02/11/2010 Vue remontée

avec des trous dans l'objectif et deux femmes en noir elles marchent le long d'un mur tu passes devant tous les jours c'est écrit dessus les lettres arabes en bleu bombe sur le jaune le bitume est usé il fait chaud Ramallah 2010 tu appuies sur le déclencheur au soleil.

01/09/2010 Vue présente

avec un pistolet à la ceinture et comme on s'habitue à ça.

29/08/2010 Vue présente

les charrettes en bois toutes alignées les portes en fer rabattues les bagnoles encore quelques unes dans la boulangerie le pain de plus en plus froid – les gyrophares bleus à l'arrêt les types marchent vite avec leur sacs plastiques les clopes sont prêtes et le repas aussi le soleil se couche.

28/08/2010 Vue présente

on ne sait plus qui était triste ou quoi dans sa tête monde qu'on s'avale en langue tous – dans les rues de la ville avec leurs clopes au bec et les bagnoles à l'arrêt contre les trottoirs de ces vies qui toutes s'emballent ou s'assoient les mecs ils passaient – il était triste le vendeur de thé assis sur sa chaise en plastique et sa machine fumante – il était triste le gosse un ado avec ses ballons dans la nuit qui dit ballons ballons ballons – il était triste le chauffeur de taxi appuyé sur sa bagnole au coin d'un carrefour – il était triste le carrefour le bitume et les coups de peintures rouge blanc rouge blanc rouge blanc – il était triste le tas de viande à griller qui tourne tourne et les frites elles étaient tristes le type devant sa caisse il était triste qui donnait les biftons – il était triste le policier son gilet jaune et ses coups de sifflet – elles étaient tristes les bagnoles dans la nuit elles accélèrent et ça sent l'essence – il était triste le chat dans le conteneur elle était triste la viande sur le barbecue elle était triste la lune jaune jaune qui montait lentement vers la colline – elle était triste la rue tu marchais seul les lampadaires tous éteints – il était triste ce soir le bruit de la ville et ta tête monde elle était triste.

25/08/2010 Vue présente

le béton les bouts de ferraille les sacs de sable et la poussière sur le bitume les immeubles tous vides et le ciel à travers les fenêtres absentes.

17/08/2010 Vue présente

il vend de la nourriture de huit heures à six heures pour quatre-vingt shekels par jour – il mange à six heures trente et de sept heures trente à une heure trente il vend des produits ménagers – il prend deux shekels sur chaque produit vendu.

15/08/2010 Vue présente

le balai sur le bitume le soleil la gueule brune à faire des petits tas de poussières dans une salopette orange.

10/08/2010 Vue présente

les rues toutes vides ou encore des types mais combien la lumière d'un lampadaire jaune sur le bitume la photo que tu'n'fais comme ça chlingue – les poubelles à côté un type qui là assis sur le trottoir tire sur son clope les lumières des baraques toutes les mêmes sur la colline en face – le vent du soir ta peau chaude brûlée de soleil les jambes bien raides – les galettes sur les plaques le gaz le courant d'air chaud les types dans la nuit ils marchent des sacs plastiques à la main.

10/08/2010 Vue présente

dans la rue du matin les vieilles tires accélèrent au soleil et ce type il est là contre un mur qui attend le cul sur'l'bitume.

08/08/2010 Vue présente

la poubelle en feu au bord de la route les types qui te disent combien de fois ils sont allés en prison le bitume chaud de la journée le vent de la nuit – les guirlandes sur les baraques et les types qui vont dans le noir qui portent des sacs plastiques qui marchent en chemise qui tapent dans les cailloux.

07/08/2010 Vue présente

les lettres en bleu en rouge sur les murs les affiches arrachées les bouts de papiers lambeaux à peine encore collés le soleil il est là il mange toutes les couleurs – la chaleur elle sèche tout le feu a pris là dans le jardin des types ils sont là qui versent des seaux d'eau des pelles de sable.

06/08/2010 Vue présente

les rues déglingues toutes en travers de béton en bout de bitume la lambada d'un feu de recul un camion chargé de pastèques les types au café – tous avec leurs cartes les verres le liquide bien noir la fumée de clopes les gosses avec des bidons jaunes accrochés autour de la taille ils tapent tapent dessus ils marchent en file avance et braillent en rythme – ramadan arrive ramadan c'est pour bientôt tous à l'attendre ici.

04/08/2010 Vue présente

le cerf-volant toujours les cerf-volants les pétards dans la nuit dans le plein jour d'artifice les drapeaux dans le ciel les drapeaux sur les bagnoles – les bagnoles blindées les olives de plus en plus grosse les baraques en tas les traits rouges sur les cartes – les panneaux « armes à feu interdites » les fusils mitrailleurs un lézard jaune sur le mur un lézard vert dans le jardin les draps sèchent au vent et les gamins jouent à la guerre.

04/08/2010 Vue présente

les types sur le trottoir les chichas toutes plein régime alentour les bagnoles klaxonnent dans la nuit alentour les chiens – les chiens errants – rappelle-toi les mille chiens errants les chiens errants de Bucarest les chiens errants de Belgrade les chiens errants du Monténégro les chiens errants de Sarajevo les chiens errants des montagnes des Carpates ils hurlent nos chiens ils hurlent la nuit ils hurlent le jour – ils courent dans les poubelles dans les sacs plastiques ils sont là comme fantômes dans le jardin ils tournent tournent autour des oliviers ils viennent comme bêtes assoiffés contre la pierre chaude de la terrasse – alors alors les chiens errants s'essoufflent dans le grand soleil alors alors les chiens errants nos bêtes elles accourent.

04/08/2010 Vue présente

y'en a un qu'a tiré depuis la ville vers les soldats y'en a un qu'a été touché la sirène a retentit ils ont mis d'autres soldats ils ont fermé les barrières – ils ont évacué le blessé et puis deux heures après ils ont levé les barrières .

03/08/2010 Vue présente

la fumée dans le conteneur rouillé les sacs plastiques les pastèques en feu le type à côté son manche à balai sa brouette – les papiers tous flammes l'odeur la chlingue de tous en fumée grise blanche et 35 degrés  alentour – les bagnoles passent qui traversent entière les nuages les types sont assis à l'ombre qui attendent dingues dingues dingues à tirer sur leur chicha à tirer sur leurs clopes à siroter le café noir noir – tout autour bouge comme les flammes comme les bagnoles.

03/08/2010 Vue présente

le jour se lève sur ce pays et tu as les yeux ouverts – la nuit chaude les draps pleins de sueurs et les odeurs qu'elle y a laissée – tu as le corps un peu raide c'est une grande solitude pleine d'une sagesse toute orientale – tu attends calme que le vent viennent rafraîchir un peu ta peau – tu te repasses en boucle le film des exploits de la vie – tu te repasses en boucle le film noir noir des ombres et des pluies des maisons qui se sont effondrées il y en a plein ici – on ne sait jamais parfois par exemple lui il dit celle-ci elle est là c'est un tas de pierre et on y touchera pas puisqu'ils ne veulent pas – comme eux tu te sens absolument vide de toute haine – tu ne fais rien tu es allongé dans le grand lit et tu te sens vivant – tu regardes un tas de photographies instantanées et tu te sens vivant – tu traces tranquilles dans le chaud de la nuit les routes les bitumes que tu boufferas plus tard – tu t'imagines au volant d'un camion et vous êtes quatre yeux fonçant dans l'aube – tu vois très bien les bandes blanches à la peinture sur le bleu du bitume – tu vois les nids de poule les virelots les vieilles tires les camtards rouillés – les doigts qu'on met sur la carte routière les panneaux indicateurs dans le matin – le soleil dans l'angle du pare-brise.

03/08/2010 Vue présente

la fumée dans le conteneur rouillé les sacs plastiques les pastèques en feu le type à côté son manche à balai sa brouette – les papiers tous flammes l'odeur la chlingue de tous en fumée grise blanche et 35 degré alentour – les bagnoles passent qui traversent entière les nuages les types sont assis à l'ombre qui attendent dingues dingues dingues à tirer sur leur chicha à tirer sur leurs clopes à siroter le café noir noir – tout autour bouge comme les flammes comme les bagnoles.

02/08/2010 Vue présente

le bitume les bandes rouges blanches sur les trottoirs les mots liberté liberté taggés sur un mur le béton oui – ce qu'on a de sueur dans le dos les bagnoles aussi ce qu'on ne voit pas du ciel trop de soleil tes pieds glissent sur un sac plastique et tu parles seul – tu marches dans la rue et tu parles seul.

02/08/2010 Vue présente

le bitume les bandes rouges blanches sur les trottoirs les mots liberté liberté taggés sur un mur le béton oui – c'qu'on a'd'sueur dans'l'dos les bagnoles aussi c'qu'on ne voit pas du ciel trop'd'soleil tes pieds glissent sur un sac plastique et tu parles seul – tu marches dans la rue et tu parles seul.

01/08/2010 Vue présente

les pieds sur le bitume les appareils photos les bagnoles le calme du vendredi les rues les immeubles tous la pub partout partout ce qu'on se dit tout bas tout haut – la chaleur les trottoirs qu'on monte les pastèques la viande accrochée là au soleil nos pas dans la ville.

21/07/2010 Vue présente

tous à jouer tiu-tiu-tiu-tiu krrr-krrr-krrr-krrr – les fusils en bois dans leur main les bouts de plastiques au bout une petite corde pour se le mettre sur'l'dos la poussière sur leurs pieds leurs mains – les tee-shirts troués le soleil il se couche derrière ils jouent à la guerre.

21/07/2010 Vue présente

les résultats du bac le soleil sur toute la ville grand chaud les avions dans le ciel les pétards tous pétards sans cesse – les bagnoles les coups de klaxons les jeunes tous en bandes dans la rue les jus d'fruits les cris les coups d'téléphone les pétards les pétards les pétards.

19/07/2010 Vue présente

c'qu'on a d'rêve à marcher les pieds sales dans la rue le soleil plein nos gueules et la sueur quand on appuie sur'l'déclencheur d'nos vies ça't'fait quoi à l'intérieur – les camions d'bananes les gaz d'échappements les pierres d'achoppes-achoppements qu'on's'trimballe spassieren – dans la poussière qu'd'temps à autre nos mains toutes proches alors alors – le soir on dort sur le carrelage et les moustiques ya basta'd'nos corps à corps encore – nos sueurs.

19/07/2010 Vue présente


à l'attendre au soleil les palmiers Damascus Gate rien'qu'le nom d'jà ça't'retourne un homme même à peine vraiment homme – les camions les bus les taxis tous à gueuler al-khalil les clopes les verres de thé la chaleur putain c'est quelque chose c'est pas rien – les trottoirs dégueus ton téléphone dans une main pas un bouquin pas une ligne nul carnet sinon le vent chaud des villes de l'orient – les drapeaux sur les toits des maisons dans les rues ils disent tous c'qu'il y a d'dingue ici – les fusils mitrailleurs parfois.

