31/12/2009 Vue présente

c'est comme toutes les pluies entières venues s'écraser folles sur les fronts suant oui c'est ça suant - et même si tu savais comme on parle vrai comme mutine aussi mutine - tu marcherais droit sous la pluie et elle serait froide - tu taperais dans un caillou il n'irait pas loin - et ce serait le début tu sais ce que certains disent des mots comme l'amour total - ça ne parle quasiment plus de corps (ce qu'il faudrait tu sais mon vieux - c'est que tu dises vraiment clairement).

27/12/2009 Vue présente

entre-temps entre monde entre chiens et nous - que ça s'affone au maximum en plein dans le flou qu'on avance aphone sans rien dire - sans rien dire - qu'on a pas le temps que nos fantômes entiers les ogres bouffent les nerfs et ça s'effondre cascade et tu cours - tu cours à travers les rues d'une ville tu fonces - tu cognes dans un vieille dame te tords la cheville sur un trottoir - un trottoir entre temps entre nous entre chiens et loups tu arrives essoufflé te plie en deux devant l'horizon - la plaine est immense - elle t'attend.

26/12/2009 Vue présente

c'est nuit et tu as tout un monde entre les mains - les plaines qu'on a vu et ce bitume - combien de fois déjà et c'est comme si c'était allez - Oulan Bator - et tu conduirais un vieux pick-up et tu filerais dans une plaine - et sur l'eau gelée l'asphalte il est déglingue - tu glisses - ton corps il serait vide et tes tripes toutes alentour - ce qui s'est dit ici - ce qui ne se dira jamais - où tu files.

25/12/2009 Vue présente

RÈGLES - tout d'abord - placer des règles - et puis foutre des coups de pieds dedans c'est comme des tas de terre poussières.

PLAINES - les grandes plaines bleus jaunes toutes - à parcourir avide chancelant.

BITUME - toujours - et tu n'as pas peur de répéter sans cesse la même - dire - très exactement - ce qui a lieu et ce qui se trace.

FANTÔMES - si tu dis redis toujours encore ça tout ça - pas grave - ni fausses pistes ni terres égarées - elles sont toutes perdues tordues - et tu trembles de ne pas dire ce qui doit être dit.

OBJET - ça n'a pas d'objet ça ne se décide pas ce qui doit est là - devant ce que tu as de tête tripes et s'écoule immense en un fleuve il se gave bleu s'étale boue rigole.

LOINTAIN - ça ne file pas ce qu'on voit loin est une image le plus souvent faux un nuage de poussières et s'enroule dingue sous tes pas dérobe.

SOUFFLE - ça te pousse loin et tu ne sais pas saura jamais comment ce souffle.

24/12/2009 Vue présente

l'envie longue large - d'une plaine entière - et blanche jaune chaude - et qu'un fleuve rouge se perde sèche au travers.

22/12/2009 Vue présente

la pluie ça fait ce bruit tu sais sur le toit tu es devant ton bureau tu as passé deux morceaux et il y avait des violons tu regardes ton écran d'ordinateur - deux heures passent - parfois la pierre en face le mur - rien pas les mots - seulement si - des larmes.

19/12/2009 Vue présente

ce que blanc de lent à l'intérieur n'affone pas comment quoi - ce qu'érupte de langue à peine en silence mince filet simple rien - et ce qu'entre temps.

16/12/2009 Vue remontée

tu es sur la plage à Mamaia et tu marches dans le sable un autre jour tu regardes une photo tu as un tirage noir et blanc dans ta main et c'est une mouette - une mouette dans le soleil autour les nuages c'est juste ça - la photo elle est plutôt jolie tu l'aimes bien tu la regardes souvent et tu te perds encore une fois tu ne sais plus tu ne sais jamais tu écris quoi tu écris quand et tu t'en fous à la fin merde - et tu l'écris pour en être sur - tu es sur la plage à Mamaia et tu regardes le soleil droit dans les yeux - tu transpires le vent est chaud c'est plein aout tu vas te foutre la gueule dans l'eau - ça n'a pas vraiment de sens ou bien tu ne sais pas quoi - à ce moment là - tu le sais - tu es là - tout à fait là.

15/12/2009 Vue remontée

dans la nuit après l'absinthe les flammes ça se passe au Roxy tu fais cracher ses billets au distributeur et la nuit continue - tu marches avec d'autres encore dans la nuit le pont Charles et les lampadaires le vent d'aout c'est comme neige non l'absinthe une calèche file qui claque sur les pavés tu marches et tu parles parles débite tout ce que tu - chut - faudrait peut-être un peu voir à la fermer non quand il souffle le vent sur les pavés du pont Charles non après tu marches plus personne ne dit non ne parle - le jour se lève et tu t'endors sur des sièges de bagnole vitre ouverte gueule.

15/12/2009 Vue présente

ce que les silences disent entiers mangent.

14/12/2009 Vue remontée

une dizaine de grues immenses bleues jaunes au bord de la Mer Noire - les mouettes autour du minaret - le port là - le souffle de la ville.

10/12/2009 Vue présente

marqueur bleu sur mon bureau :

nos vies les plaines - première époque - nos incendies les terres fertiles - ce n'est jamais le printemps ce n'est jamais l'automne - et tu ne dis jamais rien - tu ne dis jamais rein tu marches tu marches avances enfonce fonce et glingue carlingue je t'aime je t'aime mais redis-moi la vie mode d'emploi - et l'art pique - l'autoroute des rêves tu dérailles et cailles à l'ouest à l'est là bas on dit que le vent souffle toujours -

09/12/2009 Vue remontée


08/12/2009 Vue présente

ce que ça prend le temps d'écrire déjà c'est parti le plus souvent ce que tu avais à dire c'est pour ça que - ce qu'il faut c'est faire en sorte d'aller au plus vite surtout ta langue - ta langue doit être la plus rapide elle doit suivre exactement très exactement les tripes au plus près tu verras certains jours c'est trois pages certains jours - une ou deux lignes.

08/12/2009 Vue du jour

celle que tous les jours avec les toutes bagnoles et parfois gyrophares les prix affichés tu pourrais noter chaque jour on verrait ça donne quoi - en grand au dessus quelque chose comme une marque dans d'autres pays c'est beaucoup plus clair exemple - rompetrol - celle où tu t'arrêtes route vers Prague les bagnoles vertes blanches la douane les chiottes néons blancs pas dormi depuis quand - une autre pas loin non plus celle-ci tu t'en souviens parce que le capot ouvert sur une photo noir et blanc le café fumant sur le toit un ou deux écrous rouillés sur le bitume - d'autres et ça te rendrait fou tu passerais une journée entière à te redire toutes les stations de tes routes tu ferais une longue suite de textes et tu dirais chaque station essence et tu écrirais l'histoire fabuleuse des routes immenses -

dans les montagnes à l'Est de Sarajevo sous la pluie tu arrêtes le van blanc la boue tout autour sur la carrosserie un homme sort qui pose le pistolet dans le réservoir et le vent souffle la pluie sur ta gueule usée - tu entends au loin un camion s'éloigner c'est assez lent faut pas s'imaginer non plus et puis alentour les herbes sèches quelques baraques la porte elle déclenche une sonnette une carte de crédit dans le sabot crac crac - deux fois tu démarres et roule - était-ce la même année tu ne sais pas tu ne sais rien tu sais seulement les terres entières que tu as parcourues les plaines jamais sans le gasoil de nos vies - alors fait pas chier à la fin merde et que ça avance la carlingue la route est bleue noire elle fume encore fraîche étalée le pistolet coule sur le bitume - tes pieds dans une flaque mon amour est un diesel sans nom - la poignée de biftons qu'il laisse au patron dans sa cotte rouge essaye un peu voir rouge cotte -

c'est une autre en Espagne un jour de pluie c'est le mois d'aout - tu remontes plein Nord et tu ne sais rien - le bus roule depuis Tanger file vers Amsterdam - tu descends sous la pluie tu paies un sandwich une bière - des gars prient qui s'agenouillent sous l'auvent - les bagnoles filent autour tu mets deux pièces dans un distributeur de cigarettes - tu as froid - tu as froid en Pologne station Oswicem tu paies le plein de gasoil et tu as froid - il pleut toutes les pluies combien de pluies sous des préaux néons blancs - les moteurs chauds l'essence les haut-parleurs des tubes épuisés - souvent le son des bagnoles elles croisent à côté -

ou encore des camions immenses sur un cliché c'est une photo numérique le pays imagine c'est la Jordanie les chiens aboient la caravane passe - et c'est pareil à l'intérieur et c'est pareil tu es assis sur les marches d'un chiotte le soleil derrière - ça s'éclate rouge orange et mange ton soda mon vieux - ce que tu n'as pas avalé depuis le matin les 45 degrés ça va non trois grands coups de klaxon et la semi-remorque s'amoncelle entière en tes mondes - au pied du pistolet à gasoil les gouttes un homme éteint sa clope sur le bitume souillé -

et sales toutes les aires d'autoroutes un jour tu te lèves tu prends ta voiture tu files seul vers le Nord tu roules tu roules tu assèches les nationales - tu t'imagines d'autres routes d'autres voitures d'autres époques et pourtant tu es là bien là à la station essence autoroute plein Nord plus haut Lille - des hommes ont sorti leurs tapis qui prient sur le bitume les papiers tous poussés par le vent gris l'appareil photo sur le tableau de bord tu déclenches - et la mise au point calée sur l'infini -

jusque la capitale - la capitale là-bas la route elle te pousse poussière alentours tu entends ils hurlent les chiens errants - deux néons blancs sous le préau et derrière le grillage ils aboient baves aussi sur le béton des tubes dans les baffles - quelques canettes de bières vides - jusque la capitale les chiens maigres sous leurs poils ras maigres les lampadaires autour -

blanche la lumière au carrefour proche l'Arena deux larges boulevards se croisent pendant qu'une station dort dans le noir - un chien traverse qui court droit - un autre est là qui contre une pile de pneus hurle dingue -

oui - et ça ne s'arrêterait plus nous aussi on hurlerait dingues sans cesse on braillerait - on braillerait - on braillerait tant imagine un peu et ça serait le temps de l'appuiement sur l'accélérateur - et on roulerait - on roulerait sans fin jusqu'à la prochaine station on filerait - on filerait dans la nuit on pousserait jusqu'à ce que les réservoirs s'affonnent hurlent tous comme nous les chiens -

devant la station essence à Tulcéa quand tu arrives depuis Constanta - une BMW bleue immatriculée DIP attend - suivez-là -

celle qu'à la frontière remontant le Monténégro tu t'arrêtes parce qu'il vomit ses tripes entières dans un sac plastique noir et la fatigue d'avoir épuisé nos corps tous raides - les planches en bois blanc sur les vitres les portes toutes condamnées les coups de klaxons autour -

les coups de klaxon dans la nuit au bord d'une route.





