30/01/2010 Vue remontée

après Slavonski Brod et la rouille et le pont de Sava les panneaux publicitaires dessus c'est a demi déchiré – les vélos sur le bitume les cuves à pétrole la raffinerie la rouille encore et les cheminés vers le ciel – shop win go les pubs et les baraques à travers les arbres – de la brique et du ciment parfois noirs là où le feu – des dalles de béton des impacts de balles aujourd'hui tout est là – un vieillard marche sur le bord de la route son costume marron son chapeau – qu'est-ce que ça te dit d'aller comme ça à travers d'autres mondes qui ont vibré fous – quelles histoires te racontes-tu quelles vérités là pour te faire aller plus loin dans ce que tu as de routes impraticables.

29/01/2010 Vue remontée

nul chien pas un tu as parcouru les plaines et poussières ça te vient de là poussière - et peut-être plus avant encore au bord d'une route au Nord de Fès - dans une plaine abandonnée à l'Est de Bucarest - ça te vient de loin toutes plaines et sans doute bien avant dans la bagnole que le père il conduisait - et nul chien - z'aboient pas à 45°C et toi tu marches seul dans la rue nous tous les errants on hurle à la mort nul chien z'aboient pas à 45°C pourtant tu pleures comme un chien maigre - tu longes les murs ivre chavire chien chancelant chaman brahman - du haut d'un immeuble - le vent dans la gueule tu brailles silencieux -

29/01/2010 Vue présente

c'est pour le souffle - qu'il soit là chaud froid sur l'objet vivre  alors j'irai marcher seul dans une plaine ensablée - pfiut pfiut et désirs justes - que ça tienne dans la main un petit caillou m'en fous chut - tout contre le vent chaque jour.

28/01/2010 Vue présente

quand à la langue mots tac tac que tu dis tous alors allons-y parlons un peu voir - ça quoi qu'a dire une langue et si jamais tu as peur un jour - si tu te couches un soir et dans ton corps tous yeux ce que le monde là tu restes là - béat - complet - mattant dingue en l'attente quoi - 

si tu n'étais pas ici
pour voir le monde 
avec tes yeux
spécialement conditionnés 
qu'est-ce qui te fait penser
qu'il ressemblerait à ça ?
(Jack Kerouac - Dharma)

allez d'accord on peut s'en aller restes qu'allongé encore tu attends qu'une solution arrive là - soufflée comme poussière et tu sais très bien ça n'existe pas - les clefs - pas besoin de bouquins - l'écrire ça avance quoi.

27/01/2010 Vue remontée

ce que tu as là devant c'est un fusil mitrailleur tu en penses quoi d'un fusil mitrailleur tu n'avais jamais rien pensé d'un fusil mitrailleur puisque tu ne vois pas - le plus souvent tu ne vois pas de fusil mitrailleur et puis un jour tu en vois un et puis un autre et tous plein il y en a même - ils sont là tout proche un homme il te parle et dans sa main il tient un fusil mitrailleur tu ne comprends pas vraiment qu'on puisse être là avec un fusil mitrailleur - ça te reste là dans l'œil un fusil mitrailleur et ça grince encore à l'intérieur ça ne tremble pas non - tu n'as jamais entendu de fusil mitrailleur.

26/01/2010 Vue présente

ce que tu ne dis pas enfin qu'avance langue en tas de mots petits tas tous mal comment dire - que tu as une montagne à grimper la plaine à parcourir en courant au volant d'une vieille tire à cheval - aller à cheval et cow-boy tu tires sur quel mégot l'important ça reste l'image - tu places l'image là devant - et laisse va le clavier.

Revues Numériks

Deux revues on line et surprenantes - toutes deux très différentes mais à suivre absolument, Chos'e, orchestrée par Henry Chiparlart, et le POD, cuisiné par Roger Lahu :




19/01/2010 Vue remontée

les premiers kilomètres après les passeports déjà tu te dis c'était quoi les vieux bâtiments rouillés le bitume défoncé - un drapeau dans le vent et la plaine écoute si tu redis toujours la plaine - ça te vient peut-être comme ça un asphalte vers Timisoara - les sabots des bêtes sur le bitume et le soleil qui là moite découpe les arbres sur le tableau de bord - les paquets de clopes sur le vieux plastique ils tremblent tous la carte est posée là sous le pare-brise - ça tremble à coup de bielle et jusque les corps.