17/07/2010 VUe présente

c'que les murs disent – dans leur silence à eux d'murs bien droits dans'l'béton avec un coeur rouge à l'aérosol c'que les murs disent s'enfouit dans nos accélérations gazolines.

17/07/2010 VUe présente

en descendant l'escalier les notes tu reconnais très bien ce morceau tu marches dans la rue vide un gars là qui pousse sa charrette – les cartons les sacs plastiques son balai dans la main ce que tu as là dans la tête comme tu respires l'air frais du soir – tes pas rapides et comme tu voudrais courir courir sans cesse – les immeubles montent en foule là dessus ça s'échappe des fenêtres les notes les notes tu n'y comprend rien et ça te tremble à l'intérieur comme un vieux fou tu pleures un peu dans la nuit – comme un vieux fou tu ries un peu dans la nuit et ta sueur et les étoiles et l'odeur de tes pieds et la lune.

16/07/2010 Vue présente

la rue le large bitume les trottoirs les bandes rouges blanches la peinture sur les murs les tags le soleil sur le bitume il est là qui pousse sa charrette les fruits – tous en montagne dessus un quelque chose de viande grillée dans l'air une fumée une voix elle crie quelque chose dans une autre langue n'y comprend rien.

16/07/2010 Vue présente

ce qu'ils disent dans le micro on n'y comprend quoi les haut-parleurs ça crache un peu dans le loin c'est là-bas vers quel quartier – le soleil écrase dingue même le bleu du ciel à peine bleu le vent porte un peu la voix elle arrive jusque là – le vent soulève le rideau.

15/07/2010 Vue présente

la tôle bien belle bien mise à plat qu'à la chaleur d'une flamme toute bleue tordue la tôle et le bruit un marteau un marteau un marteau dans sa main – la sueur sur son front pendant qu'le vieux sur une chaise à l'ombre un camion jaune plein d'ses voyageurs un nuage noir'd'gasoil presqu'une décharge – les sacs plastiques les choses les trucs tous en vrac un canapé au milieu sur'l'mur des croix à la bombe les bouteilles papiers tous dans le vent après après – le soleil comme il écrase tout les ombres à peine là.

14/07/2010 Vue présente

dans la nuit une maison la porte un néon blanc dans la pièce tous là du grand-père au petit dans les bras d'une qui porte une théière – les ombres dans la nuit sur le balcon – l'accélération d'un taxi sur le bitumebitume – tes pas dans la poussière.

14/07/2010 Vue présente

le vent chaud sur les feuilles des oliviers le drapeau sur le toit là-bas le linge au soleil les fils tendus une vigne sur la terrasse les bidons noirs l'eau chaude – le ciel grand bleu toujours bleu depuis quand les nuages les antennes dans le bleu les sacs plastiques bleus là dans la terre – les bruits des bagnoles des camions au loin une sirène gyrophares bleus oui – le fond de ton écran bleu tes notes de voyages.

14/07/2010 Vue présente

la table toute en cocktail rouge jaune les fruits bananes pommes raisins les assiettes en pile les verres de vin tous rouge sur le bar – les jus le brouhaha de parlage en blabla la musique un rock californien à la fin merde la fumée de clope les cendres – sur le carrelage les baffles noires dans le fond les types qui bien mis les types qui là tee-shirts troués le videur à l'entrée kulchi tamam ce que tu écris pour mieux se souvenir.

12/07/2010 Vue présente

la rue vide les magasins tous échoppes fermées les bagnoles au loin des cris deux hommes passent qui courent le café dans la main – les drapeaux dans le vent les sacs plastiques tous poussés le bitume la crasse les affiches aux murs un homme un fusil mitrailleur dans sa main – les couleurs sont un peu passées – le néon blanc dans le café les hommes tous au calme les taxis à l'arrêt sur le côté tes pas sur le bitumebitume – l'odeur de ta sueur – les cris d'une foule là devant.

11/07/2010 Vue présente

il est là la peau sale et son jean son tee-shirt au bord de la route au carrefour c'est la route de Jérusalem tu marches sur le trottoir tu n'as pas ton appareil photo – une bagnole Mercédès classe S la tire ses feux stops rouge devant lui qui là vend ses figues de barbarie – la petite caisse qu'il passe par la vitre – les quelques pièces qui tombent dans sa main – ce qu'il met dans sa poche – l'accélération gazole – le soleil comme il écrase tout – cette photo que tu n'as jamais faite.

10/07/2010 Vue présente

seul à repasser en boucle le film acide et sucré tu ne comprends pas tu ne comprends rien tu n'as jamais rien compris et seul tu n'tiens plus tu n'as jamais tenu – seul au soleil d'une ville dans le grand chaud du jour à marcher sur le bitumebitume tu pourrais pleurer même rire – la vie la vie c'est une planète immense floue c'que tes pas ils affonnent de vivre ça te fait trembler là dedans et tu marches tu marches – seul dans ta chambre là-bas tu fais le constat suivant – il y a quelque chose en toi de cassé il y a quelque chose en toi de réparé – ce qui est là réparé – permet largement d'oublier ce qui est là cassé.

10/07/2010 Vue présente

la nuit chaude l'appel à la prière le souffle du haut-parleur dans le jaune orange des trois ou quatre heures du mat' – le vent frais très lent contre le rideau quelques bagnoles au loin la chaleur des draps c'est une solitude.

10/07/2010 Vue présente

ah donc shamout en grand jaune sur fond rouge aux carrefours tous zarmes aux bras dans leurs noir de fringues à s'balancer aux trottoirs – kulchi tamam pour tous ici bas qu'à marcher marcher à fond'd'bitume passe passe nos jours tous jours entiers sans là tout près de toi chut mon vieux – marche encore la ville clac l'appareil que tu n'oses à peine dans l'oeil un vieillard il frotte un quelque chose d'archet ça fait un bruit mais les bagnoles – toute en rumeur d'ville qui s'apprivoise ta vie mon vieux entière là dans tes yeux ce qui t'reste dans l'oeil comme un sourire un regard qu'on a là qui t'fait rire mon vieux c'qui't'tient allez petit avance allez petit avance avance – oui c'est ça comme z'oiseaux et on ouvrirait la cage ils s'envolent tient regarde dans le ciel c'est quoi un cerf-volant et tu marches tu marches – sans cesse tu parcours tes vieilles plaines sans cesse tu t'imagines d'immenses bitumes.

09/07/2010 Vue présente

le vieux théâtre les miroirs tous aux murs les bobines inversées le film à l'envers un homme et son micro un oud des haut-parleurs – un verre de bière la fumée de clope la ville dans la nuit le vin rouge le vent frais dans le noir – les bagnoles de flics les fusils mitrailleurs les hommes tous kakis au carrefour les poubelles dans la nuit – les conteneurs rouillés les types sur le bitume les néons blancs d'une épicerie le son puissant du moteur au ralenti les immeubles tous zombres noires dans le ciel.

09/07/2010 Vue présente

quatre ans de prison de 16 à 20 ans les armes à feu savoir reconnaître à l'oreille un pétard un feu d'artifice une Kalachnikov et un M16 – savoir qui tient la machine tiu tiu tiu tiu en fonction du bruit qu'elle fait bordel de merde – dans la nuit vers 21h – les téléphones implacables sonnent sonnent qu'les pt'its rentrent à la maison – allez allez – on s'endormira bien – quand nos langues langues inertes seront là silencieuses immenses – plus rien ne tiendra.

09/07/2010 Vue présente

le rideau vole un peu d'air dans la pièce au loin dans le haut-parleur des mots des mots tous en une langue quoi – les voitures sont revenues tu entends les moteurs les coups de freins l'ordinateur est posé sur le tabouret et tu tapes tapes tapes le monde – au loin les haut-parleurs crachent grignent la voix des hommes c'est où c'est quoi – tu aimes assez être là – n'y rien caguer sinon voir – tu sais qui t'as appris à regarder – tu sais avec qui tu veux voir le monde – être au monde ah oui voilà – tu sais très bien - à cet instant précis - avec qui tu veux être au monde.

08/07/2010 Vue présente

le paquet de cigarette le moins cher a pris deux shekels et demi en une journée – pénurie.

08/07/2010 Vue présente

une vieille femme sa canne et ses lunettes immenses les rides cheveux le presse-agrume au coin d'la rue les types là – plein soleil avec leurs billets dans les mains les bagnoles le bitume les tâches d'huiles de quoi un tas de petits pains sur une charrette en bois quelque chose à l'angle là – un homme une canne blanche la main tendue les pièces une complainte dans l'air entre les haut-parleurs les types à l'ombre son ventre devant le café – très peu serré dans un verre brun les cartes dans leurs mains les chaussures toutes aux murs les papiers plastiques tous aux vents.

05/07/2010 Vue présente

sur une charrette en bois la bouffe un cheval nul cri d'achoppement sur le bitume qu'une grosse américaine et V8 avec jantes alu – une sirène un magasin de miroirs ta gueule en dedans toutes places qu'ensemble bientôt – avec nos corps là là dans la chaleur là là sur une chaise en bois le vieil homme une robe beige et la poussière sciure les planches contre le mûr ta main dans ton dos – boulettes la crasse.

05/07/2010 Vue présente

à l'inconnu un grand vide là devant comme les pas tous l'un après l'autre à travers les rues – c'que ça rude raide comme un trottoir avec de la peinture blanc rouge des crevasses dans le béton – la nuit le vent les sacs plastiques un conteneur poubelle en feu – les néons blancs d'une superette coca cola rouge blanc la bouffe les paquets.

04/07/2010 Vue présente

aïe c'que ça te tactactac devant son atelier les oiseaux à côté tous pioupiou ouais c'est ça les murs là déglingues tous et tige en fer qui là dans'l'béton – la benne à ordure en feu ça pfff – sacs plastiques tous en fumée noire noire et blanche comme un serpent dans les toilettes et tu tires la chasses bordel de merde qu'à la fin font chier et tu pars en courant sur le bitumebitume bien chaud.

04/07/2010 Vue présente

dans la rue les pas tous l'un après l'autre une clope elle par terre et dans ta main oui quand ça là – une bagnole qui le moteur les freins crissements hop le trottoir et devant tes yeux – un mur c'est comme une ruine les parpaings crac crac – des tiges en fer des affiches à la bombe noir des mots de l'arabe et puis jaune noire – Mahmoud Darwich qui là contre le mûr – une bagnole qui la musique à fond – deux canettes en métal – à ses pieds.