06/12/2009 Vue remontée

comment dire très exactement tout à fait ce qui a lieu comment dire vraiment - la pluie sur un pare brise les essuie-glaces et les phares tous rouges à perte - et ce que ça dit du réel.

06/12/2009 Vue présente

ce qui s'écoule de vivre - le liquide rouge d'un pot de peinture sur les cartons tout là - ce que tu égorges purge - et comme tu le dis mal.

02/12/2009 Vue remontée

on pourrait se dire tu te dis c'est très sérieux ça manque d'humain là ce qui vit tu dis toujours corps corps corps ta gueule puisque - et quelle histoire tu racontes est-ce que ça vaut ça se dit même quelle histoire on raconte sinon la langue - la langue et les routes les langues de bitume à travers le continent et plus loin peut-être encore on pourrait s'envoyer quelle histoire - quelle plaine non non la gueule - je penses à eux qui là l'essentiel.

02/12/2009 Vue présente

ce qu'il faudrait c'est d'une masse d'une pioche d'une hache fâche qu'on saucissonne et qu'on pousse les murs et les parois - qu'on ne cogne plus qu'on enfume les murs que ça s'écroule tout alentour et que les corps filent - que les corps dingues achoppent flinguent leurs fantômes leurs errants et courir et courir.

01/12/2009 Vue présente

un caillou blanc voilà c'est juste question d'un caillou blanc ça se trouve c'est sur la route un caillou comme ça - un petit caillou blanc seul entier blanc dans le grand dehors et tu ne le vois pas - tu ne vois rien - tu ne vois rien tu fonces files dans tes plaines tes plaines arides tu ne vois rien jamais rien - un jour tu ouvres la main tu ouvriras ta main tu verras un petit caillou blanc un caillou blanc au creux de la main - ce qu'il faut courir entre les deux avant d'y être.

29/11/2009 Vue remontée

les embruns sur la gueule - le narguilé - là le soleil pleine face - un avion passe lentement qui atterrit plus au sud - le soleil pleine face à l'ouest - la mer les embruns sur la gueule - ça ne vient pas et ce qui reste - les deux chars d'assauts derrière - tu restes allongé sur la plage.

29/11/2009 Vue présente

attaques et planches mots ressac et raz immenses tous - tous grandes bouches les nuits des mots - des mots - des mots - ça te coule et tu étouffes noies.

26/11/2009 Vue remontée

en plein la capitale les panneaux publicitaires tous alignés sur les toits les taxis jaunes les taxis bleus tu marches marches épuisé dans la ville - longue avenue fontaines et climatiseurs au firmament des immeubles - une bande de gamins défroque tous à la déchire de leur tee-shirt tu n'oses même pas quoi parler comment le dire - il a mis sa main dans une poche il dit money money il a les cheveux noir les yeux foncés peau bronzé peux pas te dire ce que ça te fait de lâcher une bouteille de coca à une bande de gamin sur l'avenue là-bas la Casa Populi après - tu montes dans la tire et tu files plus à l'Est encore.

26/11/2009 Vue du jour

matin m'attend nul café puisque plus - non rien vide et pourtant pourtant - béat complet tu sirotes un thé auprès de la cheminée encore allumée en lisant béat béat je te dis béat - reality sandwiches pendant que le soleil tout à son affaire opère - quelques temps plus tard tu roules 130 sur le bitume bleu bleu soleil en plein dans l'œil béat je te dis béat - pendant que she don't lie she don't lie - cocaine - béat mon vieux béat on te dira bien un jour trop béat devant le réel éclabousse - d'accord. 

25/11/2009 Vue remontée

rien – trop – les bus tous qui crachent noir dans le bleu les 45°C – l'asphalte chaud tes pieds – la sueur – les mobylettes toutes en troupeau les taxis meutes – ton sac dans un coffre – entassé sur les boulevards les yeux – ça te reste dans l'œil – nuage gasoil.

25/11/2009 Vue remontée


déjà le bus avant d'Istanbul à Antakya avec les – combien – ça doit être vingt heures le bus et chaud dedans tu arrives à la gare routière à peine descendu le bitume chaud les mégots de clope tous les papiers ça souffle le vent chaud le sud – le sud et ta langue ta langue tu l'as oublié sur quel continent quand ici les biftons tous dollars dans sa main tu changes pour passer la frontière à peine déjà – un autre bus faudrait se mettre dans les oreilles quelque chose comme de la guitare rêche et rude un oud électrifié celui qu'on transporte depuis Paris jusque là-bas tu verras tu verras – déjà la poussière sur les sièges quand tu t'appuies dessus et tu sens sur les montagnes autour tous les gardes qui dans leurs guérites et barbelés – long convois de bagnoles épuisées les barbelés – poteaux qu'on aligne au soleil la pierre et les herbes sèches bab el hawa – bab el hawa combien de fois tu as entendus ce mot bab el hawa – tu ne sais pas et tu as peur – voilà c'est ça tu as peur – tu as terriblement peur on pourrait tout de même entendre une voix une voix qui s'élève un chant allez un chant – en arabe il chante c'est un vieillard et tu as la tête contre la vitre la fatigue tu n'as pas dormi un autre sur ton carnet il écrit au crayon noir des mots en arabe et les guitares se déchirent toutes immenses et violentes bab el hawa – avant la porte des vents un coup de tampon combien de temps tu l'as attendu avec ceux qu'ici tous tiennent debout au soleil pour un coup de tampon sur un passeport – identité pendant qu'une voix toujours la même une voix de vieillard il vit il te l'a dit il te le dira il vit dans les montagnes les montagnes de l'antéliban bab el hawa – la porte des vents avec mais tu n'y croiras pas avec la poussière en nuage sur le bitume le bitume il n'est plus bleu le bitume il est gris beige tellement la poussère et d'autres bureaux – d'autres uniformes encore identité tu te souviendras – rappelle toi la Toine rappelle toi chéri l'Emile tu te souviendras longtemps – ce qu'ils ont pu dire devant des guichets fermés ce qu'ils ont pu dire et que ça avance – la poignée de dollars et le vent le soleil les 45°C de Bab el Hawa – ton carnet que tu tiens sans même écrire à Bab el Hawa les fusils mitrailleurs le bus rouillés et les plaines immenses les plaines immenses qu'on imagine à peine qu'on imagine pas – et ta langue ta langue toute langue toute langue chute ici – toute langue merde toute langue qui rien toute langue tu ne dis pas – tu ne dis jamais l'essentiel comment on fait qui ça qui connaît et le bus à nouveau – plein sud – sud sud sud de l'eau en gobelet une station essence – les fuites noires sur la terre et les clopes qu'il jette dedans la salle de prière les chiottes immondes magnifiques – reprend ton souffle – respire – 45°C les premiers 45°C c'est 45°C dans ton corps à chauffe et blinde – tu peux chut – chut chut petit allez petit avance tu ne sais plus il y a quelque chose c'est comme de la folie – celle d'un sarwell mais pas comme on dit ici tu ne sais pas – d'un petit vieillard qui prie sur un siège de bus – des autoroutes longues langues toutes qui balayées par le vent la poussière – des villes qu'on doublent de loin en droit vers Damas – syrian dance sur nos routes sur leurs routes – les notes désaccordées à la terrasse d'un restau sans nom – la buée chaude sur les verre de thé bouillant – la fumée des clopes poussée les bourrasques chaudes – droit vers Damas.

24/11/2009 Vue remontée


imagine je sais pas on prendrait une voiture une voiture par exemple un bon gros diesel pour pas trop consommer non plus – et puis on filerait on partirait angers on prendrait l'autoroute paris direction paris t'arrive le ciel néons tu vois pas les étoiles tu roules – tu roules sur l'autoroute tu n'arrêtes pas le pied droit c'est le temps voilà le temps de l'appuiement sur l'accélérateur on y va on file on roule on roule tu continues plus à l'Est là direction Strasbourg – à Strasbourg faut couper un peu avant tu remontes en longeant la frontière tu passes le fleuve y'a plein de bagnoles c'est la route pour là-bas c'est ça tu connais cette route là – je sais pas moi je l'ai déjà faite plusieurs fois c'est la route pour l'Est pour l'Europe on file toujours par là plus au Nord parce que sinon l'autoroute faut payer à partir de l'Allemagne tu payes pas en Autriche y'a la vignette en Slovénie aussi mais si tu payes pas ça passe c'est pas comme ici alors tu vois tu passes une enseigne frontière y'a peut-être une ou deux bagnoles des douaniers là encore je sais pas – puis tu continues après tu suis München tu connais München t'étais où toi en Allemagne – ouais pas München les autoroutes en Allemagne ça file tu peux y'aller ça roule les grosses berlines elles te doublent à toute tu regardes ton compteur t'es déjà à 150 160 peut-être et puis parfois moins et ça continue après l'Autriche c'est que des tunnels – et certains vachement long genre 7 ou 8 kilomètres – l'effet que ça fait un tunnel déjà – noir noir noir jaunes les lampes toutes les unes après les autres et tu fonces plus au Sud maintenant direction la Slovénie les montagnes rappelle-toi les montagnes de l'Autriche le ciel gris un couvercle la frontière là aussi – et la route large c'est comme filer dans une vallée immense tu roules tu roules il fait nuit est-ce qu'on s'arrête on pourrait bien faire une pause on devrait allez allez on continue plein Est – droit devant l'horizon flou et alentour le maïs des champs de maïs à perte de vue du maïs nous on est là – dans la bagnole poussières tu vois c'est ça dust – dust generation – tout droit c'est la Croatie c'est écrit Zagreb c'est écrit Belgrade tout droit tu files files on pourrait couper tiens si on coupait on bifurque à Slavonski Brod – on descend plein sud Sarajevo les routes défoncées de Bosnie les vieux camtards les Yugos les panneaux publicitaires Zenica la ferraille et la rouille et Sarajevo on ne s'arrête jamais on file on file je veux voir le Kosovo maintenant qu'est-ce qu'elle a fait l'Europe ici hein – qu'est-ce que c'est l'Europe les immeubles éventrés tu les vois bien hein les immeubles les trous de balles tout partout tout sur les murs tu vois les baraques abandonnées crevées les toits brûlés ah c'est beau l'Europe dis-moi c'est beau – et qu'on file encore à Sarajevo plein Est direction vers la Serbie les montagnes le fleuve qu'on suit pendant des bornes – les caillous qu'on évite sur le bitume les frontières et les coups de tampon sur les passeports faut pas faire chier que ça roule je n'ai jamais non je n'ai jamais été plus loin je n'ai jamais vu le Kosovo jamais.

