03/08/2010 Vue présente

le jour se lève sur ce pays et tu as les yeux ouverts – la nuit chaude les draps pleins de sueurs et les odeurs qu'elle y a laissée – tu as le corps un peu raide c'est une grande solitude pleine d'une sagesse toute orientale – tu attends calme que le vent viennent rafraîchir un peu ta peau – tu te repasses en boucle le film des exploits de la vie – tu te repasses en boucle le film noir noir des ombres et des pluies des maisons qui se sont effondrées il y en a plein ici – on ne sait jamais parfois par exemple lui il dit celle-ci elle est là c'est un tas de pierre et on y touchera pas puisqu'ils ne veulent pas – comme eux tu te sens absolument vide de toute haine – tu ne fais rien tu es allongé dans le grand lit et tu te sens vivant – tu regardes un tas de photographies instantanées et tu te sens vivant – tu traces tranquilles dans le chaud de la nuit les routes les bitumes que tu boufferas plus tard – tu t'imagines au volant d'un camion et vous êtes quatre yeux fonçant dans l'aube – tu vois très bien les bandes blanches à la peinture sur le bleu du bitume – tu vois les nids de poule les virelots les vieilles tires les camtards rouillés – les doigts qu'on met sur la carte routière les panneaux indicateurs dans le matin – le soleil dans l'angle du pare-brise.

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