04/07/2010 Vue présente

le cul sur les marches la fumée d'un clope – les oliviers le vent du soir – les cuve à eau sur le toit là-bas – sur la montagne en face les toits tous rouges briques – ce que ding ding ça te chut à l'intérieur.

13/02/2010 Vue présente

de ville zimmeubles gris grain dans le ciel neige pas vu non plus les clochers qui ding dong tous en coeur de quoi – au feu rouge elles sont toutes là qui attendent et teuf teuf aux échappements l'histoire de nos petites vies – le bitume repeint blanc pour l'occasion plan grand froid et gueule rumine comme une vache égarée oui – à qui moins mieux d'langue.

15/12/2009 Vue remontée

dans la nuit après l'absinthe les flammes ça se passe au Roxy tu fais cracher ses billets au distributeur et la nuit continue - tu marches avec d'autres encore dans la nuit le pont Charles et les lampadaires le vent d'aout c'est comme neige non l'absinthe une calèche file qui claque sur les pavés tu marches et tu parles parles débite tout ce que tu - chut - faudrait peut-être un peu voir à la fermer non quand il souffle le vent sur les pavés du pont Charles non après tu marches plus personne ne dit non ne parle - le jour se lève et tu t'endors sur des sièges de bagnole vitre ouverte gueule.

14/12/2009 Vue remontée

une dizaine de grues immenses bleues jaunes au bord de la Mer Noire - les mouettes autour du minaret - le port là - le souffle de la ville.

08/12/2009 Vue du jour

celle que tous les jours avec les toutes bagnoles et parfois gyrophares les prix affichés tu pourrais noter chaque jour on verrait ça donne quoi - en grand au dessus quelque chose comme une marque dans d'autres pays c'est beaucoup plus clair exemple - rompetrol - celle où tu t'arrêtes route vers Prague les bagnoles vertes blanches la douane les chiottes néons blancs pas dormi depuis quand - une autre pas loin non plus celle-ci tu t'en souviens parce que le capot ouvert sur une photo noir et blanc le café fumant sur le toit un ou deux écrous rouillés sur le bitume - d'autres et ça te rendrait fou tu passerais une journée entière à te redire toutes les stations de tes routes tu ferais une longue suite de textes et tu dirais chaque station essence et tu écrirais l'histoire fabuleuse des routes immenses -

dans les montagnes à l'Est de Sarajevo sous la pluie tu arrêtes le van blanc la boue tout autour sur la carrosserie un homme sort qui pose le pistolet dans le réservoir et le vent souffle la pluie sur ta gueule usée - tu entends au loin un camion s'éloigner c'est assez lent faut pas s'imaginer non plus et puis alentour les herbes sèches quelques baraques la porte elle déclenche une sonnette une carte de crédit dans le sabot crac crac - deux fois tu démarres et roule - était-ce la même année tu ne sais pas tu ne sais rien tu sais seulement les terres entières que tu as parcourues les plaines jamais sans le gasoil de nos vies - alors fait pas chier à la fin merde et que ça avance la carlingue la route est bleue noire elle fume encore fraîche étalée le pistolet coule sur le bitume - tes pieds dans une flaque mon amour est un diesel sans nom - la poignée de biftons qu'il laisse au patron dans sa cotte rouge essaye un peu voir rouge cotte -

c'est une autre en Espagne un jour de pluie c'est le mois d'aout - tu remontes plein Nord et tu ne sais rien - le bus roule depuis Tanger file vers Amsterdam - tu descends sous la pluie tu paies un sandwich une bière - des gars prient qui s'agenouillent sous l'auvent - les bagnoles filent autour tu mets deux pièces dans un distributeur de cigarettes - tu as froid - tu as froid en Pologne station Oswicem tu paies le plein de gasoil et tu as froid - il pleut toutes les pluies combien de pluies sous des préaux néons blancs - les moteurs chauds l'essence les haut-parleurs des tubes épuisés - souvent le son des bagnoles elles croisent à côté -

ou encore des camions immenses sur un cliché c'est une photo numérique le pays imagine c'est la Jordanie les chiens aboient la caravane passe - et c'est pareil à l'intérieur et c'est pareil tu es assis sur les marches d'un chiotte le soleil derrière - ça s'éclate rouge orange et mange ton soda mon vieux - ce que tu n'as pas avalé depuis le matin les 45 degrés ça va non trois grands coups de klaxon et la semi-remorque s'amoncelle entière en tes mondes - au pied du pistolet à gasoil les gouttes un homme éteint sa clope sur le bitume souillé -

et sales toutes les aires d'autoroutes un jour tu te lèves tu prends ta voiture tu files seul vers le Nord tu roules tu roules tu assèches les nationales - tu t'imagines d'autres routes d'autres voitures d'autres époques et pourtant tu es là bien là à la station essence autoroute plein Nord plus haut Lille - des hommes ont sorti leurs tapis qui prient sur le bitume les papiers tous poussés par le vent gris l'appareil photo sur le tableau de bord tu déclenches - et la mise au point calée sur l'infini -

jusque la capitale - la capitale là-bas la route elle te pousse poussière alentours tu entends ils hurlent les chiens errants - deux néons blancs sous le préau et derrière le grillage ils aboient baves aussi sur le béton des tubes dans les baffles - quelques canettes de bières vides - jusque la capitale les chiens maigres sous leurs poils ras maigres les lampadaires autour -

blanche la lumière au carrefour proche l'Arena deux larges boulevards se croisent pendant qu'une station dort dans le noir - un chien traverse qui court droit - un autre est là qui contre une pile de pneus hurle dingue -

oui - et ça ne s'arrêterait plus nous aussi on hurlerait dingues sans cesse on braillerait - on braillerait - on braillerait tant imagine un peu et ça serait le temps de l'appuiement sur l'accélérateur - et on roulerait - on roulerait sans fin jusqu'à la prochaine station on filerait - on filerait dans la nuit on pousserait jusqu'à ce que les réservoirs s'affonnent hurlent tous comme nous les chiens -

devant la station essence à Tulcéa quand tu arrives depuis Constanta - une BMW bleue immatriculée DIP attend - suivez-là -

celle qu'à la frontière remontant le Monténégro tu t'arrêtes parce qu'il vomit ses tripes entières dans un sac plastique noir et la fatigue d'avoir épuisé nos corps tous raides - les planches en bois blanc sur les vitres les portes toutes condamnées les coups de klaxons autour -

les coups de klaxon dans la nuit au bord d'une route.





29/11/2009 Vue remontée

les embruns sur la gueule - le narguilé - là le soleil pleine face - un avion passe lentement qui atterrit plus au sud - le soleil pleine face à l'ouest - la mer les embruns sur la gueule - ça ne vient pas et ce qui reste - les deux chars d'assauts derrière - tu restes allongé sur la plage.

26/11/2009 Vue remontée

en plein la capitale les panneaux publicitaires tous alignés sur les toits les taxis jaunes les taxis bleus tu marches marches épuisé dans la ville - longue avenue fontaines et climatiseurs au firmament des immeubles - une bande de gamins défroque tous à la déchire de leur tee-shirt tu n'oses même pas quoi parler comment le dire - il a mis sa main dans une poche il dit money money il a les cheveux noir les yeux foncés peau bronzé peux pas te dire ce que ça te fait de lâcher une bouteille de coca à une bande de gamin sur l'avenue là-bas la Casa Populi après - tu montes dans la tire et tu files plus à l'Est encore.

25/11/2009 Vue remontée

rien – trop – les bus tous qui crachent noir dans le bleu les 45°C – l'asphalte chaud tes pieds – la sueur – les mobylettes toutes en troupeau les taxis meutes – ton sac dans un coffre – entassé sur les boulevards les yeux – ça te reste dans l'œil – nuage gasoil.

20/11/2009 Vue du jour

bleus tous bleus nuits avec les lettres blanches dans leur dos matraques et gyrophares bleus une bagnole blanche en travers - bleus les corps tous en cercle autour d'un qui tu ne sais pas tu ne sais rien tu sais seulement ce que ça te bing bing à l'intérieur - après il tend un papier il dit dans une autre langue ce qu'ils n'écoutent pas les corps en bleu pourtant tous corps.

13/11/2009 Vue du jour


tu as vu – tu peux pas testes mec – c'est du numérique – tu as vu – sur un téléphone portable – tu peux pas testes mec – c'est du numérique – une photo – et tu t'imagines – comme tu t'imagines souvent tout plein de choses – qu'il a écrit sur le mur sale d'un troquet de Berlin un neuf novembre deux-mille neuf – et ça te plaît bien – d'imaginer ça – puisqu'ici on est tous poussières.
 


03/11/2009 Vue du jour

noir à travers la vitre du pare-brise et la buée un parking de supermarché un soir de novembre quasi vide – trois ou quatre bagnoles à l'arrêt parquées entre les lignes entre le blanc entre le noir les néons blancs bleus noient l'ensemble une lumière blanche surtout en face – la galerie marchande salon de coiffure pharmacie ce que tu fais là.

03/11/2009 Vue présente




ça te revient mille pluies des soirs lointains et pas tous heureux pas tous tristes – mille pluies sur le toits comme les gouttes toutes une à une dans ta nouvelle maison – ça te revient une pluie noire dans une autre ville sur d'autres bitumes et pavés même ça te revient comme une peur – peur – peur et tu courrais tu courrais dans la nuit et tu repassais sans cesse le pont sur la Saone et tu pleurais ça te revient mille pluies d'autres soirs – une pluie dingue et chaude Souk Sarouja à Damas ça te revient à verse comme on pleure des tristesses introuvables – ça te revient tu courrais tu cours souvent sous la pluie tu courrais sur la terrasse de l'hôtel Al-Rabie dans le Souk Sarouja à Damas – et les matelas et les sacs et les couvertures et tout était trempé d'une pluie chaude d'une pluie ocre ça te revient – le bruit des gouttes sur le verre dans une petite chambre et ce que tu as vu dans cette chambre les cris que tu as poussés dans cette chambre les oiseaux sans cesse alentour et le soleil du soir toujours par la fenêtre de cette chambre même quand la pluie surtout quand la pluie et le soleil ensemble par la fenêtre de cette chambre ça te revient – une pluie froide dans les montagnes et sans cesse toute une nuit de pluie au réveil tu notais dans un carnet en sirotant un café tu notais tu notais sans cesse et tu ne parlais pas surtout pas de cette pluie la pluie ce soir – sur le toit de la grande maison tu l'entends tu entends mille gouttes et ça te revient le monde enfin ça te revient – tu ne sais plus vraiment quoi tu ne sais comment on fait tu as oublié mille choses comme toutes les pluies essuient les poussières toujours ça s'écoule – et ça te revient le monde enfin – ça te revient.

