10/09/2009 Vue du jour

que ça vienne vienne comme un cauchemar et que ça te réveille et en pleine nuit il est deux heures trente-sept ça te rauque en plein corps - ça te rattrape le réel et tu t'imagines non tu te vis tu es là il est deux heures trente-sept et tu es à peu près - tout à fait certains de courir avec un pantalon blanc une chemise blanche sur une piste tu cours sur une piste ce n'est pas du sable c'est une sorte de poussière et tu as chaud et tu enlèves ta chemise - c'est un tee-shirt tu le jettes il tombe sur ton tapis au bout du lit ton pantalon blanc non - tu es en caleçon et ça te vient elles surgissent - tu écrirais le plus beau poème et ça serait comme un cauchemar aussi.

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08/09/2009 Vue présente

ton corps le corps corps c'est tout bon corps pourtant - il achoppe d'arpenter les mêmes asphaltes corps - lui reste seulement quoi des mots ça lui trace d'autres courbes d'autres plaines et il n'y a plus de bitume - c'est poussière.


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07/09/2009 Vue remontée

quelle est cette route et à quoi bon à quoi bon savoir son nom est-ce que ça te met mieux savoir comment elle s'appelle cette langue de bitume - au dessus de Kotor sur les murets sur les parapets chaque virage porte son numéro - peinture rouge le plus souvent à la bombe et ce n'est pas pour ça - encore que s'il n'y avait pas les numéros de chaque virage peints à la bombe en rouge sur les parapets - te souviendrais-tu de Kotor de la baie de Kotor du soleil sur la mer et de la route coulant cool vers une barge - quelques euros et tu files vers Bijela dans les virages de cette route plongeant sur Kotor les pneus de la voiture crissaient durs - tu as voulu dire la pluie il ne pleuvait pas - ce jour-là.


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07/09/2009 Vue remontée

un homme arrive qui semble comme un fantôme un corps aussi dans son réel à lui va va va fatigué de pluie trempé les cheveux - un homme arrive dans les montagnes du Monténégro il est là épuisé ivre tout à fait ne se souvient de quoi BGD style il dit de plus en plus dans son n'importe quoi d'existence - qu'il enseigne l'art de dessiner qu'il enseigne ici et qu'il n'ira jamais à BGD il n'ira jamais à BGD s'il va à BGD couic il dit - il se fera tuer on l'attends là-bas il dit un homme arrive qui semble comme un fantôme déjà.

06/09/2009 Vue remontée

un jour tu as traversé la France tu filais vers le Sud un autre jour - le lendemain tu as traversé l'Espagne tu as filé plus au Sud encore tu t'es réveillé à Madrid tu as vu le soleil de Madrid et tu as filé plus au Sud encore tu as filé tu as vu le soleil d'Andalousie tu as vu Algésiras - tu as bu du café sur le port d'Algésiras tu as payé un ticket pour traverser la mer tu es monté dans un bateau tu as senti le vent sur ta gueule tu as senti le sel et le froid un peu aussi - tu as attendu une heure pour un coup de tampon sur ton passeport tu as écrit des poèmes sur un carnet noir tu as vu Tanger tu as vu le port de Tanger tu as vu la plage et tu as vu le quai un jour - tu es descendu d'un bateau sur le quai de Tanger - tu filais vers le Sud - et tu écris des poèmes au passé.


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06/09/2009 Vue présente (en réponse à HK/LR)

un aspirateur à poussières intimes ça te sauverait aujourd'hui un aspirateur de poussières intimes et tu filerais doux corps à corps avec tes raides muscles raides comme quoi - et ça te filerait entre vivre corps ensuite - tu serais à nouveau là parmi quoi sinon d'autres tu sais aussi te noyer à travers les plaines tu sais aussi crier dur dans le noir tu sais t'envoyer loin loin loin tu sais bien sûr un aspirateur à poussières intimes - c'est quoi ce qui s'accroche aux parois.

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06/09/2009 Vue présente

toi corps ça n'est pas plus bien souvent et puis épuisé dans ses plaines immenses corps il éructe il érupte encore - remonte encore toi corps remonte encore - et ne sais plus ne sais pas qui le corps s'il est là encore - comment ça vit un corps étranger parfois on se demande ça ne sait plus corps ni même comment s'appelle comment se va comment se tire la carcasse qu'on a parfois plus qu'un corps qu'on a souvent et raide - et quoi vivre ça tient à ça oui ou non dire corps corps corps n'en peut plus de ses bitumes usés ahahah et ça fait quoi d'écrire un petit mot corps ça te fait quoi sinon tenir - un semblant de plaine aussi un semblant d'air.

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06/09/2009 Vue présente

une langue seulement lire dans une langue - une autre quelque chose ça n'est pas toi - ça reste un peu en dedans tout de même et seulement lire un peu voir - ce sont quelques mots rien de plus une langue ça te traverse à nouveau les plaines sèches du Moyen-Orient et tu files files tu soulèves tes poussières intimes.

05/09/2009 Vue remontée

le soleil donne dur sur la côte tu remontes plein Nord depuis Kotor tu files files sur le bitume et tous dorment dans la carlingue - tu te surprends tu parles seul tu dis deux ou trois mots ça vit comme ça un corps avec un volant dans les mains tu as chaud - tu transpires tellement tu as le dos trempé le siège s'imprègne de sueur ça sent fort - la clope la sueur quelques fruits trop faits à l'arrière des fringues mal lavées - tu remontes plein Nord depuis Kotor tu files files sur le bitume et tu avales les bornes tu traverses un pays entier ton pied droit est à plat sur le plancher ça peut durer des heures ainsi ça peut durer des heures ainsi.

