jamais tu as peur un jour - si tu te couches un soir et dans ton corps tous yeux ce que le monde là tu restes là - béat - complet - mattant dingue en l'attente quoi - 

si tu n'étais pas ici
pour voir le monde 
avec tes yeux
spécialement conditionnés 
qu'est-ce qui te fait penser
qu'il ressemblerait à ça ?
(Jack Kerouac - Dharma)

allez d'accord on peut s'en aller restes qu'allongé encore tu attends qu'une solution arrive là - soufflée comme poussière et tu sais très bien ça n'existe pas - les clefs - pas besoin de bouquins - l'écrire ça avance quoi.

27/01/2010 Vue remontée

ce que tu as là devant c'est un fusil mitrailleur tu en penses quoi d'un fusil mitrailleur tu n'avais jamais rien pensé d'un fusil mitrailleur puisque tu ne vois pas - le plus souvent tu ne vois pas de fusil mitrailleur et puis un jour tu en vois un et puis un autre et tous plein il y en a même - ils sont là tout proche un homme il te parle et dans sa main il tient un fusil mitrailleur tu ne comprends pas vraiment qu'on puisse être là avec un fusil mitrailleur - ça te reste là dans l'œil un fusil mitrailleur et ça grince encore à l'intérieur ça ne tremble pas non - tu n'as jamais entendu de fusil mitrailleur.

26/01/2010 Vue présente

ce que tu ne dis pas enfin qu'avance langue en tas de mots petits tas tous mal comment dire - que tu as une montagne à grimper la plaine à parcourir en courant au volant d'une vieille tire à cheval - aller à cheval et cow-boy tu tires sur quel mégot l'important ça reste l'image - tu places l'image là devant - et laisse va le clavier.

Revues Numériks

Deux revues on line et surprenantes - toutes deux très différentes mais à suivre absolument, Chos'e, orchestrée par Henry Chiparlart, et le POD, cuisiné par Roger Lahu :