19/01/2010 Vue présente


[en lisant Jack Kerouac - Dharma]

puisque toute vie est remplie pleine de chagrins d'accord allez d'accord - puisque la cause de la souffrance réfléchis bien est le désir oui le désir ignorant - puisqu'il est possible de parvenir à la suppression de la souffrance disons :

conceptions justes
aspirations justes
dicours juste
conduite juste
moyens d'existence justes
effort juste
souci juste
contemplation juste

yes béat complet dust generation ça te dit rien qu'on soit tous poussières immenses et qu'on affonne les jours entiers pleins pleins pleins - que ça tremble juste dust just dust.

17/01/2010 Vue remontée

Chantier | Interventions chez Thomas Vinau

[en cours : écriture à partir des photos sélectionnées et mises en ligne par T. Vinau]

à t'attendre à l'ombre la vie on sirote en quoi - assis sur son cul les milliers'd'bornes qu'on parcourt les milliers'd'bornes - un autre jour une autre nuit tu hurleras longtemps et tout sera vrai.

on était là comme des chiens à attendre tous qu'un monstre arrive - on était là comme des chiens à attendre tous ça nous aurait filer des coups de pied au cul la nuit après - on aurait hurlé comme des loups - des loups bleus.

chien errant 18
tu plies ta tente au soleil nos grandes gueules avec en dedans - roulées toutes n'en parle plus - les bouteilles vides dans un sac plastique les chiens errants - bouffent à côté la gueule dans une boite de conserve faudrait pas qu'ils se coupent - quand tu lèves la tête certains ils partent en courant.

chien errant 17
ce qu'épuisé à nos soleils lents et poussières toutes chaudes au coin d'une tempe - une goutte de sueur elle coule lentement à côté dans une baraque en bois une radio - ce qu'épuisé on regarde immobile - ça te tient là encore l'œil.

chien errant 16
puisque c'est ça - tes chiens sont tous errants à un carrefour d'une ville roumaine - la nuit comme un fantôme le jour c'est quoi - tu n'as jamais vu de chiens errants sur une route enneigé - c'est sûr - c'est sûr - c'est sûr - tu ne sais pas - ça reste là - au loin ça aboie dans le blanc.

nous sommes là dans la plaine - sur mes clichés noir et blanc ça sent la poussière - jusqu'à l'horizon c'est quoi - les herbes couchées par le vent là-bas deux poteaux ils sont en bois - quelques vaches aussi et la baraque à côté elle s'écroule sèche - un chien aboie qui attend - nous sommes là dans la plaine à peine le soleil - la poussière.

qu'allonge alors langue bien quoi nos longes à cru - et on courait on courait à suivre l'horizon on en finit pas - on regardait le vent comme des chiens - tout le jour sur une colline - affoné.

on était là on courait on courait dans la plaine et sous nos pas la poussière - et sur nos ventres la sueur les gueules qu'on tirait la langue nos langues qu'on a toujours belles langues - cette fois-ci suée nos baves comme des chiens - et tu pouvais forcer encore tu l'affoneras un de ces jours cette plaine et quand tu seras au bout - plus rien ne battra.

quoi de corps alors qui se retient mouillé vieille poule macache - et rien nos fantômes je suis le fantôme le monstre dans d'autres corps ça tremble - et traque nos yeux là tous avides qu'on vienne tagger ma carcasse et j'hurle immonde - je braille et ourle tranquillement ce qui de corps tient dans le grand tremblé.

nous tous ivres du bitume on cligne cagne encore tape dans la bielle sur les pistes poussières - ça nous fait peur de rien je me souviens des zincs dessus on posait nos mains on s'accoudait et nos langues.

comme nous les os en chair et en bouche ça nous tient bien droit dans les yeux - j'ai toujours préféré mettre au point sur l'infini qu'un troupeau de langue en meute s'affale fort de quoi - les poches pleines de pesos pleines de vent tu sens pas - comme il souffle sur nos gueules.

chien errant 9
une vraie bête à hurler la nuit seul dans les terrains vagues de cités innommées - et ça te laisse des traces à l'intérieur tags hurlant sur tes parois intimes.

chien errant 8
qu'on nous laisse chiens pisser sur la poussière.

la rue est bien droite et le bitume avec les nids de poule souvent - un cheval passe qui souffle usé quand on s'assoit dans ce bar les premières bières le goût la poussière et la fatigue crasse - les corps ne tremblent plus respirent pendant que les chiens devant.