22/10/2009 Vue remontée

ici ça n'a pas de nom les immeubles autour quelques uns les vitres rouillées et verres fumés comme partout souvent dans le pays le moteur tourne encore - le temps d'un paquet de clope et une direction la marmaille est riante et se promène comment les tee-shirts troués leurs trognes quand le paquet de bonbons - et tous se jettent dessus et tous déchirent ça tombe sur le bitume dans une flaque ils filent en criant d'autres essaient d'entrer tu ne sais pas quoi - personne ne dit rien c'est le temps d'un paquet de clope chez le marchand une direction c'est plus à l'Est - filer vers les montagnes et puis rouler - ça te reste colle colle un paquet de gamins se déchirant autour d'une poignée de becs.

20/10/2009 Vue remontée

nous les errants comme respirant pour des premières fois ça reste dans l'oeil quand on s'approche - du côté du fleuve et toutes là j'l'entends des mots comme chaudière - et les mythes s'effilent fous comme nous là dans les rues de la ville sur le pavé courant parfois c'est ça courant lire une affiche un concert - et suant sur des terrasses de café et criant sifflant derrière les filles folles non fous - filant entre les tires entre les jambes et sautant les marches les coudes appuyés sur une pierre tu vois les toits de la ville jusque loin brouillard d'août et avides de plaines introuvables.

18/10/2009 Vue remontée

il y a dans les baffles the man who sold the world un très vieux titre tu as les yeux là dans le vide du bitume fin de journée - les phares jaune rouge jaune rouge jaune rouge tous les uns après les autres un coup de klaxon dans le loin et vert le feu vert sur les bandes blanches - tu fixes le bitume et tu penses aux mondes que tu perds - à d'autres asphalte abandonnés à des corps loin loin loin tu ne les sens plus les rêves que tu as dispersés tu pourrais pleurer - tu pourrais pleurer au milieu d'un carrefour et quelques secondes quelques secondes seulement - ce serait le temps de l'appuiement sur l'accélérateur et tu ne lâcherais rien - dingue jusqu'à ce que quoi s'ensuive dingue.

11/10/2009 Vue présente

tu serais tiens à Prague tu serais à Prague et ce serait l'hiver tu entends encore la voix - la voix enregistrée la voix des tramways de Prague et tu serais à Prague - le ciel gris blanc et la neige tout autour les tramways rouges beiges tu irais dans un troquet tu te mettrais au chaud et tu commanderais une grande bière - tu saurais tout à fait comment dire ce qui doit être dit et tu regarderais les voitures passer - tu entendrais les roues sur les pavés de Prague et tu fumerais une cigarette dans un bar de Prague - après tu marcherais dans la nuit tu irais dans les rues de la ville et tes pas dans la neige.

09/10/2009 Vue remontée

cette nuit Belgrade c'est quoi on ne comprend rien à Belgrade on affonne quelques bières dans le centre Belgrade tu as vu les chiens errants aux carrefours de Belgrade - tu as vu les immeubles effondrés de Belgrade et tu n'as rien compris tu as roulé vers la banlieue de Belgrade et tu as erré dans ta tire tu as croisé des convois de grosses berlines tu as vu les herbes hautes aux abords des casernes militaires - tu as fait cuire une boite de conserve au bord de la route sur le bitume le bitume tu as bu du vin rouge dans des gobelets en plastique et tu l'as vu partir - tu l'as vu partir dingue dans le noir tu l'as vu marcher dans un fossé tu l'as vu éclairer son asphalte à l'aide d'une grosse lampe on/off - dans la nuit tu l'as vu passer filant à travers les rues tu l'as suivi dans la carlingue et tu as jeté une tente ici - tu es allongé dans le noir épuisé dans l'herbe il est à côté il dort tu entends un train - un train passe sur les rails un peu plus loin ça te tremble la nuit remue jusqu'ici.

comment ça s'écrit (cliquez sur le bouton lecture)

06/10/2009 Vue remontée

dans ce qu'il y a de ville sur la côte tout à l'Est tu roules marches à travers les rues immmeubles tous immeubles bruns jaunes avec les vitres rouillées - grand tubes parcourant les artères depuis les centrales autour et du haut du minaret quelle mosquée quelle muezzin vient chanter ici - entre tes mains tu as un haut-parleur à l'Ouest la ville jusque dans le flou à l'Est le port une longue suite de grues les unes après les autres - nul navire à l'horizon sinon le vent le vent de la Mer Noire nulle vision à l'horizon sinon le flou - le flou de la Mer Noire.

comment ça s'écrit (cliquez sur le bouton lecture)

19/09/2009 Vue remontée

drash d'un coup d'un seul toutes les gouttes là le bitume et les corps vont qui s'estompent au coin d'une rue toutes les pluies de Damas - toutes les pluies des plaines roumaines toutes les pluies te reviennent et mouillent trempent c'est comme épuisent ce qui te tient - ici et maintenant tu te réveilles en Ouzbékistan.

12/09/2009 Vue remontée

Qui pleurent seuls les larmes longues sur un boulevard à quarante-cinq degrés – et marchent et courent et s'enfuient tôt le matin vers les téléphones incapables – tremblent feuilles quand les mollets caressent une crosse un fusil l'oreille dans une langue un monde – craque.

(extrait de Mes Fantômes)

12/09/2009 Vue remontée

Qui sont là suant une petite pièce dans la médina on the rocks le wiskhy – fumée de clopes à peine s'échappant et Fayrouz dans les cordes et sur l'ordinateur encore les corps quasi nus les femmes une à une – les rythmes tapés sur la table les dernières notes d'un solo frappé fou les cordes arrachées longues – trainent encore dans ses yeux qui larme appuyé à une porte lève la main sue.

(extrait de Mes Fantômes)

12/09/2009 Vue remontée

Qui sur le toit le soleil tape dur c'était un jour d'aout près du port de Beyrouth – on entendait les sirènes on entendait les grosses tires sur le bitume à l'américaine qui là mon fantôme c'est toi mon vieux – usé chaud sur un lit rouillé se rêve ailleurs loin loin pourtant là – entre les impacts de balles ouvre les yeux chargé dur et toujours – tendresse.


(extrait de Mes Fantômes)

11/09/2009 Vue remontée

à Skofja Loka tu traverses le village à Skofka Loka tu arrives au bord de l'eau et tu ne sauras jamais – pourquoi on dit qu'après vingt heures de route tu as encore de quoi tenir et parler – qu'après le bitume à se saouler ainsi c'est comme tenir à la poursuite de quelques choses comme une vision – tu files dans un troquet et tu entends c'est comme une brisure non mieux – un roc un son de rauque qui vient là comme coup de poing dans ta – gueule sûr qu'à demi calfaté on ne dégrippe pas si facilement ce qui a rouillé – quand on s'attrapera à nouveau dis-moi quand on collera nos lignes de flottaisons dis-moi – est-ce qu'ils couleront nos mondes est-ce qu'ils couleront les mots – et moi j'ai vu la rouille à Skofja Loka j'ai vu la rouille sur nos parois.

24/08/2009 Vue remontée

Beyrouth Beyrouth Beyrouth suffit d'un mot et tu repars loin à Beyrouth tu as vu rappelle-toi كاراج c'était écrit sur les murs tu as vu un vieux fou dingue là-haut - peut-être d'avoir échappé à un missile il était tombé sur l'immeuble en face il disait les jours de bombardements je sors quand même - il disait ça tu marchais dans la rue tu marchais tu avais faim tu marchais il disait je sors quand même de toutes façons si ça doit nous tomber dessus ça nous tombe dessus il disait en français Beyrouth et tu marchais dans la nuit - tu filais dans un supermarché tu achetais de quoi manger de la bière à Beyrouth comment s'appelle la bière à Beyrouth gare mon vieux gare - tu dérailles.

20/08/2009 Vue remontée

OMV Mercator Ljubljana Padarino Sparkase 70 Kaligula Ikea Baumax Mercator Mercator Mercator – le Center file droit sur les boulevards les Spars – deux voies droites vers l'Est où le soleil au bout Maribor à gauche et là Zagreb – Vostojna et les tags sur les murs c'est comme ce qu'on garde de raide dans nos silences intimes – quoi quoi – à quoi bon pourquoi rouler comme ça qu'est-ce que ça fait trembler dans ce que tu as de tripes devant le Café Coisin sur le boulevard – quel est son nom – qu'importe et maintenant et fais un effort reprend le cours – pas là pour se perdre – inédcis porutant c'est réel comment dire exactement ce qui se trame de frontières est-ce que ça se comprend est-ce qu'on avance ensemble est-ce qu'on se parle est-ce qu'on s'écoute dis-moi – hier les autoroutes allemandes tu avais le volant dans le main et le pied droit bien à plat et tu filais sur la voie de gauche il pleuvait il pleuvait raide sur le bitume et Fernand buvait le café et le bitume et l'asphale – ça file – Skofja Loka pas assez loin.

26/07/2009 Vue remontée

tu as toujours dit les chiens errants de Bucarest tu as toujours dit ça comme d'autres aussi les chiens errants et tu ne t'es jamais dit comme un chien hurlant sur un trottoir de Bucarest – tu n'as jamais raconté ce soir d'été tu n'as jamais dit les bières et les larmes dans une rue de Bucarest tout proche de la pension Elvis tu n'as jamais dit les femmes nues d'une boîte immonde tu n'as jamais dit la vodka la tristesse cette profonde tristesse tu ne l'as jamais dit – comment tu es sorti seul sur le bitume encore humide comment tu as pleuré contre une poubelle et le coup de pied que tu lui as donné comment d'autres riaient alentour et comme tu avais peur et comme tu avais mal et comme tu voulais rire toi aussi et comme tu te sentais seul – tu n'as jamais dit comme tu hurlais dans les rues de Bucarest et ce que tu as préféré dormir comme mourir.

17/07/2009 Vue remontée

les cordes d'un oud combien de poèmes as-tu commencés de cette façon les cordes d'un oud dans une pièce - ça te traverse de partout comme avec les pieds qui frappent la mesure et ce jour-là -tu étais sur la terrasse de l'hôtel Al-Rabie à Damas - fin souk Sarouja le oud c'était celui d'un vieux musicien de la vieille ville et ton pote - il lui avait acheté sur la terrasse de l'hôtel Al-Rabie il jouait l'après-midi le vent soufflait sous l'auvent mais les corps étaient là sous 45° et tu regardais ses mains sur le manche tu regardais sa tête sa bouche grimace et aussi une goutte de sueur sur la joue comme c'est cliché - mais pourtant là et avec ton crayon dans la main ton carnet tu ne dis rien tu n'écris rien tu ne peux rien faire devant la goutte de sueur sur sa joue et le oud et puis il s'arrête - au loin on entend les coups de klaxons des voitures accélèrent c'est assez étouffé mais là tout de même - il y a aussi le son du oud quand il le pose sur la table souvent la caisse cogne ça résonne un peu tu aimes bien - il te dit ça va il s'allume une cigarette tu ne dis pas grand chose toi aussi tu allumes une cigarette il y a quelque chose tu ne sais pas quoi ça t'écrase terriblement et tu te sens poussière terriblement poussière - à quoi ça sert raconter la goutte de sueur sur la joue de ton pote sur la terrasse de l'hôtel Al-Rabie du Souk Sarouja - à Damas - à quoi ça sert.

