17/01/2010 Vue remontée

Chantier | Interventions chez Thomas Vinau

[en cours : écriture à partir des photos sélectionnées et mises en ligne par T. Vinau]

à t'attendre à l'ombre la vie on sirote en quoi - assis sur son cul les milliers'd'bornes qu'on parcourt les milliers'd'bornes - un autre jour une autre nuit tu hurleras longtemps et tout sera vrai.

on était là comme des chiens à attendre tous qu'un monstre arrive - on était là comme des chiens à attendre tous ça nous aurait filer des coups de pied au cul la nuit après - on aurait hurlé comme des loups - des loups bleus.

chien errant 18
tu plies ta tente au soleil nos grandes gueules avec en dedans - roulées toutes n'en parle plus - les bouteilles vides dans un sac plastique les chiens errants - bouffent à côté la gueule dans une boite de conserve faudrait pas qu'ils se coupent - quand tu lèves la tête certains ils partent en courant.

chien errant 17
ce qu'épuisé à nos soleils lents et poussières toutes chaudes au coin d'une tempe - une goutte de sueur elle coule lentement à côté dans une baraque en bois une radio - ce qu'épuisé on regarde immobile - ça te tient là encore l'œil.

chien errant 16
puisque c'est ça - tes chiens sont tous errants à un carrefour d'une ville roumaine - la nuit comme un fantôme le jour c'est quoi - tu n'as jamais vu de chiens errants sur une route enneigé - c'est sûr - c'est sûr - c'est sûr - tu ne sais pas - ça reste là - au loin ça aboie dans le blanc.

nous sommes là dans la plaine - sur mes clichés noir et blanc ça sent la poussière - jusqu'à l'horizon c'est quoi - les herbes couchées par le vent là-bas deux poteaux ils sont en bois - quelques vaches aussi et la baraque à côté elle s'écroule sèche - un chien aboie qui attend - nous sommes là dans la plaine à peine le soleil - la poussière.

qu'allonge alors langue bien quoi nos longes à cru - et on courait on courait à suivre l'horizon on en finit pas - on regardait le vent comme des chiens - tout le jour sur une colline - affoné.

on était là on courait on courait dans la plaine et sous nos pas la poussière - et sur nos ventres la sueur les gueules qu'on tirait la langue nos langues qu'on a toujours belles langues - cette fois-ci suée nos baves comme des chiens - et tu pouvais forcer encore tu l'affoneras un de ces jours cette plaine et quand tu seras au bout - plus rien ne battra.

quoi de corps alors qui se retient mouillé vieille poule macache - et rien nos fantômes je suis le fantôme le monstre dans d'autres corps ça tremble - et traque nos yeux là tous avides qu'on vienne tagger ma carcasse et j'hurle immonde - je braille et ourle tranquillement ce qui de corps tient dans le grand tremblé.

nous tous ivres du bitume on cligne cagne encore tape dans la bielle sur les pistes poussières - ça nous fait peur de rien je me souviens des zincs dessus on posait nos mains on s'accoudait et nos langues.

comme nous les os en chair et en bouche ça nous tient bien droit dans les yeux - j'ai toujours préféré mettre au point sur l'infini qu'un troupeau de langue en meute s'affale fort de quoi - les poches pleines de pesos pleines de vent tu sens pas - comme il souffle sur nos gueules.

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une vraie bête à hurler la nuit seul dans les terrains vagues de cités innommées - et ça te laisse des traces à l'intérieur tags hurlant sur tes parois intimes.

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qu'on nous laisse chiens pisser sur la poussière.

la rue est bien droite et le bitume avec les nids de poule souvent - un cheval passe qui souffle usé quand on s'assoit dans ce bar les premières bières le goût la poussière et la fatigue crasse - les corps ne tremblent plus respirent pendant que les chiens devant.

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ce qu'on attend entre les brumes et les clochards tous au ciel - au loin ça devient flou comme nos mondes.

on était là en meute affamés les errants souviens-toi allez souviens-toi copain tu sais - on en raconte combien des histoires de meute - on allait de trottoir en asphalte et sous nos pas les pierres elles fondent on ne pleure pas - on ne pleure jamais - comment ça pleure un chien.

le kosovo les chiens errants du kosovo tu n'as jamais vu le kosovo et tu roulerais encore - ce serait le temps de l'appuiement sur l'accélérateur quand tu traverses un village c'est un monde que tu fuses - tu n'as jamais rien vu tout est là - principe n° quoi - c'est dans l'oeil - ce qui va là tiendra alors dans la langue.

qu'ils crient mon nom de chien les fantômes nos monstres hurlant ourlés matés tous en poil - ce que je te dis là c'est pas vent pfiut pfiut comme un souffle - que ça ne s'arrête pas la nuit qu'ils disent sans cesse encore encore et qu'on reste là - nulle vision un monstre est un monstre.

qui c'était un soir chaud d'aout – au milieu d'un carrefour quoi les chiens errants sous des lampadaires les vieux fourgons il – un de mes fantômes – une bière à la main une torche dans l'autre s'endort dingue et bec ouvert la gueule





1 commentaire:

HK/LR a dit…

ouarfph .... greuhouarfpheuhh ... groouarf !
permets à un vieux bull dog largement édenté
et carrément pas non fumeur de japper d'enthousiasme à ton dialogue avec les photos du Thoams !

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