chien errant 6
ce qu'on attend entre les brumes et les clochards tous au ciel - au loin ça devient flou comme nos mondes.

on était là en meute affamés les errants souviens-toi allez souviens-toi copain tu sais - on en raconte combien des histoires de meute - on allait de trottoir en asphalte et sous nos pas les pierres elles fondent on ne pleure pas - on ne pleure jamais - comment ça pleure un chien.

le kosovo les chiens errants du kosovo tu n'as jamais vu le kosovo et tu roulerais encore - ce serait le temps de l'appuiement sur l'accélérateur quand tu traverses un village c'est un monde que tu fuses - tu n'as jamais rien vu tout est là - principe n° quoi - c'est dans l'oeil - ce qui va là tiendra alors dans la langue.

qu'ils crient mon nom de chien les fantômes nos monstres hurlant ourlés matés tous en poil - ce que je te dis là c'est pas vent pfiut pfiut comme un souffle - que ça ne s'arrête pas la nuit qu'ils disent sans cesse encore encore et qu'on reste là - nulle vision un monstre est un monstre.

qui c'était un soir chaud d'aout – au milieu d'un carrefour quoi les chiens errants sous des lampadaires les vieux fourgons il – un de mes fantômes – une bière à la main une torche dans l'autre s'endort dingue et bec ouvert la gueule





13/01/2010 Vue remontée

coucher de soleil comme c'est nul tu vas me dire un coucher de soleil mais aujourd'hui d'accord - tu es assis sur une pierre au dessus Chefchaouen en arrivant à l'arrière d'une caisse rouillée on a mis la tente et fumer des cigarettes dans le vent - tu me diras quoi en bas les baraques toutes blanches bleues ce qu'on se dit ce jour-là - quoi - le soulève la poussière - tajine de ciel orange - c'est ça tajine de ciel orange - quand on est des gosses on ne sait pas quoi la vie ça file.

10/01/2010 Vue présente

ce qu'il faudrait vois-tu mon grand c'est que tu fasses un peu de place pour comment dire bah voilà justement - pour dire l'essentiel il faut faire un peu de place enfin non quand tu dis l'essentiel ça fait d'la place ta langue quand elle va dingue ça sonne mieux tu ne sais pas -
ce qu'il faudrait vois-tu c'est que tu ranges à l'intérieur mais si tu rangeais ça serait non - ça ne marcherait pas en fait voilà tu sais - tu voudrais bien raconter une histoire une histoire démente qui file et qui court aussi - une histoire qui court loin et qui traverse les plaines et qui traverse les mers et qui s'arrête - de temps à autre - essoufflée la main sur une pierre énorme la main sur un mur d'immeuble la main sur une vieille tire - et les bas de caisse sont rouillés et la poussière file encore alentour - mais tu ne sais pas comment ça quoi on commence par où pour raconter une histoire alors tu dis n'importe quoi -
ce qu'il faudrait tu sais c'est des journées entières voilà des journées entières à contempler tes mondes et si jamais c'était là - devant toi - tu cracherais flingue tac tac et tu pourrais te tirer dans une steppe accroché à l'arrière d'un transcontinental -
ce qu'il faudrait puisque ça nous pèse homme tous corps et gueule faudrait faudrait faudrait gueule ma gueule quoi - nos gueules à tous et toi en premier mon grand et puis tu parles tu parles il ne fait que ça parler.

09/01/2010 Vue présente

d'à langue alors entière langue alors on va où maintenant que - ta langue sans plus n'y t'attendre en fait pleine langue qui n'a plus menti depuis quand comme elle jouit dingue comme elle s'enroule se croit seule et de quoi tu parles - la traversée des mondes commence maintenant - chaque pas est un pas est un monde - et nos langues entières flinguent.

08/01/2010 Vue remontée

bétons les bagnoles toutes aussi taxis les pneus crissent sous le toit de béton trois étages de béton au-dessus large et raide comme pour tenir à des - missiles ou quoi tu as le poids de quoi sur les épaules alors dis c'est quoi ton prix pour traverser une frontière et quelques postes militaires - dans une cabane immonde tu vas chancelant vomissant non presque et la merde collée sur les parois - les mouches s'envolent qui traversent des mers dans tes rêves mon vieux - quand la bagnole est pleine tu montes avec cinq inconnus et le gros V8 démarre - en regardant le port de Beyrouth tu souris.