21/06/2009 Vue remontée

fouillant dans les vieux carnets ça remonte croquis appris d'un autre – vallées sans connaître son nom alors que le soleil encore donne et les sapins – rouges oranges vieillard titubant portant quelques outils en bois un champs dans les Carpates – vieille dame ridée assise trottoir main tendue – la ruelle canettes de bières bouteilles toits orange une vieille ampoule lampadaire les tuiles quelques unes amochées – clocher d'église se disputant les sommets en arrière plan des immeubles jusque dans le flou – Sibiu – quelques mendiants enfants courant après des pigeons place centrale lâchés célèstes grande église orthodoxe j'entre échaffaudage géant soutenant l'ensemble un lustre de quelques centaines de kilos – pouilleux dans des restos luxueux un mariage en bas on se tape une pizza récupérer – la pluie tombe orage et zébras dans le ciel roumain.

21/06/2009 Vue présente

forcément revenir ici ça va te enfin t'imagine – six mois depuis et puis elle là enfin ça ne s'oublie pas certaines choses ne s'oublient pas et puis tu vas tu arpentes tu marches seul dans la nuit tu refais ce chemin si souvent déjà – la passerelle rouge ou bien la rue aussi et puis on se serre l'un contre l'autre merde tu as envie de gueuler merde et si fort ça pourrait t'écorcher les cordes vocales – et tu tires sur ton clope pendant qu'au bout de la rue une voiture disparaît qui tourne au feu vert.

20/06/2009 Vue présente

dans les baffles une voix elle dit un accident de personne le train est arrêté pour une durée de – la dernière fois c'était sur un Paris Nantes ça avait duré une heure quarante-cinq on enlève pas si vite les morceaux – parce qu'ils disent jamais suicide elle dit pas ce genre de mot la voix dans les baffles et tu attends sur la voie – alors que ce trajet ça devait être court là-bas même pas vingt-quatre heure en fait à revoir les lieux quand c'était le début du bitumebitume quand la vie ça t'avait bousculé basculé – ça te revient Vénissieux le métro les grandes tours là-bas la Saône le Rhône les deux fleuves côte à côte et les morceaux de ta carcasse que tu as laissés là-bas – accident de personne avant de revoir la Part-Dieu de marcher long sur les boulevards ça va te faire un de ces – accident de personne et des wagons boxcars wagons à bestiaux comme trois fois boxcars dans le plus beaux des poèmes d'Allen Ginsberg – ceux-là ne semblent pas avoir bougés de longtemps derrière un entrepôt avec ces toits séries de triangles – trois cheminées jaunes assez fines lâchent un mince filet de fumée – accident de personne sur la voie tu pourrais cracher ou bien même rire – ça ne changerait rien.

20/06/2009 Vue remontée

sur ce cliché involontaire du 253 d'une avenue de Sarajevo – on voit deux fenêtres et les murs autour on peut compter trente-cinq impacts de balles béants et une dizaine d'impacts plus importants comblés de béton – le crépi est tombé ça fait un rectangle d'environ deux mètres cinquante sur un mètre – je me trompe peut-être le nombre d'impacts on peut sans doute dire plus les gouttes d'eau sur la vitre du Van elles bouchent certains coin de l'image- je ne me souviens pas vraiment – c'était à Sarajevo – sur un des boulevards périphériques – il y avait aussi la façade d'un musée taguée criblée et dans le centre de la ville tu t'arrêtais tu regardais des vieillards jouer sur un plateau d'échecs géants – ils marchaient sur les cases et leurs pions touchaient les genoux – oui c'est comme des fragments et ça te remonte par vagues le bitume que tu as parcouru.

20/06/2009 Vue remontée

à Zenica tu arrives tu longes la voie ferrée tu vois les montagnes alentour Zenica c'est au milieu dans la vallée et le Van file sur le bitume alors qu'autour – le fer rouillé des usines de Zenica tu ne sais pas Mittal Steel tu ne sais rien – et les cheminées sont plusieurs d'abord grises grinçantes dans le ciel et rouge blanc ensuite – échappée de la rouille derrière les wagons à l'arrêt tout est rouille ici au Nord de Zenica au bord de la rivière – le Van file vers le centre et tes yeux ils restent là fixant la rouille les cheminées comme pour en voir l'essentiel et les tours de la ville peu à peu bouchent tu te retrouves poussière dans ta Volskwagen – tu roules au pied du béton.

17/06/2009 Vue remontée

non Sarajevo c'est un mot déjà le mot déjà ça dit tellement et ça cache tellement enfin nous à notre âge ce qu'on en sait - parle pour toi mon vieux - oui j'entrais dans Sarajevo on lâchait le Van et on allait marcher on traversait la Miljaca la Miljaca c'est la flotte la rivière elle est là - et pas bien profonde marron la flotte et on allait marcher on allait vers le centre on allait vers l'ambassade on marchait dans les ruelles dans les parcs publiques et tu ne savais rien tu ne savais rien des impacts des immeubles inhabités des façades effondrés tu ne savais rien - rien des belles baraques des commerces des Bureks de la vieille ville - des toits de tuiles toi tu allais tranquille tu marchais tu ne faisais aucune photo - on t'avais volé ton appareil et dans ton carnet tu notais tu notais sans cesse Sarajevo déjà c'est un mot déjà le mot il dit tellement - les camions filent qui transportent des légumes - les vieillards jouent sans bruit aux échecs - dans les échoppes la bouffe elle grille sur les murs les impacts et tu es là - accoudé à un pont sur la Miljaca - tu regardes un tas de bouteilles d'eau accrochées à une pierre - tu es à Sarajevo.

15/06/2009 Vue remontée

une langue de bitume longue et sinueuse ça commence dans une vallée puis quelques montagnes avant de redescendre vers la capitale - deux voies deux voies de bitume usé troué et les bagnoles toutes là vers la capitale - les baraques défoncées les 4x4 de l'ONU et la ville qui s'étend dans le Van ils sont tous là qui dorment et tu entres seul à Sarajevo tu files sur les boulevards tu te guides à peine entre les grandes avenues tu doubles les vieilles Yugos tu traverses la fumée noire des vieux camions chargés tu roules - immeuble éventré et série d'impacts sur les murs les façades toutes noires de gaz d'échappement tu roules vers le vieux centre tu roules dans Sarajevo tu as dans la tête - toutes les bornes toutes les routes déjà usées dans le Nord du pays - et tu roules et tu ne sais rien.

06/06/2009 Vue remontée

tu marches seul tu connais la route tu marches seul entre l'hôtel et le vendeur de sandwichs y'a pas long la 4 voies à traverser tu marches seul tu passes sur le pont en métal tu vois c'est facile - ici il y a le mendiant il est souvent là une fois tu lui a donné un fruit il a dit merci dans sa langue tu descends le pont en métal il y a le grand bâtiment en construction il est là comme un fantôme tu marches seul tu files - il y a le carrefour là c'est toujours le grand bazar gasoil et tâche d'huile tu traverses tu files vers le marchand de sandwichs tu achètes un sandwichs en attendant tu bois un jus tu paies tu files files seul - tu traverses le carrefour tu passes derrière l'immeuble en construction il y a des rats tu marches seul à travers les rats tu passes le grand parcs ils sont tous là qui allongés discutent tu t'assoies cinq minutes pour croquer dans ton bout de pain et puis tu te lèves tu passes un autre pont de métal il n'y a pas de mendiant en bas la télé toujours à fond et des vendeurs de clopes tu arrives à l'hôtel tu as fini ton sandwich tu ne montes pas sur la terrasse tu files errer dans la ville.

06/06/2009 Vue remontée

au dessus elles passent toutes les voitures on ne sait pas vraiment la marque jaunes le plus souvent taxis avec les coups de klaxons incessant - tu entends encore les accélérations les coups de freins l'odeur aussi ça sent l'essence jusque ici dans le tunnel piétons il y a une ouverture avec le ciel en loin plutôt gris nuage non brume - parce que la chaleur il doit bien faire dans les 40 degrés là en dessous et elle demande au vendeur une sorte de libraire un dictionnaire bilingue pour moi les autres ils vont ils viennent alentour.

20/05/2009 Vue remontée

entre les tours le bitume le béton c'est blanc gris et le soleil vient taper sur un scooter qu'on démonte à coup de clé - une vieille mercédès est là épuisé qui perd son huile noire une voiture de police passe au ralenti un vieil homme fume son clope assis sur un banc - le vent pousse de vieux papiers deux bus attendent contre un mur - tu fais quoi - pourquoi.

18/05/2009 Vue remontée

roulis roue-libre aussi pour ta carcasse comme ta carlingue ta tire ta caisse ta bagnole elle s'échoue sur un parking de station essence - près la Courneuve et du pare-brise aux fenêtres en face tu comptes une autoroute une rangée d'arbre et le sommeil coule cale ta peau entre un siège auto un volant - un semi-remorque passe sur ta sieste roulis roue-libre.

18/05/2009 Vue remontée

comme eux tu es là dans la vieille ville assis devant les verres - les chaises là les marches vers la grande mosquée tu es là dingue et soufflé d'un vide jaune poussière - tu mets dans ton verre du sucre à la petite cuillère.

17/05/2009 Vue du jour

il pleut sur ta carcasse d'acier et c'est le gris de banlieue tout là tout ici en bas devant - un train RER passe qui secoue le sol et les gouttes une à une sur le toit les vitres allongé ton corps dans une vague vague de fatigue - encore les mots aussi les ceux qui passent rapides dans la machine à souffler alors que dans la nuit - les phares d'un RER encore.

14/05/2009 Vue remontée

il pleut les gouttes sur le pare-brise et puis l'orage un éclair là-bas elle dit ça ne marche pas - quand il n'y a pas le profit les gens non ils ne sont pas là et puis aussi huit années entières au soleil de l'Algérie la route est trempée - un tremblement dans sa langue les mots sont là qui butent un instant - puis le silence et tu te revois assis sur le trottoir le béton défoncé les tracteurs la grue et les mots qui filent filent.

09/05/2009 Vue remontée

là les villes en transe et denses toutes immenses qui vont avide et reine reine de bitume - tu vois passion avec toute la haine parfois tu pourrais cracher crachons tiens on verra bien puisque demain - ça se lèvera encore et ça cogne là Damas et Bucarest dans une même violence elle n'a pas de nom.