24/11/2009 Vue présente

entre les files de bagnoles entre les mondes entre les trains entre les tours entre les corps - à hurler là tous comme des chiens à brailler sous le grand ciel à courir - à courir et dire on peut bien parler on peut bien parler - tout c'qu'on a ramener que ça vienne - que ça vienne et qu'on trouve creuse - attaque à coup de pioche même la terre de nos grands airs - entre les champs entre les vents debout sur les pluies dans les déserts à repousser les murs nos carcasses elles se cognent aux parois - elles se cognent aux parois.

20/11/2009 Vue du jour

bleus tous bleus nuits avec les lettres blanches dans leur dos matraques et gyrophares bleus une bagnole blanche en travers - bleus les corps tous en cercle autour d'un qui tu ne sais pas tu ne sais rien tu sais seulement ce que ça te bing bing à l'intérieur - après il tend un papier il dit dans une autre langue ce qu'ils n'écoutent pas les corps en bleu pourtant tous corps.

20/11/2009 Vue présente

nuit tout autour c'est pour l'ambiance nuit avec des voix enregistrées qu'on balance à travers les couloirs béton béton les nuits immenses et les trains - au loin deux feux rouges annoncent quels territoires sans suite les grilles et les papiers qu'on demande au détour d'un escalier - matraque sous les néons les écrans géants les destinations qu'on atteint jamais les portes qu'ils ouvrent en toi les trains - appuyez sur le bouton publier le message avant coupure des connexions.

20/11/2009 Vue du jour

n'oublions pas que l'asile est un droit international garanti par la convention de Genève - tu vois ces mots-là ce ne sont pas les miens je ne les ai jamais dit je ne me - enfin le droit sais pas je connais non je ne connais pas vraiment je sais - qui a dit ça et ça me réjouit plus que de coutume comme c'est marrant plus que de coutume mais bordel de merde on parle de quoi de quoi de quoi on cause quand on dit ça - il fait nuit sur la ville Angers et d'autres dorment devant l'hôtel de ville qui ne savent pas comment dire.

20/11/2009 Vue présente

comment ça se passe un jour tu te lèves non - un jour tu marches non non - un jour tu conduis souvent la route combien l'ont déjà et pas n'importe un jour tu conduis ça doit se passer comme ça - l'essentiel c'est la croûte rien que la croûte ce qu'on fait de la croûte - et les plaines immenses qu'on se construit autour d'une herbe sèche un jour de novembre.

18/11/2009 Vue du jour

puisqu'en fait il n'y a pas vraiment de sens à - on n'a pas à se chercher de raison prenez-nous pour des fous ça peut bien être ça aussi la fenêtre grande ouverte dans la cuisine tu regardes seul quelques instants une tasse de café fumée - aussi dehors sur les champs la brume comme un corps embrumé brame tu ne t'arrêteras donc jamais de parler - tu lances des projets sur des sites de ventes aux enchères puisqu'il faut bien que le corps exulte le livre posthume de jack jackee kerouac - dharma - seulement parce que dharma dharma dharma bing bing - ça clingue les murs bing bing - ça craque parois on s'endort tous contre des parois on n'a pas à se chercher de raison - la nuit sur des morceaux de feuille on n'écrit illisible.

16/11/2009 Vue présente

ça y'est voilà tu as compris – ici tu peux crash tester cash tout ce qui tremble – ça ne tient pas toujours.

16/11/2009 Vue remontée

le meilleur corned-beef du monde tu l'as mangé les guêpes autour elles allaient toutes et tu restais assis à l'ombre un chameau là – une chamelle peut-être tu n'y connais rien et dans leur langues à eux tu sais bien – ils ont quatre-vingt-dix mots pour dire une chamelle alors que toi et ton corned-beef tu dis – les chiens aboient et la caravane passe un corned-beef en réalité – tu n'avais jamais mangé de corned-beef avant ce jour-là épuisé de marcher depuis le matin sept heures et ce que tu ne peux pas dire de ce goulet immense et jaune – du vent chaud la poussière les statuts dans la pierre et le meilleur corned-beef du monde sur un bout de pain de l'eau de l'eau chaude d'avoir marché au soleil avant que de voir la vallée entière tu te dis – les tiens aboient la caravane casse.

15/11/2009 Vue remontée


lorsque le soleil – lentement debout avec le froid raide les muscles et l'odeur de mouton le mouton jusque dans les matelas le mouton – l'eau froide et des photos blanches bleues du dentifrice sur les vitres d'un hôtel du moyen-orient – le muezzin tu ne l'entends même plus et tu charges ta carcasse dans un pick up blanc – tu sens le vent sur ta gueule tu sens le froid le désert et Petra – tu amasses quelques boites et des légumes bouts de pain tu fumes des clopes au soleil il est à peine huit heures c'est un matin d'aout lorsque le soleil – tu marches vers un monde entier tu ripes raque dans la pierraille caillasse à l'ombre dans un goulet non – un ravin ravine de printemps lorsque les glaces tu chies tu allumes une allumette à côté du papier s'enflamme et fume dans les déjà quarante-cinq degrés – et grimpe dans la poussière file entier tu penses la caravane passe tu ouvres les yeux c'est une clairière de pierres grottes toutes habitées souvent – charbons usés les bûches épuisées ça sent le mouton un gosse il a sept huit ans il arrive les pieds nus dans la pierre les pieds nus dans la poussière il dit dans une langue – il n'a pas quoi blanc les dents l'a pas les dents la poussière et le soleil dans la vallée de Petra tu vas marches au soleil les muscles et corned-beef au soleil avant de s'endormir épuisé quel sommeil tu as tenu quel sommeil jamais tu n'avais dormi comme ça – dans la tente à l'ombre peau de bête et la tête – sur une selle de chameaux jamais tu n'avais dormi comme ça – puis tu grimpes marches tirent les muscles vers un sommet tout en haut sur la montagne une jeune femme elle a dix-sept ans elle crie elle crie en anglais elle crie en arabe et la pierre alentour répète tout ce qu'elle dit – et tu continues tu marches tu marches plus loin encore quand il souffle le vent tu penses imagines tu as toute la vie là s'étale depuis milliers nabatéens tintins – un cirque de roches raides et le soleil tout à l'ouest une avancée un roc dans le vide un temple et la vallée en dessous et l'infini en face qu'est-ce que tu vois une bagnole rien du tout un homme peut-être marche un troupeau de bêtes et le vent – tu n'écris rien – tu ne parles pas – tu as chaud – tu as chaud et froid à la fois – le vent – rien que le vent – même le vent – tu ne sais pas dire ça – le vent – ce vent-là.

14/11/2009 Vue remontée


tu te lèves un matin terrasse de l'hôtel Al-Rabie Dimashq ach-cham dans les quarante degrés alentour la purée de pois chiche te sors cauchemars de quelle nuit chaude caldé quoi quoi quoi – et tu traînes encore comme un bout de tissus l'idée d'une phrase elle tient en elle tout un monde impossible sa langue elle n'existe pas – tu fais ton sac tu avales un thé tu sucres un bitume déjà au soleil mais vide – vendredi sur l'avenue Ath Tahwra les taxis vers les gares routières tu pousses avec tes mains tu pousses des sacs une guitare dans un coffre et tu tires sur un clope au soleil – imagine Fayrouz dans les baffles une chanson d'amour combien tu en comptes le bitume file à l'ouest c'est Beyrouth là-bas tu descends tu cherches un bus tu cherches des fruits tu cherches une bagnole pour Amman tu montes dans une grosse américaine – tu entends le bruit sourd v8 tu vois des billets tous en liasse dans une station essence à la sortie de Damas tu transpires au soleil la poussière sur les autoroutes du moyen-orient – les michtos pointus cuir du taxi chemise blanche ses lunettes de soleil quand il montre un doigt sur l'aiguille du compteur bloquée 140 miles les plaines immenses et jaunes – poussière toujours poussière tout alentour les postes frontières où tu peur – peur peur tu as toujours peur quand il s'agit de vivre un peu sur la route d'Amman les coups de tampon sur nos passeport identité – indentité ouh le milliard de poèmes qu'on pourrait avec l'identité tous au soleil – les fusils mitrailleurs dans leurs mains et la route encore vers Amman au loin tornade jaune dans le bleu du ciel une basse nerveuse et coeur à la fois battant battue résonne dans tes yeux jusque loin – tu descends d'une voiture tu charges dans une autre tu négocie la gare routière ta langue ta langue – elle ne dit plus rien dans cette quoi – blablabla pourtant tu ne te prives pas parle corps tu attends au soleil un parking immense et sale – les bus passent tous lâchent nuages noirs s'échappement mal mis sur un trottoir à tirer sur des clopes – à délencher un obturateur à noter des bouts dans un carnet on en oublie parfois de vivre autour un gamin tourne sur son vélo les roulettes dans le bitume fondu le chant d'un muezzin bouteilles et sacs plastique – tu charges dans un autre bus tu t'assieds sur d'autres chaises tu te serres dans la sueur tu roules plus au sud sur d'autres routes le bitume du moyen-orient tu pleures sans larmes quel rêve atteint quelle peur trop raide une boule une boule dans le ventre une pierre – une pierre un petit caillou blanc dans la main – l'odeur de l'essence à la station le soleil couchant sur les montagnes roses toutes roses le souffle des camions sur l'asphalte la pisse dans les chiottes une odeur acide tu te poses sur quelques marches tu as faim – tu n'as pas mangé tu ne manges pas tu montes à nouveau dans ce bus il fait nuit toujours plus au sud la nuit les phares jaunes rouges dans le noir tu t'endors la tête sur une vitre elle tactactac tressaute et tu trembles – tu te réveilles pâte langue qu'on malaxe il te dit deux mots ils valent cent mille tu descends devant un hôtel tu sors des billets tu manges un poulet tu t'endors sous la tôle le vent souffle dessus ça sent le mouton – un homme est là qui dans sa couverture ne parle pas ça sent le mouton ça sent la poussière tu es là – ici – et maintenant.

