15/11/2009 Vue remontée


lorsque le soleil – lentement debout avec le froid raide les muscles et l'odeur de mouton le mouton jusque dans les matelas le mouton – l'eau froide et des photos blanches bleues du dentifrice sur les vitres d'un hôtel du moyen-orient – le muezzin tu ne l'entends même plus et tu charges ta carcasse dans un pick up blanc – tu sens le vent sur ta gueule tu sens le froid le désert et Petra – tu amasses quelques boites et des légumes bouts de pain tu fumes des clopes au soleil il est à peine huit heures c'est un matin d'aout lorsque le soleil – tu marches vers un monde entier tu ripes raque dans la pierraille caillasse à l'ombre dans un goulet non – un ravin ravine de printemps lorsque les glaces tu chies tu allumes une allumette à côté du papier s'enflamme et fume dans les déjà quarante-cinq degrés – et grimpe dans la poussière file entier tu penses la caravane passe tu ouvres les yeux c'est une clairière de pierres grottes toutes habitées souvent – charbons usés les bûches épuisées ça sent le mouton un gosse il a sept huit ans il arrive les pieds nus dans la pierre les pieds nus dans la poussière il dit dans une langue – il n'a pas quoi blanc les dents l'a pas les dents la poussière et le soleil dans la vallée de Petra tu vas marches au soleil les muscles et corned-beef au soleil avant de s'endormir épuisé quel sommeil tu as tenu quel sommeil jamais tu n'avais dormi comme ça – dans la tente à l'ombre peau de bête et la tête – sur une selle de chameaux jamais tu n'avais dormi comme ça – puis tu grimpes marches tirent les muscles vers un sommet tout en haut sur la montagne une jeune femme elle a dix-sept ans elle crie elle crie en anglais elle crie en arabe et la pierre alentour répète tout ce qu'elle dit – et tu continues tu marches tu marches plus loin encore quand il souffle le vent tu penses imagines tu as toute la vie là s'étale depuis milliers nabatéens tintins – un cirque de roches raides et le soleil tout à l'ouest une avancée un roc dans le vide un temple et la vallée en dessous et l'infini en face qu'est-ce que tu vois une bagnole rien du tout un homme peut-être marche un troupeau de bêtes et le vent – tu n'écris rien – tu ne parles pas – tu as chaud – tu as chaud et froid à la fois – le vent – rien que le vent – même le vent – tu ne sais pas dire ça – le vent – ce vent-là.

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