26/04/2010 Vue présente

tu ne sais pas c'est un gouffre c'est un mûr quelque chose une montagne peut-être - tu ne sais pas les bras tendus - à l'horizontal sur la crête c'est ça c'est un mûr et tu danses dessus - à ma gauche des plaines immenses à ma droite - des plaines immenses - c'est un mûr et tu danses dessus.

26/04/2010 Vue remontée

qui quadrillent l'Europe et récitent La Traversée des Etats au volant le diesel – le raffut que ça fait entre les bielles entre nos corps tout une nuit se déchire au prix du gasoil et nous – on y verra – rien

26/04/2010 Vue remontée

qui affamés assoiffés affonés épuisés des trottoirs de l'Europe voyageurs éblouis béats – affamés assoiffés sur les rond-points les parkings bivouaquent

26/04/2010 Vue remontée

qui clefs de contacts ils enchaînent mes fantômes les milliers de kilomètres dans le brouillard brouillard – et les plaines immenses ça fait peur un continent d'Ouest en Est et vice versa poussières

26/04/2010 Vue remontée

qui Lindberghs dans le bleu nuit ou mécanos d'occasion passagers du diesel – fumée de clope dans l'habitacle – vieille tire des particules noires – en suspension – sur les routes de l'Est et bitume bitume

26/04/2010 Vue présente

reprendre l'ensemble et depuis le début - dire bien haut et dans les décibels en montée d'watts - faire le tri.

22/04/2010 Vue présente

like a sextoy dans les baffles et ça te claque à la gueule comme la vie la vie qu'on repousse à quel chut chut chut - écoute like a sextoy - like a sextoy tu n'as jamais inventé ça - tu n'as jamais rien inventé mon vieux et tu cours encore tu remues la tête devant ton clavier d'ordinateur - une crête en métal et ta gueule en acier dur une barre à mine - une barre à mine et des sons smart et country - tu as une main sur le volant du camion trois litres dix mercedes blanc une machine à propulsion propulsons à propulser dans les matins schnaps gypsy bébé - schnaps gypsy.

20/04/2010 Vue présente

nous tous là à champs à court au soleil écrasés et dans une immense solitude ensemble à s'en remettre à quel vent absent - dans ta tête il y a comme un quelque chose d'une petite musique immense et triste mon vieux qu'on ahane à cri à tape à tape - la terre motte poussière et dans nos vie'd'bêtes qu'on s'épuise beugle.

18/04/2010 Vue présente

à quand d'rock en roc nos corps entre chocs entre chiens comme loups nous tous là - dans un grand tremblé d'boyaux tous là tous écarlates il existe ce moment - il existe et tu n'as plus'd'mots à mot ça ne se dit pas d't'façons comme ça kaï kaï les chiens - poï poï la vie poï poï après les fleurs fanent après les corps tombent et on s'endort avec en bouche comme un gout d'sueur - d'la langue de bête pour les corps fous.

14/04/2010 Vue présente

c'est comme un tactac en plein la gueule uppercut ma vieille peau vieille charogne - alors quoi on pourrait bien tout foutre en l'air et se changer en quoi - nietniet ma langue entière inerte en douleur endolorie ne sait plus comment dire ça marche comment - un corps un pied devant l'autre et on recommence ça devrait le faire alors je marche allez je cours en rêve - les yeux fermés la nuit je cours je cours sans cesse et encore la sueur elle coule les draps ils puent on s'en fout on pourrait cracher encore - ça ne changerait - rien - la langue ma langue entière mur bétonné une chape à sa façon et tu parcours les plaines tu traverses des mondes c'est comme le vent sur la gueule à la pointe de quelle côte affamée - comme une bête ton corps qui dans son silence raide.