04/05/2009 Vue présente

c'est comme torture oui torture certaines rues arpentées sont là comme immondes et sales pourtant pavés superbes - pas l'explication à peine si et des errances noires et seules qu'on ne veut plus non - et ça revient le temps d'une nuitée grincée de dents quand le corps là s'imagine encore arpentant raide - et la langue la voix tu l'as usée crampes.

04/05/2009 Vue remontée

les rues dans les villes c'est toujours pareil un bout de bitume de la poussière de la caillasse quelque chose comme un chemin pour aller - deux ou trois gars là qui sont corps eux aussi un bruit ce peut-être un club de jazz un camion essoufflé un bus un chien errant aussi - j'ai vu des rues pleines de chiens errants et d'autres un homme il y pleurait ça te reste comme un fantôme.

02/05/2009 Vue remontée

les vieilles pierres et les souks tous là fermés peu les bruits dans la ville sinon dans les oreilles encore quelques notes - le oud de Nori el Nori et whisky on the rocks c'est le dernier soir là et trois nous allons c'est quelque chose - de noir et d'orange aussi les larmes qu'il a lui ça reste - dans l'oeil comme un fantôme.

02/05/2009 Vue du jour

les bars mastroquets et des pompes à bières dans le sombre puisque tout est fermé encore de la fumée de clope - avec sa voix comme ça il articule peu et puis un accent l'accent déjà - c'est partir loin l'entendre c'est marcher marcher dans les larges plaines on est là comme ça assis à une table sirotant causant - et puis Nina Simone - ça prend des tours.

01/05/2009 Vue remontée

terrasse de l'hôtel Al Rabie - Alep - souk des pneus et dizaines d'échoppes couleurs des grandes marques - pneus et autres outils vieillards passant son chariot chargé de pain - gueulant toujours le même mot billets et pièces qu'il enfourne dans sa poche - taxis venant changer leurs roues sur le trottoir - camion embarquant deux ou trois pneus tracteur - invariablement tu penses au père dans son atelier - sur les toits réservoirs de flotte et autres plastiques conteneurs - un hôtel palace brille là-bas - à quelques rues le Baron ou Lawrence d'Arabie Agatha Christie aussi - un vieillard tousse qui tire encore sur son clope - sirènes et klaxons - coups de marteau sur le métal - poussière noire gomme pneumatique - dix heures sur Alep - chaud.


29/04/2009 Vue remontée

la ville lentement comme un brouillard total et l'immeuble là - c'est un fantôme un monstre béton troué dans la tempête elle est là qui monte - lentement et puis au loin toujours un camtard passe qui klaxonne - troupeau de taxis là tous à filer sur le bitumebitume bientôt un déluge à quarante- cinq degré celsus - le muezzin tout à l'heure chantait lascif - le mont Qassioun a disparu dans le jaune poussière.

29/04/2009 Vue remontée

sur la terrasse de l'hôtel Al Rabie sirotant le thé très sucré - calme sur la ville et léger coups de vent sous la toile - les ventilateurs soufflent l'air chaud et au loin des voix s'élèvent qui vont poussées - un peu plus fort celles des Ommeyades et brouhaha planant sur la ville non ce sont bien des mots - c'est la prière du soir et certaines voix s'estompent déjà au loin les néons vers de la mosquée du Souk Sarouja s'allument - la voix du muezzin se met alors à souffler dans les hauts-parleurs - silence autour des verres de thé - une clope s'éteint qu'on a laissée là.

27/04/2009 Vue remontée

boule de béton géante à demi défoncée détruite centre ville de Beyrouth – mosquée flambante neuve minaret bleu pierre jaune – ferrarri rouge lâchant son cri rauque sur le bitume chaud – femmes à demi nues talons hauts dans la rue – vieillards piquant des bouts de papiers gonflant son sac – kefta fumant sur une table de restaurant sac en papier – grand taxi mercédès rouillé allant placide entre les 4x4 les bagnoles de luxe – bande de jeunes libanais tapant la balle beach soccer sur une plage populaire et gratuite – drapeau rouge et blanc flottant au vent soleil couchant cèdre – grande tour de verre et de béton dressée droite contre le vent rivage – carrefour sans cesse souillés par les accélérations benzines et autres moteurs criards – grandes marques de luxe enseignes brillant dans la nuit – vieux bus tracteur haletant – fusil mitrailleur dans les bras d'un homme en tenu militaire – taxi service bondé larguant un lourd nuage de poussières noires innombrables morceaux de plastique sable de plage populaire -
Bank Saudi Arabi Bank Bank França Gucci Viaray Gauloise Royal Hotel Movenpick Grand Café Le Corléone Porsche BMW Mercédès – Toyota Lamborghini Marlboro William Grant's Aigle Versace Mac Donald's KFC Continental Le Méridien Chevrolet chut
Sony Viao Dell Pikasso Festina Watches comme coups de freins choses métalliques dans le noir accélération conséquente et fuite – scooter passant furtif entre deux grosses tires – jeune femme tirant sur sa clope passant qui va blonde – cinquantenaire tirant la chicha dans le sable chaud – traces de balles en série sur façades vieillies – encoches dans le béton parpaings vue sur le périphérique autoroute – citernes rouges sur les toits entre paraboles et détritus – vieille baraques écroulées jamais reconstruites – chars d'assauts garés sur le front de mer militaires aux aguets – avions passant lents sur la mer plongeant vers l'aéroport – sacs de sables en tas angles de rues sombres – immeubles occupées par des hommes en treillis camions garés en vrac – terrain vague entre deux hôtels de luxe et sacs plastiques – fusils mitrailleurs en horde dans les rues du centre ville – bars bondés lâchant des bouffées d'air chaud quelques soubresauts à basses fréquences – chien crevé poussé contre un trottoir grouillant de vers dans la gueule – grues portuaires allant dans le ciel – frégates miltaires étendard français claquant méditerranée – poteaux de béton détritus et bus usés entre les couloirs de la gare routière – appel à la prière étouffé dans le lointain – points de contrôle blindés militaires dans les montagnes – vieillards égrénant son chapelet assis sur un trottoir – jeune gars coupé classe sifflant au feu rouge accélérateur sous le pied tu peux bien kodak observer tes planches contacts ce ne sera jamais un tri tes cahiers se remplissent et tu espères approcher du réel le monde va – et toi là.

26/04/2009 Vue remontée

corbeilles de fruits et légumes en montagnes - vieux camtards puant adossés à un trottoir défoncé - le soùl des métaux les forgerons à l'œuvre - sciant soudant découpant martelant sur le trottoir - enclume posée sur un bout de béton là - arc de soudure bleu hurlant sur les bords - ça sent comme dans l'atelier du père une poussière de métal et le soleil en raie à travers les auvents du souks - fumée bleue s'échappant d'une maison et tu erres seul entre les morceaux de viandes entre les tubes métalliques - un gamin passe qui porte de nombreux sacs chargés de légumes - un vieillard en robe est assis qui rit - un poste crache une télénovas minable devant une bande de gamins - tu rentres avec un sac d'olives heureux béat.



26/04/2009 Vue remontée

grandes artères où crachent les taxis - dizaine de bus aux couleurs folles et nuage de fumée noir - alentour les signaux des motards police - haut-parleurs branchés informations trafic en arabe dans le grésillement - casque blanc et moustache uniforme brun - grand geste bâton blanc à la main - on file à travers les passant - vieillards sirotant son thé à l'ombre d'un étal sans nom - magasin affichant chemises et mocassins montres en Swatch Festina - chacun file qui va vers quel monde rêvé.

25/04/2009 Vue remontée

la nuit elle est déjà là et après le taxi on marche un peu plus encore et des canettes en métal dans la poussière avec les millions en dessous - la ville étendue large et vert à chaque fois vert les minarets les mosquées jaunes les flux de bagnoles aux carrefours toutes lentement - et puis elles parlent elles parlent bien le français avec un petit accent quelque chose sur la bouche aussi - le vent pousse quelques sacs plastiques - la nuit elle est là douce.

23/04/2009 Vue présente

comme tu le dis bitumebitume là c'est comme un carnet tu vois tu passes des textes des notes - plutôt des notes alors parfois non ça ne tient pas - rien de grave on est là dans ce qui reste - tu vois la vie le réel les citésCitésCITES elles te passent là tout contre - le bitume des longues nationales aussi pareil - tous aussi les coeurs là yeux et corps un à un - ce qui traverse en quelque sorte ce qui traverse - mais pourquoi.

23/04/2009 Vue remontée

le tramway même pas encore parce qu'avec les travaux tu vois - fallait marcher longtemps et puis après c'est là c'est entre les tours et puis c'est gris blanc bien droit tu vois - on a dormi là - on pourrait faire une liste certains font ça lieux où j'ai dormi mais ce soir avec les larmes - c'est un peu toujours pareil - on explose ou bien on tait.

22/04/2009 Vue remontée

ultra tee wattax xxl LG flatron hotel - chute de panneaux publicitaires au premier plan la vigne vierge - vieille plante d'un demi siècle surplombant le patio - tours d'une dizaine d'étages s'élevant à demi achevées à travers la ville - l'horizon barré de béton - plate-forme montées patientant là depuis combien de temps - trous noirs béants dans le béton sec.

19/04/2009 Vue présente

fallait pas grand chose et marcher ensemble à travers le bitume suffit le béton les bouges ce qui vit la nuit le jour - se sentir là comme dans un tunnel immense et noir et courir et courir et courir.

19/04/2009 Vue remontée

avec le jaune orange des nuits cité cité le corps là tout est dans le corps qu'on serre avec quelle force ça ne se dit pas - ni même un verre de vin qu'on laisse tomber là les larmes aussi puisque c'est impossible pourquoi et le rouge rouge d'écorché.

15/04/2009 Vue remontée

et on avance petit on avance sur les boulevards le fer qu'on coupe à même le bitume des trottoirs étincelles alentour – des robes blanches des keffiehs – venir là les nombreuses les bornes les kilomètres loin la carcasse et tenir.

13/04/2009 Vue remontée

il est là il dit comme ça non à ce moment très précis la vie non - et on est là on marche on va sur un boulevard à l'Ouest de Damas le soleil c'est quelque chose comme dans les 45°C peut-etre 50 et il est là il me dit je comprends il dit ça je comprends et ça seulement ça - déjà toi aussi t'es pareil tu comprends on est là ensemble et on marche et on se passe une bouteille d'eau.

12/04/2009 Vue du jour

la carlingue est là qui reste posée au feu rouge - une clarinette d'Europe de l'Est et des choeurs d'hommes c'est comme pleurer tous dans l'oreille - un semi-remorque passe qui file dans le noir orange - feu vert.

