08/03/2010 Vue remontée


à Istanbul déjà le froid t'imagines pas comme à 25 ou 30 degré il faisait froid sans doute aussi à l'intérieur ta tête toute poussière - sur le boulevard quel nom pouvait-il avoir les bus pour Téhéran à 25 dollars le trajet - tu traverses un marché tu files vers la mer et tu fumes des clopes en regardant l'horizon en regardant les bateaux tu fumes des clopes en discutant - ton vieux pote qui là sur les mêmes pierres regarde le même soleil combien de temps ça te restera là - les routes qu'on a usées dingue - le temps qu'a passé -le temps qu'a passé là - à cinq heures du matin quelque chose comme ça tu embarques et le soleil à travers les hublots tes oreilles se bouchent écrasées pression - le bruit sourd des réacteurs les réacteurs - ta gueule à l'escale dans les chiottes de l'aéroport Genève - ta gueule usée raide et tu ne sais plus - uppercut dans ta gueule jusque dans le RER en silence - assis à côté de ton vieux pote ton sac entre les jambes béton de Paris nos langues toutes éteintes - à la gare je me souviens on s'est serré dans les bras on s'est dit à bientôt quelque chose dans le genre on n'a pas pleuré parce que bon tu vois c'était pas comme ça on était ailleurs en fait on était ailleurs - après tu as erré deux heures devant des TGV et après ce qu'il s'est passé comment dire - ça ne se dit pas silence comme tes oreilles bouchées pendant plusieurs jours - dans la voiture celle qui rentrait à la maison tu aurais pu tout casser tu aurais pu parler pendant des heures tu aurais pu pleurer tu étais heureux - oh ce n'était pas le retour du guerrier aventurier nan nan nan - plus d'une fois tu as chié dans ton froc plus d'une fois après ça continue la vie la vie ça continue - la poussière il en reste encore dans ton sac à dos ce qui a remué là n'en finit pas de trembler ton corps.

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