05/01/2010 Vue présente

tu te lèves un matin et tu as parcouru toutes tes plaines en une nuit - tu sais que tout est faux et qu'ici rien ne tient dans ce qui nous flou - tu dis n'importe quoi et ça ne change pas - c'est un matin froid et sec et les champs autour sont tous blanc sont tous immobiles - ce qu'il te reste de nuit c'est un bout'd'langue moitié phrase mots plutôt qui disent l'essentiel et venus d'où - et blablabla tu parles entier tu parles enfin ça te reste à l'intérieur pâte langue remuée de cesse et le tracé droit loin devant pour une fois zigzague souffle simple sur ses terres inconnues - le sentiment plus fort que jamais d'être la poussière entière la poussière légère qui avale des mondes entiers c'est ça - dust - si tu veux dust generation pour ce matin là dans le froid tu marches pour t'assurer d'être là bien entier dust generation - ça n'est pas là seulement devant comme des mots qui filent non recule recule un peu - c'est l'image rien que l'image qu'on a là devant nous et regarde là plus encore - les mots pfff les mots ssss chut tous assis attendent -
tu te lèves un matin et tu sais très bien que ce qui là jaillit n'est pas rêve non n'est pas cette fois bruit brame braille mais dit durement l'essentiel - ce qui déferle enfin l'amour total quelque chose que d'autres et bien mieux -
tu te lèves un matin et se détachent pierres ce qui saillant rêche détruit pollue les rives de l'amour total - aphones les crashs raides qui dans leur butée de nerfs sont là noir et d'une violence mensonge -
tu te lèves un matin et tu sais qu'enfin poussière infime poussière sous la grande voûte aimant massant il te reste quoi quelques vallées à parcourir et s'ouvriront enfin les plaines les plaines immenses de l'amour total -
tu te lèves un matin et disparaissent tous les pièges à loups sur tes routes rouille dont tu aimes encore regarder la couleur - 
tu te lèves un matin et ce n'est pas béat béat complet ni quoi d'extase mais le sentiment très clair que là tout ce qui trame d'un coup - c'est ça c'est ça tout à fait ça exactement ça et tu pourrais le dire ça ne changerait rien ou peut-être que - si béat d'accord béat englobant gobant tout ce qui de réel apporte de quoi tenir encore -
tu te lèves un matin et tu pardonnes tout ce qu'il y a de violence alentour dans une conscience toute sage d'avoir enfin poussière et calame là calme - calme entier calme et vivant et tu sens - tu sens très bien cela - se détacher à l'intérieur tous croutes crasses ce qui rance s'agrippe et trébuche que tu tombes mieux ça n'a plus de sens - tu n'as plus de poids -
tu te lèves un matin soumis à tout dans l'écoute la plus total des battements intimes maître des poussières et au firmament tranquille - alentour s'échouent ce que hache crache bâche les terres fertiles - tu sais qu'il est question de temps -
tu te lèves un matin et tu ne sais plus -
tu te lèves un matin et tu ne sais rien -
tu te lèves un matin et tu marches avide tu viens de découvrir tout ce qui d'essentiel tient dans un main - un petit caillou blanc à peine une poussière immense et dingue.

04/01/2010 Vue présente

noyés dans ce que broute allons-y dans nos silences - enfonçons enfoncez malmenons qu'on s'en lave les os noyés dans ce que nos langues ne savent plus n'ont jamais su dire - rappelle-toi retiens-moi - ça ne tiendra jamais là - ça ne tiendra jamais - et tous noyés dans nos silences.

02/01/2010 Vue remontée

tu ne comprend rien tu ne veux pas entendre - tu as roulé 1500 kilomètres tu as dormi sur des sièges de bagnole tu entends la pluie sur la pergola - l'eau en dessous c'est une terrasse et les bières sont là toutes vides - tu as rempli ton carnet de notes et le ciel est gris - là tu t'es souvent dit tu te rappelles on pourrait l'appeler Neal mais c'est faux depuis le début tu sais bien que c'est faux - et toi tu n'es pas - alors vous parlez vous parlez sans rien entendre sinon la pluie sinon le torrent en dessous - un journal radio en slovène - ce que vous dîtes là les mots c'est quelque chose de l'amour - pourtant quoi l'a bute entier ce qu'on se dit là - et tu sors dingue dans la rue les pavés sous tes pieds.