14/11/2009 Vue du jour

la campagne longue large au soleil les matins de novembre – quelle variation minime tu trimballes en deça de vivre pour que ça tienne – le vent souffle froid et tu cours corps encore là quelle variation même dans la foulée d'un pas puisqu'en deça un pas reste un pas merde faut pas nous – le vent souffle froid plie les herbes encore jaunes de l'été voilà – une steppe – tu cours dans une steppe – le ciel est bleu et il fait froid tu cours la sueur sous ton bonnet les herbes encore jaune les feuilles bientôt toutes tombées jaunes oranges – c'est une steppe – les pas que tu fais raide à l'intérieur dans cette boite crânienne quelle énergie dépasse le réel – imagine un peu – tu cours cours sur une route toute petite route de campagne – le vent souffle froid rogne de ton corps plie les herbes encore sèches de l'été – voilà – c'est une steppe.

13/11/2009 Vue du jour


tu as vu – tu peux pas testes mec – c'est du numérique – tu as vu – sur un téléphone portable – tu peux pas testes mec – c'est du numérique – une photo – et tu t'imagines – comme tu t'imagines souvent tout plein de choses – qu'il a écrit sur le mur sale d'un troquet de Berlin un neuf novembre deux-mille neuf – et ça te plaît bien – d'imaginer ça – puisqu'ici on est tous poussières.
 


13/11/2009 Vue remontée

dans la Dacia rouge une Dacia cab c'est écrit cab – pick up avec la benne à l'arrière et les suspensions on sent bien – quelque chose de dur raide et rack rack sur les pistes entre mereni – et le village abandonné on roule tranquille vers les plaines et le soleil entier dans la poussière la route bifurque à gauche et c'est un chemin c'est une piste vers l'infini – le vent souffle la poussière et tout alentour s'embrume là-haut là-haut – dans ce qui reste de cervelle la poussière la poussière tu te dis dust dust dust et réunion à la croisée de deux sentiers immobiles – pendant qu'il dit sans chaman charogne alentour et blanche la poussière nous tous ici dust – dust generation au loin un tracteur tire sa pleine charge de paille pendant qu'une vieille femme caresse assise – son chien – la Dacia rouge attend recouverte jaune au nord deux poteaux de bois tiennent immobiles une cloche absente tu entends encore les volées immenses le vent soulève entier la terre une tempête ocre et sèche aligne rèches les corps épuisés – il n'y a rien – cinq maisons et une ruine restent encore s'écrasent dans le jaune et les herbes sèches – tu caresses un cheval – tu prends quelques photos – tu sens la poussière entière dans tes yeux – au loin l'horizon – c'est une colline ocre et sèche – et le vent plaque ton tee-shirt contre ta peau sueur.

13/11/2009 Vue présente


alors procédons par ordre – je n'ai aucune capacité (d'organisation) lorsqu'il s'agit d'écriture – de verablisation de processus rouges – de tripes – non aucune aucune et – très bien – seulement parfois – les grandes plaines vous savez sûrement les grandes plaines – et le vent y souffle dessus – les herbes sèches les herbes jaunes se couchent ensembles.

12/11/2009 Vue remontée

une petite chambre déjà la pension c'est un hôtel quatre ou cinq étage - le dernier aménagé dans le grenier un petite chambre et ça va vient dans tout l'immeuble souvenir en rude - comme une pierre et mal taillée crac arrachée rock - qui vont viennent tous et tu as marché - tu as marché sur les pavés l'a fallu qu'une main - et pas n'importe quelle vienne te dire imagine tout ce qu'elle a pu te dire en venant se poser là - sur l'épaule sous un lampadaire avec la chaleur d'un mois d'aout en capitale roumaine - une petite chambre au troisième et dans un petit lit tu transpires - tu transpires et tu serres un corps contre toi - tu transpires et sur tes joues tu sens encore quelle douleur improbable - chez Elvis à Bucarest tout tes rêves ont disparu - au matin tremblant tu t'imagines disparaître.

12/11/2009 Vue présente

un petit caillou blanc - un petit caillou blanc - au creux de la main.

10/11/2009 Vue du jour

aux états-unis au moyen-orient à chypre en espagne et d'autres encore - ça ne change pas.

10/11/2009 Vue présente




si jamais tu passes tu sais bien si jamais tu passes ce qui se trame chez toi je ne sais pas tu le sais bien je n'en sais rien on n'en sait rien mais n'oublie pas – faut revenir faut revenir tout raconter tout brailler gueuler on a déjà parlé de questions de style de voix tout ça blablabla tu as toutes tes tripes et ça vaut non en s'en cague blingue cringue – quand il fera jour tu tiendras à nouveau avec tout ton corps en entier.

10/11/2009 Vue remontée


fusent filent flou le monde imagine un peu – c'est une langue de bitume immense et grise parce que la pluie ça fuie même jusque dans la tire les fenêtres mal fermées dans cette – vieille et bleue – le moteur à toute raide alors imagine un peu – quand j'ai regardé l'aiguille du compteur – elle indiquait 160 – et la vitesse c'est quel monde rappelle-toi c'est quelle monde fuse et s'use entier ruse le pied droit sur la pédale pour avancer – la pluie s'abat claque plaque de toute sa fuite immense sous la grande voute et sur le pare-brise on voit quoi de nos rêves flous poussière poussière tous poussière dans la carlingue file à 160 sur l'autoroute entre Bucarest et Constanta tu ne vois qu'une chose tu vois mille choses – la pluie sur le pare-brise – les charrettes sur le bord – l'aiguille du compteur bloquée 160 – la grosse main poigne du conducteur tirant sur son clope infini – tu ne vois qu'une chose et tu vois mille choses – la plaine grise sous la pluie battue dans les baffles aux sombres héros et le silence de nos corps.

09/11/2009 Vue remontée

trompe la mort et puis quoi ça devient quoi vivre – au son d'une trompette imagine un peu c'est un stade de foot et but à tous les coins de bar – barbare leur langue à tous ici qui crient torse au soleil quand trois coups de canon cognent la montagne on n'y croit à peine being being – et la fumée s'échappe blanche dans le grand ciel bleu au son d'une trompette imagine un peu levée – et sa bouche y dessus et ses mains les joues gonflent soufflent l'air chaud d'un thorax un peu plus à l'Est encore – et claquent tous ensemble les mains levés being being les coups de canon résonnent encore et viennent tremblent tes pieds comme un mur de son les bières filent fusent dans l'air aussi – rakija rakija rakija boum boum boum babylone baby boum – boum boum boum babylone baby boum et j'entends encore on dirait on dirait une vision un cri d'ensemble tous ils disent chargez – et on attaque raque défroque toutes nos crasses immondes à coup de trompe la mort ça ne dure que quelques instants.

05/11/2009 Vue présente



qu'explose le corps il abstracte et dégueule vive langue paf paf paf enfonce engonce empoigne ce qu'il reste de lucidité – et glingue déglingue débranche démorche amoche aussi amok j'm'en vais t'en dire moi sweet sweet sweet comme c'est doux la vie – comme c'est raide le monde - et ça va s'étaler au grand jour sous les feux de la rampe dust generation ou la traversée des états du corps blablabla etc exactement ça – vas-y démembre atone bringueballe transbahute on peut se mettre d'accord allez disons qu'on se retrouvera – rouges immobiles – rouges immobiles et dust to dust on aura beau pousser les tripes déboutonner les gonades à s'en faire péter les moteurs ça n'a pas de solution la vie – falaises et murs les rocs auxquels on s'agrippe – et ça se dérobe de temps à autre la vie nul danger pour ces chute de pierres sweet sweet sweet comme c'est doux la vie – comme c'est raide le monde – et dans nos plaines immenses – les chiens errants s'essoufflent à hurler.

03/11/2009 Vue du jour

noir à travers la vitre du pare-brise et la buée un parking de supermarché un soir de novembre quasi vide – trois ou quatre bagnoles à l'arrêt parquées entre les lignes entre le blanc entre le noir les néons blancs bleus noient l'ensemble une lumière blanche surtout en face – la galerie marchande salon de coiffure pharmacie ce que tu fais là.

03/11/2009 Vue présente




ça te revient mille pluies des soirs lointains et pas tous heureux pas tous tristes – mille pluies sur le toits comme les gouttes toutes une à une dans ta nouvelle maison – ça te revient une pluie noire dans une autre ville sur d'autres bitumes et pavés même ça te revient comme une peur – peur – peur et tu courrais tu courrais dans la nuit et tu repassais sans cesse le pont sur la Saone et tu pleurais ça te revient mille pluies d'autres soirs – une pluie dingue et chaude Souk Sarouja à Damas ça te revient à verse comme on pleure des tristesses introuvables – ça te revient tu courrais tu cours souvent sous la pluie tu courrais sur la terrasse de l'hôtel Al-Rabie dans le Souk Sarouja à Damas – et les matelas et les sacs et les couvertures et tout était trempé d'une pluie chaude d'une pluie ocre ça te revient – le bruit des gouttes sur le verre dans une petite chambre et ce que tu as vu dans cette chambre les cris que tu as poussés dans cette chambre les oiseaux sans cesse alentour et le soleil du soir toujours par la fenêtre de cette chambre même quand la pluie surtout quand la pluie et le soleil ensemble par la fenêtre de cette chambre ça te revient – une pluie froide dans les montagnes et sans cesse toute une nuit de pluie au réveil tu notais dans un carnet en sirotant un café tu notais tu notais sans cesse et tu ne parlais pas surtout pas de cette pluie la pluie ce soir – sur le toit de la grande maison tu l'entends tu entends mille gouttes et ça te revient le monde enfin ça te revient – tu ne sais plus vraiment quoi tu ne sais comment on fait tu as oublié mille choses comme toutes les pluies essuient les poussières toujours ça s'écoule – et ça te revient le monde enfin – ça te revient.