11/04/2009 Vue remontée

gris c'est gris et sous les roues la flotte en flaque sur l'enrobé bien frais d'une cité à une autre on est là - transporté dans le réel comme en un carrosse non carlingue - et des trous dans l'acier et de la poussière et la crasse alentour comme nos carcasse à nous qu'on a soufflante - et pas un mot entre nous deux.

06/04/2009

à l'entrée d'une grande ville avec les lumières rouges orange tu connais ça - le bitume des larges autoroutes avec quelques usines désaffectées immeubles éventrés bombardement - quelque chose dans le genre avec là au carrefour les chiens errants tous allant qui comme toi.

01/04/2009

la nuit on est quoi la nuit on vit on vit comment et toi aussi folk mec t'es folk non - sais pas et une voix on pourrait dire une voix de femme oui - c'est beau une voix de femme un peu cassée un peu cigarette et puis des guitares aussi ou bien - une seule ça peut suffire une seule et le bitume là il en dit quoi le bitume - est-ce qu'il tient encore pas sûr ça pourrait même tout foutre en l'air on pourrait même s'envoyer rouge écarlate tu dis pas souvent ça - rouge non t'es là t'es dans le gris le blanc tu n'as pas beaucoup de couleur : il faut choisir - tes textes - tu ponces tu vernis c'est beau il faut oui il faut - pas des notes toujours comme ça un grand vrac.

01/04/2009

à peine déposé déjà il part le taxi - avec un reste de fumée noire là en suspension - pourquoi toujours dire ça - la fumée le diesel pourquoi les tires - c'était comme une grande américaine mais la marque non inconnue - simplement parce que c'est là souvent dans mon réel oui ça reste revient aussi et donc on allait errer down town on se cherchait un coin quelque chose dormir.

01/04/2009

les pelles toutes là dans la place décroutage ils disent décroutage et c'est rire décroutage - reste que les hommes du chantier jaune jaune comme poètes eux aussi les mots qu'ils ont la langue - qu'on n'entend qu'à pleine labeur ou bien décroutage oui - technique tp.

28/03/2009

dans la nuit il est là lui c'est un corps - un corps brut quelque chose c'est dur et marcher dans les rues un marteau à la main ça dit quoi ça dit comment Neal Cassady ou bien son fantôme - désormais grimpant les facades en chantier.

25/03/2009

quelques coups de klaxons dans la nuit tu marches et le jour n'a pas commencé - un sac sur le dos l'appel s'élance et les cars sont là qui attendent dans un grondement répété - le bitume encore chaud et la poussière retombée - tu pourrais rester longtemps dans ce réel là - pourtant ça ne s'arrête pas.

23/03/2009

un long couloir béton béton avec les lampes jaunes oranges dans la nuit tunnel - tu marches tu marches elle est encore là tu marches tu marches et les phares de bagnole de temps à autre ici c'est un corps un homme il dort allongé sur le bitume.

20/03/2009

sur le bitume et sous le soleil avec des airs de quoi des airs de quand - ils sont là qui dansent sur le bitume et les corps vont et les corps oui les corps c'est quoi carcasse - rien ne sert de parler ton road-movie c'est comme les coeurs coeurs un jour on connaît la chanson - sur le bitume et sous le soleil avec des airs de quoi des airs de quand - tout se passe - là.

16/03/2009

avec les nombreuses les lampes et femmes toutes autour qui vont et viennent et parfois elles touchent là c'est comme quelque chose de l'eau - c'est quoi vivre sans le tactile - et sur le bitume poussiéreux des verres vident glissent qui crissent épuisés - les basses font vibrer ta carcasse - et tu disparais sous les étoiles.

25/02/2009

dans la nuit elle tombe sur la citéCitéCITE au loin un dernier c'est quoi rayon de soleil - les bagnoles en bas toutes dans un flot il y a un an toi là maintenant non c'est différent - et dans la chambre un flash irrégulier de la fumée de tabac un chat et les coups de klaxons au loin pendant ce temps-là - lui qui venu ici si souvent débitume au loin et toi - tu n'es plus en aucun lieu.

16/02/2009

comment c'est puisque tout n'est pas complètement rien toi et moi - un peu vers le plus tard tout de même et comment tu tiendras dans ton bitume loin de moi poussière.

15/02/2009

après les mois de l'hiver il est là encore avec sa barbe et boutanche de rouge comment ça tient ce corps dans le pavé - debout c'est un peu mal un à un les pas crachés pas le vent.

15/02/2009

avec une barbe à papa c'était pareil enfin - tout le sucre en moins et le vent froid pousse la grande roue des jours des centaines de petites ampoules clignotent dans la nuit cité - tu es toi tu es quoi un tour de roue 50 secondes pas plus.

14/02/2009

tu vas tu marches un corps dans le vent sinon que ces rues déjà une à une tu reconnais - longtemps pas mis les pieds là - et pour quel monde oublié avec ce tas de souvenirs remontés d'un coup comme un coup de poing dans la gueule - et la neige continue à te fouetter tu vas tu marches un corps - si on pouvait dire solide.

14/02/2009

en arrivant les toutes les feux stops - rouges dans le noir et qui s'engouffrent dans la montagne au son des diesels encrassés puis les quais de Saône - longtemps que tu n'étais pas venu là et l'ensemble qui te remonte étrangle c'est comme quoi - un difficile de respirer.

09/02/2009

sur sa bouche elle dit l'univers bitume et ça te remonte en vague - flou dans ce réel quitté et sur tes mots aussi puisqu'elle.

09/02/2009

un reste de colère en carton mouillé - ça là - pluie qui reste dans sa constance de gris et dans l'univers ville tu es une voix longueur d'onde silence.

08/02/2009

la gare c'est comme si c'était rouge puisqu'elle est arrivée - et repartie d'ici - c'est comme avoir pris de l'air et qu'importe que le restaurant non vraiment pas - puisqu'avec la tendresse les mots ils étaient là comme coton contre un mur de paille.

08/02/2009

ils tenaient dans cet univers béton avec leur monde comme un appartement et les clefs elles trainaient comme des caillous - des caillous blancs sur le bleu gris du bitume - après on les prend et on les met loin on parle de papiers on en parle pas - eux ils disaient le Kosovo oui mais nous c'est Rom et puis ici France c'est bien - ils attendaient pour savoir c'est négatif ou c'est positif.

03/02/2009

avec néons publicitaires verts bleus de temps à autre rouges aussi fin de soldes quelques affiches encore – chiffres rouges noirs sur le jaune – et les vitrines brillent qui sont tunnels une baffle crache une femme un homme – ils poussent un charriot.

03/02/2009

à travers le blanc dans un jour où les tours à nouveau sont là qui immobiles te pressent – et le bitume est froid dans une façon de douleur qui ne se dit pas – tu trembles et le reste est là qui tient comme quoi.

29/01/2009

puisque là dans le pavé ok d'être là et avec le soleil en plus au loin sirène et les immeubles résonnent de la grosse caisse – de temps à autre dans une discussion entrecoupée hâchée elle te parle et c'est bien tu as l'impression que ça va comme ça on se comprend – on est là dans le même réel et tes pieds les miens sur le même bitume ça ne dure pas longtemps c'est comme le reste – on n'existe pas souvent.

28/01/2009

avec leur gueule ils disent noir avec leur gueule ce n'est plus le bitume – à trop les entendre ils braillent et ça non ça peut pas – la guerre – et pourtant continue jusque dans le monde www ça reste quelque chose comme une haine – ce n'est plus le bitume encore que peut-être – je me souviens le bruit d'un coup de poing frottement d'os dans la nuit cité.

27/01/2009

dans le flou d'un matin c'est quoi le sommeil ou brouillard une longue suite de feux rouges – du tableau de bord aux tours grises bleues blanches ça reste là et ça te tient dans le réel – ailleurs tu files sans cesse vers tes plaines arides et c'est du bitume sous l'herbe sèche.

26/01/2009

elles sont bien là les tours qui non ne bougent pas elles restent et toi – deux fois par semaine là travers dans la salle toujours – fenêtres et balcon beaucoup oscillent dans le bleu blanc avec une étendue bitume tout alentour – comment tenir dans cet espace et comment s'imaginer la suite – ça reste questions qu'un feu vert à peine balaie la journée passée.

25/01/2009

un peu comme un dardenne quelque chose dans le genre – ciel gris sur l'allée très large et les immeubles alentour la pluie un peu comme un brouillard il t'embrasse et tu marches les mains dans les poches – un gamin est là qui attend raide contre son ballon.

21/01/2009

direction saint-barthélémy centre médical croix-blanche nantes automobile feu vert – deux hommes passent qui courent festival premiers plans rond-point sens giratoire – avec une suite de petits poteaux verts tous alignés les uns derrière les autres et bien droit – bitume – cédez le passage piéton transport urgent super u – super u – tu n'inventes rien un soir tarif de l'essence voix cyclable angers cinquante – darfeuille un camion darfeuille stationne sur le côté six degrés à 17h13 entrée super u – une voiture est postée sur le côté qui contrôle la vitesse – tu la repères à temps et tu passes – à cinquante – stop – stop – une femme est là qui attend sur le bord de la route dans son grand imper noir – fin de voie cyclable nouveau sens giratoire un camion freine et ses deux petits feux rouges dans le gris – toutes directions un camion de transport lâche un amas noir et tu files à travers – interdit de tourner à gauche direction cholet saumur rond-point sens giratoire flèches bleues voie express – voie express – dans 150 mètres cédez le passage un norbert dentressangle rouge un peu comme willy betz oripeaux qu'on croise d'ici à bucarest ou peut-être moins sais plus – contrôles radars en cours – long vehicle – vous êtes sur une route prioritaire – deux fois – allez allez en avant – en route pour la joie – alors quoi – fera-t-on poème de ce réel.

19/01/2009

Journée tunnel. Dès le matin jusque vers la fin d'après-midi. C'était seulement trouver sa place entre les tours, le béton, pourtant la palette bleue ou pourrait croire que.
Sinon qu'allant sur la bande bleue tu n'entends même pas l'autoradio monte le son ça ne change rien.

18/01/2009

cela durait environ dix minutes – à travers Gennevilliers d'abord le métro – puis la fresque géante tag sur l'immeuble au pied des gamins jouent qui crient – les bus hurlent et de temps à autre une rame tu l'entends d'ici – les petits immeubles en brique rouge – le marché – le théâtre en reconstruction – un bar ou deux avec souvent même tête d'une semaine à l'autre ça ne change pas rosé café – puis l'amphithéâtre – du lit à cette chaise – le bitume le rail – pourquoi ça fascine et pourquoi on tient comme ça.