05/09/2009 Vue présente

une feuille de papier cartonnée c'est ça pas plus que ça ce qu'on dit carte postale - avec une longue rue filant vers le gris un ciel d'Inde un ciel de cité cité cité oui - et tous poussent leurs vies sur le bitume - les tires filent à travers la foule - deux lampadaires au premier plan là-bas les tags - Chandni Chowk Dehli India - je ne suis jamais allé à Chandni Chowk Dehli India - une feuille de papier cartonnée ça suffit pour étaler des routes loin loin dans nos carcasses.

05/09/2009 Vue du jour

tiens tu disais quoi l'autre jour septembre en attendant quoi - c'était quoi quel monde aujourd'hui tu files le volume il est réglé sur 95 c'est pas mal quand même et ça crache les baffles - un soleil bleu de septembre tiens un soleil bleu de septembre s'étale sur le bitume frais le bitume noir à travers le jaune et la paille c'est - comment dire - c'est.

02/09/2009 Vue présente

ah oui oui c'est ça exactement ça tout à fait ça avec une voix comment dire une voix celle d'une femme et là - posée sur quoi de léger et de raide à la fois sa voix ah oui pas oublier le piano dès le début le piano - sa voix chaude et froide tu ne sais pas ça ne se dit pas et puis les cordes qu'elle frotte ça te fait quoi pourquoi ça se passe dans un quelque part du corps électrifie ça te tend comme un quoi - corps lui il prend ça dans les dents comment on amortit les coups du réel est-ce que c'est ça avec une voix comment dire.

02/09/2009 Vue du jour

un corps - un corps marche seul dans une rue dans les rues d'un village et c'est la nuit - un corps va dans la nuit jaune orange d'un éclairage public il n'y a pas d'étoiles dans le ciel c'est une nuit de pluie et corps voilà corps - seulement corps - corps va dans le noir qui mouille on dirait Brest un soir d'hiver on dirait d'autres villes d'autres rues d'autres nuits - il pleut c'est comme une bruine et le vent souffle qui fait crisser l'alentour corps là - septembre il attend quoi.

02/09/2009 Vue présente

tu pourrais parcourir tellement comme ça faudrait pas grand chose un sac à dos avec dedans un ordinateur portable quelque chose comme un portefeuille et puis tu filerais tu filerais - dans chaque ville un café un grand café une borne wifi et et puis tapes tapes tapes ouais pourquoi pas c'est une idée et tu te saoulerais tu te saoulerais de bitume de routes et de cités cités cités - un Coccinelle rouge passe qui souffle un peu raide sur le bitume d'une ville que tu connais si bien et ta langue ta langue tu n'as pas perdu ta langue mon vieux.

02/09/2009 Vue remontée

un soir après des guitares après des bières un soir dans une ville j'ai posé mon matelas sur l'herbe j'ai sorti un duvet j'ai dormi sous le ciel c'était plein d'étoiles au matin le soleil était chaud - le lendemain ailleurs après un vieil ami j'ai posé mon matelas sur l'herbe j'ai sorti mon duvet sous le ciel et c'était plein d'étoiles au matin le soleil était bon - le lendemain au bord d'un fleuve j'ai posé mon matelas sur le sable j'ai sorti un duvet j'ai dormi sous le ciel c'était plein d'étoiles au matin sur le fleuve la brume filait vers l'Ouest au matin il faisait bon vers six heures - ça n'a pas l'air vraiment - ça n'a pas l'air - d'un coup c'est comme avoir arpenté des centaines de kilomètres de bitume poussiéreux - et des routes improbables s'affichent enfin à travers mes cartes froissées mes cartes intimes.

01/09/2009 Vue du jour

bientôt sillonner mes asphaltes épuisés.

01/09/2009 Vue du jour

comment ça quoi tu n'as pas le comment dire ratack ratack c'est pas que ça ne veut pas mais c'est un manque de quoi - en même temps tu dis dans quel bouquin était-ce tu ne sais plus et tu ne devrais jamais suivre ce qu'on dit dans un bouquin dans ce bouquin c'était écrit gagner des sous faire n'importe quel métier mais avoiner les biftons c'était Cassady voilà - et puis après quand on les a les biftons voilà tout etc mais tu ne sais plus tu ne sais plus rien et écrire voilà - comme la plus petite respiration intime oui et puis tu as tes chantiers intérieurs - tout le bitume qu'il te reste à bouffer.

31/08/2009 Vue remontée

Ouh luxuriance ça te revient fatigue longue – ouh le silence – Stampa Mersi Plus Diskont au Coffe Pizzeria Angola ouh longue lenteur ou bien ta gueule longue bouche vas-tu la chut – chais pas chuis là change chat chat charango oui – ça te revient un charango dans l'oreille ouh silence – limite lyrique plainte plan mou j'ai longtemps rêvé d'avancer sûr dans ce qui semble de réel ouh l'absence – chut – chut et dort dort le charango que tu as dans le ventre s'endormira bientôt – ouh suaves les cordes d'un oud allez changeons autobuska stanica ulaz za putnike combien de fois ai-je eu envie que tu sois là – sale vieille cervelle putain mal froquée défroquée gavée distance sale vieille cervelle qui n'a jamais su encaisser silencieuse ouh rance – on pourrait encore se coucher tôt tard qu'importe se coucher avec un drôle de silence amer et sécher.

31/08/2009 Vue remontée

un long et large plateau – celui que tu voyais du haut là-haut sur le Meded – les champs tous en longueurs parqués de barrières en bois le barbelé – temps à autre les vaches entre les tombes une vieille femme passe qui tient un seau qui tient un enfant elle a un foulard bleu – le ciel bleu blanc on a souvent besoin du ciel pour mieux dire l'ensemble – dans ce village une très petite église son toit rouge – les poteaux électriques alentour quadrillent.