29/08/2010 Vue présente

les charrettes en bois toutes alignées les portes en fer rabattues les bagnoles encore quelques unes dans la boulangerie le pain de plus en plus froid – les gyrophares bleus à l'arrêt les types marchent vite avec leur sacs plastiques les clopes sont prêtes et le repas aussi le soleil se couche.

28/08/2010 Vue présente

on ne sait plus qui était triste ou quoi dans sa tête monde qu'on s'avale en langue tous – dans les rues de la ville avec leurs clopes au bec et les bagnoles à l'arrêt contre les trottoirs de ces vies qui toutes s'emballent ou s'assoient les mecs ils passaient – il était triste le vendeur de thé assis sur sa chaise en plastique et sa machine fumante – il était triste le gosse un ado avec ses ballons dans la nuit qui dit ballons ballons ballons – il était triste le chauffeur de taxi appuyé sur sa bagnole au coin d'un carrefour – il était triste le carrefour le bitume et les coups de peintures rouge blanc rouge blanc rouge blanc – il était triste le tas de viande à griller qui tourne tourne et les frites elles étaient tristes le type devant sa caisse il était triste qui donnait les biftons – il était triste le policier son gilet jaune et ses coups de sifflet – elles étaient tristes les bagnoles dans la nuit elles accélèrent et ça sent l'essence – il était triste le chat dans le conteneur elle était triste la viande sur le barbecue elle était triste la lune jaune jaune qui montait lentement vers la colline – elle était triste la rue tu marchais seul les lampadaires tous éteints – il était triste ce soir le bruit de la ville et ta tête monde elle était triste.

26/08/2010 Vue présente

les phares dans la nuit les trous dans le bitume les jeeps devant le béton les types avec des casques les fusils mitrailleurs sous les projecteurs – le vent frais de la montagne et la poussière le long des trottoirs ton pied droit appuie sur la pédale et l'air s'engouffre dans la bagnole – dans les baffles c'est quoi les types alentours klaxonnent tu passes à droite les conteneurs rouillés les chats courent qui filent à travers les baraques.

25/08/2010 Vue présente

le béton les bouts de ferraille les sacs de sable et la poussière sur le bitume les immeubles tous vides et le ciel à travers les fenêtres absentes.

24/08/2010 Vue présente

le soleil pleine gueule dans le bus et les suspensions bien raides à déclencher l'appareil photo dans les virages le bitume et la fin de journée – les sacs plastiques tous à travers les pierres la tête bien suée sur le siège à se faire secouer et les routes qu'on prend épuisé dans la nuit.

21/08/2010 Vue présente

dans la chaleur de cuir à s'en dur dur la vie loin de l'un de l'autre – on serait comme cow-boys là dans l'attente que nos horizons à nouveau dans une même plaine et tu te rappelles le cuir la fumée de clopes et tu te rappelles juste quoi des cheveux aussi ce que les mots.

20/08/2010 Vue présente

tu entends le son d'une guitare tu es plein de sueur tu tapes sur ton ordinateur et tu n'achoppes à rien mon pauvre vieux dans le soir la lumière blanche d'une ampoule – les souvenirs comme le fond d'une bière Scott H. Biram dans les baffles – tu voudrais gueuler dans un micro à harmonica tu pourrais faire ça – gueuler dans un micro à harmonica – ah oui c'est ça – il faut savoir gueuler comme un sale dans nos sueur de poètes gueuler sans jamais perdre la tendresse.

17/08/2010 Vue présente

une bagnole de l'armée dans un nuage de poussière les phares jaunes et le bruit d'un moteur qui file – le type à côté il braille en accélérant.

17/08/2010 Vue présente

il vend de la nourriture de huit heures à six heures pour quatre-vingt shekels par jour – il mange à six heures trente et de sept heures trente à une heure trente il vend des produits ménagers – il prend deux shekels sur chaque produit vendu.

17/08/2010 Vue présente

ce qu'il veut c'est apprendre le français pour pouvoir voyager et dire qu'il va où il veut.

15/08/2010 Vue présente

il fait chaud pas d'air et tu es allongé sur le lit – le drap colle un peu – ça sent la fumée de clope – tu as relu une bonne dizaine de fois le même message électronique – tu attends – tu t'imagines des routes immenses on les avalerait comme fous.

15/08/2010 Vue présente

le balai sur le bitume le soleil la gueule brune à faire des petits tas de poussières dans une salopette orange.

13/08/2010 Vue présente

alors le soleil déjà – et puis les sept heures du mat' – la bagnole qui file sur le bitume le béton les baraques les types au jeûn la file de bagnoles les tags tout partout sur le béton les types debout sur les cahutes – les fusils mitrailleurs dans le matin tu as déjà vu des fusils mitrailleurs dans le matin les panneaux ils disent les femmes de ce côté – les hommes par là-bas – les parasols police police les ambulances les caméras des télés la poussière le vent la soulève les bouts'd'bétons et tu dis ça comme un sale – et tous comme des lapins à marcher le long des bus le long des tires le bitume bitume les casques les gilets pare-balles – ce qui ne se dit pas dans un poème – les voiles dans le soleil du matin les types qui marchent vers quel monde les tours de contrôle et nos pas comme des gamins.