02/11/2009 Vue présente


tu restes persuadé que ça n'est pas encore assez loin - deux ou trois choses à accélérer - le temps de l'appuiement sur l'accélérateur.

02/11/2009 Vue présente

sur la route entre la maison et la ville c'est une large bande de bitume quasi neuve et feutré - le bruit des roues sur l'asphalte calme et tranquille - calme et tranquille devant l'étendue les plaines immenses steppes fécondes devant là - ce qui s'ouvre devant l'oeil et le vent sur les herbes hautes.

22/10/2009 Vue présente

on y va on avance le corps file la danse des quoi la danse des jours à des questions comme pourquoi on pourrait dire - y'a vraiment pas autre chose - comme ça que ça tient - on pousse on pousse la machine on y va corps et la poésie merde - c'est là c'est corps.

22/10/2009 Vue remontée

ici ça n'a pas de nom les immeubles autour quelques uns les vitres rouillées et verres fumés comme partout souvent dans le pays le moteur tourne encore - le temps d'un paquet de clope et une direction la marmaille est riante et se promène comment les tee-shirts troués leurs trognes quand le paquet de bonbons - et tous se jettent dessus et tous déchirent ça tombe sur le bitume dans une flaque ils filent en criant d'autres essaient d'entrer tu ne sais pas quoi - personne ne dit rien c'est le temps d'un paquet de clope chez le marchand une direction c'est plus à l'Est - filer vers les montagnes et puis rouler - ça te reste colle colle un paquet de gamins se déchirant autour d'une poignée de becs.

20/10/2009 Vue remontée

nous les errants comme respirant pour des premières fois ça reste dans l'oeil quand on s'approche - du côté du fleuve et toutes là j'l'entends des mots comme chaudière - et les mythes s'effilent fous comme nous là dans les rues de la ville sur le pavé courant parfois c'est ça courant lire une affiche un concert - et suant sur des terrasses de café et criant sifflant derrière les filles folles non fous - filant entre les tires entre les jambes et sautant les marches les coudes appuyés sur une pierre tu vois les toits de la ville jusque loin brouillard d'août et avides de plaines introuvables.

20/10/2009 Vue remontée

tu te rappelles Ginsberg tu te rappelles la traversée des Etats et tu cours dans les tunnels creusés par qui creusés par d'autres - d'autres là hurleurs parfois à d'autres époques et tu cours tu cours - cette nuit tu cours immobile sur le siège de la vieille tire Paris in the car - ceinture périphérique la capitale au volant le tabac des rêves le ciel néons publicitaires - pas d'étoiles alentour chacun sait pourtant quel monde il observe - dans le noir - et tu cours - tu cours immobile sur le siège de la vieille tire jusqu'à ce que le jour klanklanklang de bagnole usée on lève un capot sur une langue d'autoroute - sur le toit café fume on tire sur des clopes on se dit peu de choses on court court dans les tunnels immenses - le son rauque des grosses berlines allemandes - la station service - les glissières filant loin - touffes d'herbe - éparpillées.

19/10/2009 Vue du jour

là-haut noir noir noir le ciel et tu ne cherches aucune étoile comme le bitume noir trace loin devant - ça file et tu voudrais que ça s'étire encore la vie ça se tremble entre temps et ce que tu entends au loin non - qu'ils hurlent encore les chiens errants qu'ils hurlent brûlent entiers muent - tous muent tous mes fantômes tous intacts tous fous dingues d'errer là - quelles rambardes pousser pour élargir les asphaltes encore lisses.

18/10/2009 Vue remontée

il y a dans les baffles the man who sold the world un très vieux titre tu as les yeux là dans le vide du bitume fin de journée - les phares jaune rouge jaune rouge jaune rouge tous les uns après les autres un coup de klaxon dans le loin et vert le feu vert sur les bandes blanches - tu fixes le bitume et tu penses aux mondes que tu perds - à d'autres asphalte abandonnés à des corps loin loin loin tu ne les sens plus les rêves que tu as dispersés tu pourrais pleurer - tu pourrais pleurer au milieu d'un carrefour et quelques secondes quelques secondes seulement - ce serait le temps de l'appuiement sur l'accélérateur et tu ne lâcherais rien - dingue jusqu'à ce que quoi s'ensuive dingue.

16/10/2009 Vue présente

dis-moi quand tu disais les grandes plaines et le souffle du vent dessus dis-moi c'était mentir non - tu disais on ira tu disais on fera tu disais c'était mentir non - tu disais les grosses tires les bagnoles américaines et des nuages de poussières sur le bitume - tu disais les corps dingues et toqués d'être là tu disais les mondes entiers qu'on imagine à peine c'était mentir - tu disais la vie la vie tu nous a laissé là sur une aire d'autoroute en construction tu disais quoi tu disais tellement - dis-moi quand tu disais dis-moi quand ça n'avait plus de sens tellement fou c'était mentir aussi nous tous on a marché nous tous on a couru on croyait à des tunnels on est arrivé au bout c'était grotte on est arrivé au bout qu'est-ce qu'on a vu dis - tu disais tout ce qu'on ne se dit pas tu disais tout ce qu'on ne peut se dire tu disais c'était mentir - on ne braille jamais assez ce que nos corps tiennent à courir sur les mêmes routes.

13/10/2009 Vue du jour

oui oui oui voilà c'est ça putain la putain de vie qui te rattrape à pleine trousse et frousse ça te fait dans le corps parcourt tout le dos monte et bam bam bam - bam bam bam dans le coeur ce qui te tremble aujourd'hui - tu es dans un champ l'herbe n'est pas très haute et verte c'est un jour d'octobre et tu cours transpire l'air est frais te passe contre la peau le soleil tombe là-bas jaune en plein dans la gueule - t'éclabousse entier et tu files diagonale à travers champs et tu rêves et tu écris dans ta tête le plus long poème le plus beau poème tu sautes une clôture et tu continue ça ne s'arrête pas la putain de vie te rattrape la vie - la vie la vie un nuage d'oiseaux de corbeaux tout va pour le très mieux puisqu'aujourd'hui non - tu ne te demandes pas ce qu'ils peuvent bien foutre ici la vie putain merde - et ça te résonne à l'intérieur d'autres mondes bam bam bam et toute la folie qu'on a d'être là né nu entier poussière.

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13/10/2009 Vue présente

froid ça te tombe comme une fin d'été et glace grise passe tout contre sans dire ce qui - il faut se rendre à l'évidence - il n'y a pas de règles - froid - un tunnel immense et froid une grotte caverne sans fond et tu cours et tu cours et tu cours ici et maintenant c'est toujours - on est quoi ici - avec un crayon noir un marqueur noir tu écris dust generation sur un bout de plastique - imagine le geste à faire.

12/10/2009 Vue présente

tu ne parles plus aujourd'hui tu ne parles plus tu ne dis plus rien comment ça comment ça tu ne dis rien qu'est-ce que c'est - une langue qui s'engourdit qu'est-ce que c'est comment on fait - quand on a perdu sa langue dis keskilya - keskilya comment on continue à tenir - et le vent.

12/10/2009 Vue présente

alors quoi

11/10/2009 Vue présente

tu serais tiens à Prague tu serais à Prague et ce serait l'hiver tu entends encore la voix - la voix enregistrée la voix des tramways de Prague et tu serais à Prague - le ciel gris blanc et la neige tout autour les tramways rouges beiges tu irais dans un troquet tu te mettrais au chaud et tu commanderais une grande bière - tu saurais tout à fait comment dire ce qui doit être dit et tu regarderais les voitures passer - tu entendrais les roues sur les pavés de Prague et tu fumerais une cigarette dans un bar de Prague - après tu marcherais dans la nuit tu irais dans les rues de la ville et tes pas dans la neige.

09/10/2009 Vue remontée

un jour tu es sur un bateau sur le fleuve il n'y a qu'un fleuve dans tes terres explorées le Danube file d'un bout à l'autre - tu es sur un bateau non une barque une petite barque et d'autres autour pourquoi tu ne parles pas d'eux tiens pourquoi tu es sur une barque et tu regardes au loin tu regardes vers l'Est - tu sais qu'il y a d'autres fleuves à traverser d'autres plaines d'autres asphaltes - à l'Est.

09/10/2009 Vue remontée

combien de fois tu pourrais dire ça combien de fois pour le dire bien quelle question comment on raconte ça - ce que ça fait d'être dans la carlingue et filer plus à l'Est ce que ça fait l'autoroute slovène l'autoroute croate l'autoroute serbe ce que ça fait l'air qui s'engouffre dans la voiture la fumée de cigarette - la couleur du ciel pas vraiment bleu et au loin toujours flou noyé dans les champs de maïs les baraques toutes en briques démentes les vieux camtards les Yugos agonisant sur l'asphalte - et ce que tu ferais pour être sur l'autoroute entre Zagreb et Belgrade ce que tu ferais pour rouler comme à la poursuite de quoi d'une vision ce que tu ferais pour une vision sur la route de l'Est. 


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09/10/2009 Vue remontée

cette nuit Belgrade c'est quoi on ne comprend rien à Belgrade on affonne quelques bières dans le centre Belgrade tu as vu les chiens errants aux carrefours de Belgrade - tu as vu les immeubles effondrés de Belgrade et tu n'as rien compris tu as roulé vers la banlieue de Belgrade et tu as erré dans ta tire tu as croisé des convois de grosses berlines tu as vu les herbes hautes aux abords des casernes militaires - tu as fait cuire une boite de conserve au bord de la route sur le bitume le bitume tu as bu du vin rouge dans des gobelets en plastique et tu l'as vu partir - tu l'as vu partir dingue dans le noir tu l'as vu marcher dans un fossé tu l'as vu éclairer son asphalte à l'aide d'une grosse lampe on/off - dans la nuit tu l'as vu passer filant à travers les rues tu l'as suivi dans la carlingue et tu as jeté une tente ici - tu es allongé dans le noir épuisé dans l'herbe il est à côté il dort tu entends un train - un train passe sur les rails un peu plus loin ça te tremble la nuit remue jusqu'ici.