17/01/2009

la pluie tombe doucement là dans la rue – l'univers de noir et d'orange tu le croises tard et c'est presque matin – peu ne bouge et le bitume est là qui s'échappe – on ne vit pas grand chose à ce moment très exactement – et pourtant c'est bon – il dit c'est comme en Bretagne – tu prends des tours et tu veux calmer la machine – quelque chose reste comme un souvenir presque les larmes – il demande c'est qui il – lui seul sait.

16/01/2009

dans le demi-sommeil eux lisent à travers la foule – les humains tous là suant qu'on pousse à coup de mains fluorescentes – un petit air d'accordéon et puis s'en vont freins les crissements – une nuit on courait sur les rails – cherchant le grand – mais ça se mélange.

14/01/2009

sortie du métro terminus asnières-gennevilliers – vieille femme main tendue dans les marches les nombreux qui marchent à côté déjà tout à l'heure à Montparnasse – vieillards usés grillant le maïs un bus file qui rugit déjà un à un les immeubles jusque la fac.

10/01/2009

très fort dans la pièce ou chacun tous tournés vers eux qui disent cette voix je veux sucer une grande bite – et d'autres reprennent qui sont là ils jouent ils disent pendant qu'on écoute dans la rue derrière la vitre – un scooter lâche son accélération à l'essence mélangée – lecture – Angers.

09/01/2009

Dans le froid de la rue le vent s'engouffre et balaie les quelques plaques de verglas, les voitures filent qui lâchent un nuage gris rauque à la gorge et tu es bien et tu es triste puisque tu n'as jamais su dire/être, une chose et son contraire à la fois.

07/01/2009

nombreuses les carcasses toutes essoufflées posées là – dans le froid bleu d'un janvier silencieux – au loin peu ne bougent même ici – dans les ruelles – rien sinon le souffle – le vent balaie – et toi aussi carcasse.

06/01/2009

Il n'y a rien à savoir sinon la violence de l'espace, du temps, de l'émotion. Au final ça donne quelque chose proche du quoi, ça ne se dit pas. On ne sait pas. Ce pourrait être tout autre c'est une façon de dire. D'ailleurs on ne choisit pas. On aurait peut-être préféré autre chose.

06/01/2009

tous un à un au final là dans l'espace orange de la ligne D – automatique une rame toutes les deux minutes – du grand escalator tu l'entends venir freins dans le tunnel – gratuits sur les marches et caméra de surveillance sur chaque pas – les tickets tombent qui restent inertent sur le sol – ta carcasse va dans l'usée du matin – et tu fermes les yeux sur le bitume froid de la station.

02/01/2009

nombreuses toutes carcasses usées de tôles froissées entre deux grillages – les chiens vont qui aboient les crocs – sur le sol une huile noire s'écoule lentement.


31/01/2008

Le soir tard ça revient un corps dans le béton – jambes sur le bitumes et les blonds qui vont dans le vent froid – tout reste dans cet univers ville et tu files à travers flaques.

31/01/2008

le béton le gris – et les barres elles sont beaucoup qui bouchent les horizons et restent – froides dans le quartier alentour supermarchés grandes enseignes rouges dans le gris grain – un bus largue ta carcasse sur le bitume bitume et tu pisses contre un mur – au loin on freine.

31/01/2008

ça reste imperturbable le blanc plat autour le TGV et quand dans cette gare à nouveau on y revient – l'ensemble pavé tramway sirènes dans le loin un écran géant le froid – quelques mendiants.

24/12/2008

Le gris fou d'une succession d'immeubles ça ne fait rien et pourtant. Tu as comme un éclair tout à fait violent et un instant, ça ne dure pas c'est par exemple, le temps d'un changement de rapport quatre-cinq, un instant tu mangerais le bitume entier. Et ça ne suffirait pas.

24/12/2008

sur le bitume bitume recouvert de rouge rose elle s'étale – la lumière jaune orange d'un lampadaire tordu éclaire le carrefour – et dans l'entre-deux un nuage de gasoil flotte – en suspension.

23/12/2008

Tu dis la ville. Tu dis le bitume. C'est quoi. Et comment ça tient sinon qu'il faut que lui aussi là qui vient lire déjà il ait parcouru arpenté, lui aussi. Ou bien tu dis « univers bitume », tu dis « dépôt », tu dis « nuit lampadaire » et ça laisse quoi. Il est bien clair que c'est impossible et finalement, inutile, dire très exactement le réel. Le corps va qui stagne incapable.

23/12/2008

dans la ville tu vas entre les écrans les vitrines tu vas – rien ne reste et tout bouge sans cesse sinon le trottoir le béton – le bitume et lui qui toujours là tend la main.

22/12/2008

dans l'univers bitume le silence d'un ilôt les quelques uns qui marchent encore – vivant dans le grand froid des corps à travers le rigide – ils sont là qui vont entre les tours.

21/12/2008

phares dans la nuit longue suite rouge bouge dans le loin – en file les uns derrière les autres comme quoi sinon feux stops – chacun sait cela qui va convoi dans la nuit.

20/12/2008

Vraiment rien. Quoi reste de tout ce temps. Quoi reste de l'univers béton. C'était violence et tu n'as pas su être dans ce vivre-là.

18/12/2008

Eux qui reviennent ils sont comme des fantômes ça veut dire qu'ils restent, et puis ils grincent et puis même parfois on ne les voit pas et pourtant on les entends. Le bitume porte leurs pas. Tu ne veux pas le voir et pourtant, ça revient, inévitable.

18/12/2008

la place est grande et ça souffle le vent – froid dans le matin au loin des cars de CRS – bleu dans le gris – et puis des sirènes pressent le pas visage rouge de ce qui transit – cracher sur le béton c'est rien au loin les sirènes lentement s'estompent.


18/12/2008

ils sont là dans la nuit au dépôt c'est écrit sur les panneaux dépôt – c'est écrit sur le fer du hangar dépôt et sous le jour néon blanc ils restent là immobiles – le dépôt vit peu sinon de chiens et toi – tu fais quoi.

17/12/2008

au pied du béton ils sont plusieurs qui fument et les mégots et les voitures ça reste dans le béton – la tour est debout comme érectile et pointe là-haut pendant qu'en bas les milliards de petits pas – chevilles – fourmis.

15/12/2008

un corps dans le grand fatras pas bien dur et pourtant c'est comme si – une femme ferait peut-être la différence – sang tu es viscères et tripes qu'on arrête au feu rouge – un homme ferait peut-être la différence – enfin seul non sinon beaucoup – feu vert.

15/12/2008

rien ne vient et pourtant la nuit tu dors à peine sinon le tabac gris des rêves – et Rosa Luxembourg ça n'a aucun sens pourtant c'est là – sur le bitume le soleil donne sa pleine charge – froide.

13/12/2008

sinon qu'il y a béton à chaque plan d'ici vers là-bas et qu'il monte et s'enfonce – on ne sait même plus c'est quoi la terre un bus passe qui rugit dans le gris – c'est quoi vivre pour eux tous qui là dorment ici vivent et se lèvent et se couchent – et moi moi moi de poète ou moi moi moi de tous les jours idem ou pas qu'importe – où là dedans.

12/12/2008

Les nombreux les tous qui vont à travers – ça ne s'arrête pas vraiment ce n'est pas non plus foule c'est – que ça bouge sans cesse et bus tous de plus en plus tramway à l'horizon – un écran géant pub rouge agresse.

11/12/2008

alors le soir tombe sur le bitume et le froid raide tu connais – dans la nuit noire – lumières rouges deux par deux s'éloignant.

05/12/2008

bitume oui et l'urgence grand fatras l'amour total ça fait peur des mots on sait pas ils veulent dire quoi - pourtant.

04/12/2008

avec son sac son bonnet il marche titube – gueule ravagée pourtant tient encore il tient – tenir c'est ça le mot – boutanche de vin dans la main.

03/12/2008

Ca dit pas grand chose un corps carcasse usée blanche. Tu erres dans tes faux mondes mais l'ensemble alentour, ça continue.

17/11/2008

l'urgence le grand bitume et la réalité béton – profusion les mots indices CAC 40 promotions cadeaux réductions le pouvoir d'achat bitume sur ta grande gueule silence! - pas des mensonges pas marchands de quoi marchands seulement parler calmement alerte – alerte – alerte – alerte.

15/11/2008

“je vais toucher le chômage, ça va aller, je viens habiter chez toi, je paie la moitié du loyer, et je dors plus dehors”

mots mal sur le bitume au coin d'une rue tu n'as même plus envie non vraiment aucune envie – croire tout cela ou pas croire c'est un long rêve blanc sur le bitume bleu c'est un long rêve blanc tout va bien allez d'accord – n'en parlons – plus.

15/11/2008

vent froid sur la passerelle bitume bitume rouge jusque dans ses yeux – couverture sur les jambes et la grosse voix moustache mitaines dans la nuit – la nuit elle commence et va durer jusqu'à quand.

11/11/2008

marchons marchons marchez je marches avance ravance et le sac des mots qu'on traîne comme vieux baluchon toujours il n'y a rien à dire absolument rien à dire c'est oh oui une grande solitude.

10/11/2008

Concernant le réel, sentiment que c'est impossible. Ou bien entre. Entredire. Entrevivre aussi.

10/11/2008

marchent marchez ils vont tous imper noir gris bottes de cuirs et tailleur attaché case cravate au vent ils marchent – tête baissée sur le bitume bitume et soulier noirs si ce n'est gueule toujours fermée dans le grand bruit c'est le silence.

09/11/2008

à travers les carreaux reflets mais l'essentiel est là – un panneau publicitaire max payne bmw série 3 sony ericson – lumineux et défilant jc deceaux sur boulevards lampadaires feu rouge où stationnent des bagnoles travailleuses de nuit ou prostituées mini-jupes cuissardes ici jimi.

09/11/2008

encore on pourrait relever occurrence corps sur le bitume et ça dirait quoi. La question est la même avec gyrophares ou sirènes.

09/11/2008

c'est comme récurrence et omni tout le temps cependant – qu'est-ce que ça fait un corps là dans le froid un corps sur le bitume qu'est ce que ça fait – après bien sûr ça ne se dit pas on n'a pas les mots on n'a jamais les mots enfiin déjà – un corps sur le bitume avec sac de couchage et une main levée dans le vent – ça dit l'essentiel – et comme pour beaucoup l'écrire ne changera rien.

07/11/2008

le soleil sur quelle main tendue il est là – contre le pylône rouge dit toujours bonjour avec couverture sur les jambes et ça déclenche les mots – inévitable.

06/11/2008

ça charrie le fleuve ça ne s'arrête il est interdit de consommer les poissons pêchés dans le rhône – pas demander pourquoi pancartes rouges et blanches ça charrie le fleuve et sur mon bitume bitume bien arrimé au bastingage.