11/08/2010 Vue présente

quand il arrive sur la terrasse il s'assoit il pose un café il sort une cigarette il dit c'est pas possible là c'est ramadan alors on fume pas – il sort un briquet il dit au camp on peut pas si on fume si on mange si on boit on peut aller en prison alors il vient là dans la petite cour il allume sa cigarette – le bruit du briquet – le vent chaud qui pousse les sacs plastiques les papiers les gobelets vides – le bruit du souffle au sortir de sa bouche – ses mains sales le taf.

10/08/2010 Vue présente

les rues toutes vides ou encore des types mais combien la lumière d'un lampadaire jaune sur le bitume la photo que tu'n'fais comme ça chlingue – les poubelles à côté un type qui là assis sur le trottoir tire sur son clope les lumières des baraques toutes les mêmes sur la colline en face – le vent du soir ta peau chaude brûlée de soleil les jambes bien raides – les galettes sur les plaques le gaz le courant d'air chaud les types dans la nuit ils marchent des sacs plastiques à la main.

10/08/2010 Vue présente

dans la rue du matin les vieilles tires accélèrent au soleil et ce type il est là contre un mur qui attend le cul sur'l'bitume.

09/08/2010 Vue présente

c'était un été il faisait chaud – une maison s'écroulait et tas de pierre tu creusais un tunnel sous une montagne – c'était un été et des plaines immenses s'ouvraient dingues.

08/08/2010 Vue présente

dans la nuit chaude le corps plein d'sueur tu te réveilles et tu cours seuls dans ton lit – tu essuies ton front plein de gouttes et tu cherches tu cherches mais le lit est vide – tu as sous ta tête un livre de Jack Kerouac tu le pousses un peu plus loin le muezzin dans le micro tu t'allonges bien droit tu étends tes bras et tu attends – tu as dans la tête un corps un corps des yeux une voix qui te reste et te colle cale tes mondes – tu as envie de pleurer tu as envie de rire tu te dis c'est bon c'est bon c'est la vie c'est ça.

08/08/2010 Vue présente

la poubelle en feu au bord de la route les types qui te disent combien de fois ils sont allés en prison le bitume chaud de la journée le vent de la nuit – les guirlandes sur les baraques et les types qui vont dans le noir qui portent des sacs plastiques qui marchent en chemise qui tapent dans les cailloux.

07/08/2010 Vue présente

les lettres en bleu en rouge sur les murs les affiches arrachées les bouts de papiers lambeaux à peine encore collés le soleil il est là il mange toutes les couleurs – la chaleur elle sèche tout le feu a pris là dans le jardin des types ils sont là qui versent des seaux d'eau des pelles de sable.

06/08/2010 Vue présente

les rues déglingues toutes en travers de béton en bout de bitume la lambada d'un feu de recul un camion chargé de pastèques les types au café – tous avec leurs cartes les verres le liquide bien noir la fumée de clopes les gosses avec des bidons jaunes accrochés autour de la taille ils tapent tapent dessus ils marchent en file avance et braillent en rythme – ramadan arrive ramadan c'est pour bientôt tous à l'attendre ici.

04/08/2010 Vue présente

le cerf-volant toujours les cerf-volants les pétards dans la nuit dans le plein jour d'artifice les drapeaux dans le ciel les drapeaux sur les bagnoles – les bagnoles blindées les olives de plus en plus grosse les baraques en tas les traits rouges sur les cartes – les panneaux « armes à feu interdites » les fusils mitrailleurs un lézard jaune sur le mur un lézard vert dans le jardin les draps sèchent au vent et les gamins jouent à la guerre.

04/08/2010 Vue présente

le vent trop froid à travers la vitre le minibus jaune sur les routes virelots les phares dans la nuit les panneaux publicitaires – les néons verts d'une mosquée au loin la maison au coin du virage cent ans de liberté c'est écrit en grand – un type est là qui vend des pastèques son camion sur le gravier.

04/08/2010 Vue présente

les types sur le trottoir les chichas toutes plein régime alentour les bagnoles klaxonnent dans la nuit alentour les chiens – les chiens errants – rappelle-toi les mille chiens errants les chiens errants de Bucarest les chiens errants de Belgrade les chiens errants du Monténégro les chiens errants de Sarajevo les chiens errants des montagnes des Carpates ils hurlent nos chiens ils hurlent la nuit ils hurlent le jour – ils courent dans les poubelles dans les sacs plastiques ils sont là comme fantômes dans le jardin ils tournent tournent autour des oliviers ils viennent comme bêtes assoiffés contre la pierre chaude de la terrasse – alors alors les chiens errants s'essoufflent dans le grand soleil alors alors les chiens errants nos bêtes elles accourent.

04/08/2010 Vue présente

y'en a un qu'a tiré depuis la ville vers les soldats y'en a un qu'a été touché la sirène a retentit ils ont mis d'autres soldats ils ont fermé les barrières – ils ont évacué le blessé et puis deux heures après ils ont levé les barrières .