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09/10/2009 Vue remontée

la route devient longue longue bandes de bitumes toutes le plus souvent fraîches encore et vers le Nord c'est très clair - tout à fait à gauche côté conducteur le soleil dans sa chute c'est une large plaine plane jaune blé au loin les baraques comme ranchs perdus dans quel far west sans nom - la direction c'est plein Nord et Timisoara le plus souvent Romania le Nord de la Serbie tu l'avales et tu es là tu restes poussière dans la carlingue ce que c'est - être dans un monospace et traversée la frontière ce que c'est - les grands portiques bleus les bains d'eaux troubles les douaniers clopes assis sur leurs chaises immobiles - ce que c'est prendre en photo un panneau Romania une Dacia file devant qui blanche longe la barrière de sécurité les cris qu'on pousse sur les premiers kilomètres d'asphaltes les chevaux noirs courant tirant leur charge et le premier troquet - la première bière qu'on affonne on croirait un saloon on croirait le grand Ouest du rock'n'roll dans les baffles. 
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08/10/2009 Vue remontée

gueule de n'avoir pas dormi et puis les nerfs comment dire - d'avaler de nouvelles routes on se passe la carte - voir où on en est à quel endroit exactement et déjà - elles se déchirent les feuilles ne tiennent pas qu'importe on allume des cigarettes on roule vitre ouverte on a descendu l'Autriche gris sous la pluie on a traversé cette ville sans nom les camtards les longues remorques à l'arrêt devant des auberges et la chaleur on suit les panneaux vers Slovenja on roule on roule vitres ouvertes - puis la forêt on parle beaucoup dans la vieille tire on parle sans cesse on ne dit pas grand chose on parle et le moteur chauffe tu sens l'odeur on dirait de l'huile chaude cette côte vers la frontière - les virages tous serrés et nombreux les tous tellement qu'on allume le chauffage c'est un vieux truc on allume le chauffage le moteur refroidit puis les lampadaires jaunes d'un poste de frontière - comme ça nous tremble là d'avoir roulé et les plaines immenses qu'on découvre à peine les plaines immenses et poussières nous là devant un magasin de tabac fermé la voiture en roue libre jusqu'au premier troquet.

08/10/2009 Vue présente

ça s'est passé comme ça tu allais dormir et puis surgir c'est ça le mot surgir tu dis souvent ce poème quand elles surgissent - et tu entends Alexandrie tu vois le port tu n'es jamais allé à Alexandrie peut-être si tu étais allé à Alexandrie ça ne serait jamais arrivé tu allais dormir - et ça t'a poussé là un bout de phrase un quelque chose que tu n'as pas - tu l'as laissé tu as pensé on verra demain mais tu ne devais pas tu n'aurais jamais dû au réveil c'était là comme quoi - un battement de carcasse une petite veine qui tape tape et tu ne sais pas comment faire tu ne sais pas - quelque chose est là qui devrait jaillir quelque chose est là qui devrait et ça ne bouge pas et tu ne bouges pas.

08/10/2009 Vue du jour

un jour tu cours l'air te passe tout contre tu transpires ça goutte et les muscles tu sens ça se raidit tu cours au loin - il a un tee-shirt orange ça se voit de loin un tee-shirt orange il est au bord de la route tu cours tu transpires tu regardes tu aperçois ça y'est tu vois il est sur un fauteuil roulant il est au bord de la route - et tu t'approches tu cours il a un tee-shirt orange il est dans un fauteuil roulant et tu cours sur le bitume en passant devant tu dis bonjour lui aussi il répond tu sens bien - mais tu ne t'arrêtes pas tu cours tu cours l'air te passe tout contre tu transpires ça goutte il articule difficilement tu ne sais pas quoi il dit - bonsoir monsieur son fauteuil il ne bouge pas il regarde vers le Nord tu viens du Nord et tu vas vers le Sud tu files tu ne sais pas tu te retournes une fois tu te retournes il est là dans son fauteuil tu ne t'arrêtes pas tu vois - son tee-shirt orange tu cours il est dans son fauteuil ça te reste un peu dans les yeux quelques temps - un homme sur son fauteuil avec un tee-shirt orange il est là sur le bitume c'est une route de campagne et tu cours.


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07/10/2009 Vue remontée

un peu plus au Nord déjà on a passé Brasov et tu as croisé ce vieux camion - un peu plus au Nord et près de midi dans cette ville ça ne se dit pas le bitume la poussière - le ciel tout à fait gris non gris rose - c'est quoi les cheminées là-bas tu files à travers les vieilles tires au pied de l'immeuble une bande de gamins court un ballon le cuir est déchiré il roule sur la terre - au bout derrière le but un camion-benne rouille crevé la route elle fait ce virage - c'est comme tourner vers d'autres planètes et dans la tire on dit tous on a faim on s'arrête dans un quelque chose de routier les frites les saucisses le coca la bière on avale ça et on passe un pont on file plus au Nord encore l'asphalte à peine assez large - c'est comme nos corps qu'on traîne nos carcasse qu'on tire là-bas c'est comme nos épaules qui ne portent rien c'est comme dans un roman américain - en filant vers le Nord tu voudrais qu'il parle encore.


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07/10/2009 Vue présente

ça plus non plus de ça ce genre de ce quand il dit ça plus corps ça lui fait comme un tremblement à l'intérieur et rabroue rattaque racks dans lesquels on se range carcasse - ça non plus non plus de ça ce genre de ce quand il dit ça te tremble crisse à l'intérieur et le silence tout autour quel corps quel corps vit ce silence quand il te tombe - alors tu perds ta langue alors tu t'écrases mort caresse désintègre ton corps poussière c'est comme un ange dans le ciel gris - tu ne dis plus enfin - tu ne dis plus - rien - calme - couché - m'endors - me tais - me chut - me mort. 
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06/10/2009 Vue présente

à Constanta sur le port de Constanta tu marches sur le bitume du port de Constanta et tu regardes la mer - dans les baffles une voix de femme une guitare elle joue une ballade quelque chose d'assez doux mais tout de même - tu regardes la mer et ça te vient tranquille comme une vague un peu plus forte et l'eau monte lèche le béton atteint la digue ça te mouille un peu - tu monterais dans un rafiot qu'importe rouge vert celui-là avec la rouille sur les flancs tu monterais sur un rafiot et quelqu'un monterait le son et puis électrique la guitare électrique encore quelque chose d'électronique aussi - sur le pont du bateau tu regardes les mouettes le soleil là à travers les nuages sous tes pieds tu sens vibrations le moteur qu'on pousse de plus en plus vite bientôt les embruns et la côte s'éloigne - c'est tellement fort la musique et lascive une voix s'étire tu ne sais plus est-ce que tu pleures est-ce que tu ries tu ne sais plus rien et tu pars - à Constanta sur le port de Constanta tu marches sur le bitume du port de Constanta et tu regardes la mer - tu serres un ami dans tes bras tu le serres fort ce jour-là tu sais lui dire tu l'aimes à Constanta sur le port de Constanta sur le bitume du port de Constanta.

06/10/2009 Vue remontée

un matin peut-être matin d'une autre vie sais plus - le soleil tôt sur la tente à peine posée et l'odeur des sapins c'est une forêt aussi tu files vers le torrent et nu dans l'eau tu frottes ta peau avec un savon d'Alep nu dans l'eau froide tu te laves dans un bois de Slovénie - qu'est-ce qui passe d'essentiel dans la flotte de ce torrent dont le nom n'existe pas dans cette histoire. 
 
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06/10/2009 Vue remontée

dans ce qu'il y a de ville sur la côte tout à l'Est tu roules marches à travers les rues immmeubles tous immeubles bruns jaunes avec les vitres rouillées - grand tubes parcourant les artères depuis les centrales autour et du haut du minaret quelle mosquée quelle muezzin vient chanter ici - entre tes mains tu as un haut-parleur à l'Ouest la ville jusque dans le flou à l'Est le port une longue suite de grues les unes après les autres - nul navire à l'horizon sinon le vent le vent de la Mer Noire nulle vision à l'horizon sinon le flou - le flou de la Mer Noire.

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04/10/2009 Vue du jour

l'asphalte c'est noir et tout autour les champs dans un jaune sec les herbes hautes d'une toute fin d'été soufflées légères - les phares tous jaunes dans un sens et rouge devant longue suite parfois le silence à l'intérieur - on entend le vieux moteur un tunnel jaune jaune jaune jaune jaune jaune jaune tu devrais dire orange - l'asphalte c'est noir comme le ciel immense il n'y a pas d'étoiles sous le noir noir des villes et le moteur chauffe tranquille dimanche.


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03/10/2009 Vue du jour

corps court court à l'air bleu poussière parmi poussière dust generation né fus suis serai poussière infime sous la grande voûte combien de fois as-tu dis ça - combien de fois peut-on dire ça dust dust dust quand contre ta peau le visage tu sens le frais d'un matin d'octobre vivre tient à peu à peu près à poussière et ça te monte comme la température d'huile moteur un jour - tu dépasses et l'essentiel se dit à coup de respirations hésitantes.

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30/09/2009 Vue présente

ça te prend ça pousse paraphe et bascule passe de l'autre côté de la paroi d'une paroi corps se colle souvent aux parois - peur - peur - peur ça te bouffe bouffe en plein tu reste corps encore toujours et dust dust dust peur - peur ça te prend des tours vite vite à l'intérieur et tu as ce quoi qui te tape là l'impression de gonfler toutes les demi-secondes ça va pas tenir peur - tout le reste défile immense sur l'écran de tes visions inertes chut chut - là mon petit bientôt sommeil et tu dormiras longtemps tu dormiras dans tes plaines dust generation.

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29/09/2009 Vue remontée

dans un lac d'huile - non - pas comme ça d'abord c'était la petite route - c'est la petite rouge un bitume bitume et parfois poussière la piste qui allait vers le village on savait là quelque chose comme des lacs salés - on nous a dit plus bas c'est pas là dans une autre langue dans une autre langue il portait - c'est une autre histoire et tu files à travers d'autres histoires il portait de la paille sur un pont de bois t'imagines il portait de la paille sur un pont de bois un pont de singe en bois et sa femme était derrière qui le suivait - près d'un champs de maïs en bas la montagne où les lacs salés - et l'eau elle est noire verte et salée ça te reste sur la peau tu te souviendras tu n'oublieras pas la piscine d'eau salée là-bas le poulet c'est un magasin il a devanture de quoi il vend quoi - des cuisses de poulet et des anchois en boîte que tu fais griller la nuit en sirotant de la palinka en imaginant encore d'autres Neal sur d'autres routes qui s'en vont tard dans le noir discuter avec la lune discuter là-bas - tu dis ça très mal parfois tu dis ça très bien clair d'autres - la piscine d'eau salée - le soleil - le poulet dans les frigos - les Dacias à l'arrêt dans l'herbe - la fumée d'un feu de camp - la fumée d'un feu de camp.