03/08/2010 Vue présente

la fumée dans le conteneur rouillé les sacs plastiques les pastèques en feu le type à côté son manche à balai sa brouette – les papiers tous flammes l'odeur la chlingue de tous en fumée grise blanche et 35 degrés  alentour – les bagnoles passent qui traversent entière les nuages les types sont assis à l'ombre qui attendent dingues dingues dingues à tirer sur leur chicha à tirer sur leurs clopes à siroter le café noir noir – tout autour bouge comme les flammes comme les bagnoles.

03/08/2010 Vue présente

le jour se lève sur ce pays et tu as les yeux ouverts – la nuit chaude les draps pleins de sueurs et les odeurs qu'elle y a laissée – tu as le corps un peu raide c'est une grande solitude pleine d'une sagesse toute orientale – tu attends calme que le vent viennent rafraîchir un peu ta peau – tu te repasses en boucle le film des exploits de la vie – tu te repasses en boucle le film noir noir des ombres et des pluies des maisons qui se sont effondrées il y en a plein ici – on ne sait jamais parfois par exemple lui il dit celle-ci elle est là c'est un tas de pierre et on y touchera pas puisqu'ils ne veulent pas – comme eux tu te sens absolument vide de toute haine – tu ne fais rien tu es allongé dans le grand lit et tu te sens vivant – tu regardes un tas de photographies instantanées et tu te sens vivant – tu traces tranquilles dans le chaud de la nuit les routes les bitumes que tu boufferas plus tard – tu t'imagines au volant d'un camion et vous êtes quatre yeux fonçant dans l'aube – tu vois très bien les bandes blanches à la peinture sur le bleu du bitume – tu vois les nids de poule les virelots les vieilles tires les camtards rouillés – les doigts qu'on met sur la carte routière les panneaux indicateurs dans le matin – le soleil dans l'angle du pare-brise.

03/08/2010 Vue présente

la fumée dans le conteneur rouillé les sacs plastiques les pastèques en feu le type à côté son manche à balai sa brouette – les papiers tous flammes l'odeur la chlingue de tous en fumée grise blanche et 35 degré alentour – les bagnoles passent qui traversent entière les nuages les types sont assis à l'ombre qui attendent dingues dingues dingues à tirer sur leur chicha à tirer sur leurs clopes à siroter le café noir noir – tout autour bouge comme les flammes comme les bagnoles.

02/08/2010 Vue présente

ce qui est là : un pantalon blanc – une boite avec un savon dedans – un flacon de citronnelle – un flacon d'huiles essentielles – un livre d'Antonio Saura Klee, point final – des paquets de cigarettes vides – des photographies instantanées - un foulard vert blanc dans le sac à dos.

02/08/2010 Vue présente

le bitume les bandes rouges blanches sur les trottoirs les mots liberté liberté taggés sur un mur le béton oui – ce qu'on a de sueur dans le dos les bagnoles aussi ce qu'on ne voit pas du ciel trop de soleil tes pieds glissent sur un sac plastique et tu parles seul – tu marches dans la rue et tu parles seul.

02/08/2010 Vue présente

le bitume les bandes rouges blanches sur les trottoirs les mots liberté liberté taggés sur un mur le béton oui – c'qu'on a'd'sueur dans'l'dos les bagnoles aussi c'qu'on ne voit pas du ciel trop'd'soleil tes pieds glissent sur un sac plastique et tu parles seul – tu marches dans la rue et tu parles seul.

01/08/2010 Vue présente

voilà – la vie continue et tu es seul dans ce pays dans cette ville dans cette baraque dans cette chambre dans le grand lit tu es seul – tu entends la route au loin il fait chaud combien aujourd'hui t'en sais rien – pas d'air et tu transpires seul allongé sur le grand lit – tu tapes sur le clavier de ton ordinateur et tu rêves doucement – tu es triste – tu es triste et heureux à la fois – le lit grince un peu et tu entends des voix au loin – tu es rentré seul tu as pris le bus et tu transpirais la tête contre la vitre tu as pleuré ça n'a pas duré longtemps il y avait beaucoup de monde le bus était plein – tu transpirais et tu pleurais – dans l'armoire ne restent que tes vêtements sur le carrelage plus rien tout est rangé tu as une photo tu la regardes tu es triste – tu es triste et heureux à la fois – tu te passes un peu d'huiles essentielles sur le visage tu écoutes la ville les bruits dans la nuit les pétards – la sirène d'une bagnole de flics au loin.

01/08/2010 Vue présente

la bête à l'accrochée par une patte sur le bord de la route la tête c'est une vache blanche noire sur le trottoir – le soleil et la peau à l'éventrée immense le corps de la bête un gosse à côté un type il met sa main dedans un taxi il s'arrête là tout près deux gars – ils sont assis derrière ils regardent comme on dépèce comme on découpe le sang – rouge rouge sur le trottoir dans le grand ciel jaune.

01/08/2010 Vue présente

les pieds sur le bitume les appareils photos les bagnoles le calme du vendredi les rues les immeubles tous la pub partout partout ce qu'on se dit tout bas tout haut – la chaleur les trottoirs qu'on monte les pastèques la viande accrochée là au soleil nos pas dans la ville.