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29/09/2009 Vue remontée

ça te reste comme quelque chose de flou pourtant ce jour-là - tu files sur d'autres routes les frégates rouillées de la marine roumaine agonisent dans un coin de flotte - entre deux tas de terre des rails s'amenuisent qui vont soufflés par le vent - le vent de la mer Noire encore contre ta gueule dans la Dacia blanche au coin des rues - ça sent le miçi ça sent le miçi et tu marches dans le sable immonde tu marches dans l'eau magnifique au loin une carcasse immense s'effondre échouée tu cours dans l'eau et les vagues t'écrasent tout contre le sable t'en as plein le froc et tu prends une mouette en photo ça te reste comme quelque chose de flou pourtant ce jour-là tu es là tu es bien là - cette nuit tu as bu de la Beck's sous la pluie cette nuit tu as vu le jour se lever sur la plaine roumaine.

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28/09/2009 Vue présente

le corps encore pris dans une tornade et ça souffle ça souffle ça ne s'arrête pas rock dans ta carlingue et ça rouille - ça rouille de ne plus prendre encore ça rouille de ne pas tenir ainsi qu'on aime même plus encore les grandes plaines les steppes les toundras lointaines - et tu n'as jamais vu de toundra tu n'as jamais vu quoi - la vie la vie parfois entre temps.

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28/09/2009 Vue du jour

seulement quelque chose d'un bleu bleu comme d'autres histoires de bleu quelque chose d'un bleu ça te met le corps en - raide quoi bleu bleu bleu comme c'est rien bleu et tu écris toujours aussi loin loin loin ça ne se comprend pas - tu te demandes si "ça compte".

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27/09/2009 Vue présente

ton corps ton corps - il veut parcourir quelles plaines ton corps ton - corps corps veut parcourir quelles plaines s'accouche tombe vers d'autres fatigues et c'est le lieu de quoi - corps attend encore un peu corps tire sur les ambulances gyrophares bleus dans tes nuits les ambulances blanches qu'il conduit qui le transportent - et d'autres matins il ouvre les yeux sur d'autres plaines et d'autres poussières sont là corps trajet.

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Catégories / galeries bitume

Pour explorer le bitume - les libellés des messages sont réunis sur la colonne de gauche, un clic dessus affiche tous les messages d'une catégorie - séries de notes sur un même thème - explications.


Corps | questions de corps - déjà depuis un moment le corps un corps animal - et fréquence élevée ça veut dire quoi.

Routes | notes de voyages - d'autres à la volée au volant - l'univers bitume les coups de freins sur l'asphalte et la route la route - lundi matin turbin ou bien une plaine d'Europe de l'Est - la route.

Villes | bitumebitume.blogspot.com devenu bitumebitume.net a ouvert lors d'une rencontre avec un univers urbain - nombreuses notes - bitume et humain - et d'autres villes dans d'autres plaines.

Dans l'acte | parle d'écrire tourne tourne en rond avance un peu.

Roumanie | 2005 - France Allemagne Autriche Slovénie Croatie Serbie Roumanie Hongrie Slovaquie Pologne République Tchèque Allemagne France.

Maroc | 2006 - France Espagne Tanger Rabat Casablanc Marrakech Fès Chefchaouen Tanger Espagne France.

Roumanie 2 | 2007 - France Allemagne Autriche Slovénie Croatie Bosnie Serbie Roumanie Hongrie République Tchèque Allemagne France.

Moyen-Orient
| 2008 - France Suisse Turquie Syrie Jordanie Syrie Liban Syrie Turquie Suisse France.

Balkans | 2009 - France Allemagne Autriche Slovénie Croatie Bosnie Serbie Monténégro Croatie Slovénie Autriche Allemagne France.

Dust Generation
| 2009-2010 - Texte pour la scène.

Mes fantômes mes monstres
| 2008-2010 - Nos errants ils reviennent sans cesse. Chiadé ; contrainte de base : chaque texte doit être réécrit plusieurs fois, dit à voix haute et amplifié.

Bougé
| 2010 - Photographies au téléphone portable gadget alors ça dit quoi - bougé flou sans doute le plus souvent.

Palestine / Israël
| 2010 - Paris Riga Tel Aviv Jérusalem Ramallah Jérusalem Tel Aviv Riga Paris, notes de voyage.

L'expérience F Bon
| 2010-2011 - Proposé par la BU Angers (mais on préfère son blog ici), atelier d'écriture animé par François Bon, mise en ligne, affaire à suivre.

On garde les libellés indiquant les circonstances d'écritures
Vue remontée | Vue présente | Vue du jour

25/09/2009 Vue présente

ct'e bastos qu'elle te met la vie parfois.

24/09/2009 Vue présente

peur - ça te fait quoi le mot comme ça est-ce qu'il dit bien ce que oui - peur c'est ton corps là transi dans un froid de nuit - tu es là tu ne sais pas quoi tu ne sais plus quoi tu voudrais dire ce qu'il faut à ce moment c'est dire - parce que d'autres dans d'autres mondes sont là plus froid encore plus froid et toi quoi - tu cours immobile dans ta plaine noire tu cours immobile dans ta nuit profonde - et tu ne sais pas peur peur peur quand ça t'échappe passe là tu regardes un peu vers où tu ne sais plus - tu as les muscles raides la tête ça ne bouge plus et tu te blottis contre des ombres elles n'existent pas tu devrais dire et tu ne trouves pas les mots.

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24/09/2009 PPGVP

cut up de Septembre

1.

un peu plus de 13h à l'arrivée de la vieille camionnette dans un nuage de poussière la file - des hommes à la peau mate les rues de la ville jungle - dans les landes d'autres se sont fondus tous les jours sous l'auvent d'un hangar - ce sont des files et des files à bout gilet fluo la belle étoile - la belle étoile dans la périphérie de la ville des fossés à la périphérie de la ville non - d'une zone industrielle et des parkings les camions les rats.


2.

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Plus Petit Geste de Verbalisation Possible déjà une fois - été 2009.

23/09/2009 Vue présente

corps là devant quelque chose comme un trou et béant et la solution la seule corps n'a que ça – à faire rien pas le choix bon qu'à ça sait pas s'ra toujours mieux qu'aut'chose – corps il entend le vent souffler sur la plaine il entend quelque chose comme un orage au loin et sur la route la longue route – y'a quoi quelques chiens errants qui hurlent à des lunes invisibles corps n'a que ça jette-toi.

22/09/2009 Vue présente

il semble bien clair - cela semble bien clair - ici actuellement ta seule "activité d'écriture" - tu ne sais pas quoi faire de ce constat.

22/09/2009 Vue présente

la tête comme un grand blanc chuintant ne tenant presque plus achoppant souvent sur de vieilles pierres on dirait des rocs - et ça te secoue la carcasse vivre et finalement qu'est-ce qu'il disait - amphet' n'imp n'imp n'imp la tête comme un grand blanc et corps à peine alerte encore perd ce qui le gardait là - te reste encore un essentiel de souffle parfois quasi non c'est ça - chuintement.

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21/09/2009 Vue remontée

sur le pare-chocs les gouttes toutes parfois tas entiers de terre c'est la boue dans les montagnes du centre de la Roumanie on a - arrêté la voiture au bord quand enfin le bitume après cette quarantaine de kilomètres ou bien quarante dans la boue piste - on peut dire de la piste et on s'imagine les larges plaines de quelque pays lointain - le moteur est chaud du capot bleu une fumée elle s'échappe quand le frais la pluie s'écoule dessus lente - une vieille tire de temps à autre un camion immense et monstre tire des troncs d'arbres tu respire loin tu respire profond sous tes yeux - large et long le lac Vidra bleu dans le vert vert des montagnes - tu as faim tu as froid tu as la fatigue aussi dans tout le corps et tu es là - vraiment - là.

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21/09/2009 Vue présente

ça te prend à quoi blanc blanc et plan aussi tiens ça te prend comme ça un matin d'un autre lundi ou bien de ce lundi - qu'est-ce qui te pousse vers ce bastingage et comment on s'y arrime quand c'est une vague immense et brusque elle t'écrase rase et tu ne sais plus - nul marin avisé dans tes horizons immédiats il se peut qu'on tienne - si c'est un corps si ça tient là - vivre.

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20/09/2009 Vue présente

La langue comme un goudron mou - impraticable et tu t'enlises.

19/09/2009 Vue présente

corps corps corps tout est là dans le corps et l'énergie rock d'une poésie - ça te flingue un monde en moins'd'deux comme corps corps corps encore à corps et merde - quand il ouvre les yeux corps il voit ses dents éclatées sur le bitume d'une ville il voit ses boyaux - répandus sur le béton il voit sa langue sa langue est là sa langue arrachée rouge arnachée dingue il ne sait rien - comment dire quoi corps quoi crocs dans la chair quand il aime il ne dit rien quand il pleure il se cache.

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19/09/2009 Vue du jour

le ciel blanc vers la nationale les tires tu ne fais pas attention puisqu'en fin de quatrième on passe une cinquième et vivre continue - malgré ce quelque chose d'une courroie qui a comme lâchée sans doute c'était pendant la nuit - c'était pendant la pluie peut-être alors qu'elles tombaient toutes sur le bitume aujourd'hui le ciel blanc tu attrapes tes lunettes noires tu les poses devant tes yeux et tu remets tes deux mains 10h10 sur le volant - tu voudrais rouler sans fin traverser un continent et peut-être si c'est une vie - peut-être tu ne croiserais plus les fantômes des existences que tu endosses.


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19/09/2009 Vue remontée

drash d'un coup d'un seul toutes les gouttes là le bitume et les corps vont qui s'estompent au coin d'une rue toutes les pluies de Damas - toutes les pluies des plaines roumaines toutes les pluies te reviennent et mouillent trempent c'est comme épuisent ce qui te tient - ici et maintenant tu te réveilles en Ouzbékistan.

Etat des lieux

Après quelques jours de silence, on revient trainer sur le bitumebitume devenu www.bitumebitume.net.
Toutes les archives dans la page Notes, de nombreux liens dans mon univers Netvibes, un fil RSS des dernières notes en ligne sur la colonne de gauche, un nuage de tag en bas à gauche -prochainement élargi à une dizaine de tags pour circuler dans les couloirs du bitume via thématiques, lieux, etc- on s'abonne au flux des messages en bas de la colonne de droite (et commentaires aussi), on retrouve en miniature cette photo d'une route arpentée il y a quelques années en Roumanie, territoires qu'on parcourt en rêve et sans cesse.

17/09/2009 Vue présente

faire l'état des lieux des possibles imaginés ces derniers jours.

17/09/2009 Vue présente

si bien que voilà où ça s'en va le corps - tu reprends ton souffle et tu t'avales un bitume entier sans oublier avant tout - ravalement de façade - ta langue ta langue elle s'est perdue en route et s'égare gare vers d'autres quoi.
on refait l'asphalte / bitumebitume under construction

12/09/2009 Vue remontée

à l'Est de ce pays - tu le rêves aujourd'hui tu le rêves un pays comme celui-ci et tu l'as arpenté déjà et tu le rêves encore - tu le rêves toujours - tu es sur un bateau tu vas plus à l'Est encore c'est un fleuve on pourrait écrire tout un poème tu as parcouru des milliers de kilomètres il est toujours là tu vas plus à l'Est encore et le soleil brûle ta peau tu es torse-nu sur le pont d'un bateau les vieilles barques rouillées les larges barges chargées de leur sable elles poussent toutes des mondes entiers une Dacia sur une barge ça te suffit comme vision magnifique ce jour-là et le bateau file et le fleuve et toi - c'est une autre histoire.

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12/09/2009 Vue remontée

avec les seins qu'elles n'ont pas et le bleu de la salle de leurs strings de leurs talons elles dansent au-dessus les absynthes et tu es fou et tu cours au dehors - à travers les escaliers bétons l'acier d'une rambarde tu la tiens dans ta main tu tires dessus fort tu vas vite - très vite tu es dehors tu respire l'air frais ça parle dans une autre langue et tu as le cul sur le bitume tu sens très bien - le bitume le gravat en dessous tu te relèves tu t'appuies sur quelque chose c'est une poubelle et tu pleures tu la vois elle arrive et tu n'as rien à dire tu ne veux plus rien dire tu veux le silence tu files files dans la nuit ailleurs - dans un autre bar d'autres ils rient d'autres ils n'écoutent plus personne ils n'écoutent plus elle tombe et tu marches dans le noir tu marches tu te réveilles plus tard dans le lit il fait si chaud tu es malade et tu ne sais plus - ce que tes nuits inventent ce que ton corps ne vit plus.

12/09/2009 Vue remontée

Qui pleurent seuls les larmes longues sur un boulevard à quarante-cinq degrés – et marchent et courent et s'enfuient tôt le matin vers les téléphones incapables – tremblent feuilles quand les mollets caressent une crosse un fusil l'oreille dans une langue un monde – craque.

(extrait de Mes Fantômes)

12/09/2009 Vue remontée

Qui sont là suant une petite pièce dans la médina on the rocks le wiskhy – fumée de clopes à peine s'échappant et Fayrouz dans les cordes et sur l'ordinateur encore les corps quasi nus les femmes une à une – les rythmes tapés sur la table les dernières notes d'un solo frappé fou les cordes arrachées longues – trainent encore dans ses yeux qui larme appuyé à une porte lève la main sue.

(extrait de Mes Fantômes)

12/09/2009 Vue remontée

Qui sur le toit le soleil tape dur c'était un jour d'aout près du port de Beyrouth – on entendait les sirènes on entendait les grosses tires sur le bitume à l'américaine qui là mon fantôme c'est toi mon vieux – usé chaud sur un lit rouillé se rêve ailleurs loin loin pourtant là – entre les impacts de balles ouvre les yeux chargé dur et toujours – tendresse.


(extrait de Mes Fantômes)

11/09/2009 Vue remontée

à Skofja Loka tu traverses le village à Skofka Loka tu arrives au bord de l'eau et tu ne sauras jamais – pourquoi on dit qu'après vingt heures de route tu as encore de quoi tenir et parler – qu'après le bitume à se saouler ainsi c'est comme tenir à la poursuite de quelques choses comme une vision – tu files dans un troquet et tu entends c'est comme une brisure non mieux – un roc un son de rauque qui vient là comme coup de poing dans ta – gueule sûr qu'à demi calfaté on ne dégrippe pas si facilement ce qui a rouillé – quand on s'attrapera à nouveau dis-moi quand on collera nos lignes de flottaisons dis-moi – est-ce qu'ils couleront nos mondes est-ce qu'ils couleront les mots – et moi j'ai vu la rouille à Skofja Loka j'ai vu la rouille sur nos parois.

10/09/2009 Vue du jour

que ça vienne vienne comme un cauchemar et que ça te réveille et en pleine nuit il est deux heures trente-sept ça te rauque en plein corps - ça te rattrape le réel et tu t'imagines non tu te vis tu es là il est deux heures trente-sept et tu es à peu près - tout à fait certains de courir avec un pantalon blanc une chemise blanche sur une piste tu cours sur une piste ce n'est pas du sable c'est une sorte de poussière et tu as chaud et tu enlèves ta chemise - c'est un tee-shirt tu le jettes il tombe sur ton tapis au bout du lit ton pantalon blanc non - tu es en caleçon et ça te vient elles surgissent - tu écrirais le plus beau poème et ça serait comme un cauchemar aussi.

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08/09/2009 Vue présente

ton corps le corps corps c'est tout bon corps pourtant - il achoppe d'arpenter les mêmes asphaltes corps - lui reste seulement quoi des mots ça lui trace d'autres courbes d'autres plaines et il n'y a plus de bitume - c'est poussière.


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07/09/2009 Vue remontée

quelle est cette route et à quoi bon à quoi bon savoir son nom est-ce que ça te met mieux savoir comment elle s'appelle cette langue de bitume - au dessus de Kotor sur les murets sur les parapets chaque virage porte son numéro - peinture rouge le plus souvent à la bombe et ce n'est pas pour ça - encore que s'il n'y avait pas les numéros de chaque virage peints à la bombe en rouge sur les parapets - te souviendrais-tu de Kotor de la baie de Kotor du soleil sur la mer et de la route coulant cool vers une barge - quelques euros et tu files vers Bijela dans les virages de cette route plongeant sur Kotor les pneus de la voiture crissaient durs - tu as voulu dire la pluie il ne pleuvait pas - ce jour-là.


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07/09/2009 Vue remontée

un homme arrive qui semble comme un fantôme un corps aussi dans son réel à lui va va va fatigué de pluie trempé les cheveux - un homme arrive dans les montagnes du Monténégro il est là épuisé ivre tout à fait ne se souvient de quoi BGD style il dit de plus en plus dans son n'importe quoi d'existence - qu'il enseigne l'art de dessiner qu'il enseigne ici et qu'il n'ira jamais à BGD il n'ira jamais à BGD s'il va à BGD couic il dit - il se fera tuer on l'attends là-bas il dit un homme arrive qui semble comme un fantôme déjà.

06/09/2009 Vue remontée

un jour tu as traversé la France tu filais vers le Sud un autre jour - le lendemain tu as traversé l'Espagne tu as filé plus au Sud encore tu t'es réveillé à Madrid tu as vu le soleil de Madrid et tu as filé plus au Sud encore tu as filé tu as vu le soleil d'Andalousie tu as vu Algésiras - tu as bu du café sur le port d'Algésiras tu as payé un ticket pour traverser la mer tu es monté dans un bateau tu as senti le vent sur ta gueule tu as senti le sel et le froid un peu aussi - tu as attendu une heure pour un coup de tampon sur ton passeport tu as écrit des poèmes sur un carnet noir tu as vu Tanger tu as vu le port de Tanger tu as vu la plage et tu as vu le quai un jour - tu es descendu d'un bateau sur le quai de Tanger - tu filais vers le Sud - et tu écris des poèmes au passé.


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06/09/2009 Vue présente (en réponse à HK/LR)

un aspirateur à poussières intimes ça te sauverait aujourd'hui un aspirateur de poussières intimes et tu filerais doux corps à corps avec tes raides muscles raides comme quoi - et ça te filerait entre vivre corps ensuite - tu serais à nouveau là parmi quoi sinon d'autres tu sais aussi te noyer à travers les plaines tu sais aussi crier dur dans le noir tu sais t'envoyer loin loin loin tu sais bien sûr un aspirateur à poussières intimes - c'est quoi ce qui s'accroche aux parois.

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06/09/2009 Vue présente

toi corps ça n'est pas plus bien souvent et puis épuisé dans ses plaines immenses corps il éructe il érupte encore - remonte encore toi corps remonte encore - et ne sais plus ne sais pas qui le corps s'il est là encore - comment ça vit un corps étranger parfois on se demande ça ne sait plus corps ni même comment s'appelle comment se va comment se tire la carcasse qu'on a parfois plus qu'un corps qu'on a souvent et raide - et quoi vivre ça tient à ça oui ou non dire corps corps corps n'en peut plus de ses bitumes usés ahahah et ça fait quoi d'écrire un petit mot corps ça te fait quoi sinon tenir - un semblant de plaine aussi un semblant d'air.

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06/09/2009 Vue présente

une langue seulement lire dans une langue - une autre quelque chose ça n'est pas toi - ça reste un peu en dedans tout de même et seulement lire un peu voir - ce sont quelques mots rien de plus une langue ça te traverse à nouveau les plaines sèches du Moyen-Orient et tu files files tu soulèves tes poussières intimes.

05/09/2009 Vue remontée

le soleil donne dur sur la côte tu remontes plein Nord depuis Kotor tu files files sur le bitume et tous dorment dans la carlingue - tu te surprends tu parles seul tu dis deux ou trois mots ça vit comme ça un corps avec un volant dans les mains tu as chaud - tu transpires tellement tu as le dos trempé le siège s'imprègne de sueur ça sent fort - la clope la sueur quelques fruits trop faits à l'arrière des fringues mal lavées - tu remontes plein Nord depuis Kotor tu files files sur le bitume et tu avales les bornes tu traverses un pays entier ton pied droit est à plat sur le plancher ça peut durer des heures ainsi ça peut durer des heures ainsi.